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Policier/Noir/Thriller
guanaco : Xiomara [concours]
 Publié le 27/08/07  -  17 commentaires  -  31927 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur

Un tueur en série. Des crimes rituels. Une enquête qui conduit au Mexique...


Xiomara [concours]


Cette nouvelle est une participation au concours été 2007 : La carte postale (informations sur ce concours).

L'auteur a choisi de nous illustrer la carte n°8 :




Un jour d’avril 2012, quelque part en France


La paire d’yeux qui manipule Anthonin le fascine. Le terrifie. Le pétrifie. Le liquéfie. Tant mieux, Anthonin ne doit pas bouger. C’est pour cette raison qu’il est ligoté et bâillonné. Cela doit avoir lieu maintenant et avec lui. Il est l’un d’eux. Dans quelques jours son temple de vie retrouvera les autres et l’univers tournera une page. Il est temps. Ses deux pieds séparés du reste du corps, la lame rouge peut apposer le sceau du feu Puis c’est au tour des mains. Crie, Anthonin. Invoque, Anthonin, tu es sur le chemin de la Rencontre. Le moment tant attendu est arrivé. Regarde, Il vient !


26 avril 2012


C’est le 36, à Paris, qui est en charge de ce carnage sordide et complexe. De quoi occuper le temps libre du commandant Rodrigue. Sur son bureau les photos du cadavre d’Anthonin CHALBERT, 8 ans, habitant Les Sables-d’Olonne. Son corps a été retrouvé le 5 avril 2012 dans une crique, les quatre membres sectionnés net, les plaies brûlées vives probablement par une lame chauffée au rouge, un foyer de braises ayant été repéré à proximité du lieu du crime. Le cauchemar aurait pu s’arrêter là mais le rapport du légiste ne laisse aucune pitié à la retenue : « Après les brûlures au fer rouge, la victime était encore consciente. Une lame très fine, de type chirurgical, a incisé la poitrine pour procéder à une ouverture au niveau du cœur. Ce dernier, extrait par un procédé qui nous est pour l’heure totalement inconnu, a provoqué l’éclatement de la partie supérieure gauche de la cage thoracique. Cette extraction sauvage a immédiatement causé le décès de la victime. Cette dernière était encore en vie au moment de l’incision car des filets de sang sont encore visibles aux limites de la plaie et sous l’aisselle gauche. Pas de traces de sévices sexuels.


Voilà trois semaines que le crime a eu lieu, deux que Rodrigue est en charge de l’affaire, et rien. Une seule satisfaction, celle de ne pas avoir eu à l’annoncer aux parents d’Anthonin. À l’heure qu’il est, Mme CHALBERT est toujours suivie à l’hôpital de La Roche-sur-Yon. Elle avait insisté pour voir la dépouille de son fils. Sans parler des vacanciers qui ont découvert le cadavre en l’état dans la crique.


Quelque chose intrigue et fascine Rodrigue. L’expression des yeux d’Anthonin. Son regard est resté figé au moment de passer de l’autre côté. Figé par la mort bien sûr, mais c’est aussi le regard de la peur. Anthonin a eu peur. Pour Rodrigue, on lui a violé les yeux.

L’enquête progresse. De rien, elle est passée à zéro. La cellule du 36 est désemparée, impuissante. La visite chez les Chalbert n’a rien donné. Rien de précis s’entend. Anthonin était… est un gamin comme les autres. Il vient de terminer son CE2. En dehors de l’école, il se dévoue aux Scouts de France. Personne n’aurait pu imaginer… La perquisition dans sa chambre n’a rien donné non plus : pas de journal intime, quelques posters de Yannick NOAH, une console de jeux branchée à une télévision et quelques cartes postales au-dessus de son bureau. Rien. Les enquêtes de voisinage sont également un fiasco.

Et au 36, on stagne. Aucun indice retrouvé sur le lieu du crime. Aucune empreinte. Aucun témoin. Personne n’a rien vu, rien entendu. En haut lieu, les ronds-de-cuir tournent en rond et s’impatientent. Rodrigue se dit qu’il a dû rater un détail, un élément essentiel. Le meurtre en lui-même, tiens. Des membres sectionnés, il y en a plein les archives. Mais un cœur arraché, ça court pas les rues quand même ! En trois clics Rodrigue parcourt les annales criminelles de la Police. Aucun assassinat en France présentant de près ou de loin une quelconque similitude avec l’horreur des Sables-d’Olonne. Un crime parfait ? Et le mobile ? Pourquoi un môme de huit ans ? Pourquoi Anthonin CHALBERT ?


10 mai 2012


Et voilà, c’était prévisible. La presse fait ses choux gras de l’incompétence de la Police, dénonce le système, les medias politiquement ancrés cherchent à faire tomber des têtes. La presse internationale s’est elle aussi emparée de ce qui est devenu « le scandale Anthonin ». Un mois après le crime, les seuls éléments en possession de la brigade sont de simples suppositions et quelques présomptions sur un pédophile notoire et un homme mentalement instable, intellectuellement limité et médicalement suivi depuis des années. C’est tout ce que Rodrigue est en mesure d’offrir aux parents d’Anthonin.


12 mai 2012


Du nouveau. Tout d’abord un jeu de chaises musicales dans les hautes sphères de la police. Mais surtout une piste. Enfin. Rodrigue n’aurait jamais imaginé que sur ces étagères recouvertes de journaux, magazines, revues, extraits vidéo de JT, documentaires, débats, comptes-rendus radios ou autres, que dans cet amoncellement de documents constituant le dossier de presse du « scandale Anthonin » se trouvait une piste. La première. Toute l’équipe reprend du service, les insignes ne sont plus en berne, les ordinateurs brillent de mille feux, des sourires recommencent à poindre sur des horizons de lèvres crispées et mordues.

Un hebdomadaire édité par les aborigènes d’Australie a fait part, outre de son indignation pour le meurtre du jeune garçon français, de l’incroyable similitude dans le modus operandi avec le meurtre d’une représentante de la communauté maori en 2010. En deux temps trois mouvements, le commandant et ses hommes se jettent sur la base de données internationale. Ils craignent cependant une chose : que ce meurtre ne soit l’objet d’une forme de vengeance intracommunautaire et de ce fait qu’il n’y ait eu ni enquête officielle ni rapport et donc aucune trace.

Bingo ! Sitôt le document imprimé, l’un des lieutenants se lance dans les couloirs du 36 et parcourt comme une balle les quelques mètres qui le séparent du bureau de son supérieur. La tension est palpable autour du leader : « Katie UMAGA, 52 ans, s’occupe de l’analphabétisme dans la communauté maori au sein d’une association. Adresse : Rotorua (NZ). Assassinée le mardi 02/11/2010 à son domicile. Retrouvée ligotée sur ses toilettes, ces dernières entièrement rendues étanches au moyen de scotch. Présence de 4 bougies aux 2/3 consumées. Les faits : une fois la victime ligotée, le meurtrier a soigneusement rendu impossible toute entrée d’air dans les toilettes aveugles de la maison. Pour accélérer le manque d’oxygène, 4 bougies ont été placées autour de la scène du crime. L’enquête et les indices indiquent que le meurtrier a assisté à l’agonie de sa victime et qu’il devait certainement porter un appareillage lui permettant de respirer. Enfin, la mort a été causée par une extraction violente et sanglante du cœur.


Quel rapport entre ces deux crimes perpétrés à vingt mille kilomètres de distance ? Le point commun – en l’occurrence le seul – est le cœur arraché. Procédé identique semble-t-il. Pour Umaga, à la limite, il peut le comprendre mais ne l’excuse pas. Sa mort peut avoir un mobile rituel, traditionnel ou obéir à je-ne-sais quelle cérémonie locale. Le cœur arraché comme symbolique du sacrifice, l’offrande aux puissances supérieures. Mais quel rapport avec Anthonin ? Les Scouts de France seraient-ils entrés en conflits avec la tribu des Scouts d’Europe ? Ce n’est pas le moment de plaisanter… Mais ça soulage un petit peu quand même. Il se remémore la promesse faite aux parents d’Anthonin : il trouvera le malade responsable de tout ça, même si sa place en dépend.


Le commandant Alexandre RODRIGUE est un ex du GIPN. Un vrai policier de terrain mais pas un bouledogue. Dans une section reconnue pour ses passages à l’action, Rodrigue s’est fait sa réputation sur ses armes de prédilection : la patience et une capacité d’analyse hors du commun. Son groupe n’a jamais « foncé dans le tas ». Il considérait chacun de ses gars comme partie intégrale de lui-même. Un corps à corps avec un fou furieux et une lame de plusieurs centimètres ont provoqué pas mal de dégâts dans sa cuisse droite. Le verdict tant redouté a mis deux ans à être accepté. La PJ lui a alors proposé un poste de commandant au 36, quai des orfèvres à Paris. Voilà cinq ans maintenant qu’il est à la tête d’une équipe de cinq hommes respectueux du personnage et du CV qui l’accompagne.

Le côté novateur du travail était le duel à distance avec l’Autre : une ombre, une idée, une personnalité, un coup de vent, un feu follet, une machine à tuer, mais surtout un cerveau. Pour Rodrigue, c’est avant tout un être humain. Par définition, il n’y plus qu’à attendre l’erreur.


Ils sont les six dans le bureau central. Silencieux. Face à eux, le tableau d’affichage montre une tragédie gore en quatre actes. Acte un : lundi 15/02/2010. Chen WANG TAO, 79 ans. Hong Kong. 50 ans de mariage. Retraité d’une grande compagnie d’assurances britannique. Retrouvé attaché à une chaise, immergé dans une mare formée par la décomposition de détritus toxiques. Corps recouvert de plaies purulentes, éclatées, gonflées. Cadavre gonflé par l’infection. Cœur violemment extrait de la cage thoracique. Acte deux : UMAGA le mardi 02/11/2010. Acte trois: mercredi 20/07/2011. Farid KHALDOUN. 32 ans. Casablanca (MAROC). Célibataire. Prof de langue arabe au lycée Lyautey. Musulman modéré. Retrouvé brûlé dans un abreuvoir à moutons. Allongé sur le dos, on l’a progressivement recouvert de braises incandescentes des pieds vers la tête. Cœur violemment arraché de la cage thoracique. Et enfin l’épilogue : Anthonin le 5 avril dernier.

Quatre. Une barbarie sans nom. Commune à toutes les victimes. Le même rituel sur quatre continents. Mais cette barbarie est LE point commun. Aucun lien avéré entre les victimes, aucun rapprochement dans les dates, tout a été vérifié avec les collègues des pays touchés. Rien. Aucune trace nulle part. Incompréhensible. Mais Rodrigue sait qu’il ne s’agit que d’une seule et même personne. Pas de copycat.


Décembre 2012


Après huit heures de vol, Rodrigue atterrit sur l’aéroport de Mexico. Il se demande encore comment il en est arrivé là. Mais huit mois après la mort d’Anthonin et la découverte des trois autres meurtres, huit mois sans avancer d’un pouce, il faut prendre tout ce qui vient. La semaine dernière, un fax tombe au 36 : « Suite à diffusion dans medias d’infos sur les 4 meurtres perpétrés ces dernières années, avons reçu un appel téléphonique de la Fondation « Los Ángeles de Chichén Itzá » de Mérida (Yucatán/Mexique). A été signalée dans l’orphelinat une petite fille de 9 ans ayant attiré l’attention du personnel. Aurait prédit les assassinats. Prendre contact avec fondation. Prévoir visite avec la fillette nommée Xiomara. Prière rester discret. Attendons compléments d’infos. Interlocuteur privilégié et partenaire sur place : commandant José DIEGO, police criminelle de Mexico. »


La fondation « Les Anges de Chichén Itzá » se nourrit de fonds privés. Elle est rattachée au site archéologique maya de Chichen Itzá. À cela s’ajoutent les bénéfices obtenus par la visite de millions de touristes annuels.


Les commandants Rodrigue et Diego sont reçus par Cynthia TRAMBAIRE, tutrice et responsable de la petite Xiomara. Cynthia est une étudiante française arrivée il y a six ans pour une thèse en biologie marine dans le Golfe du Mexique. Au fil des rencontres et des contacts, notamment lors de fêtes de charité organisées par la fondation, elle a décidé de laisser de côté les coraux un temps et s’est dit que des anges avaient besoin d’elle.


Les premières questions portent sur les origines de Xiomara. Appartenant à la communauté maya, elle est une victime des conflits entre gouvernement et indépendantistes zapatistes du Chiapas. Quand elle est arrivée à l’âge de cinq ans, elle ne présentait aucun désordre pathologique, psychologique ou intellectuel susceptible d’attirer l’attention, jusqu’au dimanche 14/02/2010. Xiomara est soudainement entrée dans une sorte de transe à la limite de la perte de connaissance. Elle était allongée, ruisselante de fièvre. Elle s’est calmée au bout d’une heure environ, son visage s’est détendu. Et c’est toujours très calmement qu’elle a saisi un crayon et qu’elle a écrit un message : Le 1er mourra par l’eau quand les Yeux de Jade lui arracheront le temple de vie. KKK. 13.0.0.0.0.

Personne de l’équipe encadrante n’a prêté attention au texte. L’inquiétude portait sur l’état de santé de Xiomara, et en la voyant reprendre le cours normal de sa vie d’enfant dès le lendemain, l’incident était clos.


Les deux officiers écoutent le récit, partagés entre deux sentiments : ou cette gamine a un don réel, un pouvoir paranormal et le tueur n’a qu’à bien se tenir, ou ils sont en train de se discréditer eux-mêmes, de ridiculiser leur profession et de ruiner leur carrière en écoutant les délires fiévreux d’une orpheline marquée par un vécu traumatisant quoi qu’en disent les psys. Ce qui les inquiète, c’est que non seulement ils n’ont rien compris au message de Xiomara mais ils voient encore moins la correspondance entre ces mots et les faits.

Cynthia leur explique que la situation s’est reproduite la veille de chaque assassinat. À chaque crise son message. La deuxième a eu lieu le lundi 01/11/2010 : le 2ème mourra par le vent quand les Yeux de Jade lui arracheront le temple de vie. KKK. 13.0.0.0.0. Puis le troisième le mardi 19/07/2011 : le 3ème mourra par le feu quand les Yeux de Jade lui arracheront le temple de vie. KKK. 13.0.0.0.0. À l’évocation du chiffre quatre, un frisson parcourt le corps du commandant français. Le message pour Anthonin. L’image du corps mutilé du jeune garçon refait surface. Le 4ème mourra par le feu et le sang quand les Yeux de Jade lui arracheront le temple de vie. KKK. 13.0.0.0.0. Ce sont les détails sur les meurtres publiés dans la presse internationale qui ont éveillé la curiosité de la fondation. Ils ont dû se rendre à l’évidence : les transes de Xiomara étaient prémonitoires.


Ridicule. Voilà la conclusion qu’un homme de loi rationnel devrait tirer de cet entretien. Diego tente de démontrer à Rodrigue qu’il est en pays maya et que les croyances ont leur mot à dire, aussi aberrantes soient-elles.

D’accord, les crimes semblent obéir à un rituel : le cœur arraché, les sacrifices... Mais les messages de Xiomara ? Et ce KKK ? Ku Klux Klan ? En voilà une bonne ! Non, non, quelque chose leur échappe mais quoi ? Et cette suite de chiffres ? Un code ? Une combinaison secrète ? Une loterie mythologique ? Le commandant mexicain a du mal à suivre le cheminement de son homologue français mais apprécie son humour.

José DIEGO a fait l’école de police et a gravi les échelons un à un. Ce n’est pas un ripou et Rodrigue connaît ses états de service. Diego est un homme de confiance et comme lui un policier de terrain. Le seul bémol à leur collaboration vient de La Havane et mesure environ 10cm de long sur 3 de diamètre. Rodrigue prônait une hygiène de vie sans faille alors travailler avec Columbo « made in tortilla » relevait du sacerdoce.


Après la visite de la veille et avant de rencontrer Xiomara, Rodrigue décide de faire une pause pour s’aérer les neurones. Il sait que la police mexicaine est sur le coup et que ses gars du 36 sont sur le qui-vive.

Chichén-Itzá et son site archéologique est l’endroit idéal pour faire le point. Pour cela il a obtenu d’être accompagné par Cynthia pour recevoir quelques leçons d’histoire.

Ils sont accueillis à l’entrée par un grand homme brun, bien mis, d’une élégance rare en ces lieux. Il doit avoir 35 ans environ. Esteban SUÁREZ, historien et spécialiste des civilisations précolombiennes, est responsable de la communication et des visites. Il fait lui-même quelques fois le guide. Contact privilégié pour les visiteurs, toutes les réservations passent par lui.


Chichén Itzá – « la ville au bord du puits des itzáes » - est immense. De grandes allées bordées d’une impressionnante variété d’arbres et de végétation tropicale. Cynthia précise que les mayas étaient en avance sur leur époque dans certains domaines comme la mesure du temps. Outre les temples, palais et autres stèles, Rodrigue admire surtout le travail de titan des archéologues pour dégager tout cet ensemble monumental resté enfoui sous une forêt dense et luxuriante durant des siècles.

La chaleur les oblige à interrompre le voyage un moment. Ils décident de s’installer sur « el Templo de los Guerreros » - le Temple des Guerriers – et « el Grupo de las Mil Columnas » - le Groupe des Mille Colonnes -. En face, massive et imposante, une des pyramides les plus célèbres du site. D’après Cynthia, c’est celle de Quetzalcóatl, le serpent à plumes des aztèques et des mayas. Des serpents sont d’ailleurs sculptés sur les escaliers. L’illusion d’optique, provoquée par les effets de lumière du soleil lors des solstices d’été et d’hiver, offre aux touristes venus nombreux ces jours-là, la vision d’un serpent en train de ramper. La contemplation de cette pyramide fige Rodrigue un instant. La force du lieu, pense-t-il.


17 décembre 2012


Une nouvelle piste. Xiomara n’est pas une coïncidence. Dans les bureaux de Diego, on a fait le rapprochement entre les dates. 260 jours séparent chaque meurtre. 260 jours, une année du calendrier maya. Les crimes ont bien une base rituelle. Désormais, il faut attendre l’entretien avec la gamine. La source est proche. La mauvaise nouvelle, c’est qu’un nouveau meurtre va avoir lieu. 260 jours après Anthonin, ça les amène au 21 décembre. Il ne leur reste que… 4 jours !


Nom de Dieu ! Rodrigue devient blême, il est à la limite de l’étourdissement et s’assoit sur la chaise la plus proche. Aux inquiétudes de Diego il répond qu’il n’est qu’un vrai con et qu’il n’a pas su faire son boulot correctement en France. L’incompréhension de Diego n’en est que plus grande lorsqu’il entend son homologue téléphoner en France et hurler à ses collègues du 36 de foncer chez Anthonin et d’arracher tout ce qu’ils trouveront sur le mur.


Les deux officiers vont maintenant rencontrer le « phénomène ». Petit bout de chou à la peau d’un hâle harmonieux, un regard ténébreux à souhait, soutenu par des yeux en amande parfaitement dessinés, des cheveux charbonneux et un sourire lunaire. Aucun des deux n’est en mesure de contrôler la sensation de douceur cotonneuse qui les envahit et les enveloppe, un bien-être ex norma. Quelques secondes sont nécessaires pour reprendre leurs esprits, remettre de l’ordre dans leurs pensées et commencer l’interrogatoire.

Ils lui montrent les photos – quel supplice, ils en ont honte ! – ils lui parlent des victimes, lui donnent leurs noms et dates de naissance… En vain. Diego en conclut qu’elle ne dira rien tant qu’elle n’est pas en transe. Quel scénario ! Ils devront donc attendre une prémonition de Xiomara le 20, une transe pendant laquelle elle leur annoncera qu’un innocent, quelque part dans le monde, va décéder le lendemain même dans d’atroces souffrances. Une transe pendant laquelle il faudra, en outre, lui montrer une nouvelle fois les photos du carnage et lui demander des explications sur ses messages mystérieux et la signification de ce « KKK » ?

Un truc de fou !


« Lorsque tu auras vu les Yeux de Jade, tu auras été Élu pour l’Éternité »


C’est écrit au dos d’une carte postale postée au Mexique que les collègues du 36 ont décollée du mur de la chambre d’Anthonin. Une carte représentant les Mille Colonnes, le Temple des Guerriers et la pyramide de Quetzalcóatl. Il l’avait senti au plus profond de lui-même l’autre jour avec Cynthia. Cette pyramide l’avait subjugué. Le rapport arrivé de France mentionne les suites de l’enquête : Anthonin a effectué un voyage au Mexique avec les Scouts à l’occasion d’un grand rassemblement commémoratif du mouvement.

D’après les experts mexicains, les « Yeux de Jade » pourraient être une métaphore du tueur pour une arme taillée dans le jade ou ornementée de cette pierre d’un vert intense, symbolique et toujours présente dans les cultures du Yucatan. Un couteau ? Une arme traditionnelle ? Ils n’ont de cesse de chercher. Incontestablement, l’Autre n’a encore fait aucune erreur et pourtant il jalonne ses meurtres, il laisse des pistes. Pourquoi ? Pour qui ? De quelle mission se sent-il investi ?


18 décembre 2012


Incroyable ! Les quatre. Les quatre victimes ont reçu LA carte postale. Tous ont en commun un voyage au Mexique. Wang Tao : voyage organisé avec madame et d’autres retraités. Umaga : colloque pour la lutte contre l’analphabétisme dans les communautés indiennes à travers le monde. Khaldoun : voyage scolaire, et enfin Anthonin pour le scoutisme. Le commandant Diego comprend maintenant que son pays est le repère de la Bête et ce n’est franchement pas du goût de ses supérieurs. Petit détail qui ne manque pas de faire sourire l’officier parisien.

L’assassin aurait donc rencontré toutes ses victimes, ici, au Mexique. S’apprêterait-il à tuer un mexicain ? Ou à tuer en terre mexicaine ? Il reste encore à déchiffrer le message de Xiomara mais au préalable, Rodrigue a demandé un rendez-vous avec Esteban Suárez.


La maison de Suárez ressemble à l’antenne d’un musée d’histoire précolombienne : une kyrielle de statuettes et de pièces sculptées dans l’or, l’argent ou le jade, des vêtements, des armes et une bibliothèque à faire pâlir n’importe quel féru d’histoire maya, aztèque ou inca. L’intérieur est chaleureux, tout en bois exotique, des plantes imposantes et nombreuses. Un hamac blanc en coton vient rompre la linéarité de la pièce principale par sa courbe sensuelle invitant à la sieste humide de l’après-midi.

Suárez parle toujours sur le même ton, très posé. Les mains restent immobiles sur le bureau alors qu’il parle de la carte postale. Le commandant décide alors de lui parler du message du tueur ainsi que de la personnalité de ce dernier. Suárez affirme que la terminologie employée dans le message dit tout et rien à la fois. Elle lui paraît floue, vague. L’hypothèse d’une arme fabriquée dans le jade lui semble tenir la route.

L’historien précède son profilage du tueur d’un long moment de réflexion. Pour lui, l’assassin vit avec le fardeau d’une mission. S’il officie dans une perspective rituelle, sacrificielle ou mythologique, ce n’est que dans le cadre d’une manipulation extra terrestre issue d’une forme de théocratie. Investi d’un immense pouvoir, il peut alors choisir ses victimes. Elles seront les « Élues », des parties qu’il faut rassembler pour former un Tout et cette complétude est la condition sine qua non pour accomplir quelque chose de puissant, qui dépasse l’Homme en tant que tel. Et s’il laisse des pistes, probablement souffre-t-il de se sentir impuissant face à cette malédiction qui l’accable. Les souffrances qu’il provoque doivent le tarauder lui-même et inconsciemment il doit souhaiter qu’on l’en délivre. Dans tous les cas de figure, il sera condamné.

Rodrigue a suivi très attentivement l’analyse de Suárez. Avant de prendre congé, il ne peut s’empêcher de lui demander si le surnaturel peut avoir sa place dans cette affaire.


Pour Diego et Rodrigue, la Terre est en train de s’écrouler. C’est peu de le dire. La police scientifique mexicaine vient de découvrir un montage sur les cartes postales. Le numéro sous la photo n’est en aucun cas un numéro de série, il a été inséré très proprement : 13.0.0.0.0. Le même que Xiomara. Les recherches menées par l’équipe de Diego ont abouti il y a peu. Cette combinaison est une date en compte long du calendrier maya par rapport à un point zéro. Ce point zéro indique le début d’un cycle, aussi appelé ère ou soleil, et le dernier est fixé le 13 août 3114 av. JC. La date du 13.0.0.0.0. correspond effectivement au 21 décembre 2012 mais elle ne parle pas du prochain meurtre : elle signale la mort d’un soleil, autrement dit l’Apocalypse pour les mayas, la fin du monde pour tous. Diego précise que les mayas ont déjà connu la disparition de quatre soleils, chacun suite à une punition divine. Et c’est en regardant les photos des victimes que les deux officiers trouvent une logique au carnage. Le 1er soleil a été détruit par l’eau : Wang Tao est mort dans une eau empoisonnée. Le 2ème soleil, par Ehecoátl le Serpent du Vent : Umaga a été « privée » de vent. Le 3ème, par le feu du Ciel : les braises de Casablanca. Le 4ème, par le feu et le sang : Anthonin a été saigné puis brûlé au fer rouge. Tout se tient mais tout se précipite aussi. Un 5ème soleil va disparaître, ici, au Mexique.

Les bureaux de la PJ mexicaine ressemblent aux couloirs du métro un jour de pointe. Il ne reste que trois jours. Il manque encore « KKK » et l’attente anxieuse de la transe de Xiomara. Rodrigue attrape le téléphone, tente de joindre Suárez pour des précisions sur le rôle du cœur arraché pour l’apocalypse : personne.

Une bière. S’asseoir. Réfléchir.


19 décembre 2012


Ça colle pas, il est trop tôt. Les policiers foncent à l’orphelinat, Xiomara est en transe. Ça colle pas il reste deux jours ! C’est pas grave. Les questions et les photos sont prêtes.

Elle est allongée, en sueur, le visage crispé mais consciente. Diego lui parle d’une voix calme et rassurante. Elle est avec lui, mais le regard est vide. Soudain, elle saisit les photos des quatre cadavres, les regarde, les touche et tout en les caressant lui dit d’une voix monocorde et empreinte d’une incommensurable tristesse qu’ils ont vu les Yeux de Jade, que KKK a taché leurs yeux à son image et que les quatre temples de vie ont besoin du temple blanc pour éteindre le soleil.


Maintenant, elle est inconsciente. Diego a eu beau lui demander qui était « KKK », elle n’a pas répondu. Rodrigue est persuadé que s’ils parviennent à déchiffrer ce dernier mystère, ils sauront où et qui pour le 21.


20 décembre 2012


Au bout du fil, Cynthia est hystérique, elle hurle, elle pleure : Xiomara a disparu. Pour Rodrigue, la prophétie déconne à plein tube. Ils sont en plein délire. Les indices sur place conduisent à un enlèvement. Pas de doute, le tueur est venu ici et Xiomara est la prochaine sur la liste. L’Autre est là, tout proche.


21 décembre 2012


Il est six heures trente du matin, cent cinquante policiers armés jusqu’aux dents ainsi que trente commandos encerclent la pyramide de Quetzalcóatl. Les rayons de l’aurore entre les stèles et les temples confèrent une atmosphère fantasmagorique à la scène. Rodrigue n’a rien voulu expliquer à Diego, il lui a juste demandé de lui faire confiance.


L’arme au poing, Rodrigue s’avance à pas lents vers la pyramide. Avec le groupe d’intervention il parvient au sommet. Le tableau est surréaliste. Sur l’autel des sacrifices, Xiomara gît sur le dos, inconsciente mais vivante, entièrement dévêtue. Autour d’elle, des restes humains. Les cours d’anatomie de l’école de police permettent très rapidement de distinguer quatre cœurs humains. Une cinquantaine de bougies illuminent et parfument la scène centrale. Mais que dire de ce qui leur fait face. Fièrement dressé sur ses quatre pattes, un magnifique spécimen de « panthera onca » surplombe le corps de Xiomara. Tous sont subjugués par la majesté de ce jaguar, la beauté de sa robe et plus que toute autre chose, par des yeux d’un vert immense et éternel comme le… jade.


La surprise est d’autant plus grande pour Diego qu’il entend Rodrigue énoncer ses droits à Esteban Suárez alors qu’il tient en joue un félin menaçant.


Une détonation. Un écho à l’infini. La Bête s’apprêtait à se jeter sur la petite Xiomara mais Rodrigue, vigilant et calme malgré l’aberration de la situation, n’a pas hésité à faire feu. Les policiers présents croient tout à coup à une hallucination collective lorsque soudain, ce qui était un magnifique animal de près de cent kilos se métamorphose en un être humain, nu, fauché par la mort. Cette dernière lui a laissé un souvenir à emporter dans l’outre-tombe : ses yeux verts.


- J’ai tout repris à zéro cette nuit explique Rodrigue, depuis les meurtres jusqu’à hier. À partir du moment où on s’était décidé pour des crimes rituels, les quatre victimes étaient donc les Élues dont m’avait parlé Suárez. Pourquoi elles ? Comment avaient-elles été choisies ? J’ai réfléchi, et la seule personne ayant eu accès aux adresses et dates de naissance des victimes, c’est Suárez. Du fait de son travail, il doit relever et répertorier les identités des visiteurs du site de Chichén Itzá en récupérant, à l’entrée, passeports et autres documents d’identité. Je me suis renseigné, les quatre victimes ont effectué la visite du site lors de leur voyage au Mexique. Suárez suit le fil de sa mission : il trouve les Élus. Sa logique rituelle est infaillible et impitoyable : chaque Élu doit mourir symboliquement comme chaque soleil maya est mort en des temps plus reculés. Le calendrier annonce l’Apocalypse pour le 21/12/2012 à condition que « les quatre temples de vie ainsi que le temple blanc soient réunis ». Le temple blanc ne pouvait être qu’un cœur blanc, autrement dit un cœur pur, celui d’un ange : Xiomara. Le problème pour Suárez est double : pour préparer et provoquer cette apocalypse, il a besoin d’elle mais Xiomara, elle, est sur Terre pour l’en empêcher, d’où les prémonitions.


Et puis il y avait ce fameux « KKK ». Là il a tenté de brouiller les pistes. Cynthia, comme Suárez, m’avait parlé de la pyramide de Quetzalcóatl. Comment douter d’un historien ? Quetzalcóatl est le nom aztèque du dieu Serpent, or nous sommes en pays maya. Son nom maya est KuKulKan ! KKK. C’était l’indice du lieu du sacrifice : la pyramide de Kukulkan, le 21/12/2012, à l’aube.


Le dernier élément manquant n’était pas le moindre : qui était Suárez ? Le portrait qu’il m’a fait du tueur était en fait le sien et constituait par conséquent un appel à l’aide. J’ai fini par comprendre qu’il souhaitait que tout cela s’arrête. Il avait été choisi par les dieux pour en finir avec l’espèce humaine mais il n’en était pas moins homme pour autant. Cette humanité résiduelle l’a fait semer des indices.


Comment les dieux pouvaient-ils imposer leur bon vouloir sur Terre ? Quelle forme pouvait bien avoir l’instrument de leur dessein ? Kukulkan est le dieu Serpent, les yeux verts auraient pu correspondre mais les rapports d’autopsie signalent des incisions avec une lame acérée et Xiomara nous a dit qu’il avait taché leurs yeux à son image. Bien malgré moi et mon sens aigu du rationnel, j’ai dû accepter l’éventualité que Suárez avait peut-être la faculté de se métamorphoser en jaguar, l’autre animal mythique et mythologique des mayas. L’animal tacheté, ses griffes et surtout ses yeux étaient la dernière vision des victimes. Mais c’est Suárez lui-même qui m’a mis sur la voie de l’extra ordinaire. Je voulais savoir si le surnaturel avait sa place dans cette affaire et il m’a répondu : « le surnaturel n’existe que dans les yeux de celui qui y croit. »


Janvier 2013


Xiomara, l’ange au cœur pur, est de retour à l’orphelinat. Elle a bien récupéré de ses émotions. Les deux officiers ont reçu les félicitations de leur hiérarchie respective et Rodrigue a tenu sa promesse envers Anthonin.



Bien plus tard…


La chaleur parisienne est insupportable. Il y a bien dix ans que la France n’avait pas connu pareille canicule. Il est huit heures et il fait déjà 25°. Comme tous les matins, le commissaire Rodrigue consulte ses courriels. Un seul attire son attention ce jour-là :


De : losangelesdechichenitza@maya.net

À : rodrigue.alexandre@interieur.gouv.fr

Sujet : Xiomara

Texte :


« Aujourd’hui dimanche 25 août 2013, Xiomara est en transe... »



 
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   Bidis   
27/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
13 h 15
Enfin une nouvelle sur Chichen Itza. La carte que j’avais choisie(hors délais)
13 h 20
Damned ! Guanaco aurait-il eu la même idée que moi ?
13 h 25
Mais ceci est magnifiquement écrit ! Je m’en vais me pendre… Non, pas encore. Je dois connaître la suite…
13 h 30
Que c’est bien écrit ! Que c’est bien écrit !
13 h 35
Suspense insoutenable, écriture parfaite. Le site est imagé, détaillé avec joliesse et précision, c’est gai de s’y promener…
13 h 40
Le 21 décembre 2012, mais c'est bien sûr ! Vite, où est mon fichier, où la corbeille ?
13 h 55
Non, il m’a laissé mes extra terrestres… Bien que la barre soit mise trop haute, je peux me remettre à ma nouvelle à moi.
Et surtout relire celle de Guacano, tranquillement, goûter son style et son humour, savourer la vision qu’il a eue de Chichen Itza et refaire le calcul du calendrier maya.
Parce qu’un moment, malgré tout, je n’ai pas bien compris…

   Pat   
27/8/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
C’est une histoire prenante, avec un suspense qui tient en haleine pendant un bon moment. On se demande vraiment comment tout ça est-il possible, quelle est la signification de tous ces indices etc. C’est vraiment bien écrit (j’aime beaucoup les phrases courtes, voire les suites de mots, notamment), les descriptions sont efficaces (on visualise bien les personnages, les scènes) ex : « Petit bout de chou à la peau d’un hâle harmonieux, un regard ténébreux à souhait, soutenu par des yeux en amande parfaitement dessinés, des cheveux charbonneux et un sourire lunaire. ». L’humour est présent (peux-tu t’en empêcher ?) même si le sujet ne s’y prête pas tout à fait (ex : « Le seul bémol à leur collaboration vient de La Havane et mesure environ 10cm de long sur 3 de diamètre. Rodrigue prônait une hygiène de vie sans faille alors travailler avec Columbo « made in tortilla » relevait du sacerdoce. »).

Pour chipoter quand même un peu : j’ai trouvé que deux éléments étaient amenés de manière un peu « forcée » ou du moins un peu inattendue :

1. « La mauvaise nouvelle, c’est qu’un nouveau meurtre va avoir lieu. 260 jours après Anthonin, ça les amène au 21 décembre. Il ne leur reste que… 4 jours ! » : comment peut-on être sûr qu’il va y avoir un autre meurtre (c’est une possibilité, mais…) ?

2. « j’ai dû accepter l’éventualité que Suárez avait peut-être la faculté de se métamorphoser en jaguar, l’autre animal mythique et mythologique des mayas. » : comment il a pu en arriver à cette conclusion ? (il n’a pas été question de panthère, jusque là…)

Par ailleurs, d’un point de vue plus formel, j’ai repéré quelques petits trucs qui m’ont (légèrement, faut bien chipoter un peu) gênée :

« Anthonin était… est un gamin comme les autres. » : est-ce dans l’ordre ? (est… était, non ?)

« Ils sont les six dans le bureau central. » : « les » n’est-il pas de trop ?

« chacun de ses gars comme partie intégrale de lui-même. » : intégrale ou intégrante ?

« aucun désordre pathologique, psychologique ou intellectuel » : pathologique n’est pas approprié (désordre et pathologique : veulent dire la même chose, en gros). N’est-ce pas plutôt « affectif » qu’il aurait fallu ?

« Pour Rodrigue, on lui a violé les yeux. » : cette expression me semble bizarre (en plus, au niveau sonorité, c’est pas très beau…). Mais là c’est vraiment très subjectif.

En tout cas, cette histoire est vraiment bien racontée. Elle démontre à la fois des qualités créatives (un imaginaire foisonnant, mais ça on le savait !) et une bonne maîtrise de l’écriture, tant du point de vue structurel qu’au niveau du style. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire. Merci

   Cyberalx   
13/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est très riche !
Riche en informations, riche en rebondissements, riches en couleurs et en créativité.

J'avais préparé un commentaire plus long, mais à vrai dire, il serait redondant puisqu'il rejoint presque totalement les deux précédents (je dis presque car les "cagades" relevées ne me sont pas apparues en première lecture).

Je suis époustouflé par la façon dont tu a organisé tous ces éléments en si peu de temps, le seul reproche que je pourrais te faire, c'est d'avoir quelquefois utilisé des ficelles un peu grosses dans les déductions du "profiler" ou dans la trame en général, mais ça reste un trés bon moment de lecture.

C'est difficile de comparer un récit à un autre, je trouve, néanmoins, malgré le plaisir que j'ai eu à lire ta nouvelle, j'ai été un peu chagriné (un tout petit peu de rien du tout hein) de ne pas voir ton style transparaitre autant que dans "N° 20030427 - ZN".

Merci en tout cas, on a une tripotée de bons écrivaillons ici.

   Lariviere   
28/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
« Aujourd’hui dimanche 25 août 2013, Xiomara est en transe... »

Est-ce que cela signifie qu’une suite est possible et que les crimes vont recommencer ? …
Comme je suis déjà allé à Chichen Itza et que je n’aimerai pas (mais alors pas du tout) être une des prochaines victimes, je me renseigne…

Bon, plus sérieusement…

Don Guanaco,
Bravo !!!

L’intrigue de cette nouvelle est servie par une écriture très bien maitrisée. Mais, est il utile de le rappeler ?...

Le suspens est présent dès le début du récit jusqu'au dernier paragraphe et celui-ci est très bien entretenu par l’avancée progressive de l’enquête et les nouveaux éléments en possession de Rodrigue et par extension, du lecteur.

Je tiens à te féliciter tout particulièrement pour la documentation sur les mayas, qui tout en étant incroyablement riche et précise ne devient à aucun moment lourde et pompeuse aux yeux (de jade) du lecteur.

L’écriture de cette histoire suit une logique scénarisée et imagée proche de celle du cinéma. C’est efficace pour cette nouvelle aux gouts de thriller fantastique, sauce salsa.

Je ne sais pas pourquoi, mais au début j’ai regretté le choix de la narration en décompte à rebours (ou journal de bord), qui ne nous permet pas de rentrer vraiment dans l’intrigue mais de la regarder par-dessus l’épaule de Rodrigue.
Je n’arrive pas à l’expliquer clairement mais j’ai eu l’impression que les évènements restaient des images (de films) captivantes néanmoins, mais qui restaient à l’extérieur…
En bref, le style de narration me gênais, je le trouvais améliorable pour servir une histoire écrite.

Ensuite et très vite, je suis rentré dans l’histoire proprement dite, grâce à un scénario et une intrigue impeccablement ficelés.

L’histoire tout aussi abracadabrante qu’elle puisse être, reste cohérente et très bien articulée. La progression de l’intrigue est pour moi, vraiment parfaite. Et vu la richesse des éléments, c’est une véritable performance !

Surtout quand on pense aux contraintes de temps, auquel tu étais soumis comme tous les participants au concours…

Comme Cyb, j’ai regretté de ne pas plus sentir ton style dans cette nouvelle, hormis par quelques passages humoristiques déjà relevés.

A la différence de Pat j’ai bien aimé la phrase :

« Pour Rodrigue, on lui a violé les yeux… »

C’est vrai qu’à la relecture, la phonétique est étrange. Mais dans le contexte, l’image est forte et m’a parlée instantanément.
Ta façon de décrire et tes comparaisons sont à la fois singulières et très belles.

Sinon au niveau de l’épilogue, à moi aussi, l’idée du Jaguar me semble un peu grosse et amené trop brutalement.

Je pense que tu n’as pas assez préparé le lecteur à cette chute fantastique (pourtant prévisible, effectivement). Moi j’avais très vite perçu (après la rencontre à sa casa) que Suàrez pouvait être l’assassin, mais j’étais resté sur une piste rationnelle…
Pour moi Suàrez était un espèce de déséquilibré rendu fou et dangereux par ses connaissances et sa fascination de la civilisation Maya.

Faire rentrer par la porte du fantastique une vision « autochtone » en donnant un aspect irréel (métamorphose homme/jaguar, divinité…) à la chute et donc à l’ensemble de la nouvelle, me semble être une bonne chose (et en plus c’est ton choix, ça ne se discute pas…) mais dans ces cas là, je pense que tu dois préparer le lecteur à cela davantage, en enrichissant peut être le coté fantastique (description) et terrible de la scène finale sur l’autel de sacrifice, ou alors en distillant ça et là des indices (ce qu’on appelle des « implants » en milieu cinématographique), qui individuellement n’auront pas l’air d’avoir grande importance et qui viendront soutenir après coup, l’intrigue au moment de la chute (ex : Dans la demeure de Suàrez : une statuette d’un dieu Jaguar, etc…).

Au sujet de ce dernier paragraphe, je le trouve trop rapide dans le déroulement. Il frustre, vu ton aisance jusque là, je m’attendais à voir les choses durer, dans la description de la scène, mais aussi dans la découverte de Xiomara :

« L’arme au poing, Rodrigue s’avance à pas lents vers la pyramide. Avec le groupe d’intervention il parvient au sommet. Le tableau est surréaliste. Sur l’autel des sacrifices, Xiomara gît sur le dos, inconsciente mais vivante, entièrement dévêtue. Autour d’elle… »

Ce passage mérite à mon avis, d’être développé et rendu plus riche. C’est bien évidemment dans tes capacités.
Ensuite, les explications des faits qui pourraient être encore restés dans l’ombre pour le lecteur me semble un peu trop brutes et maladroites.

Je sais que des explications écrites uniquement pour donner un peu de lumière au lecteur, ne sont pas facile à retranscrire autrement que dans un espèce de recueil d’informations condensées et compactes… Le problème, c’est qu’alors, on à l’impression (vrai) que tout ces éléments ne sont là que pour expliquer au lecteur. J’ai alors l’impression que les dits éléments d’explications ne collent plus tout à fait au ton de l’histoire.
Ils sont suspendus lourdement entre le récit et le lecteur.

Peut être faudrait t’il trouver un angle narratif différent (humoristique ?), ou alors enlever certains éléments et laisser planer une part de mystère. Là je donne des pistes très floues mais je ne m’avance pas…

Ensuite et pour finir sur les aspects critiques, j’ai regretté qu’il n’y est pas du tout de dialogues directs dans ta nouvelle.
D’habitude ce n’est pas quelque chose qui me gène, mais là j’ai l’impression que tu aurais faire ça avec les deux policiers (Rodrigue/ Diego) par exemple...
A mon avis c’est tout à fait dans tes possibilités et même je pense que vu ton style, ca aurait été un élément intéressant pour faire rentrer davantage d’humour (noir) et mettre un peu d’air dans une enquête tendu, sans justement casser l’atmosphère.

Bon tout ça pour dire que comme tu écrit quand même très bien et que l’intrigue est d’un haut niveau, je me permets de m’immiscer dans des détails et de donner un avis très personnel sur ce que je pense, peut être à tord, améliorable...

   Ninjavert   
28/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Aha !

Voilà une nouvelle comme je les aime. Haletante comme une intense fornication, rythmée comme une cavalcade de buffles en afrique, et diaboliquement mise en scène.

Ton style colle parfaitement au récit, et à l'ambiance. On est dedans, et on ne lâche pas l'affaire avant d'en avoir obtenu le fin mot.

Le suspens est parfait, il n'y a pas de temps morts, pas de baisses de régime même dans les moments où l'enquête piétine. Le vocabulaire est bien choisi, la documentation sérieuse et captivante.

On sent un réel travail derrière ce texte, qui débouche sur un réel résultat.

Mes prédecesseurs ont posé le doigt sur les éléments les plus pertinents, aussi me permet-je de souligner quelques points qui n'ont il me semble pas été précisés :

J'ai trouvé un peu gros le fait que les flics ne vérifient même pas les cartes postales du mur de la chambre du gamin (c'est l'impression que ça donne.) J'aurai trouvé plus logique, surtout dans le cadre d'une enquête qui piétine autant, qu'il la voit et et n'en tire aucune conclusion, faute de lien avec quoique ce soit. Puis, une fois sur place, Rodrigue s'en serait rappelé de façon beaucoup plus logique.

C'est un détail.

De même, je trouve aussi la fin un peu précipitée. Que tu ne nous prépares pas plus au surnaturel ne m'a pas choqué, même si n'étant pas franchement porté sur le sujet, j'ai généralement tendance à y être réfractaire. Par contre, tu n'explores pas assez les impacts de cette situation sur tes protagonistes. Je doute qu'un flic comme Rodrigue, rationnel, cartésien, méthodique, se satisfasse sans plus d'émotion de cette situation. Qui'il garde son sang froid dans l'action oui, c'est un professionnel. qui'il n'en parle pas avant oui, il doit douter qu'on le croirait. Mais après coup, de voir qu'une théorie aussi fantastique soit réelle, devait le bouleverser, lui est le monde entier, de par ses implications. 40 policiers, sains de corps et d'esprit, peuvent ils décemment être pris d'une hallucination collective ? D'autant que les hommes des forces spéciales, ou les commandos, portent généralement des caméras embarquées.

Ton histoire implique une existence divine, des pouvoirs de métamorphose. De quoi chambouler un peu l'opinion publique mondiale, bien plus qu'une simple histroire de serial killer enfin classée. Tu devrais à mon avis travailler ce dernier aspect, ou retoucher la fin de manière à ce qu'on puisse croire que les deux flics ont halluciné (ils pourraient n'y aller que tous les deuix)

Bref, je chipouille, mais c'est parceque tu le vaux bien.

Un texte remarquable, et diaboliquement envoûtant.

Merci !

Ninjade

   nanardbe   
28/8/2007
super!

bravo ça fait plaisir de lire quelque chose comme cela

   Tchollos   
28/8/2007
Ce que tu fais le mieux (tu es un des meilleurs du site à ce niveau), c'est le mélange complexe entre les informations et la trame de l'intrigue. Tu parviens habillement à nous transmettre des connaissances à la manière du documentaliste, tout en nous promenant dans une aventure imaginaire...

Sur le style en lui même, tu écris bien, et il y a ici où là de subtiles traits de génie (métaphore, comparaison, etc.) mais je trouve malgré tout que cela manque de rythme et de clareté. Evidemment, tu n'as pas eu le temps de retravailler le texte sur une si courte période. Je me permets de souligner cela vu que tu n'es pas loin de la perfection. Quelques phrases un peu alambiquées, trop longues, quelques descriptions superflues ou redondantes, quelques adverbes. Le texte pourrait descendre sous les 30000 signes sans problème et gagner en nervosité et en suspense.

J'avoue donc être un poil frustré, il y a quelques auteurs avec qui j'ai décidé de mettre la barre très haut. J'aime ton imaginaire, j'admire ton intelligence, mais je suis resté un peu en dedans, plus spectateur qu'acteur si tu vois ce que je veux dire (ton premier texte m'avait happé, évadé).

   Togna   
28/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L’énigme est bien posée, les éléments de l’enquête se déroulent et s’emboîtent avec précision. Il t’a fallu probablement beaucoup d’inspiration et de travail pour rendre crédibles des faits aussi extravagants.
J’ai lu avec plaisir et le suspense m’a tenu en haleine jusqu’au bout. Personnellement, j’aurais aimé plus de dialogues, plus de participation des intervenants pour casser le rythme. Ceci n’étant pas une critique, mais seulement le ressenti d’un lecteur. Ayant moi-même beaucoup de difficulté à m’exprimer dans le format « nouvelles courtes », je ne jugerai pas sur ce point.
Bravo, c’est une belle histoire, bien pensée, bien écrite.

   Athanor   
30/8/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Alors là ! Le début de l'intrigue m'a plaqué sur mon siège et m'a fait froid dans le dos. Et la suite m'a presque comblé. Je m’explique.

"...Pour Rodrigue, on lui a violé les yeux..." Cette phrase m'a carrément plongé dans le mystère et je crois que de tout le texte, c'est celle qui m'a le plus impressionné.
"...L’enquête progresse. De rien, elle est passée à zéro..." Cette phrase me semble la plus proche de toute réalité lorsqu'un évènement comme celui-ci arrive. Et je pense qu'à elle seule elle nous montre le travail que devront accomplir les enquêteurs pour mener à bien leur tâche. Bravo !
"...La presse internationale s’est elle aussi emparée de ce qui est devenu « le scandale Anthonin »..." Je regrette un peu le terme de scandale car il me donne l'impression que l'incompétence des enquêteurs est passée par-dessus le mystère de la mort du petit.

Le passage de la maori Katie UMAGA (on connaît bien ce nom sur la rade de Toulon) me laisse un peu perplexe, non pas par le texte en lui-même, mais parce que j'essaie d'imaginer l'assassin sortir des toilettes, laissant des indices sur le port d'un appareillage respiratoire (à moins que ce soit fait exprès et on le verra peut-être plus tard).

"...Les Scouts de France seraient-ils entrés en conflits avec la tribu des Scouts d’Europe ?..." À dire vrai, je ne comprends pas cette phrase, même si c'est un pensée humoristique pour détendre l'atmosphère…

J'ai bien apprécié le portrait de Rodrigue qui rappelle par moments quelques traits psychologiques des membres d'unités d'élite. On croirait presque que l'auteur...

"...Diego est un homme de confiance et comme lui un policier de terrain. Le seul bémol à leur collaboration vient de La Havane et mesure environ 10cm de long sur 3 de diamètre. Rodrigue prônait une hygiène de vie sans faille alors travailler avec Columbo « made in tortilla » relevait du sacerdoce..." Je considère ce passage humoristique imagé bien venu car il m'a semblé qu'il détendait pour un temps l'atmosphère avant de repartir vers le mystère. Et me paraît très fort, le fait que le lecteur comprenne de suite de quoi il s’agit.

Le passage où l'on découvre le site de Chichén Itzá démontre un grand travail de recherche et d'analyse pour aboutir à une description d'une telle qualité (à moins que l'auteur connaisse physiquement le site).

"...Suárez parle toujours sur le même ton, très posé. Les mains restent immobiles sur le bureau alors qu’il parle de la carte postale. Le commandant décide alors de lui parler du message du tueur ainsi que de la personnalité de ce dernier..." Un petit chichi de rien du tout ; j'aurais préféré voir d’autres verbes que "parler", redondant à mon goût.

Après avoir fait la connaissance de l'historien, je me suis demandé pourquoi Rodrigue avait écouté le profiling sans essayer de comprendre de suite comment Suárez en était venu à ces déductions. J'ai compris après, lorsque le flic français déclara avoir tout repris de zéro la nuit précédente.

Le passage du 13.0.0.0.0. m'a déstabilisé et j'ai eu du mal à reprendre le fil de l'intrigue.

L'arrivée sur le site de la pyramide de Quetzalcóatl m'a dérouté.

"...Le temple blanc ne pouvait être qu’un cœur blanc, autrement dit un cœur pur, celui d’un ange..." Cette phrase m'a un peu gêné car j'ai pensé au petit Anthonin qui, à l'âge de huit ans, n'aurait plus le coeur blanc car non pur.
L'auteur évoque les indices qui jalonnent l'intrigue mais je ne m'en rappelle pas alors je vais relire jusqu'à ce que je les trouve. Promis.

En conclusion.
Dans l’ensemble j’ai beaucoup apprécié ce texte qui m’a permis de partir vers le fantasme des croyances des civilisations disparues. La maîtrise du suspens, des acteurs et de l’environnement est flagrante. Néanmoins, deux petites broutilles extra ou irrationnelles m’ont gêné un soupçon. Je n’ai pas accroché sur le félin qui, à mon sens, est trop "fantastique" alors que l’énigme est des plus réalistes. Et l’histoire autour de l’apocalypse me semble un peu tirée par les cheveux (pardon !). Sans doute mon éducation judéo-chrétienne vient-elle me dicter ce que je dois penser…
Enfin, le climat est bien rendu et on se prend vite au jeu. Le vocabulaire est soigné et on sent un réel souci du travail bien fait. Quitte à moi de prendre exemple.

In fine, je me surprends à me dire "mais pourquoi il n'a pas fait ça ?" et "pourquoi il n'a pas posé cette question ?". et comment se fait-il qu'il n'ait pas essayé de se procurer le passeport de Suárez ? Il aurait tout de suite vu ses voyages dans les pays on l'on a découvert les suppliciés.
C'est vraiment le signe que j'ai été complètement absorbé par cette nouvelle. Bravo !

   Anonyme   
9/9/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
"De rien, elle est passée à zéro."

Le rien contient beaucoup...

Voilà une écriture vive, sans faille, comme j'aime.

Phrases courtes. Parfois longues pour le rythme. Style clair. Maîtrise totale. Bravo!

J'ai eu l'impression de lire du Ellroy et même en mieux (je veux dire écrit en français ;)..)

   Nico   
9/9/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On est dans le stéréotype du serial killer introuvable.

L'idée est très bonne, la narration également, mais je trouve cette nouvelle par moment dure à suivre. Qui n'a pas décroché un moment et dû remonter plus haut dans le texte pour mettre tous les bouts ensembles ?

C'est cette difficulté de lecture qui me gène un peu, probablement dûe au fait que l'on est obligé de retenir beaucoup d'éléments qui ne sont évoqués que rapidement.

La toute fin est jolie.

   widjet   
6/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Guanaco aime Grangé (Les Rivieres Pourpres, le Concille de Pierre...), c'est évident !
En tout cas, même si on a déjà vu ça (Grangé donc) voilà un thriller d'excellente facture, le meilleur lu à ce jour. C'est haletant (dès les premiers mots, on est embarqués, que dis-je ! possédés !!). C'est superbement écrit (quelle richesse !), Guanaco ne relache JAMAIS son étreinte et nous entraîne dans une aventure d'un exotisme incroyable (quelles couleurs !) faite de rites, de sorcellerie (encore l'influence du romancier français) bref c'est d'une grande virtuosité et bourré d'informations ! Je ne suis pourtant pas friand du genre (j'aime pas trop quand ça sort "réel"....ce que je reproche aux romans de Jean Christophe Grangé justement, auteur qui a tendance à "saloper" toutes ces fins je trouve). Mais ici, je n'ai pas cherché la petite bête, emballé que j'étais à lire cette nouvelle.

En 1 mot comme en 100 : Passionnant.

BRAVO!!!

Widjet

   marogne   
8/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une nouvelle sur Chitzen Itza, il ya longtemps que je voulais la lire, mais j'avais un peu de retard dans ce que j'avais imprimé.

En commençant par la fin j'ai été un peu gêné par le rite sur le "palacio", si les coeurs étaient arrachés c'étaient pour que le sang offert nourisse le soleil afin qu'il renaisse encore et encore, pour repousser la fin d'un cycle, non pour la consomer. Dommage. Cette fin a gaché le plaisir que j'avais ressenti à la lecture du début.

Peut être pas plaisir néanmoins, mais intérêt, vouloir savoir la fin, suivre l'inspecteur/capitaine/je ne sais plus. Oui intérêt plutôt que plaisir, car intérêt dans l'histoire plutôt que plaisir dans la façon dont elle a été racontée. J'ai été un peu gêné par des enchaînements brusqués, des détails qui font trébucher, parfois un recours à l'ironie qui ne me semblait pas coller avec le thème...

Et puis dommage de révéler aussi deux pages avant la fin l'identité du tueur lors de cet entretien....

Un bon moment quand même ... et puis je suis reparti dans ces contrées des soleils couchants....

   Menvussa   
11/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est trapu. Une bonne enquête policière sur fond de surnaturel. Mais j'ai trouvé quelques longueurs, des digressions aussi. Peut-être m'aurait-il fallu le relire et noter chaque détail.

Toujours est-il qu'il n'en demeure pas moins un très bon texte, un bon moment de lecture.

   aldenor   
11/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voila un récit haletant, bien imaginé, bien construit, truffé de fines trouvailles ; le suspense est bien dosé, le style est efficace. Il y’a de quoi faire un scénario de film.
Le travail de recherche (sinon l’imagination) est fort appréciable.
La fin est pourtant un peu précipitée. Comme si l’auteur avait été pressé de conclure, et nous servait a la va-vite un résumé de la fin. C’est dommage car je pense que la tension pouvait encore monter.
Enfin, j’ai été dérangé de ne pas comprendre qui est le narrateur. Bien sûr, on n’est pas tenu de l’identifier, mais ici cet élément me manque ; surtout quand ce narrateur prend position ou exprime un ressenti (« … un procédé qui nous est pour l’heure entièrement inconnu » ; « Anthonin était…est un gamin comme les autres. »).
On dit partie intégrante pas intégrale.

   Marquisard   
6/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Une très bonne lecture malgré le fait que je n'ai pas réussi à me prendre réellement au jeu, trop ancré dans un esprit d'analyse.
Par moment des détails m'ont semblé inutiles, des adjectifs aussi qui je pense ont un peu nuit à l'ambiance générale, comme quelques réactions, tournures de situation ou même de phrases "types".
Mais c'est peut-être dù au temps imparti pour le concours.
Aussi j'ai trouvé la fin un peu rapide, j'aurais aimé un déroulement moins classique.
Mais très bonne lecture malgré tout.

   cherbiacuespe   
25/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Je ne vais pas être à l'unisson des autres commentaires. Si l'enquête est effectivement entêtante, passionnante et assez bien ficelée, je trouve que le style choisi manque de "punch". Dans le but de la rendre plus vivante, ou moins monotone à la lecture, il aurait fallu y inclure les dialogues. La nouvelle en aurait été allongée mais le rythme y aurait gagné d'autant. De plus, je trouve que l'effet du dénouement de l'enquête en est fortement diminué. C'est dommage parce que, comme je le dis plus haut, l'affaire est bien ficelé.


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