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Humour/Détente
in-flight : Se débarrasser d’un emmerdeur venu par hélicoptère
 Publié le 07/12/23  -  6 commentaires  -  11889 caractères  -  63 lectures    Autres textes du même auteur

Une plage, un dingue, une blonde,
et bien peu de morale.


Se débarrasser d’un emmerdeur venu par hélicoptère


Lors d’une belle journée quelconque, je me baladais sur une plage de l’Atlantique, observant derrière mes lunettes teintées quelques formes callipyges. Un bruit sourd se manifesta subitement dans le ciel. Je levai les yeux et vis un type descendant d’un hélicoptère en rappel, mitraillette en bandoulière. Remarquable ! me dis-je, tout en courant pour échapper à ce qui s’apparentait à un traquenard. Flairant le truc hostile, tous les estivants suivirent mon mouvement.


Avec un droit d’exclusivité dont je me serais bien passé, le type venu des cieux ne poursuivit que moi, personne d’autre. Durant notre sableuse course-poursuite, il gueulait quelque chose comme « La société est désacralisée ! ». Je me retournai furtivement : il semblait très costaud – du genre militaire aguerri – et portait un tee-shirt dont le dessin représentait un aigle déployé se tenant à côté de la tête de Mickey. Pour une raison qui me dépasse, l’association de ces deux effigies sur le même tissu ne m’inspira pas, je redoublai mon rythme de course en lui hurlant que je n’en avais rien à foutre que la société soit désacralisée. Le type saisit son arme et commença à me canarder ! Se pouvait-il que nous vivions dans un monde où observer des femmes sur la plage soit sanctionné par la peine capitale ? Je n’avais pas suivi les dernières actualités. Étant un fumiste, je commençai à être essoufflé et malgré les balles qui fusaient autour de moi, je m’arrêtai. Le type me rejoignit en baissant son rythme de course, puis il me hurla dessus :


— La société est désacralisée !

— Ben oui, je sais ! dis-je les mains sur les genoux, à bout de souffle.


Sa mitraillette baissée me le rendait tout de suite plus sympathique. En relevant la tête, je pus observer un crâne dessiné tout en rondeur sur sa partie supérieure, mais un visage très anguleux dans sa moitié inférieure. Glabre et peu expressif, il ressemblait à un cyborg défectueux de Boston Dynamics. Les détails de son tee-shirt confirmaient la présence des deux caricatures mises en scène de façon douteuse : la silhouette de l’aigle déchiquetait les grandes oreilles de la frimousse de Walt Disney, dans un horrible bain de sang. Plutôt que de chercher du sens à cette sinistre composition, je préférai flatter l’égo de mon preneur d’otage, au milieu d’une plage désormais déserte :


— Comment vous faites ce tour-là, avec l’hélicoptère ? demandai-je.

— La société est désacralisée !

— Écoutez mon vieux, on sait bien que l’époque n’est pas au sommet de sa forme, mais il faut vous ressaisir ! Votre tempérament excessif dessert le propos que vous souhaitez faire passer.


Il me regarda tristement et je compris rapidement que ce gars-là avait dû se faire tripatouiller les affects par un psy (sans vouloir remettre en question l’efficience des métiers du « bobo à l’âme ») ou bien, il avait été la victime d’une tragédie de l’ordre de l’accident de poussette. Je scrutai l’horizon : quelques rares vacanciers revenaient petit à petit sur la plage, à bonne distance du drame personnel dont j’étais à présent la victime. Aucun de ces touristes ne semblait se soucier de mon sort… En me voyant scruter le littoral, mon bourreau braqua de nouveau l’arme vers moi et tel un doberman sans sa ration de croquettes, il aboya :


— La société est désacralisée !

— Oui, oui, la société elle est désacralisée.


À bien y réfléchir, je crois que ce type se foutait de ma gueule. Pacifiste – puisque n’ayant pas d’arme en mains – je décidai de l’attaquer par l’absurde. L’objectif était de lui faire perdre pied par les mots, le désorienter par la sémantique pour fuir le moment opportun.


— Ce premier rendez-vous est un peu manqué, n’est-ce pas ? affirmai-je, sans attendre de réponse. Vous êtes assailli par de grandes questions qui embrument votre conscience réflexive. On constate l’horreur du monde, puis on s’interroge, puis on se sent impuissant et on finit par mal dormir. Je connais bien tous ces stades de désillusion… Pour faire simple mon ami : vous avez un marteau à la place de la tête et tous vos problèmes ressemblent à des clous. Or, suis-je un clou ?


La bouche légèrement ouverte, un filet de bave commença à sortir de la bouche du type. Son doigt tremblait sur la gâchette : ça ne sentait pas bon pour ma face. Cette souillure n’allait pas me lâcher et je me mis en tête qu’il pouvait s’agir d’un cobaye venant de se faire lobotomiser par les techniques de contrôle mental du MK ultra. Une sorte de rat de laboratoire relâché dans la nature par la CIA. Espérant l’achever, je lui balançai une joute nihiliste interrogative dans l’espoir de paralyser son esprit :


— Et si c'était dans l'absence d'intention que résidait la beauté du monde ?


Il cligna plusieurs fois des yeux dans un abîme d’incompréhension.


— La société est désacralisée, bredouilla-t-il, tout en étant parcouru d’un spasme encore plus inquiétant.


Sa mandibule se baissa subitement et avec sa gueule grande ouverte, il ressemblait de plus en plus à une sorte d’iguane statique sous un soleil de plomb. L’ambiance devenait pesante. Réflexion faite, je crois que ce gars-là cherchait simplement à obtenir son quart d’heure de gloire ; j’avais très envie de lui démonter la tronche, malgré son gabarit. Je voulus tenter un low-kick, mais il semblait vraiment stable sur ses appuis et aussi débile qu’il pût paraître, on sentait chez lui un corps vif et plein de réflexes. Je tentai alors la diplomatie :


— Camarade, il me serait avantageux que tu puisses partir loin de moi afin que je retrouve ma vie d’avant. Pourquoi n’irais-tu pas conquérir de vastes territoires inconnus, armé de ta superbe mitraillette ?


Dans une immobilité toujours plus fidèle, sa mâchoire se maintint en position basse et aucun son ne sortit de sa cavité buccale. Je devais à nouveau revoir ma méthode de persuasion. De façon tout à fait fortuite, j'avais lu dans un manuel que si un type vous agresse en sortant ce genre de phrase, on ne pouvait compter que sur une intervention extérieure pour se tirer de ce mauvais pas. Le livre précisait que c'était d'autant plus vrai lorsque l'agresseur venait vous rendre visite au moyen d’un hélicoptère et il n'y avait plus aucun doute si, au moment même de l'altercation, vous vous baladiez sur une plage… C'est alors que, par la main même de celui qui raconte mon histoire, une blonde vint vers nous. Une blonde plantureuse arborant un bronzage « Venice beach », sorte de Californienne en bikini vert fluo, telle qu’on en voit dans vos esprits désacralisés. Elle s’appelait Daphné et elle prit un air radicalement sérieux pour s’adresser à nous, sans trop savoir qui des deux était le plus lucide :


— Messieurs, que se passe-t-il ici ?

— La société est désacralisée, répondis-je avec gravité.

— Oh mince ! Quand cela est-il arrivé ?


Cette question, elle l'avait posée en braquant involontairement ses seins vers moi et, avec sa silhouette élancée, elle me mettait cinq centimètres dans la vue. Tout débordait de son lumineux décolleté et j’avais l'impression qu'un étal de viande venait de me poser une question sérieuse. Sa poitrine parfaite menait à la Concorde et il y eut un silence durant lequel on aurait pu me croire perdu dans le moelleux de rêves érotiques vallonnés. Il fut compliqué d’esquiver l’exhibition de son patrimoine génétique, tant la contemplation de ce panorama mammaire menait sur les chemins d’une forme de panthéisme. En homme d’expérience, je parvins toutefois à sortir de ce piège en effectuant un pas de retrait afin de développer mon propos sur la désacralisation de la société :


— Il s’agit là d’un vieux constat qui n’en finit plus d’être constaté.

— Mais que faire, messieurs ?

— Notre ami, dis-je en nommant le type, se propose d’occire mon être en guise de préambule. J’ai beau lui faire comprendre que ce serait fâcheux et peu efficace pour la cause, il n’en démord pas. À ce propos, vous auriez un bol de croquettes ?

— Non, malheureusement.


Avec une nouvelle forme d’abrutissement dans son regard, le type à la mitraillette suivait la conversation, comme on suit une partie de ping-pong. Mais soudain, il se mit à beugler à s’en déchirer la voix :


— La société, elle est désacralisée !


La blonde fit un bond surprenant, puis ses grands yeux de biche observèrent l’homme de l’hélico avec un air d’effroi. Elle m’observa ensuite : je haussai les épaules pour lui signifier mon impuissance. Je l’invitai à prendre le relais pour raisonner notre camarade venu des cieux :


— Allez-y, dis-je, tentez quelque chose.

— Bon, eh bien d’accord… Que voulez-vous dire, monsieur, quand vous prononcez cette phrase ? S’agit-il d’une remarque péremptoire qui veut n’ouvrir la porte à aucun débat ? Ou voulez-vous partager un quelconque mantra permettant d’exorciser votre peur du lendemain ?


Daphné s’en sortait très bien. Surtout, je comptais sur sa présence pour détourner l’attention de mon agresseur et ainsi me faire la malle. Je reculai discrètement, mais elle remarqua mon geste :


— Mais où allez-vous ? Nous devons raisonner notre ami !


Comme je le craignais, Daphné avait pris son rôle trop à cœur. Aussi, comme je n'avais aucune envie de l'aider à faire émerger le logos du cerveau de l’autre dingue, je me mis en tête de passer également pour un être irrationnel, incapable de sauver la situation. J’imitai donc l’attitude d’un fou – un fou non armé certes – mais parfaitement sérieux dans sa folie. J'utilisai la mathématique pour élaborer ma stratégie :


— Saviez-vous que le point de rencontre de deux parallèles est situé vers l'infini ?


Daphné tiqua.


— À peu de chose près, ajoutai-je.

— Voyons, vous sembliez si raisonnable à l’instant, dit-elle un peu triste.

— Et c’est précisément ma destination. Vers l’infini et au-delà ! osai-je, en observant le portrait de Mickey et de son bourreau d’aigle.

— Vous êtes ensemble ? demanda-t-elle en nous regardant tous les deux.


Ma tentative de diversion fleurait bon. Soudain, l’autre cinglé se mit à sauter sur place à pieds joints, comme s'il faisait un exercice à la corde, mitraillette en main. J'ignore pourquoi, mais je me suis dit que ce n'était pas bon signe et que ses capacités cérébrales avaient atteint les limites du supportable. Il valait mieux ne pas traîner plus longtemps dans les parages.


— La société est désacralisée, hurla le type au bord des larmes, tout en sautant toujours plus haut avec son arme.


Avec diplomatie et patience, Daphné parvint à faire redescendre le barjot cosmique sur Terre. Il ne sautait plus, mais un événement tout aussi pénible en découla : Daphné souhaitait coûte que coûte nous raisonner tous les deux et elle se mit à jacasser sur les dernières théories de développement personnel en vogue, arguant des bienfaits d’un coaching mental qui serait à même de faire sortir le mal résidant en chacun de nous. Tout en singeant un profond intérêt pour ses palabres, je m’éloignai tranquillement, gardant à l’esprit que la situation pouvait basculer à tout moment. Je jugeai bon de trottiner doucement au départ, puis quand je me sentis à bonne distance, je pris subitement mes jambes à mon cou, tout en effectuant de larges sinuosités pour ne pas être ciblé par l’arme à feu. Dans une pulsion de vie débordante, je courus vers le remblai, haletant et soulagé de pouvoir continuer mon existence comme je l’entendais.


Une fois hors de portée, je remis en place mes lunettes teintées et une rafale de coups de feu retentit. Bis repetita, la panique envahit la plage, mais cette fois-ci de terribles cris résonnèrent sur l’ensemble de la côte et dans les rues adjacentes. Il y eut un moment de flottement durant lequel je me suis dit que sur le constat, ce type n’avait pas tort. Sa sentence résonnait encore en moi, mais je souhaitais la faire taire ; j’avais juste envie d’observer de jolies formes. Donner un peu de relief à mon existence.


 
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   Perle-Hingaud   
29/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Ce récit ne m'a pas fait rire. Pour lui, il a du rythme, un sens du burlesque, et sans doute aussi l'envie de pointer le vide intellectuel de certains. Quoi qu'il en soit, j'ai du mal avec ces personnages tous aussi clichés les uns que les autres: les indifférents sur la plage, le pauvre abruti avec sa mitraillette, la bimbo intellectuelle et le narrateur, l'homme sûr de lui, de son humour, et bien sûr de sa supériorité. Parce qu'il faut ne douter de rien pour écrire à propos de quelqu'un: "Tout débordait de son lumineux décolleté et j’avais l'impression qu'un étal de viande venait de me poser une question sérieuse. ". Ou comment rabaisser à l'état d'objet peu ragoûtant.
Bref, le narrateur se croit malin. Il a évité la tuerie en fuyant, mais si on peut comprendre ce geste, sa façon de décrire les autres le rend minable: c'est pourtant lui qui sera sauvé.
C'est une nouvelle bien noire, sous des couverts d'humour.
Je ne peux pas dire que j'ai aimé, l'humour est une catégorie difficile... D'autres auront sûrement un ressenti différent.

   jeanphi   
7/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

J'ai d'abord ri, bien qu'il y ait une bonne plume et une certaine vulgarité au service d'une péjoration de la nature humaine chez vos trois personnages. C'est une satyre réussie.
On en arrive à la conclusion que le ça, le moi et le surmoi résident dans deux des personnages, et représentent les parties manquantes chez l'assaillant lobotomisé au nom d'une doctrine standard.
Mon ressenti ne prend pas en compte les passages plus vulgaires, néanmoins formulés avec adresse.

   Corto   
9/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Une nouvelle qui me fait rire m'incite à quelques indulgences.
Je me demande si l'auteur avec sa "société est désacralisée" n'aurait pas été inspiré par cet "ensauvagement de la société" prononcé en haut lieu de si docte manière. Mais je crains l'anachronisme.
Le déroulement des événements de cette nouvelle ne fatigue guère les neurones, avec tout de même l'arrivée de "Daphné" pour sortir d'un duo qui commençait à s'user. Dommage que l'auteur ait ici manqué de finesse au point de formuler un "étal de viande" impardonnable.
Le dernier paragraphe sent un peu la précipitation de l'auteur à vouloir en finir.

Au total une lecture parfois amusante mais où il ne faut pas chercher plus qu'un moment de distraction.

   Lariviere   
11/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour in-flight,

et oui la société est désacralisée...

J'ai bien ri en lisant ce texte où l'humour burlesque fonctionne pour moi. ce n'est pas si facile, la catégorie humour détente étant la plus difficile du site à mes yeux.

On aurait pu mener plus loin l'absurde de la situation et lui ajouter encore plus de fantaisie mais je n'ai pas boudé mon plaisir devant ce texte divertissant qui mine de rien fait réfléchir...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   Cox   
14/12/2023
trouve l'écriture
très perfectible
et
aime un peu
J’ai aimé quelques tournures, et j’ai pu aller jusqu’au bout sans mal mais dans l’ensemble, j’ai trouvé la lecture un peu lourde. Je regrouperais ce qui m’a gêné sous 3 catégories :


1) Le ton de l’oncle beauf dans un repas de famille. Se réfugier derrière des tournures du siècle dernier comme « callipyge » ne suffit pas à frapper le tableau du sceau de l’élégance. Trouver le perso principal en train de mater des boules en ‘skred derrière ses lunettes de soleil, c’est une ouverture qui ne me donne pas franchement envie de passer plus de temps avec lui. Tout le passage sur la blonde aux gros seins, littéralement décrite comme un « tas de viande » m’a paru franchement déprimant. Le côté « dans quelle époque on vit ? » ressort aussi à quelques occasions pour parfaire la caricature de l’anachronisme sur pattes. Il ne m’est que marginalement plus difficile de m’attacher au lobotomisé qu’au perso principal.

2) Je pense que, même quand on écrit dans un style humoristique, il ne faut pas se sentir obligé de tourner chaque phrase comme un blague, chaque observation comme un trait d’esprit. Ici, j’ai vraiment senti l’intention de l’auteur qui essaie d’être drôle à chaque ligne. Ça ne marche pas a tous les coups, et l’insistance des remarques ironiques apporte une vraie lourdeur pour moi. Je pense que le texte gagnerait beaucoup à être allégé de ses tournures sarcastiques, souvent un peu répétitives. Quelques exemples en vrac de tournures à valeurs comiques qui ne marchent pas pour moi (mais c’est vraiment une impression d’ensemble ; c’est le volume qui blesse) :
« Remarquable ! Me dis-je, tout en courant » Ben non. On ne se dit pas ca quand un gars vous pointe un flingue dessus. L’ironie ne fonctionne pas pour moi, ici. Pense moins, cours plus tonton.
« Flairant le truc hostile ». Ben non. Y’a un type en treillis avec une mitraillette qui vient de se faire parachuter la gueule. Personne ne flaire, la. L’hostilité est évidente.
« Avec un droit d’exclusivité dont je me serais bien passe ». Long comme tournure, et ne suscite pas de rire en soi. J’élaguerais.
« Glabre et peu expressif, il ressemblait à un cyborg de Boston dynamics ». Les robots (pas cyborgs) de BD n’ont pas de visage, l’image ne fonctionne pas pour moi.
« victime d’une tragédie de l’ordre de l’accident de poussette». Blague de comptoir un peu lourde, alourdie encore par une tournure précieuse qui ne colle pas.

3) Peut-être en lien avec le point précédent : une surabondance de tournures gratuitement lourdes, souvent surannées, qui au final me paraissent maladroites plutôt que raffinées. Le genre de truc qui me fait m’arrêter une seconde et me demander « mais qui parle comme ça ? Et surtout pourquoi ? »
Quelques exemples pour expliquer ce que je veux dire (non-exhaustif) :
« sableuse course-poursuite »
« Votre tempérament excessif dessert le propos que vous souhaitez faire passer » : ici, j’avais cru à la première lecture que le ton excessivement précieux était voulu, pour effet comique. Mais le fait que tous vos personnages (à part Terminator) adoptent le même ton, tout le temps, me suggère que non.
« je lui balançai une joute nihiliste » : un peu lourd et mal maîtrisé. C’est un combat, une joute, ça ne se balance pas. On balance une réplique, mais balancer une joute me parait maladroit.
« sa cavité buccale » : franchement, on ne perd pas grand-chose à appeler ça une bouche.
« Notre ami se propose d’occire mon être »
« S’agit-il d’une remarque péremptoire » : Qui pratique encore l’inversion du sujet à l’oral ? Et, très honnêtement, qui *parle* comme ça ? Le style d’un dialogue doit être plus oral que ca pour fonctionner, pour moi


Ceci dit, quelques traits d’esprits m’ont fait sourire ! J’ai bien aimé :
« Pacifiste – parce que désarmé »
« vous avez un marteau a la place de la tête et tous vos problèmes ressemblent a des clous. Or, suis-je un clou ? » : l’absurde rigolo fait mouche ici
La dégradation spasmodique du doberman est bien décrite, assez évocatrice et drôle

Et d’autres, que je ne retrouve pas.


En gros, si j’ai une remarque constructive à faire sur l’écriture : je conseillerais d’élaguer. Beaucoup. Et de détendre un peu le ton sarcastique qui devient très vite pesant.

   dowvid   
2/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J'aime bien l'absurde. Et le je-m'en-foutisme face aux
codes moraux. Quand j'écris seulement, parce que dans ma vie, j'en ai plusieurs, par exemple un grand respect pour les femmes, les enfants, la vie.
Mais dans le délire de l'écriture, les codes peuvent en prendre pour leur rhume parfois. Et je ne m'en formalise pas, à moins que ce soit un écrit de type pamphlétaire, un débat politique ou social.
Bref je ne me formalise pas de voir entrer en scène une barbie californienne, ni un voyeur sur la plage.
Sans vraiment rire en lisant ce texte, j'ai bien aimé l'absurdité du récit, du baroudeur armé, de la réaction des personnages.
Merci de ne pas tout prendre au sérieux


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