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Sentimental/Romanesque
Godzillo : Le chemin des mûriers
 Publié le 07/11/23  -  7 commentaires  -  12712 caractères  -  57 lectures    Autres textes du même auteur

L'amour vient quand on ne l'attend pas, et la mort s'en inspire.


Le chemin des mûriers


Je me baladais avec Miranda. Cette nana était incroyable. C'était la fille du propriétaire du gîte. Mes parents, cet été, avaient mis le cap sur la Lozère. Une copine de maman lui avait conseillé Langogne, en Margeride, à l'est du département.

« Si tu savais les bons moments que j'ai passés, là-bas, avec mon mari… Il me foutait une paix royale, toujours en randonnée ou à la pêche, quand il ne jouait pas aux boules. Moi, je bouquinais et cuisinais. Je suis une femme d'intérieur uniquement pendant les vacances. Je ne fais rien comme les autres. Et puis, tu verras, il y a des mûriers dans les bois. J'ai fait des tartes à tomber par terre. Nous rentrions à la maison avec quelques kilos superflus. »

Papa avait été ravi d'apprendre qu'il y avait une rivière très poissonneuse, à proximité, l'Allier. Il pêchait en mer, mais il n'avait rien contre les poissons d'eau douce, au contraire. Il disait que les truites avaient beaucoup de personnalité, en plus d'être belles à regarder. Il en parlait comme si c'étaient des femmes. Il n'en ferrait plus depuis qu'il avait rencontré maman.

Miranda m'avait entraîné sur un chemin de randonnée bordé de genêts. Leur odeur âcre me faisait tousser et elle haussait les épaules, méprisante. Elle s'arrêtait souvent pour me montrer un petit insecte noir.


– C'est un bousier.

– On dirait une olive noire sur pattes.

– T'es con ! Tu vois, s'il n'y avait pas ces insectes, notre planète serait couverte de merde. Alors interdiction de les écraser ! Compris ? Tu marches en regardant par terre, ça t'évitera de me reluquer les fesses.


Son franc-parler m'amusait. C'était un garçon manqué, avec ses cheveux très courts et roux, mais elle avait au fond de son regard vert, une lueur attestant qu'elle était surtout une femme en devenir.

C'est elle qui nous a donné les clefs lorsque nous sommes arrivés. J'ai immédiatement remarqué son style très particulier. Comment faire autrement ? Elle était vêtue d'une salopette. Nous avions rendez-vous devant le gîte. Une maison en pierre, à l'écart de Langogne dont nous apercevions, au-dessus des toits, le clocher de l'église.


– Son papa aime bien déléguer, apparemment, avait dit maman dans un grand sourire.


Il s'était pointé dans la soirée, pour nous saluer.


– Je n'ai pas pu venir, tout à l'heure. J'ai d'autres gîtes, mais pas ici. Vous avez fait la connaissance de ma fille. C'est bien. C'est un bon début. Soyez les bienvenus à Langogne.


Il était très sympa.


– Tu ne m'as pas dit. Vous avez trouvé le gîte de papa comment ?

– Sur Internet. Sinon, c'est une amie de ma mère qui nous a parlé de Langogne en des termes élogieux. Elle est allée à l'hôtel.

– Et pas vous…

– Ma mère a l'habitude de tout régenter dans une maison.


Miranda marchait cinq pas devant moi. Elle n'était pas logique. Elle ne voulait pas que je lui reluque les fesses et s'exposait, sous prétexte qu'elle préservait une espèce. Elle se retournait sans cesse, comme pour vérifier si je n'essayais point de venir à sa hauteur. Dix minutes plus tôt, elle me laissait la rattraper pour me montrer les bousiers qui traversaient le chemin, tels des mulots traversant un ruisseau. Je me suis dit qu'elle n'avait pas confiance, qu'elle craignait que je n'écrase ses petits protégés. Me précéder lui permettait de leur indiquer qu'ils étaient en danger, qu'il fallait fuir, car j'étais un méchant citadin qui ne respectait pas la nature, et piétinait les innocentes bestioles pour le plaisir de tuer. J'avais été à deux doigts de lui balancer une vanne sur la ressemblance des bousiers avec les cafards de nos villes, mais elle me plaisait tellement que je l'avais épargnée. Par la même occasion, j'avais évité son courroux que je devinais tonitruant.

Oui, je détestais les filles trop maquillées et qui s'habillent comme des stars de cinéma, alors que leur seul talent, c'est la distribution d'œillades qui les font surtout grimacer.


*


J'avais toujours rêvé, malgré mon jeune âge, de rencontrer une fille simple, qui parlait comme moi, s'habillait comme un mec, mais, une fois nue, dévoilait la grâce d'une femme douce et intimidante.

La première nuit, entre de beaux draps bleus ciel, j'avais rêvé, au sens moins figuré, qu'elle n'était pas insensible à mon charme slave – papa avait de lointains parents cosaques. Nous nous étions quittés, trois heures plus tôt, alors que le crépuscule embrassait la Margeride qui s'endormirait, comme chaque soir, après qu'il lui avait raconté une belle histoire. Miranda m'avait embrassé sur la joue, mais il m'avait bien semblé que si j'avais dérapé, quelques centimètres sur la gauche, elle aurait râlé du bout des lèvres.

Elle m'avait donné rendez-vous, le lendemain matin, sur le chemin des mûriers. Elle avait dessiné, dans la terre, au moyen d'un bâton ramassé sous un noisetier, l'itinéraire pour y parvenir.


– Tu sors du gîte, tu continues tout droit sur deux cents mètres. Il y a un pont, là, sur l'Allier. Il faut le savoir qu'il y a une rivière, derrière la barrière d'ajoncs. Après l'avoir franchi, c'est le premier sentier à droite.

– Tu t'exprimes bien quand tu veux.


La sensation qu'elle indiquait le chemin le plus court à un chauffeur de taxi.


– Et il y a quoi d'intéressant sur ce chemin des mûriers ?

– Tu verras.


J'avais failli lui demander de ne pas s'habiller comme une fille – j’ignorais encore que c'était dans sa nature d'enfiler une salopette. Un rempart dressé face à la meute de mâles en rut ? Je me suis ébroué en poussant la porte du gîte. Pourquoi changerait-elle de style, subitement ? Pour me déplaire ?

La minijupe ne m'avait jamais obsédé. Je préférais les deux lucarnes au grenier que le soupirail à la cave. Et elle avait de si beaux yeux…

Pendant le souper, tandis que mes parents se racontaient leur journée, j'ai revécu la mienne, point par point, en silence. J'eus la prétention de croire que je ne lui étais pas indifférent. Il y avait eu des signaux.

Cette nuit-là, j'ai rêvé que le pont s'effondrait à la suite d'une crue de l'Allier, et que j'étais dans l'incapacité de rejoindre Miranda sur l'autre rive. Elle avait écarté les ajoncs, se montrant vêtue d'une minijupe.

« Tu es venue malgré la pluie ? »

« Toi aussi, apparemment. »

Et elle s'était jetée à l'eau pour me rejoindre. Je me suis réveillé au moment où elle était emportée par le courant. Le cri que j'avais poussé…


J'avais été songeur, ce matin-là, dans mon lit. Et défaitiste. Des oiseaux accompagnaient pourtant ma pensée sur un air de flûte. Un orchestre de flûtes interprétant une même chanson, celle de la nature saluant aux premiers applaudissements de l'aube.

« Elle va te bizuter. C'est un rendez-vous bidon. Tu t'es fait des idées. Elle s'en fout de toi. Le coup de foudre n'existe pas. »

Quand nous étions arrivés, deux jours plus tôt, elle était venue directement vers moi avant d'obliquer pour s'adresser à mon père pendant que ma mère s'appliquait à bien garer la voiture. Maman avait conduit durant la seconde partie du parcours – papa s'était tapé l'A7 jusqu’à Montélimar avec le sourire.

Avait-elle eu une pulsion, cette demoiselle étrangement vêtue, et dont le regard reflétait des lagons qu'elle n'avait, probablement, jamais admirés sous le soleil ?


Quatre heures de route. La première fois que nous partions si loin pour des vacances d'été.

J'avais besoin de me défouler car, dans dix jours, retour au lycée. Miranda tombait bien. Elle me faisait oublier que les vacances, c'est comme la vie, il y a un début et une fin.

J'ai lambiné devant mon bol de café, et trempé mes tartines comme filmé au ralenti. Je crois bien que j'avais le trac. Pire qu’un examen. C'était aujourd'hui ou jamais. Les temps ont changé : aujourd'hui, le premier baiser arrive à cheval, pas à pied.

Mon père s'inquiéta.


– Un problème, fils ?

– Non, non.

– Je faisais la même gueule avant de sortir avec ma première fiancée.

– Laisse-le tranquille ! avait dit maman, comme si elle avait tout compris.


Ils ne m'avaient même pas demandé où j'allais. Ils avaient confiance. Moi, je savais que papa avait programmé une partie de pêche – je ne risquais pas de me tromper – et maman prévu de se rendre au marché. Elle nous ramènerait des produits locaux.

Je n'ai pas cru bon de me faire beau. J'ai quitté le gîte après papa. Maman me fit longtemps coucou de la main, comme sur un quai de gare, dans un film de Lelouch. Sa copine avait eu une chouette idée. La Lozère commençait à me plaire.


*


– Tu aurais pu venir me chercher au gîte.

– J'en connais qui auraient jasé, dans le quartier.


« J'aurais bien aimé, moi », avais-je pensé.

L'Allier coulait mollement, et les galets dansaient dans le courant. J'ai pensé à mon père, en train de taquiner la truite, en amont. Miranda m'attendait de l'autre côté du pont, dans sa tenue habituelle. Je me suis dit qu'elle était pressée de me voir.

Pas de bises, rien. D'habitude, c'est quatre, à la campagne, non ? Elle ne m'avait même pas paru contente que je sois là, presque à l'heure. Elle avait été encore plus en avance, que moi. C'était un signe, oui.


– Alors, ce chemin des mûriers…

– Viens ! Je vais te montrer quelque chose que tu n'oublieras jamais.


Nous bifurquâmes sur la droite. Cette fois, j'eus la permission de marcher à ses côtés, et sans regarder par terre.

« Il n'y a pas de bousiers, sur ce sentier ? »

J'avais failli sortir la phrase qui aurait tout gâché.

Je me suis imaginé entendant des craquements de carapaces sous mes pas. C'étaient peut-être des escargots.

Je me suis ébroué mentalement et j'ai senti la main de Miranda se glisser dans la mienne. Mon cœur s'est mis au galop. Au triple galop. Non, je ne rêvais pas. Elle m'entraîna au milieu de ronciers. Des mûriers. Une mer de mûriers. Nous avions déserté le chemin et enjambions des souches d'arbres fraîchement tronçonnés. Un seul était resté debout, et c'est vers lui qu'elle se dirigeait. Des racines affleuraient, et elle fit très attention à ne pas se prendre les pieds. Les entorses volent bas quand on est distrait, au cœur de la nature. Elle me lâcha la main.


– Si tu tombes, je préfère ne pas te suivre.


Elle éclata d'un rire cristallin, que j'entendais pour la première fois, et cessa brusquement. Son bras droit se tendit et son index se déplia. Elle me montrait quelque chose gravé dans l'écorce.


– Rapproche-toi !


Et je vis.

Gravé dans l'écorce, le classique cœur percé d'une flèche et encerclant deux prénoms accompagnés d'une promesse : « Franck et Miranda, pour la vie. »


– Je crois qu'on parle de nous.


La plus improbable des coïncidences.

Encore un signe.

J'allais réagir, fébrile, lorsque ses lèvres s'emparèrent des miennes, me faisant fondre tel un morceau de beurre laissé au soleil, sur le rebord d'une fenêtre.

Ce jour-là, je suis devenu quelqu'un d'autre.


*


Le petit cimetière de Langogne m'accueillit dans un silence de fin du monde, ce matin-là. L'image, bien que sinistre, m'amusa. Je dus lutter pour effacer ce sourire de ma face où il risquait d'être mal interprété. Il y avait la veuve Buttin, non loin, qui priait devant le mausolée de sa famille nombreuse.

Moi aussi, je venais le plus tôt possible, tous les dimanches, pour être seul. C'était encore raté. J'ai déposé mon bouquet de genêts sur la tombe de Miranda après que les souvenirs ont déserté mes pensées.

Elle était partie alors que nous fêtions notre demi-siècle de mariage. Elle avait préparé avec amour une tarte aux mûres. Mûres que nous avions ramassées toujours au même endroit, au-delà du pont sur l'Allier.

J'ai longtemps béni la copine de ma mère pour nous avoir donné l'idée de passer du bon temps, ici, à Langogne. J'y étais revenu, seul, plusieurs étés après que j'avais fait la connaissance de ma future épouse. Et nous en avons eu marre de nous téléphoner, de nous écrire. J'avais abandonné la ville de mes parents pour acheter une maison en Margeride. Ils avaient eu un point de chute idéal. Le papa de Miranda était devenu leur ami avant de…

Avant d'entrer dans notre famille, comme nous étions entrés dans la sienne.


Les oiseaux ont commencé à jouer de la flûte juste au moment où je quittais les lieux sur la pointe des pieds.

Miranda m'a rendu heureux. Je revois avec tristesse son beau regard vert éteint à jamais. Elle avait eu le bon goût de ne point mourir le nez dans la tarte aux mûres. Elle l'avait ratée de peu. Le docteur a dit qu'elle a fait un AVC.

« Mais elle sourit, docteur. »

« C'est parce qu'elle a vécu heureuse. »

Elle avait été mise en bière vêtue de sa salopette.


 
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   jeanphi   
7/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Godzillo,

C'est un texte très sensible et très direct à la fois, il y a une pudeur et une forme de respect ou de maturité des sentiments. Le contraste marqué entre les deux dernières lignes en atteste avec réussite. Disposant de relativement peu d'indications sur l'âge, dans un premier temps, j'ai pensé au poème 'Les poètes de sept ans'.
Qui n'a rêvé de finir sa vie avec son amour de jeunesse, l'idée seule à de quoi émouvoir.
J'aime énormément certaines images, la métaphore du beurre sur le rebord de l'appui de fenêtre, quelle grande douceur dans cette description, et moins d'autres, celle où il est question de lucarne et de soupirail.
L'ellipse nous amène 'Demain dès l'aube' d'une manière inattendue pour ma part, l'effet de surprise est délectable, émouvant et très bien équilibré.
Cette nouvelle que j'avais abandonné en espace de lecture faute de temps et d'énergie me fut très agréable, une bonne surprise en plein décor de voyage estival.

   EtienneNorvins   
11/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Fiction ou 'autofiction', je trouve ce texte très réussi.

L'ellipse finale, qui nous fait enjamber 50 ans si j'ai bien lu, nous fait basculer d'émotions souriantes à d'autre plus poignantes.

Tout est rendu avec justesse, sans emphase - avec pudeur et naturel.

Merci.

   Perle-Hingaud   
8/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour Godzillo,
"La minijupe ne m'avait jamais obsédé. Je préférais les deux lucarnes au grenier que le soupirail à la cave."
Mais quelle description flatteuse pour une femme ! :)
Pour le reste, c'est une histoire mignonne qui offre un divertissement bienvenu.

   Cornelius   
8/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une histoire d'amour simple et bucolique comme il en existe tant et puis vient le dénouement lorsque l'être cher disparaît et qu'il ne reste plus que la solitude et les souvenirs.
Que dire de plus ? Peut-être que le bonheur est dans le pré.

   Geigei   
9/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Tout est lisse.
Je trouve plus de rugosité dans un épisode de La Petite Maison dans la Prairie.

La fin, qui aura lieu dans plus de 50 ans, appartient à la SF. Il est difficile de m'émouvoir avec un événement qui n'a pas eu lieu.

C'est un texte de la La Bibliothèque verte. Sa vertu est de me renvoyer à mon enfance.

   Corto   
11/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Godzillo,
On trouve dans cette nouvelle un ton juste et parfois pétillant pour traiter un thème simple. On ne trouvera pas ici d'événements extraordinaires, mais le récit d'un vécu, qu'on verrait bien raconté dans quelque moment de confidence.
Le déroulé des événements est prenant car il est évocateur de situations couramment partagées, avec toujours un côté piquant au moins dans le ressenti exprimé par les personnages.

Dès le début le portrait de la mère est typé sans être extraordinaire: "Je suis une femme d'intérieur uniquement pendant les vacances. Je ne fais rien comme les autres".
Idem pour le père "Il pêchait en mer, mais il n'avait rien contre les poissons d'eau douce". C'est simple mais ça sent la relation et la reconnaissance de l'autre.

Le rapprochement entre les deux jeunes est lui aussi traité avec justesse. Chacun a son vécu, ses goûts, et chacun lance des signes de son intérêt. Miranda qui est sur son territoire mène la danse de façon décisive tandis que le garçon est balloté entre ses émotions, voire ses cauchemars, "j'ai rêvé que le pont s'effondrait à la suite d'une crue de l'Allier".

Comme le bonheur était dans le pré, "Ce jour-là, je suis devenu quelqu'un d'autre". C'est simple et explicite.

Le final est plein de justesse, logique comme une fin de vie, tendre comme un amour qui dure.
"« Mais elle sourit, docteur. »
« C'est parce qu'elle a vécu heureuse. »


Un récit plein de sentiments, de finesse dans le ressenti.
Les mûriers réservent parfois de belles surprises...

   Cyrill   
15/11/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour Godzillo

Il y a une certaine fraîcheur dans la restitution du souvenir, qui confine tout de même parfois aux poncifs du genre : «  Elle éclata d'un rire cristallin », « fondre tel un morceau de beurre », « le regard reflétait des lagons ».
J’apprends, après la rédaction d’un souvenir de jeunesse, que les protagonistes furent heureux et… on ne saura pas pour les enfants. Je trouve que l’histoire est bien construite, dans le sens où je m’attendais plutôt à des regrets, la fille disparue de l’horizon.

Mais à vrai dire, j’ai trouvé ce récit assez superficiel. L’importance donnée aux apparences ( la salopette ). Venant d’un narrateur ayant un demi-siècle de vie amoureuse, on était en droit d’espérer qu’il s’attachât à des détails plus profonds, que Miranda fût incarnée autrement que par l’habit ou la couleur des yeux.
En somme, c’est un récit sentimental(iste) un peu trop pastel pour mon goût, qui m’a arraché un petit sourire confortable. Les valeurs famille sont bien défendues dans la dernière partie, malgré l’aspect sacrément ‘révolutionnaire’ de la salopette (encore!) qui revient en grande pompe.
À propos des cœurs gravés, je vous suggère de vous mettre en contact avec Annick, côté poèmes, qui justement parle d’ordi et d’émoticônes sur écorce dans son dernier poème.


Quelques remarques :
- Si la dernière partie, au cimetière, se déroule de nos jours, vous faites utiliser internet un demi-siècle plus tôt, c’est à dire dans les seventies. Et je situe bien la rencontre dans ces années-là avec la salopette qui faisait figure de nouveauté et l’expression « garçon manqué », surannée.
- Étrangement, le narrateur est omniscient, il rapporte la conversation de sa mère avec la copine. Un détail.

Merci pour la lecture.


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