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Sentimental/Romanesque
Aveta : Boule de flipper
 Publié le 12/06/14  -  6 commentaires  -  17050 caractères  -  64 lectures    Autres textes du même auteur

Et si la vie était un bonbon enrobé de magie, que seuls les enfants sauraient apprécier ?


Boule de flipper


Dans une métropole anonyme parmi tant d'autres, Cédric était agrippé au flipper, les yeux rivés sur la boule qui n'en finissait pas de valdinguer dans tous les sens. Crispé, obnubilé, il ne voyait plus que cette boule à tel point qu'il s'était même identifié à elle… Comme elle, il n'arrêtait pas de prendre de grandes claques, sa vie partait dans tous les sens, à en perdre le sens. Il était commercial dans une grande entreprise. Chaque mois il devait faire de plus en plus de chiffre, on l'envoyait à droite, à gauche, les heures s'ajoutaient aux heures, retour à la case départ – le bureau du patron – pour y déposer son obole chaque jour et vlan ! le voilà reparti pour faire plus de chiffre le lendemain. C'était un labyrinthe sans fin. Quand enfin il rentrait chez lui, c'était sa copine qui se lamentait de le voir trop comme ci, pas assez comme ça… et ça finissait systématiquement par un claquage de porte. Comme cette boule de flipper, on le renvoyait sans cesse, mais vers quel ailleurs ?

De rage, il frappa sur la machine de toutes ses forces et sortit. Le patron du bar n'aurait plus qu'à appeler un dépanneur le lendemain…


"C'est pas grand-chose, un ressort de coincé…" Le dépanneur n'en avait pas eu pour longtemps, lui aussi travaillait vite, et il ne s'était pas rendu compte qu'il avait mis une boule de flipper dans sa poche pour avoir la main libre et attraper un outil. La boule était restée… et filait à vive allure sur l'autoroute vers un autre dépannage. Ça lui faisait du bien à cette petite boule de sortir un peu de sa boîte… et puis plus rien, depuis quelques heures déjà, elle ne percevait plus aucun mouvement, curieux ! Jusqu'au moment où une petite main alla farfouiller dans la poche du bleu de travail du papa et sortit la petite boule qui se trouva nez à nez avec deux billes rondes qui la regardaient ébahies, comme on contemple un trésor. Sa surface polie et lisse renvoyait la lumière de façon fabuleuse, le petit garçon adorait contempler sa face déformée et s'amusa à faire des grimaces jusqu'à tard dans la nuit, bien à l'abri sous les draps de son lit. Petite boule aussi était à la fête, jamais elle n'avait connu un nid si douillet, la chaleur du creux des mains de l'enfant, et la douceur du coton lustrait son habit de lumière…


Cédric en avait assez, il avait pris sa voiture et filait droit devant, peu importait où. Il avait besoin d'air, de respirer, de se retrouver. Il n'avait prévenu personne, n'avait annulé aucun de ses rendez-vous, éteint son portable. Ce simple geste déjà lui avait fait le plus grand bien, c'était comme couper le cordon en quelque sorte… prendre son autonomie, un peu de liberté retrouvée ! La nuit tombait déjà, c'est à ce moment que Cédric se rendit compte à quel point il était épuisé : il ne savait même pas où il se trouvait ! Comme par hasard, un panneau indiquait une maison d'hôte un peu plus loin sur la droite, avec un peu de chance (on était hors saison) peut-être que ??? Il s'engagea sur une allée bordée d'arbres et au détour du virage eut l'agréable surprise d'y découvrir une ravissante longère habillée de roses trémières. Le gîte était tenu par un couple d'une quarantaine d'années, l'accueillant avec chaleur et simplicité. Le repas fut modeste mais délicieux. Ses hôtes eurent le tact de ne pas l'importuner et il put se coucher très tôt dans un lit aux draps ayant séché dehors, à la senteur toute printanière… Mais Cédric n'était pas encore prêt à percevoir ce petit bonheur simple, il s'endormit d'un sommeil de plomb.


Une belle journée s'annonçait pour le petit Bernard qui s'était levé très tôt, tout à son excitation de faire partager sa découverte aux copains de l'école… Jamais il n'avait avalé son petit déjeuner aussi vite, ni ne s'était préparé aussi rapidement, attendant de pied ferme sa maman avec un large sourire devant la porte d'entrée, son précieux sésame en poche. À peine arrivé dans la cour de récré, il prit un air important et mystérieux, histoire de faire baver les copains… qui ne tardèrent pas à former un attroupement sous le vieux chêne centenaire de l'école. Lentement, précautionneusement, il sortit alors délicatement son trésor de la poche et effeuilla doucement le mouchoir qui recouvrait sa petite boule d'acier, qui refléta alors immédiatement une dizaine de petites têtes blondes et brunes, auréolées des feuilles de l'arbre jouant à cache-cache avec un ciel bleu azur. Après un "wouah !!!" d'étonnement général, un silence quasi religieux s'était installé, contrastant avec l'excitation qui régnait quelques instants plus tôt. Bernard savourait son impression de toute-puissance devant l'envie qu'il voyait poindre dans le regard des copains. "Tu nous la passes ?" Il hésitait, craignant que son trésor ne lui échappe ou qu'un imprudent ne le lui abîme. Finalement, il décida de leur faire confiance, c'étaient ses copains après tout, et presque à regret, confia la petite boule à son voisin. Celui-ci fut surpris par le poids si lourd d'une si petite chose. Elle était là, dans le creux de sa main mais avait une telle présence, comment dire ??? C'était un moment si dense, si inattendu, si… magique ! Curieusement, au fils des jours, Bernard acquit une confiance en lui comme jamais, tout cela grâce à une petite boule, qu'il avait affectueusement surnommée "Nadja". Malheureusement, un jour, à la sortie de l'école… "Des grands" l'avaient racketté. Terrorisé, Bernard serrait Nadja si fort que ses doigts blanchissaient à vue d'œil et bien sûr, le chef du groupe s'était empressé de la lui voler, le traitant de "bébé" non sans lui ordonner de revenir le lendemain avec une somme d'argent qu'il ne possédait pas. Il en était malade ! Non seulement il avait peur, mais en plus il se sentait démuni comme jamais, toute confiance l'avait quitté. Devant son refus de se rendre à l'école, son mal de ventre, ses sueurs froides, sa maman avait bien compris que son petit bonhomme traversait quelque chose de grave. C'est avec de gros sanglots dans la voix qu'il raconta toute l'histoire. Sa maman lui expliqua alors que Bernard signifiait "Ours Courageux", qu'effectivement il ne manquait pas de courage, et que pour cette même raison, il lui faudrait retourner à l'école, témoigner, afin que d'autres enfants ne soient pas victimes. Avoir ou non cette petite boule ne changeait rien à l'affaire, simplement elle l'avait aidé au moment où il en avait besoin et il saurait dorénavant quoi qu'il arrive que la force était en lui et nulle part ailleurs…


À son réveil, Cédric se sentait déjà un peu mieux. Il ne savait pas vers quoi il allait, mais il y allait tout droit ! Après avoir remercié ses chaleureux hôtes, il reprit la route plein ouest. L'asphalte défilait tout comme la veille à cette différence près que cette fois il s'autorisait à satisfaire une envie, toute bête d'ailleurs : aller voir la mer. Cet espace de liberté fabuleux où enfant il avait passé de si bons moments. Pour lui, mer rimait avec insouciance, plaisir, soif ! une soif de croquer la vie à pleines dents, c'était tout ce dont il avait besoin. Il atteignit la ville de Saint-Malo en début d'après-midi. Il adorait cette ville, ses grandes portes imposantes, ses remparts, ses ruelles, où, enfant, il s'imaginait battre le fer avec le fameux Surcouf. À l'évocation de ce souvenir, il sourit, attendri, heureux même ! Plongé dans ses pensées, il acheta un sandwich et une boisson qu'il s'apprêta à déguster sur la plage. En ce début de printemps, un peu frisquet encore, l'espace lui appartenait ! Quel calme, quelle sérénité… Le clapotis de l'eau berçait ses pensées tandis que le doux va-et-vient des vagues caressait ses souvenirs lui apportant le baume au cœur dont il avait besoin. Qu'avait-il fait de tous ses rêves ? La promesse qu'il s'était faite d'avoir une vie pleine, entière, différente de celles des autres ? Comme tout le monde, il s'était laissé prendre dans la toile du "passe ton bac d'abord", puis les études… Très vite, il avait décroché un premier boulot, il en était tout fier, enfin il allait pouvoir s'affranchir de ses parents, DÉ-CI-DER ! Puis il était tombé amoureux de Daphné… Très vite, ils avaient emménagé ensemble, étaient partis en vacances, avaient aménagé l'appartement. Et puis, subrepticement, sans même qu'il s'en rende compte, la routine s'était installée, les habitudes s'étaient lovées un petit nid douillet, ils envisageaient même de faire un enfant ! Pourquoi ? Pour rompre la monotonie du quotidien ? S'illusionner sur un "projet commun à long terme", ou bien était-ce une façon de fuir les disputes de plus en plus courantes ? Il resta là, tantôt assis, tantôt arpentant la plage jusqu'à ce que la fraîcheur du soir le rappelle à la dure réalité de la vie. Il n'allait tout de même pas dormir ici ! Mais il s'y sentait tellement bien ! Ni une ni deux, le nez dans le col de son long manteau, il se mit en quête d'un hôtel-restaurant pour la nuit. Chemin faisant, sa main rencontra son portable dans la poche de son manteau. Il y jeta un coup d'œil : "Vous avez de nouveaux messages." Il n'avait pas envie de les ouvrir. Il l'éteignit définitivement, le balança dans la première poubelle venue et continua sa route d'un pas ferme et décidé.


À partir de ce moment-là, la vie de la petite boule de flipper prit une tournure peu engageante. Le jeune adolescent qui l'avait en sa possession était brutal, grossier, et ne semblait s'intéresser à rien d'autre qu'à sa petite personne, dont il s'occupait très mal d'ailleurs ! Nadja se souvenait avec nostalgie des bons moments passés avec Bernard, avec quelle délicatesse il prenait soin d'elle et avec quelle célérité elle filait comme le vent sur la moquette lors des parties de billes… Kévin, lui, était tout son contraire, il avait même essayé de graver ses initiales sur sa si belle robe d'acier ! Il avait échoué bien sûr, et de rage, l'avait frappée avec un silex, dont elle portait désormais des cicatrices indélébiles. Un jour qu'il traînait sa morosité au bord de la plage lors de vacances familiales, il sortit la petite boule de sa poche et la lança de toutes ses forces aussi loin qu'il put dans une mer d'huile.

Le contraste fut saisissant… C'était comme passer d'un monde à un autre : le bruit assourdissant des cris ou de la musique à tue-tête s'était estompé en un ronronnement léger, comme s'il venait… de l'intérieur ! Les secousses insupportables avaient fait place à un balancement léger au fil du va-et-vient des vagues, et surtout , surtout… cette vue ! Une immense étendue de sable parsemé de rochers habillés d'algues et de coquillages où quelques poissons semblaient jouer à cache-cache. Nadja avançait, poussée par une force venue d'on ne sait où, puis reculait un peu, pour avancer encore, prise dans une danse sans fin. Elle parcourut ainsi durant des mois des milliers de kilomètres, elle fut même avalée par un animal inconnu – expérience un peu désagréable – avant d'être libérée de nouveau, ébahie devant un paysage totalement différent et diversifié, baignant dans une mer chaude aux poissons multicolores. Elle roula sa bosse encore un moment, se polissant au sable blanc dans une eau turquoise, lui rendant un peu de sa brillance d'antan.


Au fil des semaines, arpentant sans cesse et avec un plaisir toujours renouvelé, les pontons du port de la ville, Cédric avait fini par nouer des amitiés. Particulièrement avec Georges, un vieux loup de mer, certes bourru au premier abord, mais avec un cœur et une expérience de vie énormes. Georges rénovait un vieux voilier, son compagnon de route comme il aimait à l'appeler, qui à vrai dire en avait bien besoin ! Ensemble, ils avaient quasiment fait le tour du monde, tantôt bravant les tempêtes, tantôt surfant sur les déferlantes, ivres de liberté. Cédric buvait littéralement ses paroles : cet homme, cet homme-là avait eu le courage de vivre pleinement, il avait fait de sa vie sa passion, tout simplement…

Les finances de Cédric malgré tout n'étaient pas au beau fixe, et les quelques économies qu'il avait de côté étaient bien entamées déjà, il lui fallait vite trouver une solution pérenne. Puis ce fut l'illumination : il serait skipper professionnel ! Georges, entre deux travaux, lui avait appris pas mal de choses : lire une carte – déjà ! –, tracer sa route, faire le point, et les nœuds marins n'avaient plus de secrets pour lui, enfin presque…

Fou de joie, il se pressa d'aller annoncer la bonne nouvelle à son ami, qui eut tôt fait de calmer le jeu.

"Où que tu ailles, tu emmèneras tes problèmes avec toi, fuir au bout du monde n'y changera rien, les souvenirs te rattraperont, et là… tu n'auras plus nulle part où aller ! Pense à ta famille, ils ne méritent pas ce silence, cette torture de tous les instants. Et toi non plus !"

Il avait raison. Entièrement raison, comme toujours. Cédric savait ce qu'il lui restait à faire.

Il écrivît une longue lettre, expliquant les raisons de son départ, l'enchaînement des événements qui l'avait conduit ici, et la teneur de son projet. Il leur donnerait des nouvelles, mais pour le moment, il lui fallait vivre cette expérience. Jusqu'au bout.

Il fallut encore deux mois de travail intense avant de pouvoir larguer les amarres. Lorsqu'ils franchirent l'écluse, Cédric sut que sa vie prenait un nouveau tournant. Alors qu'ils croisaient au large du Petit Bé et de son fort abandonné, ils aperçurent la Cancalaise, toutes voiles dehors, émergeant de la brume légère du petit matin. Cette image ne devait plus jamais quitter la mémoire de Cédric, comme la promesse d'un renouveau.


Finalement, Nadja se sentait bien là, au chaud, évoluant dans une clarté et une limpidité sans pareille. M'enfin bon… il ne se passait plus grand-chose finalement ! Même le doux balancement des vagues, semblable à un cœur palpitant nuit et jour, ne rythmait plus le temps… Le paysage ne changeait plus lui non plus, il était toujours pareil désormais, c'était d'un monotone ! Pour un peu, si elle avait pu, la petite boule en aurait pleuré de dépit… Elle qui désormais avait l'âme d'une aventurière se trouvait coincée dans une mare depuis deux jours déjà. Et puis une nuit… Nadja crut avoir la berlue : au-dessus d'elle, assez proche tant c'était énorme et pourtant à la fois si lointain, une boule énorme, ronde, luisante, brillait d'une blancheur éclatante malgré de nombreuses taches plus sombres… Wouah !!! il existait donc en dehors d'elle une autre partie d'elle, un alter ego plus puissant, dont la surface de l'eau n'était qu'une frontière vers un au-delà inaccessible ? Car la petite boule de flipper en était sûre : ce qu'elle voyait là était un effet miroir, ces ombres sombres ressemblaient à ses cicatrices, sa rondeur était en tout point semblable à la sienne, seule la couleur différait, mais était-ce là l'important ??? Il existait un ailleurs plein de promesses…


Un an plus tard, Cédric avait déjà bien bourlingué à travers le monde, se contentant de peu puisqu'il s'abreuvait à l'essentiel : une vie proche de la nature, où il se sentait enfin en harmonie avec ses aspirations les plus secrètes. Rendant de menus services au fil des escales, il avait pu mettre un petit pécule de côté qui combiné à ses économies d'antan lui avait permis d'acheter son propre bateau. Le monde maritime est petit, et il n'avait pas tardé à se faire un nom, synonyme de sérieux et de compétence. Ainsi il avait pu faire quelques convoyages "à l'amiable" en attendant de pouvoir passer une licence professionnelle. Georges avait poursuivi sa route, lui souhaitant bonne chance pour la suite. Il lui manquait parfois, mais les amis, les vrais, restent toujours à bord… et puis, ils se reverraient, c'était certain ! C'était ça la vie de marin : une vie de nomade, habitant une coquille de noix, mais partout chez soi ! Et lorsqu'on aime son chez-soi, on en prend soin. Cédric désormais faisait attention à ne pas polluer, ne laissant aucun déchet derrière lui, chose qu'il n'aurait même pas pensé envisager "avant" !


Flânant un soir le long d'une plage du Pacifique, son regard fut attiré par un scintillement dans une petite mare formée dans le sable. Toute à ses réflexions, Nadja, elle, ne vit pas s'approcher une grosse main calleuse jusqu'au moment où l'eau se troubla et où, comme par enchantement, elle sortit de son écrin… Instantanément, une lune énorme et un œil surpris se reflétèrent sur sa surface meurtrie mais toujours pimpante.

Cédric quant à lui éprouva un sentiment diffus, il se retrouva à des milliers de kilomètres, un soir où, jouant au flipper, sa vie avait soudainement basculé… Il sourit, et en souvenir de ce jour-là, emmena la petite bille. Il lui avait déjà trouvé une place d'honneur à bord…

Nadja continua ainsi à parcourir le monde, vers cet ailleurs dont elle avait tant rêvé.


Bien sûr, aucun des deux ne sut jamais qu'ils s'étaient déjà rencontrés, ni qu'ils avaient mutuellement bouleversé leurs vies, mais est-ce là l'important ?

Désormais, ils feraient route ensemble, réalisant au plus près leurs espoirs et leurs souhaits, n'est-ce pas là l'essentiel finalement ?


 
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   Anonyme   
8/5/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une histoire agréable, bien que trop transparente à mon goût ; je me demandais au début où ça menait, tout ça, mais le mouvement moral s'est assez vite dessiné.
Je le trouve parasité, ce mouvement, par l'épisode Bernard, même si je comprends que le gentil petit garçon n'allait pas bazarder son trésor et qu'il fallait un nouvel intermédiaire. Le passage sur le racket n'est pas très utile à mes yeux dans ce déferlement de bons sentiments très attendus : entre la dénonciation de l'aliénation quotidienne, la liberté retrouvée avec une facilité déconcertante (skipper professionnel ? mais comment donc, et puis c'est si vite fait de s'acheter un bateau !), la petite note écolo, les enfants émerveillés d'un rien et l'adorable petite bille, je me demande si on ne navigue pas à bord d'une mer de sirop de portes ouvertes enfoncées... Trop sucré à mon goût, mais c'est votre choix.

Sinon, les deux dernières phrases, pour moi, sont complètement inutiles et même dommageables car elles explicitent tout l'objet du texte ; comme lectrice, je préfère pouvoir tirer mes conclusions d'un texte, le laisser se prolonger en moi plutôt qu'il me dise ce que je dois penser de lui.

Bon, et puis la bille d'acier qui parcourt des milliers de kilomètres et se retrouve aux antipodes simplement en roulant au fond des mers (son moment "Job" n'a pas pu lui faire parcourir tant que ça, si ?), j'ai un peu de mal. Pour donner un ordre de grandeur, un scientifique en mission en Antarctique indique à des élèves avec qui il correspond qu'une molécule d'eau des océans fait le tour de la Terre en 1000 ans (
http://www2.ac-rennes.fr/eedd/enclasse/projets/environnementclimat/faq.htm
, réponse à la question "Le réchauffement climatique est-il dramatique ?" du 27 février 2008 dans le chapitre "Le climat, la météo, les phénomènes observables..."). Pas de doute, la liberté loin de la méchante société aliénante, ça conserve sacrément pour que Cédric puisse retrouver sa petite libératrice involontaire !

   Anonyme   
13/6/2014
Bonjour Aveta,

Cette boule est un peu trop lisse pour ne pas s’égarer facilement. Pas étonnant qu’elle finisse dans le sable.
Vous nous livrez une fable pour enfants, puisque vous jugez utile à la fin, de nous asséner une morale à propos du sens de la vie.

L’histoire de Cédric n’était déjà pas très excitante. Un commercial qui s’ennuie dans la vie et se forge une destinée en brassant des rêves d’ailleurs, voilà un synopsis qui réclame de la fantaisie mais aussi une certaine identité remarquable.

Or ici, dès la première phrase vous situez l’action « Dans une métropole anonyme parmi tant d'autres ». Je me dis Aïe, ça pourrait donc se passer n’importe où, avec un héros qui va donc ressembler à tout le monde. Et effectivement, Cédric ressemble à tout le monde. Alors, en croyant donner au récit du corps et une certaine originalité, vous jugez utile d’y adjoindre une note de fantastique/merveilleux sous la forme ronde et lisse d’une boule de flipper.

Cette boule, dans mon esprit, devait jouer pour Cédric le rôle de révélateur. Elle ne devait être là que pour le guider dans sa quête. L’histoire de cette boule en elle-même n’a aucun intérêt. La faire vivre toute seule, c’est nous prendre pour des enfants ; je sais bien, moi, que les boules de flipper n’ont pas d’états d’âme…, même si elles s’appellent Nadja. Si le hasard des retrouvailles finales est le seul argument d’un destin qui va basculer, c’est un peu court.

Cédric ne me fait pas beaucoup rêver. Et puis avoir une boule toute lisse qui s’appelle Nadja, c’est pas un peu du gâchis ? Je lui donne trois jours avant de retourner au boulot.

Ludi
voyageur qui a perdu la boule

   Robot   
13/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je me suis repris à deux fois pour achever la lecture car je dois bien le dire, je me suis un peu lassé sur ce texte cependant pas très long. Bien écrit certes, mais sans relief. Je crois que la boule y tient trop d'importance et que certaines des digressions qui la concernent ont entraîné mon ennui.
Fallait-il vraiment introduire de l'extraordinaire dans ce récit sur le hasard qui fait les choses ? L'intervention de la boule manque de réalité.

   Anonyme   
13/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Aveta,

Tout tourne autour de cette boule de flipper frôlée par Cédric, Bernard, Kevin et les autres…

Un fil d’ariane pour suivre un sans extraordinaire, juste des destinées avec leur lot de quotidien.

Une balade bien écrite, pleine de bons sentiments. Les héros sont taillés dans la vie banale et on suit certains de leurs menus faits où ils se frottent et se piquent en continuant leur route.

Les deux dernières phrases me paraissent superflues. J’aurais arrêté le récit avant, pour laisser au lecteur les yeux dans le vague chercher ses propres ailleurs.

Merci pour le moment de partage

Cat
en roue libre

   Anonyme   
14/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
En lisant, j'avais des images de films d'animation en 3D. Ce n'est pas mon genre favori mais j'en ai regardé jusqu'au bout et je crois même avoir fait "Wouah !!!" moi aussi quelques fois.

Dans ce genre, l'exercice est très réussi. Ce pourrait être le synopsis, très bien écrit, d'un vrai projet commercial ! Moi, je ne l'aurais pas mis sur Oniris.

Pour chipoter, j'ai accroché deux fois.
- Dans "Celui-ci fut surpris par le poids si lourd d'une si petite chose." Peut-être que "Celui-ci fut surpris par le poids d'une si petite chose." suffisait.
- "Pense à ta famille, ils ne méritent pas ce silence". Peut-être "Pense à ta famille, elle ne mérite pas ce silence". Même pas sûr. Il m'arrive d'accrocher sur du légitime.

C'est du merveilleux. L'improbable se produit. Il est autorisé dans ce genre et même obligatoire. J'ai passé un bon moment.

   Ellon   
15/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire mignonnette si j'ose dire , mais que j'ai lu jusqu'au bout tranquillement. C'est assez bien écrit et décrit. Au début je me suis demandé ou tu voulais aller, comment allait se passer les retrouvailles entre Cédric et cette boule. Tu as réussi à donner une conscience et une âme à une boule de flipper tout de même !! (ce qui me faisait un peu peur au départ). Une mignonne petite histoire.
Le moins: attention aux phrases trop longues par moment. J'ai décroché un peu et dû revenir en arrière.

Ellon


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