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Sentimental/Romanesque
Bidis : Roméo et Juliette en pays d'Ulster [concours]
 Publié le 19/09/18  -  7 commentaires  -  17694 caractères  -  70 lectures    Autres textes du même auteur

Une romance de fiction dans le cadre d'événements vrais et tragiques que l'auteur espère, sans grand espoir, n'avoir pas trop défigurés.


Roméo et Juliette en pays d'Ulster [concours]


Ce texte est une participation au concours n°25 : Duo de choc !

(informations sur ce concours).



Bruxelles. Un pub irlandais, avec ses tables rondes en acajou, ses fauteuils profonds de cuir fauve, ses inévitables boiseries murales : tout le confort solide et chaud que l'on attend dans ce genre d'endroit. Partout des jeux de lumière, car c'est le moment où le soleil se couche. On ne tardera d'ailleurs pas à allumer les petites lampes en cuivre aux abat-jours en opaline vert pomme...

Un couple de clients vient d'entrer, passe devant le bar et se dirige vers une des tables libres.


– Deux Guinness pour nous, Clive, s'il vous plaît, dit l'homme.


En sourdine, « Song for Ireland »... Le barman, une soixantaine d'années, cheveux gris légèrement ondulés, yeux très bleus, essuie le même verre depuis de longues minutes, les yeux un peu noyés, l'âme absente. Il a l'air las mais en réponse à ces clients qu'il connaît bien, il sourit :


– Bien sûr, tout de suite. Installez-vous, je vous apporte ça.


Il leur a apporté leur bière, ramené un verre vide et s'en retourne derrière son bar. Le parfum de la femme lui a rappelé quelque chose. C'était très fort et ça lui a fait un peu mal. Ce n'était pas vraiment un parfum, d'ailleurs. Plutôt comme une odeur de savonnette... Ça lui revient : l'odeur de Mary, dans le train, les samedis, quand ils s'en allaient tôt matin vers le comté d'Antrim, en Irlande du Nord, en bande avec d'autres gosses, pour escalader les rochers escarpés autour de Dunluce Castle, le château en ruines, au bord de la falaise.

Dans ce décor hostile qui surplombe l'océan, Mary devenait la Lucy du monde de Narnia et Clive, à cause des ses oreilles un peu décollées et pointues et de sa chevelure toujours en bataille, endossait le rôle de Tumnus, le faune. Il poursuivait les filles parmi les herbes sauvages et les pierres et faisait de grands bonds, des grimaces et des gestes lubriques tandis qu'avec des gloussements nerveux, les gamines apeurées fuyaient à toutes jambes. La petite Mary, surtout, était au bord de l'hystérie quand il faisait mine de l'attraper. Elle était bien séduisante, toute en rondeurs, sourires et boucles blondes. Les garçons l'entouraient d'attentions chevaleresques et lui faisaient de grandes déclarations, mais Clive jamais, car il était timide sous ses airs fanfarons. Un jour, ils comprirent tous les deux, et dans le même temps, qu'ils éprouvaient l'un envers l'autre des émotions plus fortes que celles de la simple amitié. Alors, ils s'envoyèrent de longues lettres poétiques, remplies de petits riens, de dessins, de serments. Clive gravait les initiales de leurs deux prénoms sur le tronc des arbres et quand ils se voyaient, ils ne parlaient pas de leurs lettres, ils restaient silencieux et graves et se tenaient très souvent par la main. Les autres se mirent à les appeler « Roméo et Juliette » et, jaloux, se moquaient.


– Eh, Roméo, on a vu ta Juliette aujourd'hui à Creggan Country Park. Elle avait une bien jolie robe. Tu n'as pas peur qu'on te la pique, ta chérie, et qu'on la lui enlève, sa robe à fleurs ?


Ou bien :


– Eh, Roméo et Juliette, ne restez pas dans votre coin. On a besoin de vous pour une partie de Mister Fox. À moins que vous ne préfériez jouer au docteur dans les buissons...


Les interpellés, gênés, haussaient les épaules avec l'air de ne pas s'en soucier. C'était l'âge heureux et bête où la sexualité reste encore une éventualité plus ou moins proche et un peu effrayante, et où la moindre allusion aux choses de la chair les faisait rougir jusque derrière les oreilles.

Une histoire banale en somme. Une idylle d'adolescents avec la complicité des parcs, des jardins et des berges du fleuve. Mais voilà, on était à Londonderry et la Foyle les séparait autant qu'elle les réunissait.

Car Clive habitait une belle demeure de la rive est, le quartier protestant, fief des Irlandais unionistes qui entendent bien demeurer dans le sein d'une Albion confortable et garante des privilèges des patrons et des nantis.

Catholique et hostile à la domination anglicane, Mary vivait dans le Bogside, un quartier ouvrier de la rive ouest, immense moutonnement uniforme, brunâtre et triste des maisons ouvrières. À l'entrée du Bogside, sur un mur on peut lire : « Vous entrez dans le Derry libre ». Car là, on ne veut plus que le mot « London » entache et soumette le nom de leur ville... Là, l'IRA peut faire son nid et la loi.

L'armée révolutionnaire était née en 1914 d'une scission de l'armée tout à fait régulière. À cette époque-là, toute l'Irlande faisait partie, à son corps défendant, du Royaume-Uni. Elle avait fini par secouer le joug trop longtemps supporté et se soulevait contre le colonisateur anglais qui lui avait fait tant de mal, notamment lors de la grande famine du milieu du 19e siècle, quand les lords propriétaires les acculaient à quitter leurs fermes pour lesquelles ils ne pouvaient plus payer un loyer et qu'ils les envoyaient mourir à l'asile. Le mot de génocide a été prononcé, il n'est pas loin de la vérité : le mildiou d'une colonisation féroce ne le cédait en rien au mildiou de la pomme de terre, alors responsable de la catastrophe.

En 1922, l'île en colère obtint enfin son indépendance. Toute l'Irlande sauf... Sauf les six comtés du nord-est. Il y avait là trop d'Irlandais convertis au protestantisme et puissamment intéressés à ce que persiste la protection de l'Angleterre.

Quoiqu'il en soit, ce conflit leur pourrissait leur vie de tous les jours. Clive était libre de choisir ses amis où il voulait. Mais les protestants vassaux des Anglais étaient des traîtres aux yeux des catholiques, et les frères de Mary voyaient toute collusion d'un très mauvais œil. Ils la laissaient s'échapper le samedi dans le clan adverse, parce que Clive jouissait partout d'une excellente réputation et qu'ils aimaient beaucoup la petite, mais c'était à contre-cœur. Le dimanche, pas question pour elle de couper à la messe du matin ni au meatloaf* traditionnel. Mais ensuite, l'après-midi, elle disparaissait. Elle avait quatorze ans, on la laissait libre de rejoindre son petit amoureux et sa bande dans leurs joyeuses et inoffensives escapades. On comptait que bientôt, elle se marierait avec l'un des leurs et couperait les ponts avec les traîtres.

Jusqu'au dimanche 30 janvier 1972...

La veille, Clive et Mary et deux de leurs amis étaient partis, dans la voiture de l'un d'eux, vers la côte d'Antrim. Ils voulaient absolument voir une curiosité de l'endroit, la Chaussée des Géants. C'est une formation de dizaines de milliers de colonnes de pierres serrées les unes contre les autres et plantées dans la mer « comme d'énormes crayons » qui, près du rivage, présentent un mystérieux dallage, puis émergent progressivement de l'océan, en escalier, jusqu'à former une sorte de colline fantastique de douze mètres de haut. Ils s'amusaient à grimper jusqu'au sommet. Mary glissait, criait « J'ai le vertige », Clive lui tenait la main, les autres se moquaient et leurs cris se perdaient dans le vent. Ils se sentaient tout petits et perdus dans ce fabuleux paysage de pierres. C'était une belle journée, non que le temps fût clément, au contraire – ils avaient froid, et puis Steve, le conducteur de la voiture avait oublié une partie du pique-nique – mais ils étaient insouciants et s'amusaient très bien. Clive et Mary ne savaient pas que c'était pour la dernière fois et qu'ils ne se reverraient plus jamais.


Ils avaient convenu de se retrouver le lendemain pendant la manifestation prévue quoique officiellement interdite. Les catholiques entendaient protester contre la loi autorisant l'incarcération arbitraire, préalable et sans procès des dissidents jugés dangereux et réclamer justice, c'est-à-dire obtenir les mêmes droits au travail et au logement que les protestants. Faire cesser enfin la discrimination, telle était leur détermination.

Les amoureux se donnèrent donc rendez-vous entre quinze heures trente et seize heures dans un coffee-house, à trois cents mètres du Guildhall, bâtiment historique, lequel était le but symbolique de la marche pacifique. Quand cette dernière l'aurait atteint, Mary fausserait compagnie à ses frères et viendrait le rejoindre.


Le dimanche, le cortège se déploya vers quatorze heures. Des gens discutaient, d'autres chantaient, l'on agitait des banderoles où l'on pouvait lire des noms des grands leaders, des slogans et des revendications. Quelques hommes portaient des enfants sur les épaules. Par moment, à cause d'un vilain petit crachin, des parapluies s'ouvraient. Une foule de plus de quinze mille personnes avançait lentement dans une ambiance bon enfant et festive.

Mary et ses frères qui habitaient à la périphérie du quartier ouvrier, près de l'entrée du Bogside, attendaient sur une place, aux côtés d'enfants qui faisaient tourner un manège, que le cortège arrive à leur hauteur. Ils entendaient un responsable haranguer la foule un peu plus loin et discutaient entre eux.

Cependant, les militaires et les paras de l'armée britannique avaient établi des barricades pour empêcher toute progression vers le Guildhall. Personne ne s'était attendu ni à un tel barrage ni à un tel déploiement de force. Les chants des arrivants cessèrent peu à peu, les gens devenaient graves, se turent et le cortège s'immobilisa. Des parents emmenèrent précipitamment leurs jeunes enfants à l'écart. Puis on lança des insultes et des pierres. On voulait forcer les barrages.

C'est alors que les chars avec les canons à eau entrèrent en action. Ils avançaient, balayaient tout sur leur passage et le cortège se disloqua en un instant. Les gens s'enfuyaient dans toutes les directions. Mary se trouva séparée de ses frères, projetée contre un mur et elle faillit tomber. Des gaz lacrymogènes saturaient l'air. Elle se mit à vomir. Une de ses tantes l'aperçut et vint lui prendre le bras.


– Viens, ne reste pas là. Je t'emmène chez moi.


En s'enfuyant, elles manquèrent de se faire renverser par un camion blindé qui ne se souciait pas d'écraser les gens. Une personne fut heurtée et tomba.

On entendait des coups de feu, mais elles pensèrent qu'on tirait des balles en caoutchouc, ce qui d'ailleurs leur faisait déjà vraiment peur. Plus tard elles surent que deux hommes avaient été blessés par balles réelles dans une rue voisine et qu'elles avaient donc sûrement entendu de vrais coups de feu.


Comme à seize heures, Mary ne l'avait toujours pas rejoint, Clive, un peu inquiet, se dirigea vers le quartier où elle habitait, bien qu'il n'allât jamais chez elle, en temps normal car il savait ne pas y être du tout le bienvenu. Il dut faire un détour parce qu'une division de parachutistes bloquait les accès de tous les côtés... Les hurlements étaient couverts du bruit des hélicoptères et du vacarme des canons à eau en action.

Le major général Robert Ford, interviewé sur les lieux, après des faits : « Les soldats n'ont ouvert le feu qu'après qu'on leur ait tiré dessus. Les informations dont je dispose actuellement à chaud indiquent que les paras ont tiré trois fois après avoir essuyé de dix à vingt tirs provenant de la cité Rossville que les manifestants ont tiré dix à vingt fois. » (extrait d'actualités télévisées de l'époque)

Il fut admis, même au moment du premier procès où tous mentirent, que les manifestants n'étaient pas armés et que, s'il y eut des jets de pierre – ce qui n'était pas inhabituel – il n'y eut que deux ou trois coups de feu d'origine incertaine et qui ne blessèrent d'ailleurs personne. Clive pensa plus tard que c'était peut-être même une provocation orchestrée. Mais c'était là l'opinion toute personnelle de quelqu'un amené à voir facilement des complots partout...


Il est seize heures. Des paras s'enfoncent plus avant dans les rues du Bogside, se plaquent le long des maisons et dans des encoignures ou s'accroupissent derrière des murets, le fusil chargé prêt à cracher la mort. D'autres militaires, postés en haut des barricades établies par l'armée, se sont mis à l'affût eux aussi.

Clive vient d'arriver au pied de l'immeuble de son amie, au niveau du parking.


– Vous ne savez pas si Mary est chez elle ? crie-t-il à un voisin penché sa fenêtre.

– Non. Je crois qu'elle est avec ses frères, là-bas à Free corner.


Dans la rue jusque-là dégagée, une poignée de manifestants qui s'étaient détachés du gros de la foule arrivent en courant. Ils cherchent une autre voie pour atteindre coûte que coûte le Guildhall et n'ont rien dans les mains, pas même des pierres. Clive a un pressentiment, il a vu que les paras semblent guetter leur proie. Il ne le sait pas mais la veille, d'après le témoignage d'un soldat, un officier aurait dit : « On veut des morts demain »... (sic)

Un para se découvre, ajuste son tir et vise. Un très jeune homme, dix-sept ans à peine, tombe, foudroyé, une balle en pleine poitrine. Aussitôt, c'est l'envol, la folie, la panique ; l'on fuit dans tous les sens. Les paras sortent de leur cachette, poursuivent les fuyards. Et tout en courant, ils continuent de tirer. De viser, de tirer. Un homme d'une trentaine d'années se jette au sol et se met à ramper. Abattu par derrière. Un camarade accourt vers lui pour l'aider. Il agite un mouchoir blanc. « Ne tirez pas surtout, ne tirez pas ! » Tué d'une balle en pleine tête. Un jeune homme de vingt ans est touché au visage, un autre, vingt-deux ans, blessé aux jambes, tombe au sol, il crie : « Je ne peux plus bouger, je ne peux plus bouger ». Le para, peut-être le même que celui qui l'a touché, l'abat à bout portant. Clive, sorti de sa stupeur, rentre dans le hall du bloc pour se mettre à l'abri. Il entend la fusillade qui continue. Il pleure...


Il y eut ce dimanche-là, « vingt-huit manifestants blessés par balles dont treize décéderont sur place. Une quatorzième personne mourra quatre mois et demi plus tard des blessures reçues ce jour-là. » (extrait)


L'océan, les oiseaux blancs et les grandes étendues de terre, l'herbe si verte qu'elle vous empoigne le cœur, les moutons par centaines, et les lacs bleus d'Irlande, les fleuves, les couleurs et la vie, tout ce qui les attendait dans l'inestimable vie, l'unique vie qu'ils avaient, les nouvelles découvertes, les passions, la famille, les enfants qui seraient nés d'eux peut-être, c'était fini, c'était terminé, tout cela se clôturait dans le grand froid précoce, monstrueux, de la mort. Ils étaient partis en chantant, le slogan à la bouche et l'espoir dans le cœur, ils réclamaient seulement une vie meilleure et la fin de l'humiliation ancestrale, c'était là tout ce qu'ils voulaient. Mais...

« Et quand ils vous ont tout pris, ils vous tuent. » Qui avait dit cela à Clive un jour ?

Lui avait raté sa vie, comme s'il revendiquait ses échecs, comme si cela avait pu compenser...


Le soir de ce dimanche-là, Mary avait eu l'interdiction de le revoir jamais.


– Tu ne leur appartiendras pas. Ta place, ta vie sont chez nous, avec nous. Nous ne voulons plus rien à voir avec ces gens, jamais. Toutes les limites ont été franchies désormais.

– Mais lui n'est pas comme ça...

– Il le deviendra, c'est forcé. Vous êtes des enfants tous les deux. Vous ne savez rien de la vie. Tu comprendras plus tard. Et puis veux-tu renier nos amis morts ? En les calomniant comme ils ont fait après les avoir tués, ils les ont tués deux fois. Tu veux te rallier à cela ? Tu veux cracher sur la tombe de tes amis ?


Alors, elle avait juré... À quatorze ans, est-ce qu'on a la force de contrer sa famille, tout son clan ?

Du côté de Clive aussi, les esprits étaient surchauffés. On rejetait la faute du carnage sur les manifestants. On traitait les catholiques d'ivrognes et de paresseux et sûrement, c'était eux qui avaient tiré les premiers, le général des paras l'avait dit à la télé, un général, ça ne ment pas. Les parents de Clive se taisaient mais une de leurs cousines, une femme un peu hommasse, chantait à pleine voix des chansons militaires, le poing levé. Elle se balançait en cadence et l'on sentait qu'elle avait envie d'en découdre. Plus tard, il pensa qu'en fait, cette femme, comme beaucoup des siens, avait peur... Peur de perdre les privilèges dont ils bénéficiaient et le pouvoir peut-être, la force exquise et monstrueuse du pouvoir. Il pensa que rien ne décuple plus la haine que la peur de perdre ce que l'on a...

Mary lui écrivit une lettre dans laquelle elle mettait fin à leur amitié amoureuse. Il se doutait qu'elle avait été forcée, que cette lettre lui avait été dictée, mais ils étaient trop jeunes l'un et l'autre, trop complètement dépendants encore de leurs familles respectives, comment lutter ? Il lui répondit qu'il l'attendrait toujours, mais sa lettre lui fut retournée dans l'enveloppe non décachetée et déchirée en deux.

De toute façon, ses parents à lui émigrèrent en Belgique très peu de temps après les événements. Ils ne supportaient plus de se trouver mêlés au conflit fratricide quand tout leur entourage les enjoignait d'épouser mieux leur cause. Certains les menaçaient même, à cause de leur tiédeur. Une opportunité de travail se présenta, le père ne la laissa pas échapper.


Dans le cœur de Clive, quelque chose était mort, un soleil, un printemps qui n'a plus jamais refleuri. Peut-être le cœur de Mary était-il mort aussi...



* Meatloaf : « pain de viande, issu d’un mélange de bœuf haché, de lait, d’œuf et de chapelure. Pour le reste, tout est question de créativité : il existe autant de meatloafs que d’Irlandais aimant en manger ! Oignons, légumes, fromage, épices, champignons… Tout est permis ! »


 
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   Thimul   
3/9/2018
 a aimé ce texte 
Pas
La forme :
Le flashback est grand (trop grand ?)
OK pour la scène d'action. L'élément inattendu ?
Au niveau dialogue c'est juste, juste...
Les personnages sont assez plats. Si plats que j'aurais du mal à parler de Duo de choc !

Le fond et l'écriture :
Pour être sincère je me suis ennuyé. Par moment j'avais l'impression d'un compte rendu journalistique où l'émotion est absente et de recevoir une leçon d'histoire sur la guerre civile entre les catholiques et les protestants.
C'est mélodramatique mais je n'ai pas vibré avec vos tourtereaux.

Bonne chance pour le concours

   vb   
10/9/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Je n'ai pas accroché à cette nouvelle. Bien que j'aie apprécié les quelques paragraphes où l'atmosphère et le paysage sont décrits (comme par exemple: "L'océan, les oiseaux blancs et les grandes étendues de terre, l'herbe si verte qu'elle vous empoigne le cœur"), je n'ai pas du tout aimé la manière à mon avis placative de présenter des faits historiques (p.ex. "L'armée révolutionnaire était née en 1914..."). Cependant, ce qui m'a déplu le plus est cette manière qu'a le narrateur de prendre parti sans nuance ("procès où tous mentirent").

En général je n'apprécie pas les mélanges entre fiction sentimentale et réalité historique, d'autant plus lorsque l'auteur adopte un parti aussi marqué pour une partie du conflit.

Au niveau du style, je remarquerai en passant la phrase "ils avaient froid, et puis Steve, le conducteur de la voiture avait oublié une partie du pique-nique" que je n'ai pas comprise. À mon avis le récit cadre à Bruxelle n'est pas vraiment nécessaire.

   hersen   
19/9/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Il y a un truc boiteux dans ce texte plus historique que romantique. On a toujours l'impression que quelqu'un veille, en fond, pour être sûr qu'on comprenne, pour appuyer le point de vue de l'auteur :

Après le défilé, quand ça tourne au pugilat, je lis :un jeune d'à peine dix-sept ans reçoit une balle en pleine poitrine;
or, il me semblait que nous étions en pleine action, donc "d'à peine dix-sept ans" a-t-il sa place ici ? qui le dit , qui le sait ?
Je veux bien qu'on le sache rétrospectivement, mais en plein feu de l'action, cela me fait hésiter.

Sinon, une histoire romantique sur fond de déchirement d'un pays, une page bien noire s'il en est.

j'ai le feeling que le narrateur est frileux dans sa prise de parti. Je veux dire que l'on comprend son parti, mais qu'il n'en a pas joué assez dans l'histoire, ce qui rend le texte un peu monotone.Je pense qu'il aurait fallu jouer là-dessus, donner aux jeunes héros une place bien plus grande, que ce soit leur histoire et non pas l'histoire tragique d'Irlande.
Donc, je me sens un peu indifférente envers clive qui a l'air de s'ennuyer à cent sous de l'heure dans son pub belge.
ça manque de niaque.

Je pense que l'écriture, bonne, aurait pu davantage se mettre au service de ces personnages.

   Jean-Claude   
20/9/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
Le pub d'aujourd'hui n'apporte rien si ce n'est de justifier l'analepse qui est la totalité de l'histoire.
Le parti-pris est trop tranché. Il ne peut refléter le point de vue de Clive qui doit être, aujourd'hui, plus nuancé et, dans le passé, plus teinté d'incompréhension.
Les faits auraient gagnés à être présentés de manière plus clinique (ne pas oublier qu'on voit à travers les souvenirs de Clive), et cela aurait été plus percutant (l'auteur doit éviter d'exprimer son avis car il empêche le lecteur de réfléchir et de se faire son avis).
Et on évite de faire des cours d'histoire : on se limite aux informations utiles et on s'arrange pour que ça coule tout seul (exemples bêtes : ils regardent un calendrier, lisent un journal...)
Les événements effacent trop le duo qui n'est là que pour la galerie.
Dommage, il y a de la matière.
Au plaisir de vous (re)lire
JC

   Pepito   
29/9/2018
Commentaire modéré

   Anonyme   
25/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'écriture est précise, claire, animée d'une âme. L'histoire est tangible, dans ce contexte de guerre d'indépendance. Une réussite.
J'aime le style de ce roman, car la plume engagée a de la retenue, tout en se dévoilant. Du grand Art.

   toc-art   
25/9/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

je n'ai pas apprécié ce texte que je trouve personnellement complètement raté. Je m'explique : l'histoire elle-même vaut ce qu'elle vaut, ni pire ni meilleure qu'une autre, une histoire d'amour sur fond de guerre civile, chacun des protagonistes appartenant au clan d'en face, c'est classique mais solide, ça a déjà fait ses preuves on va dire.

Seulement, le traitement ne suit pas du tout. Très vite, l'histoire d'amour n'apparait que comme un subterfuge pour nous glisser ou plutôt pour nous imposer des paragraphes entiers qui semblent sortis tout droit d'une page wikipedia.

Le bloody sunday n'est pas vécu de l'intérieur, il est seulement raconté et c'est là où le bât blesse puisqu'on est censé suivre les événements dans l'oeil de Clive ou du moins avec le garçon en témoin privilégié. Il y a à mon sens une énorme erreur de point de vue dans la narration (je ne parle pas du parti-pris, hein, ça n'est pas le sujet de mon intervention) qui fait qu'au lieu d'être ému et inquiet du sort des deux jeunes gens dans ce contexte particulier, on enregistre une narration de faits très maladroitement corrélés au destin des deux personnages.

Je ne dis pas que l'écriture est mauvaise, je pense qu'elle n'est juste pas appropriée au genre du récit et tombe à plat.

Désolé pour cette fois mais je vois que certains n'ont pas les mêmes réserves, donc tout va bien. Bonne continuation.

   David   
28/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai pensé tout le long que "Clive" allait être l'une des victimes des attentats de Bruxelles, comme pour marquer d'un instant tragique la fin d'une vie marquée par une tragédie - j'allais trop loin, je m'en suis rendu compte - mais le texte garde un charme certain, avec simplicité et sobriété. L'histoire est assez détaillée et ça modère les sentiments qui viennent autour de ce drame.

Ce début reste le point faible de ma lecture, le titre déjà invitait au théâtre, c'est à dire au rebondissement et à chercher du sens à ce rendez-vous dans un pub irlandais, bruxellois, d'une histoire qui débute en Ulster... beaucoup de lieux en quelques lignes, ça fait comme des personnages dont on donnerait le nom et dont un disparaitrait subitement.

Mais bon, ça plaçait aussi l'histoire dans un mouvement, ça jouait son rôle pour l'immersion, je ne trouve pas ça au mieux mais sans que ça dénature le reste.


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