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Sentimental/Romanesque
Cox : La ligne C3 [Sélection GL]
 Publié le 23/07/17  -  12 commentaires  -  13298 caractères  -  108 lectures    Autres textes du même auteur

Édouard se faisait chier – beaucoup – mais il le prenait avec philosophie.


La ligne C3 [Sélection GL]


Il pleuvait, ce matin-là ; Édouard se laissait bercer par le roulement de tambour des gouttes sur l’abribus.

Il n’avait pas encore tout à fait gagné le contrôle de ses paupières. D’ailleurs, lorsqu’il réussissait à entrouvrir les yeux, c’était pour les poser sur le petit ruisseau formé dans un creux du bitume. Maigre récompense pour le triomphe de la volonté sur la matière. En plus, cette vision était sournoisement apaisante. De l’apaisement au sommeil ; du sommeil à la lutte palpébrale ; de la lutte à la victoire et, enfin, de la victoire à la vision infernale : Édouard était pris comme un rat.

Il serait sans doute resté piégé comme ça jusqu’à la chute des cieux, si son bus n’était pas arrivé en sauveur.

C’était le bus C3. Ça c’est parce qu’on était lundi. Le lundi, il allait rue Grange pour s’occuper de l’entretien des locaux de New Vista, l’agence de pub. Alors que si on avait été mardi par exemple, il aurait carrément pris la ligne A1, sans un regard en arrière, pour aller vers l’usine de ressorts au bout de la ville. En somme Édouard vivait une folle vie de Bohême, dont les jours se réinventaient sans cesse, et dont le chemin n’était tracé que par le souffle des vents légers. Et ce n’était pas la faute d’Édouard si les vents manquaient singulièrement d’imagination d’une semaine à l’autre.

Édouard se faisait chier – beaucoup – mais il le prenait avec philosophie.


Il monta dans le bus et salua un chauffeur qu’il aurait été bien incapable de distinguer. Encore dans le brouillard, il tenta par trois fois de composter sa carte Vitale sur la borne automatique avant de renoncer. Il alla chercher sa place au fond en vacillant dans le bus qui s’ébrouait. Une fois assis, un remords le saisit parce qu’il trouvait infiniment triste d’avoir « sa place au fond ». Il réussit à trouver le courage de se déplacer à l’autre bout du véhicule, un rang derrière le chauffeur. Cette aventure le réveilla un peu et le fit sourire.

C’est alors qu’il remarqua une chose un peu étrange : il était seul là-dedans. Enfin, il y avait la nuque maigrelette du chauffeur devant lui, bien sûr. Mais en dehors de ça, personne. C’était curieux parce que d’ordinaire, à cette heure-là, il y avait au moins cinq ou six personnes (souvent les mêmes). Il vérifia sa montre, un peu inquiet, mais non : 7 h 24, comme d’habitude. Il ne se posa pas plus de questions que ça.

L’habitacle était plongé dans une pénombre timide. Ce n’était déjà plus le noir majestueux du ventre de la nuit, mais pas encore non plus les jeux lumineux de l’aube. Juste une grisaille chafouine qui grignotait les couleurs des banquettes. Bien vieillottes, d’ailleurs, ces couleurs. Avec un look d’années 70, tout en espèces de motifs psychédéliques pétants. Ça faisait longtemps qu’Édouard n’avait pas vu un bus aussi moche. Il se dit que c’était sans doute ce qui avait fait fuir les autres usagers. Il ne doutait pas que le vieux poivrot au chandail rongé – souvent son voisin du lundi – ne fût intraitable sur l’esthétique.

Édouard essaya de saisir l’atmosphère particulière de ce véhicule désert. Il essaya de palper ce lien bourru qui devait naître de ce tête-à-tête avec le chauffeur. Il tenta de sentir les vibrations que le moteur imprimait à la carcasse. Il fit de son mieux pour en percer le langage secret, cette communication privilégiée. Que dalle.

Le gros bus ronronnait son train-train éternel.


Cependant, regardant par la fenêtre, Édouard vit une rue qui ne lui était pas familière. Il empruntait ce chemin depuis douze ans maintenant, et il aurait pu faire défiler dans sa mémoire le long ruban de trajet, pavé après pavé.

« Merde, pensa-t-il. J’ai dû me gourer de ligne. »

Cela expliquait d’ailleurs que le véhicule soit si vide. Il jeta encore un regard vers la rue. Un grand bâtiment courait sous ses yeux à en perdre haleine. Une infinité de fenêtres se succédaient dans son champ de vision et semblaient lui racler furieusement les pupilles. Curieusement, chacune venait remplacer la précédente avec une légère variation. Celle-ci s’arquait un peu sur le haut, puis celle-là rajoutait une fleur de lys forgé sur la poignée, et la suivante l’engloutissait avec un vernis particulier sur son cadre. Le mur qui les portait était un peu étrange aussi, à bien y prêter attention ; d’un bleu profond, il était parfaitement lisse, sans aucun défaut de surface ; comme s’il était fait d’un seul tenant, parfaitement poli.

Ceci dit, Édouard se foutait un peu de l’architecture. Ce qui le chiffonnait surtout c’était qu’il ne connaissait pas cette façade. Il avait habité cette ville, ce quartier depuis qu’il avait commencé à travailler. Imaginer qu’il n’avait même pas été foutu de l’explorer en entier le déprimait presque. Cela faisait à peine cinq minutes que le bus était parti ; trouver des horizons inconnus à deux pas de chez lui dérangeait l’Hemingway qui sommeillait sous son bleu de travail.

Il se leva en tanguant dans l’engin qui roulait du ventre, et se rapprocha du chauffeur. Arrivé à côté de lui, il vit ce petit corps maigrelet recroquevillé sur un volant qui semblait faire deux fois la largeur de ses épaules. Il s’amusa de ce gringalet qui domptait sans effort la machinerie éléphantesque. Le crâne chauve du valeureux petit homme clignotait presque sous la lumière moribonde des lampadaires matinaux.

Édouard se sentait un peu con, et c’est d’une voix timide qu’il demanda :


– Excusez-moi, monsieur, on est… Euh, ça va paraître idiot mais est-ce que… Enfin, on est où là ?


Sans détourner les yeux de la route, et sans que son corps bouge, le conducteur répondit :


– Nous ne sommes pas vraiment quelque part, monsieur. C’est tout le bonheur qu’il y a à être en route.


Édouard sourit. Mais le regard imperturbable de son chauffeur ne laissait pas supposer qu’il y avait beaucoup de place pour la plaisanterie dans ce petit corps, déjà trop étroit, aurait-on dit, pour lui-même. Alors Édouard prit un instant pour essayer de trouver intéressante la réponse de son interlocuteur. Il renonça très vite.


– Ah, répondit-il. Bon. Mais c’est quelle ligne, ici ?

– Je ne saurais pas vous dire ça, monsieur. Je ne suis pas très bon avec les chiffres.


Édouard marqua un nouveau blanc. D’étrange, la situation devenait inquiétante. Décidément, le maigrichon ressemblait de moins en moins à un conducteur de bus. Ses yeux agrippaient la route comme un chien qui mord son adversaire pour ne plus le lâcher. Édouard se réjouissait assez qu’ils ne se posent pas sur lui.

Il sentit qu’il devrait sans doute s’inquiéter de la situation. Mais il se sentait trop fatigué pour angoisser. Ou peut-être trop fatigué d’angoisser.


– Et vous nous emmenez où, alors ? demanda-t-il.

– Où vous voulez monsieur.

– À Bora-Bora ?


Édouard n’était pas sûr de savoir situer Bora-Bora sur une carte. Ni même de bien savoir à quoi ça ressemblait. Mais la consonance lui était agréable, et il ne voulait pas se laisser dominer dans l’absurde. Le chauffeur répondit sans hésiter :


– Non. Pas à Bora-Bora.

– Vous avez dit où je veux…

– Oui. Et vous ne voulez pas aller à Bora-Bora. Voyez-vous, ce bus est un peu particulier ; il se pourrait qu’il roule sur des nuages, ou qu’il aille se couler dans un rayon de lune, comme une anguille qui remonte le courant. Il se pourrait qu’il plonge dans les profondeurs marines et qu’il s’enfonce mille fois plus loin que le centre de la Terre. Il se pourrait qu’en avançant encore dix minutes à cette allure, nous soyons au cœur de la Chine impériale de Ming, ou sur l’un des disques de Saturne.

Alors, non, nous n’allons pas à Bora-Bora. Nous faisons un voyage plus long et plus difficile. Nous prenons un raccourci vers Nulle Part.


Édouard n’arrivait plus à écarquiller les yeux suffisamment. Il ouvrit la bouche, mais ne sembla pas trouver de voix sur laquelle appuyer sa pensée.

Il retourna simplement s’asseoir.

Il chercha des yeux une issue. Mais le bus n’avait pas de portes. Il ne savait plus comment il était rentré là-dedans. De toute façon, il n’était pas si sûr d’avoir envie de sortir tout de suite.


Il jeta de nouveau un regard à l’extérieur. Cette fois, le bus traversait une forêt. Édouard était certain qu’il n’y en avait pas à dix minutes de chez lui.

Le bus fonçait au travers des arbres avec une dextérité incompréhensible. On avait l’impression de chevaucher une panthère glissant avec élégance dans son domaine.

Par la fenêtre, il vit des choses improbables. Le bus paraissait se servir de la végétation pour avancer ; Édouard était presque sûr que ça n’était plus des roues qui le portaient. Une espèce d’énorme sycomore frôla presque le carreau – mais comme au ralenti. Son feuillage était de flammèches bleues qui dansaient dans le vent. Un oiseau filiforme jouait à plonger de flamme en flamme, comme pour en arroser son plumage lumineux. Édouard avait envie de se brûler les yeux à ce spectacle, mais il se força à détourner le regard pour réfléchir.

Juste alors qu’il se retournait vers l’intérieur du bus, il vit filer une ombre à son côté. Par réflexe, il jeta un regard. Et il se sentit immédiatement vidé de lui-même, tout son être drainé par la vision.

Une jeune femme courait au côté du véhicule, avec une grâce qui n’avait rien d’humain. Ses cheveux n’étaient pas portés par le vent de sa course mais flottaient, délivrés de toute pesanteur. Ils encadraient avec douceur un visage pâle où l’on aurait pu boire le lait de la jeunesse. Le regard était d’une volonté inflexible, tandis que la courbe de la bouche était d’une douceur infinie. Rien ne semblait réel dans ce profil. Son corps semblait à la fois allongé dans sa course superbe, et ample dans le roulement de ses formes. La jeune femme était entièrement nue, et d’une beauté sauvage, bestiale, désirable. Et cependant Édouard aurait eu peur d’avoir seulement envie de lui faire l’amour. Elle éveillait en lui un sentiment troublant, qui semblait lui revenir d’un passé étouffé.

L’apparition dépassa rapidement la hauteur de la fenêtre.


Édouard se leva de nouveau pour interroger le conducteur :


– Qui est cette femme ?

– Ce n’est pas une femme, monsieur. Vous devez maintenant vous préparer à voir des choses qui dépassent l’humain. Devant nous, c’est Diane chasseresse qui court la terre de son royaume. Elle va nous guider un moment parce que cette forêt dévore ceux qui n’ont pas l’œil des dieux.

Lorsque je serai vieux, monsieur, vieux et mourant, je ferai une dernière fois la route jusqu’ici et j’irai goûter la rivière qui vient mourir au cœur de cette forêt. Alors c’est l’eau qui me boira tout entier, et mon âme emportée viendra orner la canopée d’un souffle nouveau ; je rejoindrai les mortels qui se sont aventurés ici avant nous. Mais ce n’est pas encore l’heure et nous avons de la route.


Édouard ne s’étonnait plus. Il n’arrivait pas non plus à avoir peur.


– Je vais être très en retard, alors, fit-il remarquer.

– Oui, répondit l’autre en souriant un peu.

– Mais pourquoi c’est moi qui… suis là ? Je comprends pas. J’ai rien d’exceptionnel, moi. J’ai une vie très rangée.

– Ce n’est pas mon avis, monsieur. Bien sûr, si votre vie se limitait à vos jours – noirs – et vos nuits – grises –, elle serait bien triste. Mais enfin, monsieur, vous êtes allé au-delà. Vous avez, en pensée, dépassé les murs barbelés de la réalité. Allons, vous ne seriez donc qu’un brave contribuable, vous qui déchiriez les nuages avec vos ongles lorsque vous plongiez votre regard là-haut ? Vous qui marchiez, tête à l’envers, sur les gouttes de pluie pendant un soir d’orage où tous se calfeutraient chez eux ? Vous qui dansiez dans la boue, construisiez des empires de lumière et des joyaux de chair ?

Votre vie, monsieur, ne se limite pas à ce que la réalité a bien voulu graver sur ses lourdes pierres. Vous êtes un porteur du rêve monsieur. Et il y a des forces que le quotidien ne peut pas étouffer indéfiniment. Allons, souvenez-vous de la chasseresse.


Édouard se rappela. Il comprit mieux l’impression précise que la déesse avait produite sur lui. Cette créature, il l’avait dessinée, un jour.


– C’était il y une éternité, dit-il. J’étais tout jeune. C’était avant…


Il se tut. Ça ne servait pas à grand-chose.


Il se rapprocha de la fenêtre. Le bus roulait à l’envers sur une route pavée de cristal qui plongeait, virait, se cabrait dans le vide. Tout autour, un paysage de glace et de neige s’étendait de montagnes en plaines immenses et vierges.

Une tempête, douce, caressait les vitres du bus de ses vents glacés qui se traçaient de filaments argentés. En posant sa main sur les parois du bus, Édouard pouvait sentir la fraîcheur aiguë qui perçait l’épaisseur de métal. Il s’en sentait comme saoul.

Sans vouloir détacher ses yeux du paysage, il lança au chauffeur :


– Mais vous ? Qui êtes-vous ?


Pour la première fois, il n’eut pas de réponse. Quand il se retourna vers la cabine du conducteur, il la trouva vide.

Un bus fou, sans conducteur, l’emmenait vers des horizons inconnus. Un sourire qui lui venait du fond du ventre lui étira le visage.


Ce qu’il vit lorsqu’il se retourna encore vers la fenêtre, nous n’en parlerons pas, ni de la fin de son voyage.

Mais Édouard ne vint plus jamais nettoyer les locaux de New Vista, agence de pub située dans la rue Grange.


 
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   plumette   
7/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Du bon et du moins bon dans ce texte étonnant.
D'abord je pense qu'il serait plus à sa place dans la catégorie "fantastique".
Je dois dire que j'ai failli passer mon chemin à cause de la phrase du résumé "Edouard se faisait chier" alors qu'il n'y a rien de grossier dans cette histoire.

je commence par ce qui m'a dérangé; une certaine lourdeur dans l'écriture au début. Le 2 ème paragraphe qui expose la lutte d'Edouard pour s'extirper du sommeil illustre cela. Il y a queqlue chose que je trouve excessif dans les mots utilisés ( lutte palpébrale, vision infernale, prit comme un rat)
et puis le ton se veut ironique sur ce début, j'ai eu un peu de mal avec cette ironie d'un narrateur observateur et omniscient. Je trouve que l'ironie marche mieux quand le narrateur s'exprime en son propre nom ( je) et qu'il porte lui-même un regard distancié sur sa vie.

Ce que j'ai aimé, c'est cette balade en C3 et le trouble progressif d'Edouard qui gagne le lecteur. Et le dialogue avec le chauffeur. J'en ai oublié les lourdeurs de l'écriture!

il y a du souffle, les bizarreries de ce voyage séduisent et ce que je comprends c'est qu'Edouard est trimballé dans des visions de rêve qu'il a eu autrefois peut-être.

Cette histoire très singulière a réussi à me séduire petit à petit, j'ai aimé le basculement du réalisme eu fantastique et j'ai apprécié , n'étant pas moi-même très habile pour "finir" mes histoires, qu'il n'y ait pas vraiment de fin explicite.

Alors si je fais une sorte de balance avec tous ces ingrédients, je mets Bien parce que j'ai envie que ce texte soit publié !

Plumette

   Anonyme   
7/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un récit onirique, plus fantastique que sentimental.
La morale dit, si j'ai compris, que les rêveurs seront récompensés. Un tout nouveau testament, donc.

C'est bien écrit. La chaleur me servira d'alibi car je ne mentionnerai aucune des formules qui m'ont touché.

Merci pour ce rêve. Je me suis identifié au nuage que le héros a déchiré :)

   Anonyme   
24/7/2017
"Mais Edouard ne vint plus jamais nettoyer les locaux de New Vista, agence de pub située dans la rue Grange." : il a été incarcéré pour consommation de stupéfiants ? :)
D'ailleurs, j'aurais plutôt écrit "Mais Edouard n'alla plus jamais nettoyer...". Mais peut-être que le narrateur travaille chez New Vista ?

J'ai cru à de l'absurde, ensuite à de l'onirique, pour ne finalement rien trouver. Encore une histoire dont je n'ai rien compris. Je suis peut-être fatigué. Désolé, je ne sais pas trop quoi écrire d'autre.

Une prochaine fois...
Stony

   Anonyme   
23/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Sans que je le trouve captivant, ce récit m'a intéressé dans son ensemble. L'écriture m'a plu, nonobstant le "se faisait chier" qu'il n'était pas besoin de préciser ; le lecteur aurait compris sans ça.

Edouard se serait-il endormi en attendant le bus ?

" Mais Édouard ne vint plus jamais nettoyer les locaux de New Vista "
Peut-être est-il mort dans son abribus...

   Anonyme   
23/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comment dire, Cox, j’ai piétiné un peu sous l’abribus, en me demandant où allait m’emporter l’histoire.

Ma patience a été récompensée au-delà du centuple, tant le voyage où tu m’as embarquée vaut son pesant de poésie au Pays des Merveilles.

J’ai adoré me glisser dans la peau d’Edouard, dans la peau de ses rêves. Je me suis retrouvée en pays connu, l’air familier autour.

Tout y est adorable, tendre, frémissant.

Le passage le plus onirique de l’histoire, le plus touchant, c’est l’épisode ou Diane chasseresse court avec le bus. J’ai ressenti le désir troublé et troublant du narrateur avec une acuité très particulière. Preuve de l’efficacité de l’écriture.

J’ai aussi noté la réplique du chauffeur, qui pour moi, résume toute l’aventure : « Nous ne sommes pas vraiment quelque part, monsieur. C’est tout le bonheur qu’il y a d’être en route. »

Cox, « porteur de rêve ». Tout est dit !

Merci infinimment pour le voyage.

A te relire


Cat


PS : je suis quasi certaine que C3 n’a pas été choisi au hasard. Je peux savoir, STP ?

   Bidis   
24/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un rêve débouche sur une réalité qui présuppose un problème psychique. C'est ainsi que j'ai compris cette nouvelle dans la section romanesque.
Le procédé n'est pas nouveau, mais peu importe : ce texte est bien écrit et agréable à lire. Il fait rêver son lecteur, moi en tout cas. C'est pourquoi j'ai bien aimé.

   Pouet   
24/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bjr,

Moi c'est plutôt le tram T4 que j'emprunte... :)

J'ai aimé vous lire, c'est sympathique et bien écrit ai-je trouvé.

L'apparition de Diane est fort visuelle, elle apparaît d'une attirante dangerosité.

Le tout me laisse sur une belle impression.

La fin, bon. On ne peut vraiment pas dire qu'elle ne soit pas ouverte ça c'est sûr mais on peut aussi se dire que l'auteur a choisi la facilité et qu'il n'arrivait pas à trouver une chute au récit.

Mais bon l'ensemble fut agréable. Une morale pitêtre? J'ai cru, quand la discussion avec le chauffeur avançait, que le narrateur allait être un écrivain amateur ou un poète occasionnel, mais non, on est sur la peinture, sur l'enfance. Voilà, le rêve, l'imagination sera "récompensée". Ou pas d'ailleurs...

   Anonyme   
24/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé lire cette histoire, merci!

   Anonyme   
24/7/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Histoire: 1/5. Edouard prend un bus onirique. Il ne se passe rien, ni au début, ni à la fin. L'histoire va littéralement "nulle part" (sic).

Personnage: 1/5 Edouard pourrait être n'importe qui, homme ou femme, âge indéterminé. Pas de caractérisation.

Style: 2/5 un long poème en prose. Les figures de style, métaphores et autres imageries s'enchaînent sans créer de réel rythme. Plusieurs incohérences de style:
"Lutte palpébrale", "jusqu'à la chute des cieux", "se faisait chier", "Il fit de son mieux pour en percer le langage secret, cette communication privilégiée. Que dalle."

Ressenti global: ennui.

Avis éminemment subjectif d'un lecteur lambda.

   Jean-Claude   
26/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Cox.
Belle balade dans le rêve. Le chauffeur du bus a un côté passeur entre les mondes.
J'aurais pu mettre "beaucoup" mais j'aurais préféré une fin plus incisive, coupée à "Il la trouva vide." par exemple, en tout cas sans l'avant dernière phrase. Pour la dernière phrase, je saisis l'idée mais je pense que le lecteur comprend sans cela ; elle peut toutefois être formulée différemment.
J'aime les métaphores, et même les bizarres, mais j'ai quand même du mal avec la dextérité du bus sur laquelle j'ai mis le doigt.
A une prochaine lecture

   Anonyme   
26/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je tourne autour de ta nouvelle depuis hier, Cox.
Sans savoir par quel bout la prendre.

Il y a du bon, et du moins bon.
Moins bon, les premiers paragraphes qui s'éternisent avec cette phrase qui dénote
"Édouard se faisait chier – beaucoup – mais il le prenait avec philosophie"
Est elle une clé ?
Si oui, pour quoi ?

Il va où cet autobus ?
Au pays des rêves, pardi !
Quand j'ai compris cela, j'ai pu embarquer avec Doudou.

La deuxième partie est beaucoup plus fluide, plus fantastique.
A partir de là, cela a été un jeu d'enfant de planer en Onirie avec toi aux commandes de la fantaisie.

Je ressors mitigée de ma lecture, mais un mitigé tendant vers l'agréable.

   vb   
21/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Cox,
j'ai beaucoup aimé et je suis surpris d'avoir beaucoup aimé, parce que ce n'est pas mon genre d'aimer un texte pareil. C'est onyrique, très onyrique ; en soi ce texte m'a beaucoup surpris. Je me suis demandé où j'avais déjà lu quelque chose de pareil. J'ai d'abord pensé à Prévert, à Aymé ; puis je me suis demandé si la principale inspiration n'aurait pas été Carroll, sauf qu'ici j'ai trouvé Édouard plus attachant qu'Alice.
Pour moi Édouard est un autiste, un type complètement dépassé par la vie, un gars pas du tout fait pour la vie moderne, pour les carcans qu'impose la société. Je ne sais pas si c'est ce que vous vouliez dire, mais c'est ce que j'ai compris.
Je trouve cependant que le sens aurait pu être plus clair et que la morale de l'histoire aurait pu être plus apparente. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas aimé avec toute la passion que vous auriez certainement désirée.
Quelques détails qui m'ont plu ou sur lesquels j'ai trébuché:
1) Le roulement de tambour des gouttes: double génitif.
2) Je ne connaissait pas le mot palpébral et après avoir lu sa définition je ne trouve pas qu'il soit bien adapté
3) J'ai aimé "Curieusement ... cadre." J'ai trouvé ca très beau, mais ai été décu par "Le mur qui ... poli" que j'ai trouvé de trop. Le bus avance. On ne peut pas voir trop de détails.
4) Je n'ai pas compris la référence à Hemingway. (J'ai lu tout Hemingway, mais ne vois aucun rapport; je trouve cette référence de toute facon superflue.)
5) J'ai aimé "roulait du ventre". J'ai pensé à un morse, un éléphant de mer.
6) "C'est tout le bonheur qu'il y a à être en route." Trop. Trop vite. La première phrase aurait suffit. A posteriori, cette phrase est logique dans la bouche du conducteur ; mais du point de vue du lecteur elle surprend trop et apparaît comme un déraillement du style. (EDIT: trop de voyelles: y a à ê!)
7) "trop étroit, aurait-on dit, pour lui-même" Enlever "aurait-on dit". J'a trébuché car "dire pour lui-même" existe aussi alors qu'il faut lire "trop étroit pour lui-même".
8) J'écrirais "aux côtés" au lieu de "au côté" (voir discussion dans http://www.cnrtl.fr/definition/côté )
9) "lui faire l'amour" m'a paru décalé. "désirable" suffisait.
À bientôt
Vb


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