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Policier/Noir/Thriller
geob : Étoile de mer
 Publié le 17/04/12  -  8 commentaires  -  25661 caractères  -  319 lectures    Autres textes du même auteur

Le corps d'une jeune fille est découvert. Apparemment c'est un suicide. Mais les apparences sont peu de choses pour qui rencontre un cadavre. Le récit des événements, dans le désordre, et à quatre voix.


Étoile de mer


C'est vrai qu'elle est belle. Même de là où il se trouve ça saute aux yeux. C'est peut-être encore plus évident d'ici.

Perché sur l'échafaudage à quinze mètres de hauteur, il scrute le corps en contrebas qui se détache sur l'ombre grise que dessine le sang séché. Sa longue chevelure noire éparpillée sur le bitume comme les rayons d'un petit soleil pâle. Ses vêtements débraillés qui laissent entrevoir un ventre ferme et des côtes saillantes. Ses yeux grands ouverts qui contemplent le ciel désormais vide. Elle a les bras en croix et les jambes écartées. On dirait une étoile de mer.

C'est une belle morte, c'est vrai. L'officier de service qui lui a niaisement suggéré la chose quand il est arrivé sur les lieux n'a peut-être pas le discernement ni même la prose d'un inspecteur, mais il a du goût au moins. Bon et après ? Lui ne s'en laissera pas conter. Pas question de compromettre son jugement en accordant la moindre importance à l'intrigante, et même enivrante beauté de la fille. Voilà qui va en revanche stimuler l'imagination bouffonne des journalistes. Il le sait par expérience. Ces gratte-papier vont se triturer l'esprit pour inventer une trame extravagante, plus conforme aux obsessions morbides de leurs lecteurs avilis, à ce qui n'est qu'une banale affaire comme il en a vu des centaines, lui, l'inspecteur.

Il jette son mégot de cigarette sur un toit alentour et se dit que ces plaques de zinc n'ont pas dû en recevoir souvent. Balancés des avions peut-être ? Non, c'est stupide. Mais il ne peut pas s'empêcher de faire des raisonnements, parfois malheureux, sur tout et rien. Déformation professionnelle. Il respire un grand coup, de cet air grisant qui souffle dès qu'on prend un peu de hauteur. La perspective est belle et le silence qui règne ici est réjouissant. En bas, des uniformes s'agitent dans la ruelle et au bout du pâté de maisons, il devine le boulevard et la petite cohorte de trous du cul qui s'entassent de l'autre côté du cordon policier pour essayer d'apercevoir quelque chose, puis repartent vers leur quotidien avec une confiance qui tend à l'arrogance, comme si rien ne pouvait jamais l'interrompre. Même pas la mort. Lui la mort, il connaît : c'est son job.

En l'occurrence, ça ne fait aucun doute : c'est un suicide. La fille a grimpé en haut de l'échafaudage où il se trouve et elle a sauté. Point barre. Affaire suivante. Ou alors… il y avait quelqu'un avec elle, ce qui serait une hypothèse séduisante compte tenu de l'âge de la victime – dix-sept ans à peine – et de sa remarquable beauté mortuaire dont il s'est juré de ne pas faire cas mais qui, il faut l'avouer, rend sa tâche un poil plus excitante. Voyons voir… un amour contrarié, les tourtereaux décident de se tuer pour consumer leur union impossible dans la mort, à la Goethe, mais Roméo flippe et se fait la belle, résultat des courses, un seul mort. Une. Et quelle morte… Mais l'heure n'est pas à esquisser des scénarios à l'emporte-pièce. Il regarde sa montre. Neuf heures trente, plutôt l'heure d'aller tremper un croissant dans un café noir au comptoir du bistrot qu'il aperçoit à l'angle de la ruelle. De toute façon s'il y a eu quelqu'un d'autre avec elle, il le saura. Il mettra les moyens en œuvre et son flair fera le reste. Le flair, c'est son job.

Voilà à quoi il pense en saisissant fermement les montants de l'échelle pour redescendre, prudemment : les barreaux sont glissants et il ne voudrait pas finir comme la môme en bas. Dans sa situation, ce serait une mort ridicule. Et il craint par-dessus tout d'avoir une mort ridicule, à la seule évocation de laquelle les gens glousseraient honteusement.

Quand ses yeux arrivent au niveau de la plate-forme, avant de basculer vers le palier inférieur, il remarque le petit cône de papier roulé, d'où s'échappent des filaments noircis de tabac et d'herbe mêlés. « Hé hé ! Mégot de joint », précise-t-il pour lui même, constatant avec satisfaction la quasi-infaillibilité de son œil de flic aguerri. Voilà qui semble accréditer la thèse du suicide, acte final d'une minutieuse entreprise d'autodestruction que certains osent encore appeler jeunesse – il se saisit délicatement du précieux mégot puis le glisse dans une poche de sa veste avant de reprendre sa descente vertigineuse vers le bas monde. À moins que cela ne confirme la présence d'une tierce personne, un pervers manipulateur qui séduit les jeunes filles, les drogue et prend son pied à les voir faire le grand saut et s'écraser comme des pots de fleurs – il faudra éplucher le registre des suicidées.

En bas il s'approche à nouveau du corps sans vie pour embrasser du regard sa courbe étoilée, contorsion géniale qui révèle indéniablement un sens aigu de la mise en scène chez la jeune fille. Si elle voulait qu'on parle d'elle, c'est réussi.


– Les journaleux vont se régaler, c'est moi qui te le dis, grommelle-t-il, sans cesser son inspection, à l'adresse de l'officier de service qui ne répond pas.


Lorsqu'ils se posent finalement sur les pieds de la victime, ses yeux s'écarquillent.


– Elle n'a pas de chaussures !

– Bah non. Pas de chaussures, reprend l'officier.


Hum. Pas de chaussures… Une pièce de plus au puzzle. Un immeuble de rapport, cinq étages, un échafaudage, une fille, très jolie d'ailleurs, la loi de Newton et l'attraction des corps, le sol. Pas de chaussures. Un esprit empressé en conclurait sûrement qu'elles ont été emportées par l'assassin, comme une sorte de trophée, un fétiche. Mais peut-être aussi que lorsque l'on va à la rencontre de la mort on se passe de chaussures, pour s'habituer au froid, un peu comme on trempe le pied dans la rivière pour goûter l'eau. Et puis pour grimper là-haut, c'est sans doute plus pratique, quoique ce puisse être là une considération secondaire pour la conscience embrumée d'un suicidaire… Décidément il tourne en rond. Il lui manque un élément.


– Et le gosse ?

– Vous dites inspecteur ?

– Celui qui l'a trouvée ?

– Il a filé à l'école que je sache. Mais tout le quartier est déjà au courant. Une grande langue le gosse !

– Ben voyons… ils vont se gaver les pisse-copie, je te le dis… Dites, j'ai trouvé ça là-haut (il brandit le joint). Stupéfiant n'est-ce pas ?


Silence, haussement d'épaules faiblard, mouvements de sourcil ridicules. L'autre n'a visiblement pas saisi la blague, ni même l'occasion qu'il avait de donner son avis. Après tout, c'est lui l'inspecteur, et il se passera bien de l'opinion du bleu de service. Il s'agenouille près du corps. Veste Dolce&Gabbana, elle est sapée comme une princesse, la demoiselle. Une petite bourge qui vient se foutre en l'air dans un quartier pourrave, c'est louche.


– C'est dommage, un beau p'tit lot comme ça, baragouine encore l'officier.

– Hum…


La fille semble fixer quelque chose au-dessus de lui. Mais c'est sûrement un leurre. Les morts ne donnent pas d'indices, enfin pas de leur propre volonté bien sûr. Il jette un œil quand même. Mais il n'y a que le ciel, le ciel bas et lourd qui pèse comme un couvre-plat. Un leurre. Et l'autre couillon qui continue son misérable monologue.


– Et pour les parents c'est dur…


Les parents ? Stupeur puis colère, tremblements de lèvres d'un père incrédule, sur l'épaule duquel s'effondre une mère dont les larmes ne soulageront jamais la détresse face à un ordre des choses brutalement inversé. Il connaît la scène par cœur, c'est toujours comme ça dans les films. Une portière claque dans son dos.


– GABARDEL !

– Capitaine, répond mollement l'inspecteur. (Il a toujours les yeux fixés sur la fille.)

– Qu'est ce qu'on a ?


Cette fois il lève la tête, se redresse et pivote sur lui-même pour faire face à son supérieur.


– Apparemment un suicide, mais…

– Apparemment ? C'est un putain de suicide Gabardel ! On prend la déposition du gamin qui a trouvé le corps, celle des parents, vous classez l'affaire et on passe à autre chose. C'est pas le boulot qui manque.

– Capitaine, j'ai trouvé un joint là-haut (à nouveau il sort de sa poche le mégot). Je me disais, s'il y avait quelqu'un avec elle, un de ses copains, et qu'il a fichu ses lèvres là-dessus, on a sa putain de bave. Plus qu'à recouper avec nos fichiers ADN et…

– Un pétard ? La belle affaire ! Quand bien même on aurait la bave, comme vous dites, de cet hypothétique branleur qui aurait hypothétiquement pu se trouver là-haut hier soir, si on suit votre raisonnement à la con, quand bien même, on fera chou blanc !

– Probable, mais…

– … Et si vous croyez que je vais débarquer chez tous les blancs-becs avec qui elle a fricoté, dont la moitié a un père juge ou avocat, avec mon petit coton-tige pour leur racler le palais, tout ça parce que vous avez eu une intuition farfelue, vous planez Gabardel ! Le père de la fille est un type important, on va pas faire de sa fille une petite pute camée.


Il s'arrête pour reprendre son souffle et constater les effets de sa semonce. Et, insatiable, il ajoute :


– Et puis de toute façon vous avez mis vos doigts dessus. C'est le vôtre d'ADN qu'on va trouver ! Vous êtes con Gabarde… Je veux un rapport à la fin de la semaine, un putain de rapport de suicide.


Il tourne les talons et s'en va d'un pas assuré, mais las, en affichant l'exaspérante désinvolture du gradé, puis disparaît dans sa R19.


L'inspecteur baisse les yeux sur sa misérable pièce à conviction. Derrière lui, on emmène le corps. Il laisse échapper sa trouvaille, et enfonce les mains dans les poches de son imperméable, dans un geste éloquent qui ne peut même pas lui avoir été suggéré par un de ces flics losers qui peuplent les romans noirs qu'il n'a pas lus, car il préfère lire Montaigne. Puis il se dirige lourdement vers le café qui fait l'angle. Réflexion faite, il prendra un pastis. Ou deux. Après quoi il retournera faire son boulot de merde.


***


Chaque matin de la semaine, quand la porte claque dans son dos, Abdulatip Abdulatipov a déjà un pied dans l'escalier qu'il dévale sur six étages avec l'agilité et la nonchalance des enfants de son âge. Le collège est à huit cents mètres de son immeuble. Une distance élastique, parfois longue, parfois non, et ennuyeuse. D'un ennui élastique lui aussi, qui épouse les trois dimensions du décor urbain de son parcours journalier. Pour s'occuper il compte les plaques d'égout. Les rondes, où il est écrit « Pont-à-Mousson ». Il y en a neuf.

La fille était étendue sur la quatrième plaque, au milieu de la ruelle qui relie le quartier au boulevard. Un pas de plus, il lui marchait dessus. Devant le corps inerte, il avait d'abord plaqué brusquement ses mains sur ses yeux, avant d'écarter prudemment les doigts, pour apercevoir, fasciné, le visage blême et halluciné qui lui faisait face. Son premier cadavre.

Passée la douce torpeur de cette funeste rencontre, Abdulatip Abdulatipov alla tambouriner contre le rideau de fer d'Abdul Iqbal dont l'étal était encore fermé – fait étonnant à cette heure – et l'épicier finit par sortir en prévenant à la cantonade qu'il était d'une humeur massacrante et qu'il ne fallait pas lui demander plus qu'il n'en pouvait faire, et que les emmerdeurs devaient rester à l'écart. Mais l'homme ravala bien vite son aigreur matinale en entendant l'histoire du gamin et se prit la tête entre les mains pour marquer son désarroi. Il fallut bien sûr appeler la police, attendre son arrivée, et Abdulatip Abdulatipov dut encore patienter plusieurs minutes pour avoir l'autorisation de se rendre à l'école. De sorte qu'à présent, il est en retard.

Et, s'il lui arrive en d'autres circonstances de traîner ostensiblement des pieds, il n'a jamais été aussi pressé d'arriver au collège. Son putain de cartable ne lui a jamais semblé aussi lourd et la bretelle arrachée, aussi indispensable. Mais il avance, et dépasse enfin la neuvième plaque d'égout – l'entrée de l'établissement est à quelques mètres. Il se faufile avec précision dans le dédale des couloirs déserts jusqu'à une salle de classe. Il entre et l'enseignante lui lance un regard inimitable, quelque part entre l'indifférence et la curiosité.


– Pardon madame, c'est à cause de la morte !


Sans attendre la réponse, qui ne viendra pas, il rejoint lentement sa place, savourant l'instant où tous les regards se posent sur lui, avec dans un coin de sa tête, ineffaçable mais déjà trouble, l'image sanglante de la fille à qui il doit cette gloire.

Dans la cour de récréation ses camarades font cercle autour de lui pour connaître les détails édifiants de son exploit visuel. La conversation s'extirpe péniblement du brouhaha alentour.


– C'était qui la fille ?

– Je sais pas.

– Il y avait du sang ?

– Oui.

– Beaucoup ?

– Plein.

– Tu l'as touchée ?

– Non, t'es fou !


Parmi les curieux il y a une élève, plus jeune que lui. Il ne la connaît pas. Elle ne dit rien et l'observe avec insistance. Quand la petite assemblée, déjà lassée, se disperse, elle s'approche d'Abdulatip Abdulatipov, s'agrippe à son bras et se met sur la pointe des pieds pour lui parler à l'oreille, car il fait presque deux têtes de plus qu'elle.


– Moi aussi je l'ai vue la morte.

– Tu mens.

– Elle avait les yeux ouverts. Et pas de chaussures…

– Et t'as rien dit ?


Elle hausse les épaules.

À l'autre bout de la cour un surveillant l'appelle et lui fait signe de le rejoindre. Il conduit Abdulatip Abdulatipov jusqu'à une pièce, aux quatre coins de laquelle se tiennent, silencieux et statiques comme des poupées sur un lit, la directrice du collège, un policier en uniforme, un autre en veston et la psychologue scolaire. Sa mère est assise au milieu qui le regarde avec des yeux humides. Derrière son bureau, la directrice brise le silence de sa voix administrative :


– Bonjour Abdulatip. Tu veux bien raconter au monsieur (elle désigne l'homme au veston) ce que tu as vu tout à l'heure en venant à l'école ?

– Oui. J'ai vu une dame…

– Une dame ?

– … morte.


La psychologue a manifestement envie de parler mais ses lèvres entrouvertes restent muettes. L'inspecteur acquiesce mollement, griffonne quelque chose sur son carnet, puis reprend l'interrogatoire :


– Bon, et ensuite tu as fait quoi ?

– J'ai appelé les flics…

– Très bien. Et cette « dame », tu l'as touchée ?

– Non.

– Tu as fouillé ses poches ?

– Non !

– Elle avait ses chaussures aux pieds ?


Il fait non de la tête.


– Tu as remarqué quelque chose sur elle ?


Il semble hésiter. La directrice joue avec son stylo.


– Ben… elle était toute blanche.

– OK, merci fiston, dit l'inspecteur en lui tapotant l'épaule, avant de quitter promptement la pièce en remerciant tout le monde à la volée, emportant dans son sillage son acolyte et un peu du malaise qui règne quand la police retourne à l'école.


Le pion s'éclipse à son tour, furtivement. La directrice et la psychologue s'échangent des regards haineux et la mère d'Abdulatip Abdulatipov, qui n'a pas compris la moitié du court entretien, se lève et s'approche de son fils. Elle le serre contre sa poitrine et murmure quelques mots en l'air qui ont le charme apaisant d'une prière. Il en profite pour essuyer discrètement contre le tissu usé de la robe maternelle les deux larmes qui fendent ses joues.


***


Je me suis réveillée tard ; pour un lundi. Dans un lit vide, et froid partout où je ne suis pas recroquevillée. Élise est partie hier, comme un papillon, fâchée, en m'abandonnant dans son petit monde – avec les clefs. Il y a ses affaires qui traînent un peu partout. Ses boucles d'oreilles, sa carte de presse, un livre de Maïmonide. Une robe abandonnée sur la chaise.

Je l'ai enfilée cette robe. Comme si ça pouvait suffire pour entrer dans sa tête, et percer son mystère. Il y a son odeur. À quelques détails près – mes hanches – on est foutues pareilles et, même si ce ne sont pas trop mes couleurs, elle me va bien. Ce que je vérifie joyeusement dans le miroir. Elle me va si bien… qu'en ramenant mes cheveux légèrement en avant… je ne sais plus si c'est elle ou moi. Ou peut-être que je délire.

Le téléphone a déjà sonné trois fois. Mais cette fois je réponds. C'est un type du journal, un certain « Ulrich ». Il m'appelle « sa belle » et m'explique que j'ai du travail, qu'on a trouvé une fille morte vers la gare de triage, un truc bien glauque – « défenestration de mineur », ce sont les mots qu'il a employés – et que ça me changera des accidents de scooter, et qu'il lui faut un papier ce soir pour l'édition de demain. Il parle encore, tandis que j'observe dans la glace ce reflet schizophrénique qui m'obsède. Je ne sais plus lequel de nous deux a raccroché en premier. Ce qui est sûr c'est qu'il m'a pris pour elle. Lui aussi. Décidément…

Je tombe sur un voisin en sortant de l'appartement, qui vient se planter en face de moi, la mine agacée voire carrément patibulaire d'un surveillant de pensionnat. Ça sent l'embrouille. Oh, il sait très bien qui je suis et ce que je fabrique avec sa voisine – des cérémonies saphiques ? – et aussi que je suis une « sale gouine ». Et il répète : « Sale gouine ». Difficile de nier. Je pourrais me contenter d'un geste obscène, mais il n'a pas l'air bien vif alors je lui balance mon pied droit, estampillé Dr Martens, dans les cojones. Ça devrait lui passer l'envie de se branler pour quelques heures. Il est à genoux, je m'enfuis en courant. Sans le savoir, ce connard vient d'achever ma métamorphose.

Ils ont déjà emporté le corps quand j'arrive sur place. Je suis un peu déçue. Il ne reste qu'une couche de sable recouvrant une tache noire, et trois plots pour marquer l'espace sacré où s'est écrasée la fille. L'échafaudage abandonné aux corbeaux est parfait dans le décor. Suicide. Je pense aux fois où j'ai voulu mourir. Mais sauter de là-haut… il faut du courage.

L'inspecteur chargé de l'enquête tient à m'expliquer tout de suite qu'il n'aime pas trop les journalistes – s'il savait ! Il ne dit pas pour moi – d'ailleurs j'ai l'air charmante, et il ne s'y laissera pas prendre – mais d'après son expérience, les journalistes sont principalement des ignorants qui croient tout savoir. Des cons satisfaits. Et la connerie, même partagée, n'est pas satisfaisante. Quoiqu'elle soit confortable. Il termine son petit numéro de flic lettré avec une citation latine puis me toise en remuant les sourcils. Ce type est flippant, et il sent le pastis. Au passage il lorgne mon décolleté. Je le regarde regarder – pas ma robe. Pas mes seins – et c'est encore plus bizarre. L'enquête ? Un suicide, selon toute vraisemblance, mais… Il ne termine pas sa phrase.

Au commissariat j'apprends le nom de la môme, et son adresse. J'insiste à peine pour voir les photos. Elles sont plutôt réussies, glaciales comme des clichés de la police scientifique. Détails saisissants : ses yeux ouverts – les morts ont donc un regard – et ses beaux collants d'hiver à l'extrémité desquelles… Je demande si elle était pieds nus quand on l'a trouvée. Affirmatif. Et ses parents ont confirmé qu'il ne manquait aucune paire de chaussures chez elle. C'est que la gamine devait être un peu paumée… Tu parles. Mon interlocuteur dit encore que ça fera bien dans mon article. Ah oui… l'article.

J'y ai pensé toute la semaine. Comme je ne sais rien d'elle, j'ai imaginé sa vie. Elle s'est insinuée sans mal dans les désordres émotionnels et matériels de la mienne. Elle est presque devenue une amie. Je suis presque en deuil. Triste et curieuse, terriblement curieuse.

Quelques heures plus tard, je suis devant chez elle. Trop tard pour reculer – d'ailleurs j'ai déjà sonné. On vient m'ouvrir. On écoute mes mensonges et, miracle, on m'invite à entrer. « On » doit être ce qui s'appelle, dans le jargon, une mère éplorée. Ses yeux sont vides, ses mots sont des soupirs. Si je veux voir sa chambre ?

Premier étage… à gauche… tout au fond. C'est une chambre de jeune femme : elle a jeté tous ses bibelots d'adolescente, mais on devine encore les traces mélancoliques d'une enfance heureuse. Une peluche fripée trône sur le rebord de la fenêtre, à côté d'un cendrier à demi plein. Apparemment rien n'a bougé. Les obsèques ont eu lieu avant-hier.

Le mur sur ma droite est couvert de photos. Sur l'une d'elles on la voit allongée sur un lit, souriante. La photo est prise d'au-dessus, par quelqu'un qui se tient vraisemblablement debout sur le lit, et dont on distingue l'ombre sur les draps. L'analogie avec le cliché mortuaire est évidente. Je suis un peu troublée. C'est la première fois que je la vois en vie. Si l'on peut dire.

Soudain j'ai mal en bas du ventre. La douleur est fidèle, diablement précise. J'ai du mal à respirer. Je suis accroupie, les bras croisés sur le ventre, à maudire mes ovaires, quand je l'aperçois dans l'encadrement de la porte. Elle me regarde faire la grimace. Je vacille…

La petite sœur – la ressemblance est frappante. Catastrophe. Elle va hurler, me traiter de fouille-merde et me jeter dehors, me frapper peut-être. J'en ferais autant à sa place. Mais elle dit juste que ça lui fait mal, à elle aussi. Et comme je ne réponds rien :


– … Quand j'ai mes règles.


Silence. Je pourrais lui dire que ça passe avec l'âge, après tout… mais je n'ai pas trop envie de parler. Elle ne m'en laisse pas le temps :


– Vous cherchez son journal ? Il est dans la commode, le tiroir du bas.


Et elle s'éloigne.

Un journal intime… évidemment – je n'ai pas les réflexes du métier. Il est rempli de phrases maladroites et de citations. Oscar Wilde, Emily Brontë, des trucs comme ça. Rien qui soit notablement morbide, pas d'appel désespéré mais quelques pages arrachées et cette phrase, écrite par une autre main :


maintenant je t'aime pour toujours.

Camille

C'est niais. Mais la déclaration n'a de sens que pour l'aimé-pour-toujours. Le mystère tient dans ce maintenant inaugural. Licence poétique ? Ou vient-il de se passer quelque chose qui justifie que maintenant, c'est pour toujours ? Je relis vingt fois le mot, j'imagine vingt scénarios. Je renverse vingt fois les perspectives. Tant que je n'ai pas trouvé la bonne formule, celle qui donnera un peu de sens à ma présence ici. Celle que je pourrai raconter à Élise, ma sœur et mon cœur, Élise qui est partie, si elle revient… Je relis vingt fois le mot et ce qui m'intrigue par-dessus tout, c'est un prénom indécis, Camille, qui en dit si peu sur lui-même. Homme ou femme, ça change quoi ? Ça change tout.


***


Camille ? Ça va ?

… Ça va. Tout va bien. Rendors-toi.


Il fait souvent ce rêve : il est à genoux près d'elle – au fond d'une sorte de lac – et il s'efforce de lui remettre ses chaussures, en vain. Ses mains tremblent, ses mouvements sont empruntés et sa vue est troublée par l'eau épaisse. Il ne voit jamais son visage, seulement ses jambes, parfois le bas de sa jupe. Et ces fichus escarpins. Impossible de gagner la surface tant qu'elle est ainsi déchaussée, et ses gestes répétés pour y remédier échouent invariablement. Il est maintenu à elle comme une auréole à un ange. Et il commence à manquer d'air. Il se réveille en larmes, cherche son souffle dans l'obscurité.

Mais il s'y est habitué. À considérer le pénible déroulement de son existence consciente depuis cette soirée malheureuse, on pourrait même dire qu'il y tient, à son cauchemar. Pas mieux que la solitude inviolée d'un rêve pour expier son silence coupable.

Si ce n'étaient ces maudits escarpins… incommodes pour grimper à l'échafaudage… et indiscutablement un obstacle à l'anonymat dans lequel, désormais, il allait vivre. C'est du moins ce qu'il a pensé sur le moment, pour ne pas céder à la panique, il n'a pensé qu'à ça. Mais il n'a jamais essayé de les lui remettre ! Il les a emportés, pour les jeter un peu plus loin dans une benne haute. Des talons à deux cents balles qu'ils avaient achetés ensemble le jour même et qu'elle avait voulu porter tout de suite, raison pour laquelle après cette emplette ruineuse ils étaient allés chez elle. Il se souvient parfaitement des détails. Lui est assis sur le lit, elle se change, pendant qu'il observe amoureusement ses jambes nues. Puis ils écoutent de la musique, un groupe anglais dont ils s'amusent à traduire les paroles. C'est drôle parce que ça ne donne rien en français : I’m hung over / now I’ll love you forever / etc. N'importe quoi… Puis ils sortent, discrètement, car elle ne tient pas trop à ce que sa mère le voie – encore moins sa petite sœur qui est presque folle. Il se souvient de tout mais plus la soirée avance, plus c'est flou. Donc ils sortent. Rejoindre des amis. Discuter, boire et rire. Rien de bien original, sinon le vermillon des souliers flambant neuf qui concluent admirablement chaque mouvement de ses jambes, qu'elle croise et décroise – de cela il est sûr – uniquement pour lui. Ensuite ça devient carrément vaporeux. Ils marchent dans la rue. Elle a mal aux pieds. Ils marchent et elle tient désormais ses chaussures dans ses mains. Comment ils se sont retrouvés en haut de l'échafaudage à contempler les toits ? À ce stade la chronologie des événements n'est plus qu'un fragile agencement des choses, abîmé par le temps, une succession d'images qui retardent et précipitent l'échéance. Les cheminées et l'air tiède de la ville. Les rues comme des vallées sombres. Son parfum à la myrtille. Ses lèvres comme des fleuves. Son cul. Son sourire hostile et ses yeux menaçants. Pourquoi a-t-elle l'air contrariée ? C'est elle qui a voulu monter. Et maintenant qu'ils sont là… Qu'a-t-il fait ou dit pour la mettre en colère ? Elle ne veut pas l'embrasser. Elle veut descendre. Non pas après, tout de suite. Elle s'échappe. Elle ne veut pas de sa main pour l'aider. Ses mains dégoûtantes… qu'elle repousse… une fois… deux fois. Elle a glissé.


Elle a juste glissé.


 
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   Anonyme   
31/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'aime bien la fin, cette résolution qui désamorce toute l'histoire... mais j'avoue qu'avant d'y arriver je me suis pas mal ennuyée. Alors, bien sûr, je salue l'effort pour camper des personnages touchants, pour amorcer des fausses pistes, indiquer de petits détails sans importance qui "font vrai" ; tout cela est bien agencé, bien calculé, plutôt bien construit, et ne me touche pas.
Peut-être cela vient-il de ce que je ressens comme un côté avorté du texte : toutes ces scènes, finalement, ne débouchent sur rien, la seule clôture est apportée par l'histoire de Camille. Les autres personnages sont simplement venus faire leur petit tour sur scène pour disparaître sans aucune conséquence. Je comprends bien que c'est la volonté de l'auteur, et je n'ai rien à dire contre ça... seulement, pour moi, ça n'a pas marché.
Ah si, quand même : j'ai beaucoup aimé la description de la morte vue d'en haut, cette comparaison avec une étoile de mer.

"il scrute le corps en contrebas qui se détache sur l'ombre grise que dessine le sang séché" : je trouve ce bout de phrase lourd, avec ses deux relatives imbriquées.

   littlej   
2/4/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

Bravo, un grand bravo pour cette nouvelle remarquablement écrite et conduite. Des trouvailles absolument étonnantes, un humour adapté au genre et jamais lourd, une écriture qui sait faire dans la simplicité pour aussitôt jaillir, se libérer, m'étonner, voilà quelques unes des qualités pour moi indéniables de ce texte. Mais il faudrait encore ajouter à tout ça, en effet, la vraisemblance des dialogues, qui respectent une volonté de rester fidèle au réel et un désir de bien écrire. Il faudrait ajouter aussi la maîtrise de la narration, de la description, qui se mêlent très bien ici.

Je me suis attaché, pour finir, aux personnages, à tous les personnages, auxquels vous avez su donner une vraie épaisseur.

Ce tombereau d'éloges va peut-être vous amener à douter de ma sincérité (ou de mon état mental), mais votre nouvelle, et contre toute attente, m'a véritablement emporté.

Bonne continuation.

   matcauth   
4/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
bonjour,

l'idée est plutôt bonne et les points de vue assez intéressants, mais on aurait aimé, peut-être que la chute de l'histoire ait un lien direct avec les personnages évoqué tout au long de cette nouvelle. Car, finalement, cette chute est totalement "détachée" du reste du texte et il en découle un problème de cohérence.

Si je n'ai pas plus que ça accroché, c'est aussi parce que l'inspecteur et son capitaine, représentants du style "polar qui tâche" à l'américaine ne sont pas crédibles : après une suicide, il y a toujours une procédure qui est ouverte, le parquet est contacté, enquête, bref, la même procédure que pour un meurtre. On ne peut pas classer tout ça en une semaine, et ce n'est pas un inspecteur qui le décidera, de toute façon. c'est pourquoi la crédibilité de l'histoire est un peu mise à mal, ici et l'attention portée au texte chute immédiatement.

Pour le reste, l'écriture est sympa, sans fioritures, mature, je dirais. Cette écriture rend le texte léger, facile à lire, avec quelques très bonnes répliques.

un sentiment mitigé, donc.

   Anonyme   
17/4/2012
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bonjour

« Sa longue chevelure noire éparpillée sur le bitume comme les rayons d'un petit soleil pâle. » Ces cheveux NOIRS ont du mal à me faire penser à « un petit soleil « PALE »

Je suis également gênée par cette insistance à décrire la morte comme « belle ».
Cinq étages, c’est haut. Elle est disloquée, éclatée, le sang a jailli au moins sous la tête – noircissant plus encore les cheveux. Bref la fille est sans conteste jolie, ou belle, mais sa mort, certainement pas. Même pour un flic qui en a vu d’autres.

Juger dès les premiers paragraphes que cette affaire est une banale affaire est vraiment trop rapide. J’ai l’impression que le flic n’a pas envie de bosser, qu’il prend son boulot par-dessus la jambe. Ca ne me le rend pas sympathique.

« Intrigante » « enivrante » beauté de la morte. C’est d’une part en rajouter dans le morbide et d’autre part, pourquoi « intrigante » ? Que peut-il y avoir de si "intriguant" dans la beauté ?

« Ces gratte-papier vont se triturer l'esprit pour inventer une trame extravagante, plus conforme aux obsessions morbides de leurs lecteurs avilis »
Je n’aime pas ce passage, pour ce qu’il dit d’une part et à cause de ce [« plus » conforme] : sans ce « plus » la phrase coule plus aisément.

J’ai vraiment un doute sur la santé mentale d’un flic qui imagine, ne serait-ce qu’imagine, que les mégots de cigarettes puissent tomber des avions. Si c’est de l’humour, et rien ne le suggère, ça manque cruellement de drôlerie.

« Mais il ne peut pas s'empêcher de faire des raisonnements, parfois malheureux, sur tout et rien. » toujours au sujet de la provenance des mégots.
Perso, je penserai immédiatement à sa place, que s’il y a mégots, il y a passages et que l’endroit est fréquenté. De fait, cette réflexion des mégots qui tomberaient d’un avion me choque encore plus.

Un silence « réjouissant » ?

« la petite cohorte de trous du cul qui s'entassent de l'autre côté du cordon policier pour essayer d'apercevoir quelque chose, puis repartent vers leur quotidien avec une confiance qui tend à l'arrogance, comme si rien ne pouvait jamais l'interrompre. »

Voilà un flic bien arrogant et bien cynique. Comment peut-il penser que les gens, après avoir vu ce spectacle, puissent retourner à leur quotidien « avec une confiance qui tend à l'arrogance, comme si rien ne pouvait jamais l'interrompre. » Ce ne serait pas plutôt le contraire qu’inspire ce genre de chose ?

« il y avait quelqu'un avec elle, ce qui serait une hypothèse séduisante compte tenu de l'âge de la victime – dix-sept ans à peine – et de sa remarquable beauté mortuaire dont il s'est juré de ne pas faire cas mais qui, il faut l'avouer, rend sa tâche un poil plus excitante. »

Elle était belle avant de mourir mais ce que je trouve affligeant ici, dans ce paragraphe, c’est que parce que la victime fait une belle morte, la tâche du flic en devient « excitante ». Vaut donc mieux être belle avant de mourir, pour être sûre que notre affaire ne soit pas d’office classée sans suite.

« à la seule évocation de laquelle les gens glousseraient honteusement. »
Je ne sais pas si on glousse « honteusement ». Mais outre ce fait, je trouve que ce flic pue l’arrogance. Pourquoi les gens glousseraient ils honteusement s’ils apprenaient qu’il est mort de façon ridicule ? Et puis existe-t-il une seule façon ridicule de mourir ?

« il se saisit délicatement du précieux mégot puis le glisse dans une poche de sa veste » Impossible. Il laisse tout en place et ne touche à rien. D’autre part, même s’il ramasse ce mégot, il le fera avec des gants, ou un mouchoir, et le rangera dans un sachet en plastique.

« En bas il s'approche à nouveau du corps sans vie pour embrasser du regard sa courbe étoilée, contorsion géniale qui révèle indéniablement un sens aigu de la mise en scène chez la jeune fille. »
« pour embrasser du regard » expression trop romantique dans ce contexte
« contorsion géniale » en définitive c’est assez horrible, car là j’ai l’impression que le flic se régale du spectacle qu’il contemple.

« qui révèle indéniablement un sens aigu de la mise en scène chez la jeune fille » Parce qu’en plus elle l’a fait exprès de se figer ainsi dans la mort ?

Deuxième partie :
Le capitaine arrive, demande « Qu’est-ce qu’on a ? » souhaite classer l’affaire en un tour de main mais pire encore il déclare :
« Le père de la fille est un type important, on va pas faire de sa fille une petite pute camée. »

Il sait cela comment ? Pas une seule fois il n’est fait mention de l’identité de la fille ni du fait qu’on ait trouvé ou pas des papiers d’identité sur elle.
D'autre part, si la fille est celle d'un ponte, celui-ci ne va certainement pas vouloir que la mort de son enfant soit traitée par-dessus la jambe. Il va vouloir un coupable.

Je laisse ici ma lecture. Pour moi tout est à reprendre et le flic m'est vraiment trop antipathique. Dommage, les commentaires des autres personnes disent que l'histoire est bien ficelée, mais moi, hélas, avec ce début, j'ai du mal à poursuivre.

   macaron   
17/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une enquête policière dans la forme restrictive de la nouvelle est toujours un tour de force. Vos quatre voix, un bon moyen d'y parvenir! Dans un style très classique - surtout pour le policier- mais qui me plait, je vous ai suivi sans m'ennuyer une seconde. Votre écriture est limpide, précise, évocatrice. Il manque seulement une vraie surprise finale. La chute, ici, est un peu convenue même si elle reste imprévisible. Un excellent moment à vous lire!

   Perle-Hingaud   
17/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai bien aimé cette histoire. Surtout sa construction en puzzle, les fausses pistes... J’ai un doute sur le mot « inspecteur », je croyais qu’on ne l’employait plus, mais je ne vais pas vérifier, ce n’est pas si important.
Finalement, je n’ai pas vraiment réfléchi à la vraisemblance de l'enquête, et ce serait peut-être le point à travailler pour aller plus loin. J’ai eu l’impression que ce n’était pas essentiel pour l’auteur, que le travail était ailleurs.
Pour détailler, j’aime le rythme, l’écriture directe et très visuelle. J’ai trouvé que chaque personnage avait son propre univers, sa voix. Quelques expressions bien trouvées : « ses yeux ouverts – les morts ont donc un regard ». La fin est simple, directe, bien amenée selon moi. Merci !

   AntoineJ   
27/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Trés agréable à lire et le passage d'un personnage à l'autre donne de belles perspectives.
j'aurais ajouté quelques intermèdes pour la rapprocher plus d'une étoile (pas seulement sur la forme) de mer (aspect féminin,...)

   SetsunaSoul13   
12/6/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai beaucoup apprécié ce texte!
La fin reste étonnante et tous les personnages sont attachants a leur manière. Le style d'écriture, les images évoquées et la fluidité des passages a beaucoup aidé a ce que je ne m'ennuie pas.
Cependant, l'intrigue pèche a plusieurs endroits: le total désintérêt des policiers pour l'enquête tend a provoquer une certaine perte d'intérêt du lecteur pour le reste de l'affaire.
On s'attend a un rebondissement avec le personnage suivant, immediatement deçu quand on comprend qu'il n'y a aucun rapport...l'idee des fausses pistes est donc intéressante mais gare à ne pas trop décevoir l'imaginaire des lecteurs!
La fin, bien qu'insoupçonné peine a comblé cette sensation de déception; il faudrait un lien plus tenu entre les personnages, peut-etre ajouté a l'etrange du cadavre plus qu'a sa beauté...(meme si ca ne doit pas etre simple dans une nouvelle)
Un récit qui reste, surement par une certaine maitrise de l'ecriture assez agréable à lire!


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