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Cyrill
25/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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J'ai trouvé une Alma Imamović sur le net, mais elle ne semble pas morte. Il s’agit sans doute d’une homonymie.
L’instant suspendu juste avant la mort : le thème n’est pas nouveau sauf que le contexte historique ici a du poids. Le siège de Sarajevo et tout l’arbitraire de la vie humaine est évoqué par des détails (les snipers, les draps blancs) qui ne manquent pas d’intérêt dramatique ni d’intérêt tout court. À côté de ça, j’ai trouvé pas mal de maladresses et de lourdeurs qui affaiblissent hélas le texte. - Le récit raconte le contraire du titre. C’est même tout le préavis que vit la protagoniste. - «Le sol s’était dérobé sous elle, s’effaçant pour devenir son dernier lit, froid et définitif » : soit il s’efface, soit il devient un lit. - «Elle comprit soudain qu’elle ne sentait plus rien» et une ligne plus bas «Une douleur lancinante lui broyait le cœur». - «elle voyait l’inquiétude s’agiter» : c’est mal dit. «D’autres se pressaient à ses côtés, comme pour retenir la vie précieuse de cette femme restée belle en dépit des années déjà passées » : cette pensée est incongrue dans son esprit à elle. Ce sont manifestement les autres qui la voient «restée belle». Mais étant donné que le locuteur restitue les pensées de la protagoniste dans l'ensemble du texte, il semble bizarre qu'il se place d'un autre point de vue à cet unique moment. - « comme s’il fallait les abattre comme de la vermine dont il fallait se débarrasser » : c’est particulièrement lourd (comme, comme, dont). Bref, je trouve que le langage métaphorique aurait besoin de plus de maîtrise. Malgré ces broutilles ou moins broutilles, comme je l’ai dit, le récit m’a intéressé par son encrage dans un moment fort de l’Histoire. Merci pour la lecture. |
Provencao
2/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Gloel,
"Elle percevait chaque détail des rues, les ombres des voitures garées, serrées contre les murs couverts de graffitis, les vieux bâtiments autrichiens défraîchis par le temps, au loin les montagnes encore plus majestueuses que d’habitude et le ciel à peine brumeux qui les surplombait comme une voûte de lumière intense. Quelqu’un courait vers l’hôpital voisin en criant à l’aide, tandis qu’un autre réclamait une couverture tout en parlant dans son téléphone portable. À présent, tous ses souvenirs, même les plus infimes, s’emboîtaient tout autour d’elle avec l’évidence éclatante d’un vitrail au soleil. Dans le même temps, c’était comme si elle marchait hors d’elle-même, observant son corps étendu au milieu de l’agitation. Elle reconnaissait certains de ses amis qui avaient vécu dans l’appartement voisin." C'est véritablement ce passage qui m'a appelée à apprécier les métaphores choisies: métaphore de l'ancrage et de la consolidation qui incluent " chaque détail des rues, les ombres des voitures garées, serrées contre les murs couverts de graffitis, les vieux bâtiments autrichiens défraîchis par le temps, au loin les montagnes encore plus majestueuses que d’habitude et le ciel à peine brumeux qui les surplombait comme une voûte de lumière intense." Être là...avec cette valeur presque figurative, qui nous renvoie à des assimilations dans la forme initiée. J'ai beaucoup aimé. Au plaisir de vous lire, Cordialement |
moschen
4/9/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Vous faites un usage un poil excessif du “comme si”. Vous posez aussi de nombreuses questions auxquelles il conviendrait d'apporter des éléments de réponse.
J'avais entendu parler, ailleurs, de ces moments, très courts, qui précèdent l’instant où la conscience s'évanouit, tout s'estompe pour laisser la place au vide. Le personnage principal est décrit dans cet intervalle de temps où son existence passée se déroule devant ses yeux en accéléré. On rembobine et on lance le replay. Certains pensent qu'il suffit à ce moment de s'accrocher, d'un peu de volonté ou d'abandonner et de lâcher prise. J'ai pensé, à tort peut-être, qu'il manquait dans ce texte, un je ne sais quoi qui rende le personnage principal plus humain, la mort ne suffisant plus pour s'apitoyer sur son sort. Ma suggestion serait d'ajouter des proches. “D'autres préoccupations bien plus essentielles…”. On aurait aimé en savoir plus. Il y a une bizarrerie dans ce texte écrit essentiellement à la troisième personne. Puis subitement, on passe à la première personne : “Non, c'était ma vie”. Ça interpelle. Concernant les snipers, j'ai des doutes. À moins de vouloir terroriser une population pour qu'elle fuit, le moindre tir peut révéler une position aux snipers du camp d'en face. Grâce à votre texte, j’ai relu un bout de l’histoire qui a conduit à la guerre suite à la disloquation de la Yougoslavie. |
Donaldo75
7/9/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Je viens commenter cette nouvelle un peu tardivement parce que je ne savais pas par quel bout prendre mon commentaire. Il y a de l'idée dans la narration et c'est ce que j'aime bien. Je trouve par contre la forme diluée par les retours à la ligne, ce qui rend la lecture vaporeuse et presque uniforme. Quand Alma est au sol, au début, sa perception de son environnement immédiat aurait pu donner lieu à un bloc resserré, ce qui aurait accentué l'imminence de l'événement. Il en est de même pour les souvenirs. Enfin, l'articulation entre les différentes perspectives, présentes, passées, allégoriques, est un peu chaotique.
J'aime bien la phrase de fin. |
papipoete
12/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour GLOEL
... frappée par un choc, qu'elle n'avait pas vu venir, Alma gisait à terre ; on s'affairait autour d'elle, pour lui porter assistance, or elle n'avait mal nulle part. Ses yeux clos étrangement, voyaient tous ces gens, ces gestes comme un diaporama, et ces bruits résonnaient à ses oreilles comme une musique douce sauf - les tirs à vue sur tout ce qui bougeait, vivait. Elle avait choisi de courir ; pas loin, telle la pointe d'une lance la transperçant, elle s'était inclinée... NB cette narration fait froid dans le dos, surtout que les journaux télévisés, nous montrent pareilles images ; pareille panique de la foule d'innocents, alors qu'un fusil d'assaut crache la mort. l'héroïne se croit encore vivante, dans cette ville où chaque rue, chaque banc lui est familier, plus pour longtemps... le changement de sujet, " elle " par " je " à la fin est un peu déroutant ; aurait pu s'insinuer dans ce funeste monologue; la séquence où Alma se remémore ces snipers postés pour tuer, histoire de tirer ; ainsi que " tout ce qui lui avait manqué...des ailes pour s'envoler " sont mes passages préférés, mais l'ensemble est fort bien rendu ; on a tellement mal |