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Corto
4/11/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Une très belle nouvelle.
La capacité de l'auteur a décrire les sentiments, le vécu de ces adolescents est excellente. Pénétrer dans cette histoire se fait sans difficulté et pourtant on vit par procuration la vie de jeunes qui ne nous ressemblent pas forcément. Le style est clair, truffé d'expressions justes et très visuelles, dans une ambiance historique précise qui se rappellera aux souvenirs des plus anciens. J'ai relevé pour le plaisir quelques images que l'on voudrait avoir inventé soi-même: "J’ai survécu, sans vivre de drame à la James Dean dans « La fureur de vivre » avec ses concours de celui qui a la plus grosse". ou: "Pour eux, les jeunes sont flexibles par définition; ils s’adaptent à tout, dans une sorte de mécanisme darwinien où l’évolution commence au collège, s’affirme au lycée et se termine à l’église devant beau-papa et belle-maman." ou: "Annette me fait penser à un fruit frais perdu dans une nature morte". plus loin: "C’est bon de ne pas parler. " ou: "avant qu’un cow-boy gominé fasse sauter la banque au nom d’une Amérique puissante et délivrée du péril rouge" et bien sûr: "Je regarde Annette comme si nous étions sur le Titanic avant le plongeon dans les eaux glacées". L'auteur a ici un vrai talent pour restituer l'ambiance, les espoirs, les pensées et les sentiments d'une jeunesse qui s'affronte consciemment à un monde d'adultes pas vraiment attirant. Bravo pour ce beau texte. |
maria
4/11/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
Une famille déménage souvent, en fonction des lieus d'affectation du père militaire. Le fils semble s'accommoder de ces changements, et de cette vie sans problème d'argent. Mais la solitude lui pèse jusqu'à qu'il rencontre Annette . Tout ça est raconté par l'adolescent, détaché voire désabusé. J'ai beaucoup aimé sa vision de l'Angleterre ; pays réputé pour son mauvais temps, sa reine, et aussi par sa capacité à vivre ensemble. Comme tous les amoureux, seule Annette compte pour lui. Il profite de l'instant. Il fait preuve de maturité ; il est serein. Cette nouvelle n'est pas forte par son contenu mais je la trouve très bien écrite. Merci pour le partage et à bientôt. |
plumette
4/11/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Annette et son odeur de myrtille sont au coeur de ce récit.
Le narrateur , avec son récit au présent, nous fait partager ses premiers émois amoureux. Dans une vie solitaire parce que souvent déracinée, un jeune homme s'ennuie sans attendre grand chose de la vie. Et puis Annette surgit et son humeur change. un propos assez ténu mais plutôt universel, le tout raconté avec un savoir écrire indéniable. Mais! ce jeune homme est à la fois le narrateur de ses émois et aussi un observateur de la période dans laquelle il vit, avec un recul qui, pour moi, ne sonne pas très juste. Cette alternance du récit entre l'intime et le plus général m'a plutôt dérangée, comme s'il y avait 2 narrateurs différents. Et puis, le récit d'un souvenir, si charmant soit-il, suffit-il à faire une nouvelle? je vous relirai bien dans une histoire un peu plus étoffée. Plumette |
Tiramisu
4/11/2019
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
Un texte qui met en avant la nostalgie de l'enfance, de l'adolescence, des joies profondes d'un premier amour, et l'incompréhension parentale sur fond géopolitique tendu. Écriture correcte et fluide. Le traitement malheureusement ne me permet pas d'être réellement touchée. Annette a beau sentir la myrtille et être brune aux yeux bleus, cela ne m'émeut pas. Il me semble que pour une nouvelle aussi courte une unité de temps d'une année scolaire, c'est trop long, cela entraine de fait un survol des personnages, des situations etc ... Cela aurait pu être possible à mon avis avec quelques situations clefs non convenues. Par exemple, le dernier dialogue entre Anette et le narrateur est pour le coup vraiment creux et banal, tout amoureux pourrait se dire cela, en quoi, c'est un aspect spécifique de ce jeune couple ? Cela donne à l'ensemble un aspect artificiel avec des personnages assez peu campés. Il y a des expressions qui ne sont pas heureuses à mon avis : "Annette resplendit de mille feux." J'ai du mal à visualiser. Une prochaine fois sans doute |
ANIMAL
5/11/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je ne suis pas friande de bluettes adolescentes mais heureusement cette nouvelle va bien au-delà. A travers cette histoire, on découvre une peinture sociale sans concession du milieu très particulier des familles de militaires. Ballotté d'école en école au gré des affectations de son père, le narrateur, Thomas, doit à chaque fois tenter de s'intégrer et se trouve confronté aux réactions plus ou moins hostiles devant "l'étranger" qu'il est. Blasé, solitaire, il observe tout cela avec distance.
Il finit pourtant par rencontrer Annette et la vie lui semble tout à coup plus belle. Mais les bons moments passés ensemble et les déclarations d'amour ne survivront pas à un nouveau déménagement. Resteront les beaux souvenirs. Ceux que jamais on n'oublie. Je trouve que ce jeune homme a vite abdiqué et accepté de perdre Annette. Ils auraient pu correspondre, se retrouver pour les vacances. Mais ces perpétuels changements dans sa vie ont tant habitué Thomas à l'instabilité et à la perte des quelques amis qu'il a pu se faire qu'il semble devenu assez fataliste, au point de se laisser porter par les événements au lieu d'agir. C'est bien observé. Sur la forme, le style est simple et agréable, adapté au type de récit. La lecture est aisée. Il n'y a pas vraiment de chute, juste un constat empreint de nostalgie qui correspond à l'atmosphère de ce texte d'ambiance fort bien écrit. |
hersen
6/11/2019
a aimé ce texte
Bien
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Je trouve une certaine distance entre le regard de l'adolescent et ce qui est écrit.
Le texte est au présent , mais pourtant le narrateur a un recul impressionnant sur l'époque. Peut-être un peu trop. Et aussi un recul sur cet amour dont il sait (déjà !) qu'il restera ancré, mais qu'il est déjà trop tard, qu'il ne s'attardera pas. D'un côté, nous avons un cocon, de l'autre les trépidations d'un monde en mouvement. C'est ce point que je trouve le plus intéressant dans la nouvelle. ce garçon, un solitaire, semble désabusé en vivant ses années lycées. On a l'impression que cet amour de jeunesse s'inscrit presque dans un contexte improbable. Cette nouvelle reprend des éléments d'événements de l'époque, surtout politiques et sociaux. j'ai presque l'impression que c'est son but premier, retracer. L'écriture sûre d'elle donne une impression très visuelle, rendant la lecture assez vivante. |
mirgaillou
10/11/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Histoire bien enlevée.
La rapidité de l'écriture est plaisante. Bien que le thème en soit ultra classique, ah! les amours de jeunesse, elle se détache du peloton par sa lucidité sans mélancolie. On imagine facilement ces ados privilégiés dans leurs pimpants uniformes. Une solide éducation leur a déjà inculqué le sens du réel. Leur histoire leur apparaît lucidement comme éphémère L'évocation historique balisée par la description de personnages connus est un plus. Cette jolie histoire n'est pas inutilement plombée par la certitude d'un point final. Au contraire, elle sert déjà à engranger des images de joie et d'insouciance, un beau viatique pour l'avenir. |
Dugenou
18/11/2019
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Donaldo75,
Belle chronique de la vie d'un adolescent menant une vie pas si sédentaire, au gré des affectations du papa militaire, posant sur le monde et son environnement un regard juste et étonnament adulte... il manquait juste l'amour pour parfaire le tableau ! Une idylle justement racontée, rien à ajouter, rien à retirer, bravo ! EDIT: en y repensant, la psychologie du narrateur me plaît beaucoup : c'est ce déracinement culturel réccurent qui lui donne cette acuité dans ses jugements, ce regard si mature sur ses proches et sur le monde. Ça sent bon la vie rêvée, en tout cas une vie que n'importe qui aimerait avoir, surtout moi... la découverte de l'amour ou du moins cette relation amoureuse avec Annette pose la pierre de faîte sur cette vie à part, j'aimerai bien revoir ce narrateur quelques années plus tard, plus évolué... |
Luz
18/11/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Donaldo75,
J'ai bien aimé ce récit, très bien écrit, d'un moment de la vie d'un lycéen, baladé d'un pays à l'autre. Il rencontre son premier amour dans le début des années 80, je pense, en Angleterre. C'est intéressant parce qu'il y a son histoire dans l'Histoire : les relations URSS, États-Unis, Angleterre, la guerre des Malouines... On aimerait que son amour se poursuive au-delà du lycée ; pourquoi pas : suite au prochain épisode... Merci. Luz |
Shepard
18/11/2019
a aimé ce texte
Bien
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Salut Donaldo,
Je pense qu'il y a deux idées dans cette histoire ; le contexte que l'auteur veut présenter, et une romance. Une romance légèrement esquissée, mais intéressante par son background : deux jeunes gens, l'amour à une époque où on vit dans la paranoïa d'une nouvelle guerre intercontinentale. Le symbole est là et apparaît comme une révolte contre le comportement attendu. Au niveau de l'écriture, seulement quelques sorties de lecture : "les élèves sont livrés à eux-mêmes tels des poulets devant un couteau" Poulets sans tête ? N'importe quoi face à la mort est livré à lui-même, donc j'ai du mal à comprendre l'image utilisant la volaille spécifiquement. "Annette me fait penser à un fruit frais perdu dans une nature morte." Je suis con mais je ne vois pas. N y a t-il pas que des fruits frais dans une nature morte ? Donc pourquoi perdu ? "comme une mer sans fond" Un peu éculé " et laisse son baiser envahir mon cerveau" On est loin de la douceur avec ce "cerveau" (sensations?), moi ça m'évoque la dissection, déformation professionnelle peut-être... Idem pour "paver" un peu plus loin, j'ai l'impression que ça me tombe sur le coin de la gueule. "La musique remplit l’espace sonore" En même temps, de quel autre espace peut-il s'agir ? Ok, c'est surtout ce paragraphe qui m'a fait grincer, en fait. Au fond, j'aurais aimé un peu plus de romance, ça arrive vite tout ça. |
Lulu
19/11/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Donaldo,
J'ai bien aimé cette nouvelle que j'ai trouvée douce et très agréable à lire. Elle m'a donné l'impression d'être une bulle de pensées et de sentiments, comme une esquisse à peine posée. On n'entre pas dans le détail ; à chacun d'y glisser, peut-être, entre les lignes, la vie de cet adolescent, et celle qu'on a tous connue. J'ai été étonnée du côté détaché du personnage. Il a l'habitude de suivre ses parents, mais il ne semble pas en souffrir, surtout à cet âge où tout n'est pas simple, mais en même temps, j'ai pensé que cette façon de présenter le narrateur était aussi intéressante, notamment pour un public d'adolescents qui pourraient voir au-delà du lycéen lui-même, car finalement, son regard est tout tourné vers l'extérieur : le lycée, Annette, le pays et le monde. J'aime beaucoup l'écriture, fluide et simple, sans lourdeur. J'ai juste été étonnée de la façon dont Annette entre dans le récit. Je ne l'ai pas vue arriver, bien que le titre l'appelait. Cela m'a paru abrupt. Je pense que c'est lié au choix d'aller à l'essentiel, la nouvelle étant courte, mais tout de même, cela m'a frappée, alors que tout le reste est fluide et plus cohérent. Après lecture, je me rends compte que ce n'est pas tant le souvenir d'Annette - nom choisi pour le titre, pourtant, et rencontre marquante aussi pour le personnage - qui me marque à mon tour… Sans doute est-ce lié au fait que le récit soit rapide et donc assez peu développé. Ce qu'il me reste, c'est davantage une ambiance que j'ai beaucoup aimée dans ces lignes, une époque que l'on entrevoit en parallèle de la nôtre et une forme d'écriture qui me touche, parce qu'épurée. Merci du partage, et au plaisir de te relire. |
papipoete
19/11/2019
a aimé ce texte
Bien ↑
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bonjour Donaldo
à lire ces moments de vie d'étudiants, j'envie Thomas d'avoir rencontré Annette, dans ce coin de Londres où l'on apprend sur des bancs d'école, à devenir " quelqu'un " ; elle semble sortie de nulle part et pourtant elle va illuminer la vie de ce garçon qui ne fait que suivre ses parents, là où l'affectation du père les mène. NB lui qui ne se lie que difficilement, cela vaut mieux quand on ne fait que passer, tombe sous le charme de la belle, se noyant au miroir de ses yeux ! Il ne se rappelle pas de ses villes de passage, mais de Bromley sera marqué au fer rouge sur son coeur... Annette est passée par là. Je voudrais être le patron des parents, pour prolonger leur affectation, de plusieurs années ! De la tendresse, des fleurs dans les cheveux et des baisers ; rien ne manque à cette idylle... |
Robot
19/11/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'ai lu cette nouvelle comme il se doit, c'est à dire… comme une nouvelle… bien centrée sur quatre personnages, deux secondaires - les parents - et deux principaux - le narrateur et Annette. (Je n'aurais jamais supposé qu'une Anglaise puisse se prénommer Annette, ça me paraît tellement français se prénom.)
Et puis on pourrait ajouter un cinquième acolyte qui est le milieu scolaire anglais tel que le vit le narrateur. Une nouvelle qui ne s'attache guère aux descriptions psychologiques ennuyeuses pour aller à l'essentiel, c'est à dire les faits, la narration, et l'atmosphère de la période Thatcher. Je l'ai lu d'un seul jet, et relu car j'ai vraiment apprécié cette écriture à la première personne qui donne au récit beaucoup de spontanéité. J'aime quand on me raconte une histoire. |
BernardG
23/11/2019
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Donaldo,
J'adore ces nouvelles courtes où l'on va à l'essentiel.... Un texte fort agréable, bien écrit qui nous permet de revivre ces moments d'adolescence insouciante. J'ai trouvé que tout s'enchaînait parfaitement entre cette vie d'adolescent brinquebalé d'une ville à l'autre au gré des affectations de son père et sur toile de fond quelques événements politiques de l'époque. La rencontre arrive naturellement avec cette joie qui emplit les coeurs éblouis par ces océans d'émotion qu'ils expérimentent pour la première fois. Un p'tit bémol ! Il manque, à mon sens, "le twist final" qui soit, surprend le lecteur, soit l'amène à reconsidérer le texte sous un autre angle. Merci pour cette agréable nouvelle. Bernard G. |