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Humour/Détente
Blitz : À toute vitesse
 Publié le 04/03/20  -  9 commentaires  -  15156 caractères  -  117 lectures    Autres textes du même auteur

Une vieille danseuse alcoolique de l'île Maurice va réclamer un remboursement pour le vélo qu'a acheté son fils.


À toute vitesse


Les vitesses glissaient en souplesse, en cliquetant posément sur une cadence fixe en trois temps, celle d’une valse. C’était une musique unique, celle d’une mécanique précise, comme une montre suisse. Les pièces métalliques se caressaient les unes les autres, lascivement, et il en sentait comme un frémissement qui remontait à chaque fois du talon jusque dans la cuisse. Pas comme sur les infâmes vélos de grandes surfaces qui craquaient effroyablement dès qu’on avait la vantardise de se servir des barres décorant crânement les guidons. Sur ces ersatz de bicyclette, les câbles effilochés arrachaient des grimaces torturés à des dérailleurs grossiers qui orientaient maladroitement une chaîne trop large sur des pignons coupants. Les pédales tournaient alors dans le vide pendant un quart de tour avant de rattraper une dent cassante qui mordait d’un coup bref et transmettait une saccade hargneuse à l’imprudent qui s’était hasardé à déranger le braquet. Non, on était là dans un autre univers, celui du professionnel, celui de la qualité. Le jeune garçon avait l’impression qu’il venait d’accéder à une classe sociale différente, la classe de ceux qui savent et qui ont les moyens de s’offrir du beau. C’était un fameux jour pour lui, comme s’il venait d’avoir son premier rapport sexuel. Extatiquement, il avait fait deux fois la distance entre la place du village et le barachois. En faisant glisser les vitesses une à une tous les dix tours de pédales, pour les essayer toutes. Non pas qu’il en ait eu besoin, on était le long du lagon. Pas une seule bosse. Il se promit d’aller dès le lendemain essayer vers Curepipe, il ferait les gorges de Rivière Noire, ce serait un excellent test et un plaisir sur lequel il allait fantasmer le soir même.

Comme pour honorer un tribut, il passa une nouvelle fois devant la résidence où il avait fait l’acquisition de sa petite merveille, un peu avant le magasin l’Admirable. Son sourire béat s’effaça soudainement, il se crispa. Sa mère venait d’apparaître au milieu de la route. Il y allait avoir du grabuge, comme à chaque fois qu’elle sortait de la boutique du village. Elle avait les mains vides et elle titubait, le commerçant avait encore refusé de lui faire crédit. Mais elle avait dû dégotter un peu plus tôt l’affreuse vinasse d’une bouteille en plastique ou un méchant rhum mal distillé avant de venir chercher une rallonge qui lui aurait permis de dormir le reste de la journée et de ne pas gâter la tranquillité des voisins. Tout était mieux quand Daniela dormait. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui c’était jour de troubles.

C’était une infernale apparition. Jason se rappela pendant quelques secondes le film de zombies qu’il avait vu la veille, sa mère avait la même démarche. Il revint rapidement à des comparaisons moins cocasses. Il n’avait pas du tout envie de sourire. C’était sa mère après tout.

D’une taille ridiculement petite, la pauvre chose qui barrait la chaussée avançait d’un pas cahotant, une épaule pendante plus basse que l’autre. Des cheveux décolorés, sales et clairsemés, laissaient voir de grandes plaques roses obscènes couvertes par endroit de croûtes brunâtres, comme une peau de léopard pourrie. Derrière un maquillage grossier qui coulait en larmes déshonorantes, les yeux gonflés étaient rouges et luisants, comme si une conjonctivite aiguë avait frappé le visage boursouflé. Une robe de chambre bleu délavé, maculée de taches douteuses, dissimulait mal un corps flasque, d’où des bourrelets roulaient les uns sur les autres, comme une mécanique trop bien huilée.

La mère de Jason avançait en reniflant, en fixant exclusivement le vélo, sans même un regard pour son fils. Comme s’il n’était pas là et comme si elle était absorbée par le calcul de la valeur de l’engin. Tel un poissonnier le long d’un quai lorsque les barques de pêche déchargent leurs caisses et qui additionne frénétiquement les meilleures pièces à acheter.


– Il est pas trop mal. C’est quoi PKD 10 ?


Elle pointait la marque peinte en grosses lettres rouges en travers du cadre.


– Ben, le 10 ça doit être pour les dix vitesses, M’man.

– Et PKD, c’est quoi alors ? C’est hollandais çà, non ? Ils sont bons en vélo les Hollandais, remarque.


Elle écarquilla soudainement les yeux et fixa l’arrière du vélo. Sa bouche s’arrondit comme si elle avait découvert un secret abominable. En pointant un index craquelé, elle compta les paliers sur la roue arrière. Puis les deux plateaux au niveau du pédalier.


– Ça fait que sept ! Il en manque. Il en manque. Il en manque même… pas mal.


Elle fit une pause comme si elle avait du mal à trouver les mots pour exprimer ses pensées.


– Ils t’ont roulé mon Jason.


Le garçon fixa sa mère en roulant les yeux, se demandant pendant un moment si elle plaisantait. Ça lui arrivait encore parfois, quoique moins souvent depuis son dernier séjour à l’hôpital de Flacq. Le visage du garçon se tendit à son tour, d’abord de stupéfaction puis progressivement se plissa. Il eut envie de rire pendant un court moment puis l’indignation succéda à l’ironie et enfin son visage prit une expression de pitié teintée de tendresse à l’égard de sa mère. Jason ne savait plus quoi penser et encore moins quoi dire. Il passait trop vite du bout à l’autre d’un éventail de sentiments qui le submergeaient et menaçaient de le paralyser. Il était tout près de se figer.


– Mais maman ! C’est pas comme ça qu’on compte les vitesses. Enfin, on multiplie les pignons de derrière par les plateaux de devant.


Elle l’interrompit d’un ton péremptoire et se lança dans une pâteuse diatribe qui n’aurait toléré aucune interruption.


– Je te dis qu’il en manque. Fais-moi confiance, je sais quand on essaye de me rouler. Je ne suis pas tombée de la dernière pluie. J’en ai vu des arnaques. Oui j’en ai vu beaucoup. Beaucoup plus que tu ne pourrais imaginer. Alors je sais reconnaître les larrons et les bonimenteurs. Et là je te dis qu’ils t’ont berné. Ils ont berné un garçon qui ne pouvait pas comprendre. C’est dégueulasse. Ils ont profité de ton ignorance de la vie. Je te le dis, c’est la vérité. Ils t’ont vendu un vélo de dix vitesses qui n’a pas dix vitesses. Il y en a deux devant et cinq derrière. Tu connais tes additions ? Qu’est-ce qu’on t’a appris à l’école ! Ça fait sept et ça fait pas dix.


Elle essayait mentalement de compter la différence mais n’y arrivait toujours pas. Sa lèvre inférieure s’était mise à trembler.


– Combien l’as-tu payé ? La dernière syllabe était prononcée avec un ton dédaigneux, comme si c’était un son obscène.

– Ce sont mes économies M’man, je peux les dépenser comme je veux. J’ai travaillé dur pour ça.

– Justement, Jason, tu as travaillé dur et tu ne mérites pas de te faire rouler. L’argent c’est important, il ne faut pas le gaspiller. Alors, tu l’as payé combien ?


Le garçon secouait la tête, comme s’il allait pleurer. Il était souvent passé par des moments semblables avec sa mère. Elle allait de pire en pire et ses incohérences étaient fréquentes. Elle buvait et se négligeait. Jason commençait à avoir honte d’elle. Il n’invitait plus d’ami à la maison. C’était devenu trop sale et sa mère était trop imprévisible. Pendant longtemps il avait lutté pour ne pas laisser cette honte prendre le pas sur le reste. C’était sa mère et il devait bien l’aimer quelque part même si c’étaient des sentiments qu’il ne réalisait pas vraiment. Il fallait se forcer, on respecte ses parents se répétait-il. Sauf qu’il n’avait jamais connu son père, mort noyé en pêchant les ourites en dehors du lagon. Alors il avait dû tout reporter sur sa mère. Mais depuis peu, ses dégoûts commençaient à peser plus lourd. Surtout depuis une nuit du mois passé, lorsqu’elle était sortie de sa chambre vers minuit. Jason était encore devant la télévision. Sa mère avançait, hagarde, dans un demi-sommeil vers la salle de bain. Elle était presque nue et tendait une main poisseuse devant elle. Une pâte blanche dégoulinait de ses doigts sales et faisait des taches sur le sol en béton. Elle l’avait finalement remarqué et avait expliqué que c’était à cause de ses hémorroïdes. Le suppositoire était trop mou et avait fondu dans sa main avant qu’elle n’ait pu l’enfoncer. Il faisait trop chaud et ils n’avaient pas de réfrigérateur. Jason, horrifié, s’était bouché les oreilles. Il ne voulait pas écouter cela. Il ne voulait pas qu’on parle de ces choses, surtout venant de sa propre mère. C’était dégradant et humiliant. Depuis l’incident du suppositoire, quelque chose avait changé et il sentait qu’il lui fallait envisager un futur sans cette attache familiale, cette corde qui le tirait vers le bas et lui donnait la nausée.


– Alors tu l’as payé combien ?


Le garçon savait qu’elle ne lâcherait pas. Elle pouvait rester toute la journée à poser la même question ou sur la même idée. C’est comme s’il n’y avait plus de temps pour elle, ou qu’il s’était figé et qu’elle vivait dans la même boucle. Elle aimait raconter ses moments de gloire, sa jeunesse, avant que la grossesse ne vienne déformer son corps. Il ne passait plus un jour sans qu’elle ne lui parle du moment où elle avait été sacrée « reine du séga », la musique traditionnelle de l’île Maurice. Elle était devenue officiellement la meilleure danseuse du pays. Pendant une année, elle s’était produite dans les hôtels pour riches touristes, en souriant et ondulant des hanches sur le rythme chaloupé de la ravanne. Elle était même passée à la télévision, plusieurs fois assurait-elle. Un an plus tard, une autre reine avait été sacrée et elle n’avait plus dansé alors que dans des mariages de pauvres qui ne payaient guère et où on mangeait mal. De son époque de gloire elle avait gardé précieusement une affiche de « Daniela, la reine du séga ». Elle l’avait accrochée avec quatre punaises sur le mur du salon et l’embrassait quand elle était trop saoule. L’affiche était maintenant cornée et maculée de traces de doigts et d’autres auréoles de provenance incertaine.


– 10.000 roupies, c’est une occasion formidable M’man. Un vélo comme ça, neuf, il vaut au moins le triple !


Le garçon vit tout de suite que le chiffre qu’il avait avancé était difficile à visualiser pour sa mère. Il vit aussi de la convoitise comme si un tas de billets s’était matérialisé sous ses yeux.


– C’est le Français de Goodstar, c’est ça ?


Elle savait bien d’où venait le vélo, le Français qui habitait la résidence « pieds-dans-l’eau » roulait presque tous les soirs le long du barachois.


– On y va, je vais lui dire ce que je pense au Français.


Elle s’engagea d’un pas furieux, sans plus tituber, dans l’allée qui donnait sur le lagon de Roches Noires.

Jason leva les bras d’impuissance, il savait qu’il ne pourrait rien faire. Il avait déjà connu ce genre de situation totalement grotesque et il savait que sa mère se bloquait sur ses décisions, de façon totalement irrationnelle. Elle ne s’arrêterait pas.

Il essaya quand même, en levant même la voix pour lui dire qu’elle était folle. Mais la vieille semblait ailleurs, fixant un point loin devant elle. On aurait qu’elle était en « mode automatique ».

La famille qui avait vendu le vélo à Jason était en train de préparer son repas. La table était mise pour six sous la varangue et le père s’efforçait de faire démarrer les braises d’un barbecue en agitant frénétiquement un exemplaire du Mauricien plié en deux. Il ralentit son battement d’ailes quand il vit l’affreuse mégère passer le portail. Son fils suivait en poussant le vélo, les épaules rentrées vers l’avant. Le Français devina qu’il y avait une embrouille qui se préparait. Tout le monde connaissait « la folle » dans le quartier.

La vieille déblatérait un chapelet de phrases en créole qu’il ne put comprendre. Mais il saisit qu’elle contestait le prix que son fils avait payé. Il comprit aussi qu’il ne servait à rien de la raisonner. Elle était sur un autre monde. Du coin de l’œil, il vit Jason lui sourire d’un air gêné. La vieille continuait à parler sur un rythme rapide. Elle ne regardait même pas son interlocuteur, mais la table de la varangue sur laquelle une bouteille de vin rosé trônait, enfoncée dans un vase en brique qui devait la garder le plus frais possible. Tout à son amphigouri, elle ne détachait plus son regard des gouttes de condensation qui glissaient le long du goulot.

Le Français n’avait pas le temps ni l’énergie à consacrer à une dispute totalement stérile. Il était seul mais sa famille et ses amis n’allaient pas tarder et il ne voulait pas qu’on le voit dans une situation ridicule pour une bicyclette qu’il avait vendue à un gamin alors qu’il n’avait pas vraiment besoin de cet argent. Il l’avait fait pour se débarrasser d’un engin devenu encombrant maintenant qu’il avait fait l’acquisition d’une moto. On aurait pu se méprendre et le considérer comme un pingre faisant de l’argent sur le dos des enfants. Il plongea rapidement la main dans la poche et tendit d’un air sec et dédaigneux un billet de 1000 roupies.

Danielle, la reine du séga, arrêta immédiatement sa logorrhée, au milieu de ce qui semblait être une phrase. Elle arracha le billet des mains de l’homme et le fit glisser comme un prestidigitateur dans sa blouse entrouverte.

Puis elle reprit ce qui aurait dû être un argumentaire mais qui ressemblait plus à une suite de sons, en tout cas pour celui qui n’était pas familier avec le créole.

Le Français sortit un deuxième billet de 1000 roupies d’une main et fit signe avec l’autre main que c’était fini, il n’irait pas plus loin. Le billet disparut aussi vite que le premier et la harangue confuse de Daniela s’interrompit pour de bon. Elle tourna mécaniquement les talons et, tel un automate, reprit l’allée pour rentrer à Roches Noires. Sans un signe pour son fils ou le locataire de la villa, comme si elle était seule. Jason la suivit en poussant son vélo, sans manifester aucune émotion non plus, comme s’il était anéanti et incapable de penser, juste bon à pousser une bicyclette.

Au bout de cent mètres, la vieille s’arrêta une seconde, semblant réaliser où elle était, ou se rappeler quelque chose. Elle sortit un des deux billets et le tendit à son fils.


– Tiens, tu vois ta vieille mère est encore capable de gagner de l’argent.


Elle reprit sa route, claudiquant maintenant, comme si cette marche vengeresse et cette victoire avait été un énorme effort et qu’elle le payait d’une fatigue soudaine.

Machinalement, sa langue passait sur ses lèvres. De plus en plus vite. L’image de la bouteille de rosé revenait sans cesse sur le voile de sa mémoire malade. Cela devenait insupportable. Elle s’arrêta brutalement et bredouilla quelque chose à destination du mur de pierres qui longeait la route. Puis elle répéta d’une voix forte pour que Jason puisse entendre :


– Le verre de l’amitié. Ils ont oublié le verre de l’amitié ! Ça se fait pas, il faut boire le verre de l’amitié quand on conclut un marché. C’est comme ça.


Elle pivota brusquement sur ses talons enflés et se remit en marche dans la direction de la résidence Goodstar.


– C’est pas parce qu’on n’est pas riche qu’on n’a pas de savoir-vivre, non ? Retiens bien ça Jason, retiens bien ça.


 
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   cherbiacuespe   
3/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Malheureusement, j'ai moi-même connu ce type de personnage qui traîne souvent une vieille détresse dans son passé. Quand, par chance, cette douleur s'efface, ce ne sont plus les même personnes. Alors je compatis pour ce pauvre Jason.

Nouvelle sans défaut, bien composé. L'histoire, simple ma foi, suit son cours sans incohérence. Un vocabulaire recherché facilite l'intérêt et la fluidité du récit. D'une anecdote qui pourrait n'être que banale l'auteur a su rendre un sujet captivant. Je me suis laissé porter par ce texte.

Cherbi Acuespè
En EL

   maria   
4/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

L'auteur(e) a choisi la catégorie humour-détente, mais ce qu'a vécu ce petit mauricien est triste, cruel.
Les faits et gestes de sa mère alcoolique ne m'ont pas fait rire. J'ai surtout été sensible à la "pitié teintée de tendresse" face à la déchéance de sa mère.

J'ai l'impression que l'auteur(e) s'est retenu dans l'expression des sentiments de Jason. Ça manque parfois de spontanéité.
"Il passait trop vite du bout à l'autre d'un éventail de sentiments qui le submergeaient et menaçaient de le paralyser."
L'auteur(e) n'a pas assez laissé parler l'enfant qui a certainement eu des réactions plus vives. Et la misère aussi est comme floutée.

Difficile de l'écrire ? Ou est-ce pour donner au lecteur plus de liberté dans l'interprétation ?
Ce n'est pas ma mère ; je n'ai pas à "me forcer", je peux "laisser ma honte prendre le pas sur le reste".
Je la trouve pathétique et non amusante.
L'essentiel est que Jason a gardé sa bicyclette, n'est-ce pas ?

Merci du partage et à bientôt.
Maria en E.L.

   Corto   
7/2/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Intrigué par l'exergue qui évoque l’île Maurice, j'ai lu cette nouvelle.
Mon regret: cette histoire pourrait se dérouler n'importe où. L'auteur évoque seulement le parler créole et quelques bricoles.

Sinon on trouve juste une histoire d'un ado débrouillard encombré d'une mère imbibée d'alcool.

L'intrigue est peu motivante, les rebondissements quasiment absents.

Le style très descriptif, le déroulement linéaire ne permettent guère de solliciter l'imagination.

Voici à mon avis un texte qui pourrait servir de base pour construire une nouvelle plus riche, plus vivante, plus surprenante. Un nouveau travail à envisager donc.

Courage à l'auteur.

   Donaldo75   
11/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Autant je ne suis pas un client de ce type d'histoire, autant j'apprécie cette écriture vivante, riche, assortie d'un style qui magnifie l'ensemble et me fait passer un agréable moment de lecture. Je n'ose pas imaginer ce que ça donnerait avec une histoire au pitch qui m'interpellerait plus - je sais, c'est vague comme formule mais c'est la seule que j'ai en magasin ce soir - parce que j'avoue savourer chaque mot, chaque phrase, comme les éléments colorés d'une peinture figurative.

Bravo !

   Anonyme   
4/3/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Blitz,

Je me suis demandé, en lisant votre nouvelle, pourquoi avoir choisi de la proposer dans la catégorie 'humour'. Le portrait d'une mère alcoolique qui ne sait pas compter les vitesses d'un vélo, cela rappelle furieusement un roman de Philip K. Dick, mais sans la cocasserie propre aux copains de Bob Arctor, qui n'était d'ailleurs drôle que chez les anciens toxicos.

Ici, on a tendance à les plaindre, le gamin, sa mère, et aussi le français pathétique.

Mais la scène du suppositoire vient quand même apporter un peu d'humour, bête et pas super super gentil, pour elle. C'est pas beau de se moquer des alcoolos. La chute est, elle aussi, marrante, et sauve le lecteur, atterré jusqu'ici, de la déprime totale.

Dugenou.

   thierry   
4/3/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Si la construction me parait bancale, introduction trop longue, descriptions linéaires sans relief (ce qui est dommage quand il est question de bicyclette), progression sans rythme... l'ambiance est plutôt réussie.
Il y a dans ce texte quelques apparitions lumineuses dans la description d'un cadre épuré, un sentiment assez pur de l'ado ayant réalisé un désir. La confrontation évitée avec sa mère est crédible, le personnage français bien vu.
Les lourdeurs de style "totalement grotesque et il savait que sa mère se bloquait sur ses décisions, de façon totalement irrationnelle." et les longueurs demandent qu'on reprenne ce texte pour le reconstruire.
Merci de ce partage

   plumette   
4/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé le début centré sur la description mécanique. J'étais dans la peau de ce gamin ( quel âge au fait?) qui prend plaisir à essayer ce vélo, vécu comme une promotion sociale et lui procurant un plaisir "extatique".

L'écriture est assez soutenue, et je l'ai bien aimé car ici la forme contraste avec le fond: Une langue assez recherchée ( avec quelques lourdeurs parfois) pour exprimer la déchéance.

Quant au conflit ( sur le nombre de vitesses) qui oppose mère et fils il montre surtout l'impuissance du fils à faire entendre raison à sa mère, sa honte, sa soumission. C'est pour cela que je me suis posée la question de son âge de Jason. S'il 14 ou 15 ans, je comprends. S'il en a +, son manque ed réaction devient plus difficile à admettre

La catégorie choisie m'a déroutée car je n'ai pas eu envie de sourire! Encore moins de rire.

On ne choisit pas ses parents! La petite lueur du texte c'est ce vélo justement, ce rêve que Jason a pu s'offrir et c'est heureux que vous lui ayez permis de le conserver!

   ANIMAL   
4/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien que je trouve curieux de voir en humour/détente ce texte qui est un vrai drame familial, j'ai beaucoup aimé cette lecture.
J'ai rechigné un peu au début à cause du côté technique, car je ne comprends rien aux dérailleurs et à la mécanique du vélo. Mais j'ai appris comment on comptait le nombre de vitesses et j'en suis ravie.

Pour le fond de l'histoire, j'ai adhéré à ce rêve d'ado, qui a patiemment économisé, et voit son plaisir gâché par l'entêtement d'une ivrognesse qui se trouve être sa mère.

Jusqu'où doit aller le respect que l'enfant/ado doit à ses parents ? Jason a bien du mérite de supporter la honte que lui inflige sa génitrice et on sent qu'il ne supportera plus cela très longtemps.

L'insistance du regard de la mère sur la bouteille de rosé laisse deviner qu'elle va revenir, je suppose que l'humour est censé se situer là. Pour moi c'est le contraire, ce sont ces situations qui mènent au drame passionnel.

Malgré quelques répétitions et tournures curieuses au long du texte, j'ai lu cette nouvelle d'une traite et sans ennui. Pauvre Jason affublé d'une mère à la dérive, pauvre Danièla qui connut une gloire de jeunesse éphémère et ne s'est sans doute jamais remise de retomber dans l'anonymat.
On peut espérer que Jason s'enfuira au plus vite loin de celle qu'il n'arrive plus à aimer et commence à détester.

Un récit plein d'émotion.

   Inner   
10/4/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est pas mal! Pas vraiment drôle ni...détendant, mais un flash culturel et familial assez délectant.
J'aime bien votre façon de raconter un récit qui globalement tient en deux scènes et 3-4 phrases mais en mettant toute l'attention et les détails pour enrober le paquet avec classe, dans un texte finalement fourni et assez construit.


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