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Science-fiction
JulieM : La tête dans les nuages [concours]
 Publié le 08/09/16  -  13 commentaires  -  24490 caractères  -  150 lectures    Autres textes du même auteur

2112-2116. Dans un monde technologique, où tout va tellement vite, le jeune Timothy fait l'expérience de la vie réelle et du temps subjectif au travers d'un voyage extraordinaire.


La tête dans les nuages [concours]


Ce texte est une participation au concours n°21 : Et en 13 secondes, tout bascula...

(informations sur ce concours).




Aujourd'hui, j'en ai marre, je n'en peux plus. Ou plutôt je ne veux plus de la lenteur du temps qui passe. Les autres peuvent penser ce qu'ils veulent, ils ne savent rien de ce qui m'agite et me perturbe. Dès le début de cette année 2116, ils m'annoncent que tout va changer pour moi et depuis j'attends. C'est bien cela qui m'épuise : cette attente interminable, immobile. L'année dernière, franchement je m'en foutais royalement, je vivais ma petite vie bien tranquille entouré de ceux que j'aime, me prodiguant tout ce dont j'ai besoin : l'amour inconditionnel, les souvenirs heureux, les parties endiablées de jeux virtuels avec Allan, les discussions passionnées en tous genres et les parties d'échecs avec mon père.


Trois jours que je suis à nouveau à l'hôpital et franchement, ils m'exaspèrent avec leurs quotidiens « encore un peu de patience, Tim ». J'aimerais rentrer chez moi, retrouver mes habitudes, mon chien et tout le tralala. Même ma sœur de seize ans me manque déjà. Cette éternelle emmerdeuse avec ses régimes à la noix, ses lectures romantiques poussiéreuses à souhait ou ses conseils débiles pour que je tienne la forme !


Je veux de l'action. Pitié ! Sept mois que j'imagine et rien ne se passe. J'ai l'impression d'être en prison, accusé d'un crime que je n'ai pas commis. Pourtant, je suis bonne pâte et plutôt optimiste mais là, qu'ils se grouillent, qu'ils s'activent ou cela finira mal.


Dix heures, voilà ma kiné préférée, mignonne à croquer, un vrai rayon de soleil cette fille (je crois d'ailleurs percevoir une particulière affection de sa part envers ma petite personne). La séance intense d'impulsions électriques sur le moindre muscle de mon corps suivie d'un massage me fait un bien fou surtout parce que c'est elle, Jane, qui me les prodigue quotidiennement. Elle me requinque définitivement le moral en m'annonçant la visite du professeur Mayagi vers seize heures. J'espère que c'est la bonne cette fois, la grande nouvelle.


**


Cet été 2112, Allan et moi partons en camping se faire quelques bons spots de grimpe libre à Yosemite*. L'aventure s'annonce passionnante. Nous avons préparé ce trip tous les deux avec le plus grand soin : des cartes virtuelles détaillées des voies et difficultés, l'équipement high-tech vérifié et revérifié. Nous ne dépasserons pas le 6a en difficulté, c'est une condition imposée par nos mères respectives, promis juré.


Nous nous sommes mis d'accord pour faire des reportages sur nos exploits – j'ai en effet reçu un splendide APN* dernier cri qui peut être monté sur drone, pour mon diplôme de High School* – et les envoyer en direct par satellite aux parents. Voilà, nous y sommes. On embarque le matériel dans le cabriolet électrique d'Allan et, à cet instant, j'ai un intense sentiment de pure liberté et de totale plénitude du haut de mes dix-huit ans. Allan plane sur la même longueur d'ondes.


Une fois sur place, nous nous installons en quelques minutes et partons à la recherche d'un coin repas. Les mères se sont chargées de nous préparer le premier dîner, bien au frais dans l'autofridge. Il fait superbe, cette soirée s'annonce splendide. C'est une chance inouïe d'avoir obtenu l'autorisation d'entrer sur le site hyper protégé de Yosemite parce qu'il y a presque deux ans d'attente pour l'avoir ! Inscrits par nos pères, il y a seulement dix-huit mois (surtout pistonnés par le mien de père, qui est alors chef d'un département scientifique d'Éco-gestion pour l'État de Californie), nous goûtons avec enthousiasme ce moment. Demain, ce sera encore mieux puisque nous pourrons pratiquer notre sport X* à fond la caisse. Nous contemplons le ciel étoilé aux couleurs rosées et bleu profond, en rêvant de notre futur. Personnellement, je veux devenir pilote, de n'importe quoi du moment que cela vole.


Je vérifie nos sacs à dos body-moulés : baudriers, magnésie, gants, chaussons, casques et le matériel, cordes, mousquetons et coinceurs* biodégradables, tout frais sortis de mon imprimante 3D. Ces derniers ont été fabriqués sur mesure pour les spots que nous grimperons. Quelques blocs pour s'échauffer et ensuite nous attaquerons The Nose*, un premier long et magnifique parcours, qui a été nettoyé de tout passage il y a une dizaine d'années.


Les muscles bien échauffés, je pars en premier solo sur la voie du Nose. J'y vais à mon aise car elle est longue et difficile. Je n'ai pas branché mes lunettes virtuelles, je préfère y aller à l'instinct, aux sensations. Mes mains caressent la paroi de grès lisse, y cherchent l'aspérité, la fissure minuscule. Mon corps l'épouse tout entière et se libère de sa pesanteur. Elle est incroyable cette sensation de ne plus être câblé, branché mais de vivre et sentir pleinement les choses vraies. Seule ma concentration m'emmène là-haut, jouissif sentiment d'habiter la montagne, de la laisser me surprendre, de l'apprendre par corps interposé. Je trouve enfin vers les vingt mètres une craquelure pour y glisser un coinceur et enfiler mousqueton et corde d'assurance. Une pause, je baisse la tête et j'aperçois Allan rétréci qui me filme.


Juste après, une petite corniche m'offrira mon premier vrai frisson vivifiant. Mon corps au bout des doigts balance, le pied droit vient s'accrocher du talon à la plaque de grès qui dépasse. Et la petite volée pour se rétablir à la verticale. Wouah, extraordinaire. Sur la pointe des pieds, je colle ma poitrine sur la roche fraîche. Je dois partir vers la gauche, le haut me semble trop lisse. J'aperçois une cheminée très étroite – trop pour y glisser le corps entier –, gueule entrouverte de saurien garnie de dents épaisses. J'adore les cheminées, la grimpe s'y accélère, le souffle aussi. À sa base, j'insère un nouveau coinceur, à expansion celui-ci, et y enfile la corde. J'y vais franco, je l'attaque comme une fissure : les mains côte à côte sur la partie gauche, les pieds arc-boutés sur celle de droite, le moindre muscle en alerte. Je viens de passer un peu plus de trois mètres d'un seul jet. J'arrive au sommet de la cheminée et repasse du côté droit pour atteindre une fissure, à plus ou moins un mètre vers la droite et dix centimètres au-dessus de ma tête. Je lance le bras et le pied droit, encore accroché de l'autre main et du bout des orteils à la cheminée mais l'entaille est un peu trop loin. Je rate mon coup et ne tiens plus que par la main gauche, je sens mes pieds glisser sans pouvoir retrouver l'accroche. Je tombe vertigineusement en hurlant, la corde me retient et mon corps tout entier se fracasse contre la paroi sombre. Plus rien.


Du blanc étincelant me pique les yeux au travers de mes paupières fermées, des couleurs vives aussi. J'entrouvre, les cils collent. Je perçois des formes qui s'agitent dans la brume colorée. J'entends des voix, enfin je crois, et aussi un doux ronronnement. Je discerne une certaine agitation autour de moi, les voix deviennent plus claires. Je tente un mouvement de la tête pour voir ce qui se passe, mais je ne bouge pas d'un iota ; je voudrais parler mais j'ai l'impression d'avoir un camion dans la gorge. Aucun son n'en sort.


Les voix parlent maintenant très distinctement et j'appréhende totalement l'univers qui m'entoure, les yeux mi-clos. Les taches de couleurs vives se révèlent être des personnes portant des blouses médicales : rose vif, bleu acier, vert pâle. Un vrai festival de couleurs pour mes sens réveillés. La voix grave d'un homme, sans doute un médecin, se détache du lot et résonne agréablement.


– Ne crions pas victoire tout de suite, chère collègue. Il est sorti du coma profond mais peut-être pas du coma végétatif. Il faut attendre vingt-quatre heures pour savoir où nous en sommes.

– Certes, professeur, mais l'activité EEG est très prometteuse, regardez comme ces ondes sont moins amples et la fréquence plus élevée.

– Il y a bien modification de l'activité électrique du cortex mais je ne m'avancerai pas plus loin sans tests supplémentaires. Il se peut aussi que ce soit une activité réflexe. On verra.

– Dois-je prévenir les parents ?

– Non, c'est trop tôt. Ne pas leur donner de faux espoirs si c'est pour finalement leur annoncer que leur fils est un légume, vivant mais un légume quand même. Bon, demandez à l'infirmière de rester en permanence près de lui pour surveiller ses constantes et noter tout changement. Nous verrons l'évolution et demain si tout va bien nous pourrons le tester.


Comment ça un légume ? Mais je ne suis pas un légume ! Hé là, vous, je vous vois, je vous entends et surtout je vous comprends ! Merde, ôtez-moi ce truc de ma gorge, je suis réveillé je vous dis… incapable de bouger mais éveillé. Je me demande combien de temps je suis resté dans le coma. Oui, je me rappelle l'accident, la chute, parfaitement. Mais impossible de savoir depuis combien de jours… ou de mois ou… Quelle horreur ! Tu t'imagines si t'es resté là plusieurs années ? T'es peut-être vieux et tout rabougri… Comment savoir ? Du calme, abruti. Tu sors juste à l'instant du néant, donc t'emballe pas, réfléchis crétin.


Je trouverai bien une indication quelconque. Ah, une blouse rose se penche vers moi. Victoire, là à son poignet, elle a une montre connectée. Avance, mais avance donc bitch*… Pardon, pardon, ce n'est pas mon habitude d'insulter les gens, je suis désolé, madame en rose. Oui voilà : 12/12/2112, huit heures du matin, drôle de date. Six mois passés au fond d'un trou ? J'ai la nausée. Je me demande dans quel hôpital je suis. Certainement le meilleur, connaissant mes parents, ils n'auront pas rechigné sur la qualité. Mais regardez-moi bon sang, je suis là, un peu d'humanité, sans blague. Elle me lave, tout le corps ! Oh la honte. Je subis car finalement cela fait du bien. Le rose me parle pendant que les lingettes rafraîchissent mon corps immobile : « Oh mon pauvre chou, ne t'en fais pas, tu vas voir, le professeur est le meilleur des docteurs, il va te réparer. » Comment cela, « me réparer », suis pas une machine tout de même ? Puis le rose quitte la pièce. Je suis si fatigué, je vais dormir un peu. C'est bizarre quand j'y pense, six mois de coma, trente minutes d'éveil et je suis crevé.


Quel ramdam dans ma chambre ! On me déménage, dans une grande pièce pleine de capteurs, d'écrans de toute sorte et d'un PET scan dernier cri avec IRMf intégrée. Des blouses vert pâle me soulèvent avec maintes précautions et ces mains attentionnées déposent mon corps toujours bardé d'I.V., respirateur et autres sondes, sur la plateforme. On me rajoute une couche de senseurs à même la peau. Ça me chatouille, raaa, la torture. Et la plateforme s'avance sans bruit dans le tunnel qui enveloppe maintenant complètement ma tête. Angoisse, moi qui n'aime que l'air libre et le ciel.


Un grand silence se fait bientôt : une personne importante entre vraisemblablement dans la pièce. J'ai presque la sensation du garde-à-vous ! Puis s'égrènent les « bonjour, professeur » ; le « tout est prêt pour les tests », et autres phrases préparant le suspens dans ma tête. J'ignore pourquoi mais je pense à Mars et aux nombreux échecs de voyages spatiaux habités vers la planète lointaine et hostile. J'essaye désespérément de repérer mon corps étendu, je le sens pourtant. Peut-être mes mains ? Malheureusement, rien ou plutôt si, en louchant très fort, j'aperçois les ailes de mon nez, c'est mieux que rien. Repos. Une voix s'adresse à moi dans le casque intégré au tunnel sombre.


– Jeune homme, non Timothy, enfin, euh… Tim, je vais mesurer votre état de conscience*. Cette procédure est banale et sans douleur. Vous devez, bien entendu si vous en avez la possibilité mentale, activer chacune des parties de votre cerveau sollicitées par mes questions ou demandes. La personne juste derrière moi observe précisément les aires activées, grâce à l'imagerie. Toutes ces images sont enregistrées en temps réel et permettront une analyse fine de l'activité électrique et neuronale du cerveau.

– C'est moi, Tim, dit l'autre voix. Je suis Neil et je pilote l'engin.

– (J'aime bien ce prénom Neil, comme celui de cet astronaute, premier homme sur la Lune, il y a des siècles.)

– Nous allons commencer par des choses très simples : réagissez tout d'abord à votre nom. Ensuite, je vous demande de lancer un ballon à deux mains dans ma direction. Timothy… ? Lancez-moi le ballon.

– (Ah non prof, j'ai les ballons en horreur.)

– Neil, que disent les scores ?

– Il reconnaît son prénom, pour le lancer, impossible, c'est brouillon et l'hippocampe est tout petit. Choisissez autre chose docteur, si possible ce qu'il aime, un mouvement d'escalade, par exemple ?

– Bon. Très bien Neil. Timothy, concentrez-vous. Vos mains saisissent une aspérité de roche dure au-dessus de votre tête. Vos doigts sont bien accrochés et vous soulevez tout votre corps.

– Professeur, c'est incroyable. Hippocampe, gyrus, aire de Broca, tout s'allume. Le cerveau de ce gosse est une véritable guirlande !

– Bien. Essayons les formulations d'intention. Tim, pensez à, successivement, prendre une douche, prendre votre maman dans les bras et manger.

– (Grrr. Espèce de sadique. Tout ce dont j'ai envie. C'est un crime de me suggérer cela. Arrête-ça Timothy, maîtrise-toi un peu, sinon ils ne sauront jamais que tu es là.)

– Encore dans le mille professeur, à part une petite saute d'humeur, l'intensité et les ondes bêta-gamma sont très actives, la fréquence se situe entre 25 Hz et 39 Hz. Les aires sont correctement activées et correspondent à vos demandes.

– Un autre test, plus difficile celui-là : écrivez une lettre, à qui vous voulez. Formulez vos pensées en phrases concises et précises.

– (Je me la coule douce à cet instant. J'écris à ma petite maman parce que je crève de faim. Je veux qu'elle me prépare un repas pantagruélique pour Noël, avec de la dinde rôtie au miel, purée de céleri, farce et pour dessert un énorme brownie en forme de fusée, modèle FalcoH20. Parce qu'un jour, j'aimerais voler, aller là-haut, dans les étoiles et me faire un spot sur un astéroïde, génial.)

– Alors Neil, cela donne quoi ?

– Professeur, toutes les aires de langage sont activées, le circuit du plaisir aussi, des fréquences élevées avec modifications globulaires des trajectoires électriques. De nouveaux circuits synaptiques se créent sous mes yeux. Neurotransmetteurs splendidement efficaces.

– Très bien. Encore un petit effort, Tim, puis ce sera tout. Je sais que vous êtes fatigué mais il faut continuer. Je vais tout d'abord piquer un endroit de votre corps.

– (Aïe, mais quel cinglé, ce type, il aurait pu y aller doucement, non mais.)

– Et maintenant, pensez à une image douloureuse, physiquement parlant, vous concernant.

– (Celle-là est toute trouvée : la rencontre avec la paroi du Nose, merde, j'ai vraiment mal, c'est horrible. Tout mon corps se contracte, un éclair de douleur. J'ai envie de vomir.)

– Stop Tim, arrête, crie Neil.

– Qu'y a-t-il ?

– Ben professeur, cela fonctionne tellement bien qu'il est prêt à convulser !

– Laissez-moi voir. Je confirme, c'est très bien Tim, ton activité cérébrale est pratiquement normale. À première vue, tu réalises un joli score de 98%.


Les tests se poursuivent encore, cela doit certainement faire plus d'une heure que je travaille dur. Ouf, enfin terminé. Je sais que j'ai gagné. Ils savent que je suis là, pour un bon moment j'ai l'impression.


Deux jours plus tard, j'ai la confirmation du verdict : je suis un cas de locked-in*, toute la conscience avec capacité du mouvement volontaire, de la pensée logique mais avec rupture du circuit pensée-récepteurs-réponse physique-action. Et bonne nouvelle paraît-il, ma colonne vertébrale est intacte, la moelle épinière n'a pas été touchée. En gros, je suis bien conscient avec juste un petit problème de transmission, j'ai une sacré veine ! Un légume pensant, quoi. Seuls les circuits réflexes de la douleur et du plaisir fonctionnent encore, parce qu'ils sont de nature essentiellement chimique m'explique-t-on. Les autres réflexes, issus du cerveau primitif, comme respirer, déglutir, évacuer, eux, tintin. Super, je pense donc je souffre, de mieux en mieux. Je me sens triste, j'ai le moral dans les bottes. Et juste pour m'enfoncer un peu plus, v'là une larme qui s'échappe sur ma joue, toute seule, sans contrôle possible, sans retenue.


Ce jour-là, le professeur Mayagi – je connais enfin son nom – m'annonce également que jeudi, après un bilan de santé global, il implantera, sous la peau de mon crâne, cinquante-deux nanoélectrodes, de type récepteur-transmetteur, qui me permettront de communiquer avec le monde extérieur via un ordinateur portable, moyennant une interface logicielle spécialisée et très intelligente, piloté par mon cerveau. Cela fait, je pourrai enfin rentrer chez moi, et ce, promet-il, juste à temps pour Noël. Chic, un moi synthétique et virtuel, je vais me marrer, c'est certain.


**


Mercredi 22 juillet 2116, Mayagi entre dans ma chambre accompagné de ce cher Neil. À leur expression grave, je sais que le moment est enfin arrivé. Je souris intérieurement et les salue chaleureusement par ordinateur interposé et voix synthétique désincarnée.


– Alors, c'est quoi la grande nouvelle, professeur ? Vous avez promis un changement radical, sept mois que j'attends. Dites-moi de suite si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle.

– Je ne t'aurais pas fait rentrer à nouveau dans mon service si ce n'en était pas une excellente, me répond-il un peu vexé.

– OK, désolé professeur, je vous écoute.

– Voici le déroulement de cette journée. Tout d'abord, je pratiquerai une petite opération pour implanter, sous le derme de ton pectoral droit, un nanofilm de microprocesseurs, intégrant à ton corps l'interface logicielle que tu connais déjà. Mais celle-ci est beaucoup plus perfectionnée. Ce dispositif remplacera les nerfs pyramidaux endommagés se situant à la base du tronc cérébral et se chargera de traduire et transmettre les commandes à ton corps.

– Dans un deuxième temps, continue Jane, la plaie une fois cicatrisée, en deux heures tout au plus, on t'enfilera, comme la main dans le gant, dans une peau synthétique extrêmement fine mais solide, résistante et parfaitement ajustée à ton corps. Celle-ci est le dernier cri en matière d'exosquelette, parcouru par plus d'un millier de circuits récepteurs et dont le temps de réponse est de l'ordre de la yoctoseconde*. Ce n'est qu'une étape, rassure-toi, car ton corps immobile pendant quatre ans n'est plus assez fort pour te soutenir. Nous espérons, non, en fait nous en sommes sûrs, qu'avec une physio intense tu retrouves l'usage naturel de tes muscles.

– À propos de squelette, reprend le professeur, j'ai également procédé à une infiltration de nanoparticules de tes propres tissus osseux, cultivés in vitro, ainsi tu retrouveras peu à peu la nécessaire solidité osseuse de tout vertébré.

– J'en reste sans voix, si je puis dire, haha.


Salle de réveil, quatorze heures et quelques poussières. Je vois Neil, puis Mayagi et Jane qui me regardent. Un peu soif. Léger mal de tête. Émergence cotonneuse.


– Allons Tim, réveille-toi. (C'est Jane qui me parle.)

– (Un instant, quoi, laissez-moi le temps. Mais qu'est-ce que je raconte, du temps, tu ne crois pas que t'en as eu assez ? Secoue-toi un peu, que diable.)

– Je crois que ça y est professeur, il est là. (Voix de Neil.)

– (Bande de nazes, j'ai toujours été là ! Pardonnez-moi, je suis toujours un peu grognon au réveil.)


Le professeur se met en devoir de retirer l'autobus qui obstrue mes voies respiratoires. Neil est près de moi, un respirateur dans la main et prêt à agir en cas de défaillance. Très désagréable moment, je crache, tousse, éructe mais le final est grandiose, je respire par moi-même ! Je me sens tout rouillé à l'intérieur, ma poitrine est douloureuse mais j'avale goulûment l'air, magnifique. Mon corps semble reprendre ses esprits.


– Mon garçon, assieds-toi dans le lit (voix de Mayagi). Pense puis agis, allez du nerf.

– (Voilà que le prof fait de l'humour.)


Je n'ose pas obtempérer. Et si cela ne fonctionnait pas, quelle déception ?! Me voilà au pied d'un mur bien plus impressionnant que The Nose. Mais quand faut y aller, faut y aller. Sereinement, détendu mais concentré. Je suis aux commandes. Je ne peux m'empêcher de compter dans ma tête. À trois, j'y vais. Un, deux, trois… plouf un coup dans l'eau, j'ai trop peur ! Allez Tim, vas-y. Un, deux, trois. Finalement, je laisse les secondes s'écouler jusqu'à treize… et… et… je soulève le buste et m'assieds. Treize minuscules secondes et toute ma vie bascule dans mon corps. J'en frémis de tout mon être, dedans et dehors. La sensation est étrange et déconcertante, comme une fourmilière en pleine activité.



Tout le monde est hilare, se congratulant, s'embrassant, serrant un peu fort mes mains dans les leurs. J'écoute mon propre rire, un peu enroué, décontenancé de le retrouver après tant de temps de séparation. Mon cœur bat la chamade, les larmes me montent aux yeux, mais cette fois je les retiens. Je me tâte, pas au sens figuré, je me tâte vraiment parce que c'est extrêmement bon de se retrouver, entièrement. Et je ris en crachotant… Pour un peu, je m'étreindrais, je m'embrasserais tiens, tellement je suis heureux !


Les paroles de ce très ancien philosophe français me reviennent à l'esprit : « Je pense donc je suis. »* En effet, rien de plus vrai dans mon cas, pendant quatre longues années, j'ai pensé et ce que je suis a été enfermé dans mon corps.


– Eh bien maintenant – et je le dis haut et clair, presque en criant – « je pense donc j'agis ». Je suis libéré.


Un peu chancelant, je me lève et me précipite, prudemment cependant, vers Jane. Je la prends dans mes bras, je lui offre mon grand, beau sourire. Une chance, j'ai toutes mes dents. Cette sensation merveilleuse de pouvoir m'exprimer à nouveau par ce simple mouvement du visage me rend euphorique. J'entends vaguement les deux autres continuer à pérorer puis je perçois leur gêne, et du coin de l'œil, les vois quitter la pièce sur la pointe des pieds. J'ai vingt-deux ans et je murmure dans son cou, de ma vraie voix. Sa peau est douce et chaude. Son parfum, que je connais déjà par cœur, m'enveloppe et ma main sur sa nuque s'imprègne délicieusement de sa chaleur humaine. « Jane, je te le promets, je t'emmènerai voir la Terre au-dessus des nuages et la face cachée de la Lune. »


– Je m'appelle Timothy Benson, Tim pour les intimes. Jane, tu as éclairé ma vie, tu m'as soutenu pendant de longs mois, tu as porté à bout de bras mon être, celui qui est à l'intérieur, le vrai. Tu connais tout de moi parfaitement, mon corps et mon esprit. Maintenant j'aimerais t'inviter, oui c'est un rendez-vous, pour ma première sortie debout, vivant, entier. D'accord ? Je peux t'embrasser ? Un vrai baiser, Jane ?

– Oui, Tim, tu peux.



__________________________________________

Notes

* Yosemite : parc national situé en Californie.

* Sport X : désigne tout sport extrême.

* Coinceur : matériel spécifique à l'escalade libre.

* The Nose : littéralement Le Nez, est une voie principale vers la montagne El Capitan, à Yosemite Park.

* APN : appareil photo numérique.

* High School : aux États-Unis, équivalent du lycée.

* Bitch : insulte en anglais, équivalent de « salope ».

* Conscience : du point de vue clinique désigne un état d'éveil avec perception de soi et du monde extérieur, cognition (mémoires, ancrage spatio-temporel, langage, procédures) et nociception (perception de la douleur).

* « Je pense donc je suis » : formule de René Descartes in Le Discours de la Méthode, 1637.

* Locked-in syndrome : littéralement, enfermé à l'intérieur.

* Yoctoseconde : 10⁻²⁴ seconde, quadrillionième de seconde.

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Ce texte a été publié avec un mot protégé sous PTS.


 
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   Anonyme   
8/9/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

En effet, "le jeune Timothy fait l'expérience de la vie réelle et du temps subjectif au travers d'un voyage extraordinaire" pour reprendre l'incipit. Le personnage est bien campé - si je puis m'exprimer ainsi - et nous faisons état de son incroyable expérience à travers son esprit : ce qu'il pense, ce qu'il ressent, ce qu'il vit. L'écriture est soignée (narration, dialogues, descriptions...) et nous plonge dans une technologie dernier cri en matière de médecine (puces nano, enveloppe synthétique épousant parfaitement la peau, comme une sorte d'exo-squelette, etc...). Toutefois, le principal défaut de cette histoire réside dans le traitement du thème. En effet, les 13 secondes apparaissent - selon moi - simplement pour pouvoir rentrer dans le thème. Alors que tout devrait tourner autour, c'est l'expérience vécue par l'accident qui est le fil conducteur de l'histoire, ce qui aurait du être l'inverse.

Pour finir, j'ai trouvé cette histoire un peu longue et n'ai pas été très emballé par l'intrigue, désolé.

Bien à vous,

Wall-E

   hersen   
15/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
j'ai eu un peu de mal avec les dates et cent ans ahead n'est pas grand-chose en fiction.

cependant, le texte se tient et le déroulement est logique; si je comprends bien, il s'agit d'enfiler une nouvelle peau, n'est-ce pas ?
Connectée évidemment, une peau "intelligente".

j'ai aimé la projection en avant de ce que seront les visites et randonnées dans les parcs nationaux, cette partie du coup ne m'étonne pas mais me semble logique.

Par contre, et je le regrette beaucoup, la fin m'a déçue, on finit l'histoire de façon trop mièvre pour moi. c'est très dommage. j'aurais aimé qu'il y ait de l'originalité, que l'auteur utilise un ressort de l'histoire;
Sur le coup, et ça me fait sourire, cette fin me semble très vieillotte dans le contexte.

merci de cette lecture.

   Bidis   
8/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai bien aimé. Pour l’écriture – entraînante, gaie à lire –, pour le fond, hyper intéressant même s'il est totalement fantaisiste. (Cela nous fait penser que les progrès de la science n'ont pas fini de nous abasourdir). J'ai bien aimé encore pour le suspense, bien que cela ne puisse pas ne pas finir bien… Et même pour l’humour, qui ici répond parfaitement à la définition : « la politesse du désespoir. » La seule chose, c’est que le thème des 13 secondes aurait pu être mieux exploité : au lieu que ce soit le héros qui les compte, c’aurait pu être un appareil médical. Et le fait qu’il se lève si facilement après tant de temps de paralysie me semble vraiment trop improbable. Je n’ai rien contre l’invraisemblable dans les nouvelles de science fiction, mais l’impression de réalité dans l’invraisemblable est tout de même importante.

   Charivari   
9/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour.
J'ai beaucoup apprécié l'idée de ce récit et l'ambiance. J'ai trouvé le style très bon aussi, notamment le passage du debut, l'escalade de "the nose", le jargon scientifique tout à fait crédible (en tout cas pour moi qui suis une nullité au niveau technologique) et les réflexions personnelles du personnage principal. J'ai aussi beaucoup aimé quand le docteur lui fait réflechir à des choses agréables puis désagréables pour réaliser son test, belle trouvaille.

Par contre, au rayon des choses qui m'ont moins plues....
1. Le thème du concours : je trouve que ces 13 secondes sont plus un alibi qu'un point central du récit
2. Si au niveau technologique, on est en effet dans de l'anticipation tout à fait crédible, en revanche je trouve que cet adolescent, y compris dans sa manière de s'exprimer (avec des mots comme "ramdan", la bouffe de Noel qui n'a pas évolué en un siècle, etc) n'est pas assez "futuriste". Il y a bien deux ou trois clins d'oeil sur le temps passé entre notre époque et la sienne, mais pour moi ce n'est pas suffisant.
3. Enfin, mon reproche principal est la fin. Trop rapide à mon goût. Ce "je pense donc je suis" aurait pu servir de point de départ sur l'identité: est-il encore le même, alors que physiquement il est différent, avec une autre peau ? Je m'attendais à toute une réflexion là-dessus, et regrette qu'au lieu d'un développement qui aurait été intéressant, on ait une "happy end" trop rapidement réglée... Et qui fait qu'au bout du compte on se demande la finalité de ce récit.

Mais, en général, j'ai bien aimé, j'ai trouvé ça original et bien écrit

PS: je crois avoir deviné qui est l'auteur, hé hé

   MissNeko   
8/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J ai aimé l ambiance de votre nouvelle. Le sujet du concours est bien présent et intelligemment amené.
Un agréable moment de lecture.

   Alphekka   
8/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette histoire éveille en moi des sentiments contraires...
D'un côté je suis contente parce que c'est la première nouvelle qui " finit bien " que j'ai lu sur ce site. C'est rafraîchissant. ( En plus il y a une kine parmi les personnages! )
De l'autre mon je suis un peu frustrée par la rapidité du récit, non pas que le texte soit trop court mais l'enchaînement des actions est un peu trop rapide à mon goût...

Ensuite en tant qu étudiante kine je suis assez familière du vocabulaire neurologique développé ici mais je ne pense pas que ce soit le cas de tout le monde ici. Du coup c'est risquer de perdre vos lecteurs en route. Une scène où le médecin explique au héros de quoi il retourne permettrait de résoudre ce problème.

Enfin toujours en tant qu étudiante kine je crois bien qu'il est impossible de se lever tout seul du premier coup après 6 mois de comas. D'un point de vue autant physique (les articulations sont toutes rouillées et les muscles faiblard ) que neurologique (les circuits moteurs n'ont pas été entretenus ce qui nécessite de réapprendre à faire la plupart des mouvements ) mais bon on est dans le futur... il doit y avoir des moyens de régler tout ça.

   Shepard   
8/9/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Bonjour,

Plusieurs choses à dire sur ce récit :

D'abord l'écriture est confuse à certains moments... Le passage de (l'escalade ? vol ? Je ne suis pas sûr de ce qui se passe au final) ainsi que de la chute est très indigeste, honnêtement je n'ai pas compris grand chose. Tout juste qu'il s'agissait d'une sorte de sport acrobatique.

Dans l'ensemble j'ai trouvé ce récit très (trop) long pour ce qu'il a dire, avec un début interminable ainsi qu'un tas de détails 'techniques' pour justifier l'aspect science-fiction (un effet qui, personnellement, m'agace). D'ailleurs, l'aspect SF n'apporte pas grand chose, l'histoire aurait pu se produire à notre époque avec une récupération progressive par rééducation musculaire suite à un coma (aucun nerf sectionné)... C'est mal exploité à mon avis, et créé des attentes chez le lecteur qui ne sont pas respectées.

J'ai trouvé les réactions du personnage 'légères' (pour quelqu'un qui se retrouve paralysé à 100%). La fin est 'mignonne', on aime ou pas les happy end, c'est un choix de l'auteur.

Je n'ai définitivement rien trouvé pour accrocher à cette histoire... Quelque chose de plus condensé - moins technique - moins 'SF' avec plus d'attention sur l'aspect humain aurait été un mélange plus digeste pour moi. Pourtant je suis un grand fan de SF, quand elle est justifiée et qu'elle ne fait pas de la figuration...

Bien sûr, c'est mon avis sur ce texte et n'y voyez aucune animosité (je précise car ce commentaire est, en effet, très négatif)

   plumette   
8/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
je ne suis pas fana du genre SF mais en définitive, ce n'est pas la caractéristique principale de cette nouvelle que j'ai lu sans déplaisir mais sans être vraiment conquise.

5 parties dans cette nouvelle:1/ le préambule pour nous présenter Tim, son impatience de quelque chose que l'on ne comprend pas d'emblée . l'auteur s'amuse même à perdre un peu le lecteur car il est impossible d'imaginer dans quel état se trouve Tim au début de la nouvelle.
puis 2/ on est propulsé 4 ans avant, soit avant l'accident: dans cette partie, je trouve que l'auteur fait un peu de remplissage pour faire SF. Les descriptions de cette partie ne sont pas très "anticipatives". l'auteur pousse un peu ce qui existe déjà et je trouve qu'il n'y a rien de trés innovant.
J'ai bien aimé la description de l'escalade du Nose
3/ le réveil de Tim. Une sortie du coma qui parait un peu exprès. on passe de l'inconscinece totale à la consceience totale. soit! je ne suis ni médecin, ni expérimentée à aucun titre dans ce domaine
4/ l'examen neurologique: j'ai bien aimé ce passage dialogué qui aère un peu le récit et tout ces aspects tecniques ne m'ont pas ennuyés. ils ont un indéniable effet de réel.
5/ l'opération "nouvelle peau": c'est la vraie partie SF de la nouvelle. j'aimerais y croire! le texte permet d'y croire, c'est donc réussi de ce point de vue.

quant à la fin à l'eau de rose, elle m'a fait du bien finalement!

Mais, s'agissant du thème du concours, les 13 secondes sont anectodiques et totalement plaquées.

les 13 secondes de la chute, oui,là elles auraient eu un rôle central.

pour finir sur l'écriture: elle est maîtrisée, efficace et de qualité.

c'est ce qui motive un bien, même si je n'ai pas été convaincue par l'histoire.

Plumette

   placebo   
13/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ça se lit bien, et je pense que plus le texte est long, plus ça devient un critère important, ne pas faire décrocher le lecteur. Il y a une logique, un personnage auquel je m'attache, une construction, des idées... Pas de coup de cœur, mais un texte solide.

Bonne continuation,
placebo

   MissNode   
16/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il y a je ne sais quoi (d'ailleurs) dans le style de l'écriture, qui tient à une narration "blazée", c'est peu vivant, et ce, malgré un bon rythme dans la présentation du personnage, de la situation, ainsi que dans le déroulement de l'histoire. Du coup, j'ai eu énormément de mal à lire au-delà de l'introduction.
Cependant, l'action avance vite et le mystère qui plane pendant l'introduction demande à être élucidé, j'ai donc prolongé. J'ai un peu décroché dans le passage de la corniche, alors que les précisions du moindre gestes devraient fournir des images susceptibles d'augmenter le suspense, puis l'intérêt à repris dès le premier réveil à l'hôpital... pour finalement ne plus se relâcher. Je trouve très habile l'arrivée des 13 secondes, c'est élégant, pas lourdingue du tout, et surtout, ça n'est pas un basculement vers un drame mais c'est plus positif.
Les deux répliques de la fin sont de trop, à mon avis. J'adhère globalement, malgré la longueur et je revois ma copie sur le style (quoique, au début, j'ai bien cru que le narrateur s'ennuyait lui-même).

   PatriciaBD   
20/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé ce récit extrêmement vivant, ressenti les émotions du héros et sa résurrection. 13 secondes avant d'oser un mouvement conscient, le thème est bien respecté.

   Pepito   
4/10/2016
Bonjour JulieM,

Une nouvelle en SF, cela se fête !

Forme : problèmes de ponctuation... et quelques formules approximatives.
"Ou plutôt (virgoule) je... "
"ils m'annoncent (présent) que tout ... et depuis j'attends" j'attends donc le "présent"... courage cela ne devrait plus tarder ;=)
"je vivais ma petite vie ... me prodiguant tout ce dont j'ai besoin" mhhh, cela peut être mal interprété.
"Sept mois que j'imagine et rien ne se passe." c'est le principe de "l'imagination", sinon c'est du réel.
"percevoir une particulière affection de sa part envers ma petite personne" l'affection pour ma "petite personne" est forcément "particulière"
"Allan plane sur la même longueur d'ondes." ça doit méchamment le secouer ! ;=)

"j'ai l'impression d'avoir un camion dans la gorge." !!! ;=(
" - (Ah non prof, j'ai les ballons en horreur.)" pfffff ! ;=(
"Les paroles de ce très ancien philosophe français me reviennent à l'esprit" ;=( pas beaucoup plus vieux en fait
"– Oui, Tim, tu peux." que c'est migooooon ! ;=)

Fond : des descriptions trop longues pour l’intérêt qu'elles représentent : la varappe (je salue l'expertise), les soins (je rigole un peu). Essayer de vous lever d'un coup après 6 mois immobilisation ! La fin est d'un nian-nian pas possible, j'attendais une vraie chute (oups !)

Bonne continuation

Pepito

Haaa, et je déteste les notes en bas de page pour faire SF !!!

   matcauth   
11/10/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

j'ai bien aimé ce texte très documenté, que ce soit sur l'escalade ou sur la partie médicale. Après tout, on peut se contenter du ressenti d'un texte mais là, je m'attarde à souligner tout ce travail de documentation qui est toujours déterminant dans le cas ou... on veut écrire quelque chose de plus long.

En fait, ce qui m'a surtout plu ici, et je trouve cela rare, c'est le sentiment qu'on a, cette impression que l'auteur s'est vraiment plongé dans l'histoire et a vraiment ressenti ce qui arrivait au héros. Et vous retranscrivez bien l'ambiance et les sentiments du malade. Après, cela devient difficile de jongler entre réalisme et prose, mais c'est plutôt bien. C'est ce que je retiendrai.

Car pour le reste, je trouve que le thème n'est pas vraiment traité. Il y a aussi des longueurs un peu lassantes.

Mais tout de même, ça maîtrise, et j'attends de pouvoir vous relire car le potentiel qui se dégage est intéressant.

à bientôt, donc ?


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