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Sentimental/Romanesque
Edgard : Lili [concours]
 Publié le 18/01/15  -  19 commentaires  -  9106 caractères  -  256 lectures    Autres textes du même auteur

Comme une violette au printemps…


Lili [concours]


Ce texte est une participation au concours n°18 : Le soutien-gorge de Mlle Lili (informations sur ce concours).




Lili est la plus belle fille de l’école. Elle a des cheveux courts, noirs comme la nuit et des petites boucles qui rebiquent sur les tempes. Elle est nouvelle. Elle est arrivée là comme une fleur qui a poussé durant la nuit. Comme une violette, au printemps.


Je l’ai su tout de suite, dès que j’ai l’ai vue, le jour son apparition : Lili sera mon amoureuse. Et ce sera pour la vie. Depuis ce jour, plus rien n’a existé que Lili, ni plus personne. Et pour elle c’est la même chose, elle me l’a dit tout de suite, mais sans les mots, rien qu’avec son regard de la couleur des iris sauvages.


Lili est une grande. Elle a presque douze ans. Quand elle parle, elle dit des « ou » à la place des « u », elle dit les « s » comme des « ch » avec un petit son de feuille morte. Elle prononce « Echpagna »au lieu d’Espagne. C’est de là-bas qu’elle est venue, au mois de mai, avec son papa qui est bûcheron et qui écrit aussi des livres. Et à cause de ça, on l’a gardée à la petite école : elle ne savait pas assez bien notre langue.


Moi, je suis un petit, mais j’ai un peu d’avance, alors on est dans la même classe. Comme je sais très bien lire et écrire et tout le reste, un jour elle m’a demandé : « Tu veux bien m’aider pour apprendre ? » Ça, c’était plusieurs jours après que je l’ai vue pour la première fois et qu’on est devenus amoureux. Elle m’avait dit : « C’est toi, la puce ? » Et à cause de son sourire je n’ai plus jamais joué aux billes, ni au foot. J’ai regardé Lili. Ça me suffisait bien. Et l’aider à faire ses devoirs et à bien prononcer les mots, c’était toutes les récrés, toutes les vacances, tous les plaisirs en même temps.


Pendant les récréations je retrouve Lili et on s’assied sur le muret, au bout de la cour. Quelquefois on se raconte des choses, mais souvent on ne dit rien. J’aime bien aussi nos silences. Le soir je l’accompagne jusque dans la cour de l’ancienne ferme, au bout du village, où elle habite. Il y a une petite table en bois devant la porte. Je l’aide à faire les devoirs. Quand elle se trompe, je lui dis la bonne phrase, elle la répète, et on rit si elle y arrive mal. Ensuite je fais le long chemin qui reste, jusqu’à la maison, avec Lili dans mon cœur, et le chemin me paraît trop court. Tout le monde sait, à l’école, que Lili et moi on s’aimera toute notre vie. Et personne ne nous embête, comme on fait quelquefois pour les autres amoureux. Parce que, moi, on m’aime bien et parce que Lili, elle est trop belle pour qu’on ose. Elle a de grands yeux bleus, presque mauves. On dirait des lacs, on pourrait s’y noyer. Tout le monde aimerait l’aider pour ses devoirs, même les filles. Elle a une peau toute pâle et, sur le visage, des petites taches de rousseur aussi nombreuses que des étoiles pendant les nuits d’août. Quelques grandes en sont jalouses.


Quand elle parle, j’aime regarder ses lèvres roses. Et un jour, au lieu de m’embrasser sur la joue, après les devoirs, elle a posé ses lèvres sur les miennes et j’ai cru mourir. Je le lui ai dit. Elle m’a répondu que c’est normal. Que s’embrasser ou mourir, c’est la même chose quand on s’aime. Depuis ce jour, j’ai voulu mourir souvent. Alors elle laisse ses lèvres plus longtemps collées aux miennes et on meurt tous les deux, dans la douceur des soirs, après les devoirs. Et sur le chemin, après ça, je suis fou, je danse.


C’est juillet, déjà. Lili me dit ce mardi soir : « Viens demain au grand chêne on cueillera des bouquets. » Je m’endors avec l’image de Lili, la fraîcheur des lèvres de Lili. Le lendemain on se retrouve. Le grand chêne est un arbre magnifique, au milieu d’une clairière toute fraîche, comme si les autres laissaient respectueusement la place pour le géant. Les enfants connaissent bien cet endroit, non loin du village… Et tout à côté, il y a des champs de blé dorés comme du pain frais, presque aussi hauts que moi, avec des constellations de coquelicots et de bleuets. On y entre avec précaution sans écraser les tiges. Le bouquet fini, on s’assoit au milieu du champ, on respire les parfums, on regarde les fleurs de près, tous les petits détails, jusque dans leur cœur fragile, avec un bonheur de papillon. Et moi je lui apprends les mots : la corolle, les pétales, les étamines… qu’elle trouve très jolis et qui sont un peu les mêmes dans sa langue, mais avec des « a » et des « o ». C’est là que Lili me prend les mains pour la première fois. J’avais cru jusque-là que les mains, c’était pour prendre les choses ou pour écrire… je ne savais pas que la peau était si douce, et que cette douceur-là, c’était comme poser ses lèvres, et qu’on devient léger comme l’air, en les caressant. « C’est quand on est amoureux, que la peau devient douce », me dit Lili. On a volé au-dessus du champ tout le temps que nos lèvres et nos mains se sont touchées. Moi, je sais bien écrire et lire, mais Lili sait tout le reste. Alors elle me l’apprend en échange. Et tout ce reste, c’est le monde de Lili. Elle m’apprend la chaleur des paumes, les petites lignes qui courent dans le creux des mains, la nacre des ongles, le bonheur de serrer bien fort ou d’effleurer, les poignets fragiles, les bras blancs, bien chauds et tout lisses, les parfums d’une nuque… Elle m’apprend la cruauté des hommes, la dictature, là-bas, et le long chemin de l’exil, vers la liberté. J’écoute, avide, rougissant, ravi. Je me nourris comme un cannibale du monde de Lili.


Et le ruisseau de l’été serpente, chante entre ces verts moments d’existence. Chaque nuit est espérance du jour suivant, chaque matin une attente, chaque après-midi ensoleillé une découverte.

Un de ces après-midi-là, le dernier du mois d’août, nous partons main dans la main pour une de nos promenades, au milieu des effluves changeantes de la saison, déjà finissante : celle des chaumes, de la terre brûlée de lumière, des feuillages bruissants. Au milieu des herbes hautes, Lili m’attire contre elle. « Je partirai demain », me murmure-t-elle à l’oreille, comme si le dire plus fort eût fait une plus grande blessure. « Nous allons à Paris. Papa a fini son livre. » Je ne peux prononcer un mot, ma gorge semble s’être remplie de sciure. Je regarde Lili comme au premier jour de nos amours, je bois sa beauté comme un verre d’eau de source, pour diluer ce qui sèche ma bouche, m’arrache l’âme. J’ai conscience que nous avons joué à mourir et que c’était la plus belle chose du monde, et que, maintenant, il va falloir vivre encore.

Ce jour-là, Lili porte un léger corsage blanc. Sa taille est si fine que j’en ferais le tour avec les mains. Elle m’a commandé, juste avec un geste, en guidant ma main, d’en dégrafer le premier bouton, puis un autre. « Encore celui-ci », dit-elle, souriante. Tremblant, je m’acharne à retenir de gros sanglots. J’ai compris qu’elle partira, pour ne jamais revenir. « Encore celui-là ! » Elle porte sous son corsage un petit soutien-gorge rose pâle, comme les barbes à papa, orné de fines dentelles. Une émotion me paralyse, un vertige, comme quand on regarde le vide, se mêle à ma souffrance. « Je ne veux plus que tu le fasses, jamais, sans penser à moi, ajoute-t-elle. Jure ! » Je jure. Je retiens un soupir de désespoir mêlé de ce qui est sans doute le bonheur. Elle dirige mes mains hésitantes vers son dos. Nous sommes serrés l’un contre l’autre. Je tremble, je désespère de venir à bout du mécanisme des deux petits crochets. Elle rit. « N’aie pas peur, murmure-t-elle. Comme ça tu m’aimeras toujours. » Deux jolis seins pâles, à la divine rondeur, ont surgi dans ma vie pour la première fois, et nous nous sommes senti mourir encore plus fort, délicieusement.

Elle ouvre ma chemise, pose ses lèvres sur les miennes, longtemps. Elle a repris ma main, conduisant ma caresse autour de son ventre, de ses jeunes seins. Jamais je n’avais imaginé… Je sais qu’à ce moment, le souffle coupé, j’ai rencontré la beauté, fascinante, une illumination ; la douceur du monde s’est offerte à mes caresses maladroites. « Je le jure », ai-je répété, bêtement, dans un souffle.

Le lendemain, Lili avait disparu comme lorsqu’un rêve s’achève. J’ai gardé au fond de moi toute ma peine. Je n’ai jamais pleuré. C’était donner aux autres ce qui nous appartenait pour l’éternité. J’ai tout gardé intact dans mon cœur : les fleurs et le poignard.


***


Ma poitrine s’est tellement serrée que j’ai failli mourir de nouveau, comme avant, en ouvrant cette lettre ! Quarante années ! J’ai reçu ce matin, par la poste, dans une enveloppe brune gonflée de bulles, le petit soutien-gorge rose. Sans un mot… L’adresse était d’une écriture inconnue. Je l’aurais reconnue immédiatement.

Je me suis demandé si Lili était morte, si elle avait laissé la consigne à quelqu’un de retrouver mon adresse et de m’envoyer cette lettre, en cas de malheur. Ou peut-être s’est-elle seulement souvenue, soudain. Je n’ai pas cherché. J’ai eu trop peur de briser la magie du souvenir.


 
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   Anonyme   
27/12/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Une Espagnole pâle avec des taches de rousseur ? Bon, bien sûr c'est possible, mais j'aurais apprécié un poil d'explication sur ce qui m'apparaît, à première vue, comme une incongruité.

Bon, sinon, je vais faire ma chieuse : ce qui ressort de cette histoire dans tout ça, à mes yeux, c'est la cruauté de Lili. Elle sait sans doute d'emblée que son père et elle repartiront bientôt, ce qui ne l'empêche pas d'affoler toujours plus le narrateur jusqu'à le rendre complètement accro et le planter comme un gland avec comme ultime instruction de ne jamais l'oublier ! Pourquoi ne plus jamais lui avoir écrit, pourquoi le faire au bout de quarante ans ? Comme quoi c'était possible avant, non ?
Alors, d'accord, le narrateur a de beaux souvenirs, mais je soupçonne fort qu'ils l'aient empêché de vivre... Merci Lili !

Je ne sais pas si c'était votre intention, mais je lis le texte comme une illustration de ce que peut être l'abus de pouvoir sur un amoureux jeune et influençable... Sinon, je l'ai trouvé bien écrit, mais pense qu'il pourrait gagner à être un peu resserré, son mouvement m'a paru languissant dans sa première moitié.

"il y a des champs de blé dorés comme du pain frais, presque aussi hauts que moi, avec des constellations de coquelicots et de bleuets. On y entre avec précautions sans écraser les tiges." : ce sont des enfants humains ou des libellules ? Ou alors les tiges sont plantées à vingt centimètres d'intervalle ? Ce détail me fait tiquer.
"J’ai conscience que nous avons joué à mourir et que c’était la plus belle chose du monde, et que, maintenant, il va falloir vivre encore." : une jolie idée, à mon avis, mais j'en trouve l'expression un peu lourde.

   Anonyme   
2/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Le début est mignon, plein de l'enfance idyllique, de champs de blé et de fleurs. Le passage de la découverte des seins est délicat. La fin est décevante, une fille de 12 ans qui envoie son soutien-gorge 40 ans après à ce petit copain de classe, non, si ce n'est pour remettre en selle le soutien-gorge dans cette histoire. Ou alors, le texte est trop court pour faire passer cette enveloppe.

   Anonyme   
3/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une bien jolie histoire, très sensiblement racontée. J'ai presque envie de dire c'est mignon tout plein. Le style, délicat et candide, est en parfaite adéquation avec ce thème des premières découvertes amoureuses. Jamais vous ne dépassez les lignes de la bienséance, ce qui assurément n'aurait pas collé avec le jeune âge des protagonistes. De la pudeur, de la retenue, juste "un soutien-gorge rose pâle, comme les barbes à papa" à la fin. Une fin peut-être légèrement décevante, trop vite expédiée je trouve.

   Bidis   
18/1/2015
Cette histoire, très très joliment écrite - le style est plein de légèreté, de finesse et de couleurs - est, pour moi, par trop romantique. Peut-être suis-je devenue trop cynique pour y croire... Donc, je reconnais que c'est un bon texte, une belle histoire, mais je ne peux pas dire que j'aime vraiment. Comme pour d'autres, en ce cas, je ne mets pas d'appréciation.

   Robot   
18/1/2015
Je n'ai pas été sensible à cette nouvelle. Elle me semble si peu crédible. Ce type qui chagrine toute sa vie sur un amour d'enfance ne m'a pas convaincu. La fin me laisse tout aussi incrédule. Que Lili ait envoyé elle même ou que l'envoi soit posthume l'une et l'autre des hypothèses sont d'un total irréalisme. Comme si pendant un quart de siècle ces deux amoureux n'avaient pas construit leur vie et soient restés sur ce regret permanent. Pourquoi n'ont-ils donc pas chercher à se revoir s'ils se manquaient tant l'un à l'autre.
A moins de considérer ce texte comme un conte, je n'ai pas adhéré.
Je m'abstiens sur l'appréciation.

   Acratopege   
18/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai été touché par cette histoire narrée par un petit garçon dans une langue simple, presque rudimentaire, mais agrémentée de belles images. Votre texte illustre bien le poids des amours enfantines, l'importance vitale du souvenir des premiers émois, dans la vie des humains. Les évoquer, ce n'est pas se laisser à une nostalgie teintée de sentimentalité, mais remuer les braises qui nourrissent notre vie amoureuse à travers les décennies.
Quelques remarques plus critiques: vous utilisez un lexique pas toujours très adéquat dans la bouche d'un enfant, je pense aux mots "défaillance" ou "effleurer" par exemple. Et puis la chute me parait trop brutale. En nous transportant d'une phrase à l'autre quarante ans plus tard, elle m'a chassé de mon identification au petit garçon. S'il s'était exprimé au passé plutôt qu'au présent, peut-être le choc aurait été plus acceptable.
Une perle: "C'est quand on est amoureux, que la peau devient douce." Mais pourquoi la virgule?
Merci, à vous relire avec plaisir.

   Anonyme   
18/1/2015
Bonjour Edgard

J'ai lu votre nouvelle sans sortir un instant de l'enchantement dans lequel les mots m'ont plongée, ou alors à un moment - je ne sais plus lequel - mais cela concernait l'âge du capitaine et de son lieutenant. Disons que j'ai zappé l'information, elle avait douze ans, pour ne garder en tête - à cause du style - que l'image d'enfants plus petits. Il y a là,à mon avis, un réglage à apporter et des précisions à glisser pour que le lecteur ne se perde pas complètement.
Tout le temps de la lecture je me suis demandée quand l'auteur allait me sortir le fameux soutif. J'ai pensé que vous le garderiez pour la fin et j'ai trouvé ça risqué mais original et me suis donc écartée de l'obligation concours, après tout, un texte est un texte.

Bon. Donc le soutien gorge n'a qu'un rôle secondaire - et pourquoi pas du moment qu'il est là ? - et je suis retournée à votre histoire qui m'a enchantée. C'est joli les amourettes enfantines, c'est beau en ce sens que forcément, on meurt d'émerveillement et ici ces petites morts - qui ne sont pas encore des grandes petites morts - sont très bien rendues. L'idée, les mots, les décors sont jolis, bucoliques, charmants.

Lili est coquine, plus mature aussi, et sans doute très désireuse de se rattacher, voire même de s'imprimer dans le souvenir de quelqu'un quand son univers bouge tout le temps et parle de guerre et de sang versé. Je comprends son désir d'offrir quelque chose de grand et d'exiger en échange que celui à qui elle l'offre " s'en souvienne pour toujours". Oui, qu'il pense à elle "quand il le refera" parce que la petite Lili, loin d'être idiote, sait très bien qu'après elle, qui va disparaitre, son amoureux connaitra d'autres amoureuses. C'est un cadeau. Avant, on offrait un mouchoir, des mots, des lettres maintenant on offre son soutien gorge et ce qu'il y a dedans. On s'adapte, on change, on évolue...
C'est la vie...
Dommage que le thème du concours vous ait contraint à écrire cette fin qui bien sûr, j'ai le regret de l'écrire, ne tient pas la route.

D'un autre côté, j'ai lu les commentaires, pas pu m'en empêcher, et ceux que vous avez jusque là reçus m'ont fait pensé à ceux que ma Marion a reçu lors du dernier concours. J'en profite donc pour insister et dire que je trouve bien étrange ce raccourci de la pensée qui semble vouloir affirmer que le souvenir d'un amour de jeunesse puisse être à la longue destructeur ?
Ca m’interpelle et me fait réfléchir, ce qui n'est jamais inutile. Merci.

Votre nouvelle s'arrête au départ de Lili mais rien, dans la fin que vous avez choisie ne me certifie que le jeune garçon ait dévolu sa vie à ce souvenir. Ou alors j'ai mal interprété les lignes. Forcément qu'il y a de l'émoi à la réception d'un tel colis et que des questions reviennent mais bon... et après ? Le narrateur s'était depuis longtemps remis de la cassure et n'en est pas pour autant entré dans les ordres, si ?

A propos de la fin je souligne aussi cette petite maladresse :
"L’adresse était d’une écriture inconnue. Je l’aurais reconnue immédiatement."

Edit : je tiens à préciser que si cette fin ne tient pas la route c'est uniquement parce qu'il y manque quelques paragraphes. Je ne renie pas l'idée. J'allais écrire que j'aurais trouvé l'idée moins saugrenue si Lili avait donné ce soutien gorge à son amoureux dans l'instant... mais elle se serait certainement fait gronder par sa maman qui aurait demandé des explications. Aie aie aie !

Pour le reste, tout ce qui précède, j'ai passé un très agréable moment. L'écriture est belle, l'histoire emplie de douce nostalgie.
Du tout bon. Sauf... mais bon, ça se retravaille.

Re Edit : Il y a ce minuscule détail aussi "alors c'est toi la puce ?" n'aurait-elle pas dû dire : alors ch'est toi la puche ?
C'est le genre de détail qui me fait m'y reprendre à deux fois quand il s'agit de traduire les accents d'un personnage. La crainte de le tourner en ridicule quand je n'en ai pas la moindre envie, mais bon, il a ce "défaut" de prononciation ou pas.

Bonne chance pour le concours

   pieralun   
18/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une incontestable fraîcheur au service d'une belle écriture.

L'histoire peut difficilement être plus simple, et déjà mille fois racontée avec quelques variantes.
Pourtant j'y suis entré immédiatement avec plaisir, et sans décrocher jamais, je l'ai terminée avec délectation.
Ça, c'est réellement comme le cinéma. Dans les scenari où il ne se passe que peu de choses ( et au milieu coule une rivière ), la pellicule prend votre œil, et c'est alors un bonheur..., ou vous restez dans votre fauteuil en conscience totale d'y être engoncé pour 2 heures.
L'écriture, c'est la pellicule. L'agencement des mots, les formes grammaticales, les phrases longues, courtes, la syntaxe, sont comme la lumière, les points fixes, les travellings, les gros plans....e.t.c (je ne suis pas spécialiste)
Voilà! Tout cela pour dire que si rien ne m'a surpris dans cette nouvelle, je m'y suis pourtant régalé.

   Anonyme   
18/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Edgard... Oui, il y a quelques détails qui clochent et l'histoire en elle-même est peu vraisemblable mais c'est raconté avec un tel vocabulaire, une telle fraicheur que je me suis laissé prendre au jeu et pour finir, j'ai bien aimé cet innocent soutien-gorge rose.
Bien vu Edgard, voilà un soutif dont je me souviendrai !

   Automnale   
18/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour, Edgard ! Comme cette histoire est belle, délicate ! J'ai presque peur, avec mes commentaires, de salir un peu les merveilleux souvenirs.

Il y a des passages magnifiques, touchant la lectrice, que je suis, en plein cœur... Par exemple :" Et l'aider à faire ses devoirs et à bien prononcer les mots, c'était toutes les récrés, toutes les vacances, tous les plaisirs en même temps"... Ou encore : "Ensuite, je fais le long chemin qui me reste jusqu'à la maison, avec Lili dans mon cœur, et le chemin me paraît trop court"...

Pour ce qui concerne les toutes petites imperfections, ne manquerait-il pas "de" avant le mot apparition ? Dans le deuxième paragraphe, je lis : "Je l'ai su tout de suite..." Et, toujours dans ce même paragraphe, "elle me l'a dit tout de suite". La répétition est-elle volontaire ?... A propos du regard de Lili, il a la couleur des iris sauvages... Plus loin, je note que Lili a de grands yeux bleus presque mauves (peut-être pourrions-nous, pour alléger, réunir, dans le même temps, les deux idées)... Dans ce registre, j'observe, dans un même paragraphe, "au lieu de m'embrasser sur la joue, après les devoirs"... et encore "dans la douceur des soirs, après les devoirs". Enfin, j'enlèverais la virgule après le verbe "effleurer" (les poignets fragiles).

L'écriture est fluide, agréable. La campagne est délicieusement et poétiquement décrite. C'est amusant d'imaginer la petite Lili prononçant les "u" et les "s". Et la comparaison du rose pâle du soutien-gorge avec le rose de la barbe à papa est charmante (tiens, il y a deux fois "pâles, le soutien-gorge et les jolis seins de Lili...). Certes, dans cette histoire, il n'est pas beaucoup question, au fil du texte, du fameux soutien-gorge, mais l'ensemble est tellement frais et tendre.

Bref, j'ai aimé, beaucoup aimé ce récit qui me semble vrai, très vrai. Ponctué de délicatesse, il ressemble à "une violette au printemps", pour reprendre l'expression utilisée. Et la chute - que je ne trouve pas incongrue - pourrait, elle aussi, être réelle... Le narrateur ne va pas chercher le pourquoi de la lettre, ayant trop peur de briser la magie du souvenir. A-t-il raison ? Je ne sais pas... Et si Lili attendait une réponse ?

Edgard, je vous félicite chaleureusement pour la fraîcheur, la délicatesse et la poésie du texte que vous nous offrez. "J'ai tout gardé intact dans mon cœur, les fleurs et le poignard", c'est sublime... Quant au titre, il ne pouvait être que, tout simplement, "Lili".

Merci, Edgard.

Automnale

   Francis   
19/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quelle fraîcheur sous cette plume délicate qui retrace sans excès d'artifices l'amour qui grandit entre les deux enfants ! Ils m'ont rappelé les héros de Bernardin de Saint Pierre.

   Agueev   
19/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une très belle histoire ! Un langage d'enfant plein de poésie, c'est un exercice pourtant difficile.
Le thème n'arrive qu'à la fin, mais il est tellement lié à la naissance des sentiments de ce petit garçon qu'il brille dans l'histoire.

Bravo !

   in-flight   
19/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Dès la première phrase, j'ai pensé au Lili de Pierre Perret (http://www.dailymotion.com/video/xarkc1_lily-pierre-perret_music)
D'autant plus que vous pointez l'accent de cette petite étrangère de lily.

J'ai apprécié le ton enfantin, c'est délicatement écrit. Je ne comprend pas la fin: pourquoi revenir sur le soutien-gorge 40 plus tard? Parce que vous n'aviez pas assez évoqué le morceau de tissu?

Le texte se dispenserait volontiers des derniers paragraphes (post ***).

   VinceB   
21/1/2015
Bonjour Edgard,
Très jolie écriture à l'unisson de cette histoire d'amours enfantins. L'histoire ne m'a pas emporté, sans doute une question de goût. Quelques points troublent la cohérence du texte à mon sens :
- Lili a douze ans et le narrateur est sensiblement plus jeune su j'ai bien compris puisqu'il est en avance scolairement et elle en retard, ils ont donc au minimum 2 ans d'écart ce qui signifie qu'il en a au plus 10 (oui je sais, je pinaille...) les filles de cet âge murissant plus vite que les garçons, il me paraît étonnant que Lili noue une amitié amoureuse avec un garçon plus jeune qu'elle.
- Le papa est bucheron et écrivain... why not... mais bon que vient faire le bucheron dans l'histoire ? J'ai peut-être loupé quelque chose.
- Je ne suis pas sûr d'avoir compris la signification de "c'est toi la puce ?". Si c'était pour lui demander "c'est qui toi a sauté une classe ?" elle aurait posé la question avant de lui demander s'il voulait bien l'aider.
- Un gamin de dix ans qui renonce à ses jeux parce qu'il tombe amoureux, je n'y crois pas trop...
Je trouve que la chute manque de liant avec le reste, je suis du même avis que coquillette, il faudrait l'étoffer pour la rendre raccord avec le texte ou alors, comme le suggère in-flight, supprimer le dernier paragraphe, je trouve en effet qu'il n'apporte rien de plus au texte
Merci pour ce joli texte et à bientôt.

   aldenor   
25/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L’écriture poétique et simple, coule plaisamment.
Mais le récit manque quelque peu de surprises, de piquant. Si ce n’est la lettre de la fin.

   Janam   
30/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve beaucoup de fraîcheur et surtout d'empathie envers l'enfance dans ce texte léger, sensible et fort agréable.
L'utilisation du présent accentue cette impression de spontanéité.
Juste une petite remarque : quelques expressions comme "on pourrait s'y noyer" ou "dans la douceur des soirs" me semblent s'éloigner trop d'un vocabulaire enfantin.
Je ne suis pas sûr que cette conclusion soit nécessaire, j'aurais préféré rester sur l'émotion du dernier serment.
J'ai beaucoup aimé cette histoire bien imaginée et si délicatement contée.

   Marguerite   
10/2/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Edgard,

Le thème du concours m’est resté dans un coin de la tête pendant toute la lecture, je me demandais comment vous alliez y revenir avec ces personnages qui semblent très jeunes… Et ça arrive enfin, sans à-coups, juste bien (sauf pour la toute fin, mais j’y reviendrai plus bas).
Bon texte selon moi, le style est délicat et naïf, la lecture fluide.
Des trouvailles très poétiques, dans le genre de celles qui font que j’aime la lecture : « J’ai conscience que nous avons joué à mourir et que c’était la plus belle chose du monde, et que, maintenant, il va falloir vivre encore » (quoique "encore" accroche un peu...)
Par contre, je dois dire que je trouve le tout dernier paragraphe un peu superflu, un peu « ajouté », je serai bien resté dans ce monde d’enfants, et sur cette autre phrase que j’ai adoré : « J’ai tout gardé intact dans mon cœur : les fleurs et le poignard ».

Merci pour la lecture.

Marguerite.

   AnneMariesquieu   
22/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ils ont joué à mourir, ils ont osé vivre et aimer sans jouer, pour de vrai...ils n'ont pas cédé à la peur : alors la magie a opéré comme pour faire éclore les blés, les coquelicots et les bleuets ,aidée par le style D'Edgar, sensible et juste.
La fin, oui la fin... je ne vais pas en rajouter, la magie est susceptible, elle pourrait se sauver...et puis il y a cette phrase :
" L’adresse était d’une écriture inconnue. Je l’aurais reconnue immédiatement.",alors , j'ai beaucoup aimé ce texte.

   carbona   
19/1/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Quelques remarques au fil de ma lecture :

- Une fillette espagnole aux yeux bleus, à la peau pâle aux taches de rousseur et avec des cheveux noirs ! Lili me paraît vraiment atypique...

- "Que s’embrasser ou mourir, c’est la même chose quand on s’aime. Depuis ce jour, j’ai voulu mourir souvent." < oh comme c'est beau ! simple et beau, j'aime !

- " des champs de blé dorés comme du pain frais", "jusque dans leur cœur fragile, avec un bonheur de papillon" < je trouve que ce sont des images forcées, ça me fait tiquer, ça s'emballe si j'ose dire

- "Moi, je sais bien écrire et lire, mais Lili sait tout le reste. Alors elle me l’apprend en échange. " < très bien

- "Et moi je lui apprends les mots : la corolle, les pétales, les étamines… " < j'aime bien

- "Je me nourris comme un cannibale du monde de Lili." < cannibale, pas très joli

- "je bois sa beauté comme un verre d’eau de source, pour diluer ce qui sèche ma bouche, m’arrache l’âme." < un peu too much

- "J’ai conscience que nous avons joué à mourir et que c’était la plus belle chose du monde," < vraiment ça ça me plaît !

- "Une émotion me paralyse, un vertige, comme quand on regarde le vide, se mêle à ma souffrance." < paralyse et souffrance, pas top

- "Je n’ai jamais pleuré. C’était donner aux autres ce qui nous appartenait pour l’éternité. J’ai tout gardé intact dans mon cœur : les fleurs et le poignard." le poignard je trouve ça trop fort, pas approprié

-le dernier paragraphe à supprimer pour moi, il casse tout le texte.

Un texte agréable à lire (sauf les petites accroches relevées plus haut), une histoire plutôt mignonne sauf que franchement pour moi des petits enfants qui font ça, ça colle pas. Ils sont à l'école primaire quand même même si Lili a douze ans, ça me dérange.

Du coup mon "bien" se transforme en "un peu".

Merci pour la lecture.


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