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Dameer
10/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Le récit est mené à la 3ème personne du point de vue de Jessica.
Exclusion, harcèlement d’une élève au collège à cause d’une différence : cette élève, Jessica, ne se lave pas et sent mauvais ! Personne ne veut lui parler et les profs ne l’aiment pas Les élèves la surnomment "la truie, pue-la-mort, bouche-d ’égout" à cause de son odeur. Les professeurs essaient un jour d’y remédier, mais maladroitement : au lieu d’une approche en douceur, on fonce à 5 sur la malheureuse, on la coince au fond du vestiaire et après un sermon sur l’hygiène, on la pousse vers la douche. Si ce n’est pas du harcèlement, ça y ressemble ! On apprend à la fin ce que Jessica aurait aimé dire mais ne dit pas à ces bonnes femmes, la raison pour laquelle elle ne se lave pas. Mais la nouvelle tourne court et on ne saura jamais si elle a fini par prendre la douche proposée ! Ce récit met en lumière les défaillances du système : sur un signalement, l’assistante sociale tente de remédier à un problème immédiat : l’hygiène de l’élève, plutôt que de mener une enquête approfondie sur ses conditions de vie familiale. Mais c’est moi qui extrapole, et c’est à mon avis le volet critique qui manque à cette nouvelle : l’auteur reste au niveau du constat, décrit avec clarté une situation exemplaire, mais ne cherche pas à élargir pour en tirer un enseignement quelconque, ni d’envisager une perspective d'évolution pour Jessica. (Il est vrai que la situation étant vécue à travers les yeux de Jessica, c'est un peu difficile à mettre en place..) La nouvelle se referme comme elle a commencé, sur une situation insoluble d'une adolescente enfermée sur elle-même qui ne fait plus confiance dans les adultes. |
ANIMAL
10/11/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
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L'intrigue est plutôt mince. On comprend que Jessica ne souhaite pas se dévêtir en présence de son beau-père mais pourquoi ne pas se laver quand elle est seule avec sa mère ivre ? A moins qu'il y ait des non-dits, qu'elle ne se lave pas dans l'espoir d'éloigner le beau-père qui aurait d'autres visées... mais cela n'apparaît pas clairement.
L'indignation au sujet de l'intervention des "bonnes femmes" correspond bien à l'esprit de révolte contre une intrusion dans la sphère privée, même si elle semble justifiée. Le passage est un peu confus. Les clichés ne manquent pas : vivre dans une caravane, c'est sur un terrain vague sur fond d'usines et de boue, les occupants sont minables, ivrognes, sales. Dommage. Le style n'est pas déplaisant et il y a un effort pour conter une histoire mais c'est insuffisant. |
Donaldo75
19/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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J’ai trouvé ce texte sec et âpre ; son univers m’a rappelé celui d’Erskine Caldwell. Evidemment, le style est différent, ici plus neutre dans la forme, propre mais quelque part raconté. C’est la manière d’exposer la situation, que ce soient des faits ou des impressions voire des pensées, le tout dans un style narratif qui relate en partie. Il y a un peu de ce que l’émission francophone « Strip Tease » proposait aux téléspectateurs qui peuvent se faire leur propre opinion sans être influencé par autre chose que les images et le son ; dans le cas présent, le lecteur peut extrapoler le pourquoi du comment, imaginer des alternatives à ce que vit Jessica, couper les cheveux en mille-vingt-quatre avec des questions à deux balles si tel est son bon plaisir, analyser du subatomique là où il n’y a que de la matière, j’en passe et des plus gratinées. La toile est suffisamment grande pour abriter le tableau social dont Jessica n’est qu’un symptôme, un élément de décor parfois, le personnage principal vu sous un autre angle. Et c’est là que le style âpre et sec est important ; il ne cache pas la misère sous des atours fabuleux. La merde, c’est moche et ça sent mauvais, autant ne pas la masquer avec du Chanel n°5.
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Cox
19/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Le texte est intéressant et me donne envie de lire d'autres nouvelles de l'auteur, même si je n'ai pas réussi à être tout à fait emporté par l'histoire. Il faut dire que je suis en général moins réceptif aux textes courts donc c'est à prendre avec une dose de recul. Cependant, dès les premières lignes je trouve l'image de la misère véhiculée par le texte est un peu lourde, voire caricaturale. Les rivières sont boueuses, les caravanes abimées, les vitres sales; Maman est alcoolique, papa s'est tiré, et beau-papa est un gros porc. Ça donne une exposition un peu convenue de la situation, que le choix d'un style très épuré n'aide pas dans cette entame: j'ai trouvé qu'on posait simplement le contexte avec un fort sentiment de "déjà-vu" ici.
Par la suite cependant, l'aspect chirurgical de l'écriture se montre efficace, et sert bien le fond du propos qui est intéressant. Ceci dit, j'ai quand même eu un peu de mal à rentrer dans la mise en scène: 5 femmes adultes qui se liguent pour forcer une élève à prendre une douche, sans aucune tentative de communication apparente en amont, ça m'a semblé un peu difficile à gober. Quel résultat espèrent-elles? À moins de la piéger comme ça tous les 2 jours, ça ne règlera même pas le problème de l'odeur. Je doute qu'elles se figurent sincèrement qu'elles vont lui apprendre que c'est mieux de se doucher de temps en temps. J'ai beaucoup de mal à imaginer ça de la part 5 personnes un minimum éduquées et habituées à travailler avec des gamins de tous horizons. Du moins tel que c'est présenté. Il m'aurait peut-être fallu quelques éléments de plus pour me représenter ce qui peut acculer ces femmes à une connerie pareille, mais en l'état je me dis qu'il y a des limites à la bêtise. Statistiquement, ce n'est sans doute pas impossible qu'un truc comme ça puisse arriver dans un coin reculé, mais j'ai eu l'impression de lire une dénonciation plus générale à laquelle je ne crois pas trop, et cette dissonance me laisse un peu dubitatif. Comme le texte est court et ne me laisse pas grand chose auquel me rattacher, je reste sur un ressenti assez tiède, même si le texte m'intirgue par son ton et qu'il a le mérite de soulever des questions. Cox |
Provencao
23/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Laurent-Paul, et Bienvenue.
Votre nouvelle, courte réalise le beau voile noir qui drape la différence dans un monde non prêt à l’accueillir. Votre nouvelle expose la charpie qui balaie les restes de ce que l’humanité ne veut pas regarder. Vous avez choisi la charpie. Une nouvelle scandaleuse, ruinée, ruineuse. Beau reflet du temps de l’immaturité, du présent de la non-maîtrise. Belle manifestation en votre écriture et compréhension. Au plaisir de vous lire Cordialement |
Perle-Hingaud
23/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Laurent-Paul et bienvenue sur le site !
J'ai été prise par ce récit naturaliste. Il y a de la place pour développer, mais tel quel il est parfaitement compréhensible, suffisant dans son propos et frappant par l'écriture blanche, sans pathos, adoptée. C'est direct et net comme ce que ça raconte. Bravo et merci pour cette lecture. |
Robot
23/11/2024
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Je me demande si ce récit découle d'une réalité vécue. Si c'est le cas, je dirais qu'en plus de son vécu familial tout à fait possible, la collégienne a du tomber sur un établissement antédiluvien.
Si vraiment celà résulte de faits réels, les adultes intervenants ont tout faux. Il me semble que de nos jours dans la plupart des établissements scolaires ce "conseil de classe" ne se serait jamais tenu de cette façon. Cinq adultes pour "harceler" la jeune fille !!! Il me semble que la procédure normale préconisée par l'éducation nationale en ce cas aurait été d'abord un tête à tête entre l'assistante sociale et l'élève, puis une enquête de l'assistante sociale sur le milieu familial. La procédure suivie me paraît tellement peu crédible que je préfère ne pas noter. |
papipoete
23/11/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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bonjour Laurent-Paul
une nouvelle fort courte, où l'on s'attend au pire du pire, surtout dans la caravane d'où " Beau-papa " ne sort jamais, et ramasse une cuite chaque soir, au point de ne plus pouvoir discerner sa belle-fille, d'autre chose... mais en fait, c'est au collège que la vie d'enfer est menée à Jessica, qui pue par ses co-étudiantes... NB ça sent le bas-fond à plein poumon, avec ses pieuvres maléfiques aux relents écoeurants qui j'espère ne sont que fictifs ? du Rosetta par moment, qu'Emile Dequenne interpréta de façon si poignante... |
Cleamolettre
24/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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Bonjour,
J’aime les écritures blanches, surtout quand elles servent un texte avec un fond douloureux, je trouve que ça évite le pathos et que l’émotion en est plus forte à la lecture. J’ai donc été servie ici par le style, impeccable, même si l’emploi de « maman » et « beau-papa » est surprenant, même en se plaçant dans la tête de l’adolescente, parce que ça fait un peu plus enfantin qu’ado à mon sens. Je suis moins convaincue par le fond. D’abord parce que le décor est un peu lourd, la caravane, la boue, l’alcool, etc. Malheureusement, ce qui est dénoncé se passe autant dans des milieux bourgeois ou riches. J’aurai trouvé ça plus surprenant et impactant que ce soit le cas et que Jessica soit d’une famille aisée. Ensuite parce que je ne crois pas à certaines choses : le fait qu’elle soit la seule à aimer l’émission citée, il y a forcément plein d’autres élèves qui la suivent si on en croit les scores d’audience de ce type de programme ; la manière dont les femmes adultes la traitent, ça ne peut pas arriver ainsi, d’un coup, il doit y avoir eu d’autres tentatives avant, une discussion avec l’élève, une convocation de la mère, etc. Et même la fin qui explique la saleté ne me convainc pas, la salle de bain trop petite pour s’y déshabiller, une gamine qui préfère être harcelée pour son odeur que de trouver une autre solution (une autre caravane, une piscine, penser elle-même aux douches du collège, voire aller s’y laver en cachette). Pour moi, si Jessica ne se lave pas, c’est parce que sa saleté est un appel au secours, le seul moyen qu’elle a trouvé pour qu’on comprenne que quelque chose ne va pas chez elle, ou parce que son odeur lui permet de repousser son beau-père qui ne voudrait pas se contenter de la regarder nue. Là je pourrai adhérer au texte, si elle refusait de se laver pour le mettre à distance et parce qu’elle ne sait pas comment en parler ou dire autrement. Mais j’aime quand même l’idée du texte : ne pas se fier aux apparences (ici aux odeurs) et toujours se demander ce que ça peut cacher de grave. |
Corto
24/11/2024
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Dommage me suis-je dit à la fin de cette lecture.
Beaucoup d'éléments de réalité et de ressenti sont présents dans ce texte. Ils mériteraient d'être repris et développés pour faire une construction nouvelle qui pourrait avoir de l'allure. En évitant les caricatures des personnages et en affinant le relationnel. Un concentré utile mais à travailler. Y a plus qu'à... |