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Horreur/Épouvante
Lu-k : Les photographies
 Publié le 18/03/11  -  17 commentaires  -  6496 caractères  -  210 lectures    Autres textes du même auteur

Retour sur soi et sur l'époque plus ou moins révolue de l'enfance à la fois délirant et rationnel, familial et mythique. La narration est donc a posteriori et le récit alterne avec le discours, l'image avec l'analyse, l'imaginaire avec le factuel, le passé avec le présent. Ceci constitue un extrait d'un ensemble en construction.


Les photographies


La peau était belle, je crois, émaciée, et lisse, comme une poupée, ou perdue, comme un doigt, un doigt coupé, qui se sépare, convulsivement, de la main, un doigt qui se sépare convulsivement de la main, puis tombe, vivant, seul. Je ne parlerai pas des jambes. Les jambes étaient serrées, collées l’une contre l’autre, abandonnées au froid du cauchemar. Les genoux pliés pour faire disparaître parallèles au sol les mollets, les chevilles et les pieds, dissimulés par les hanches, goulues, larges, tombantes. Le buste n’avait que l’allure détestable de la fixité, il ne tremblait pas, il ne bougeait pas à l’instar des membres qui sortent (je parle des jambes, des bras, des yeux et du sexe), mais demeurait là, crétin, dans le refus de toute gesticulation, insensible — ce point est contestable, j’en ai conscience : qui n’a jamais vu le vide marqué par l’absence de larmes sur la joue d’un enfant ? —, avec cette jupe bordeaux qui montait au nombril et l’obstruait, coupant ainsi toute finalité relative à la gestation, pour que dorment les petits monstres. Ce buste restait immobile et je le savais comme un entre-deux, une espèce de balance qui soupesait les deux pôles du corps — le haut, le bas —, qui soutenait leur chienlit de puissance spatiale (parce que ce corps, entre raideur et malléabilité, perturbait véritablement l’espace, mais seulement l’espace physique, je parle de l’espace où se fondent par exemple les espaces mêlés du sang et du sperme, mais enlevons-y l’espace des pleurs, qui n’est qu’un idéal). La tête, la tête, je ne voulais pas la voir, je la détestais la tête, je lui aurais craché dessus, mais le haut du crâne était bien là dans l’atmosphère moulue, je le regardais de haut, je voyais les cheveux, les cheveux bien coiffés, au carré, la cascade de la frange sur la concavité du front, et les mèches sur les côtés du crâne qui tombaient diluviennes sur les oreilles, ah, la fissure, la raie, opérant la scission. Les seins tombaient à la manière d’élastiques sur lesquels on force pour qu’ils se ploient à l’excès. Malgré moi, la courbure du dos était belle. Je fermais les yeux quand ma mère les levait.


Nous étions sur une belle sphère de roche métamorphique, une de ces serpentines dont la couleur verte se taille à coups de bites, et la poudre se dispersait parfois sur le monde, comme un doigt coupé qui se sépare convulsivement de la main pour tomber, seul. Nous étions suspendus en l’air sur cette pierre immense, volant au-dessus des mers et de l’aurore diarrhéique. Je constate que le temps arbitraire s’est définitivement oublié dans ses mélanges improbables de fluides renversés, irréligieux, libres — mers, bave, pluie. Le temps objectif s’est définitivement perdu dans ce même état d’exemption (un état sans vie, si ce n'est la mort, ou la naissance détachée du rien que constituent le recensement et l’hôpital, chiens du langage), est donc définitivement revenu sur sa terre originelle, pareille à la terre aryenne. Nous ne distinguons plus le passé de la minute suivante qui n’est que le souvenir d’un présent inatteignable, ou la conscience d’un soi-autre objectivé, au contraire tout ça se bouscule, et c’est ainsi que ma mère me suce avec l’œil qui brille de reconnaissance et la lèvre qui brille de salive, c’est ainsi que pour moi je suis enfermé dans la mort du temps de cet instant venteux, cet instant noir, terrible, qui finira seulement quand je le désirerai, mais l’objet désiré une fois possédé perd son caractère de désirabilité, alors malgré moi je souhaiterai qu’elle recommence, ma mère avec son corps qui fragmente la température, ou je ne serai pas heureux, toujours dans l’attente que le temps se définisse pour que je puisse progresser dans l’espoir.


Sur notre beau rocher je pleure encore parfois mais dans ma tête pour que mon père qui se masturbe sur le canapé laisse sur son canapé rouge la beauté du cri et notre berger allemand dehors aboie, aboie, grogne, déchiquète la viande rouge, brouhaha infernal, et parfois je me lève, je vomis mes lasagnes dégueulasses, je laisse mon lit à demi effacé dans la chambre qui n’existe pas pour un autre inconnu, je pars à la recherche de ce qui a été entrevu par la fenêtre murale, je vais dehors tutoyer la mélancolie du ciel, ce cratère, et je me dis que je déteste la maison comme maman la déteste. Je suis sur le rocher, l’arbre est couché et re-couché dans le feu du soir, il se déploie sur le sol, ses branches s’agitent comme des bras désarticulés et piqués de folie, le chien se soumet sur le dos dans la poussière bleue de l’ailleurs — l’ailleurs entoure notre baraque, à l’image de l’enfant qu’on étouffe, ou à l’image du chasseur qui refoule son inquiétude humaine pour aller tuer dans le pourpre des feuilles la peur féroce d’un animal humain, qui n’est que lui-même, le pourri, la bête ou le surhomme tombé de la corde —, alors nous nous roulons tous dans la terre molle pour que ses chemins tortueux nous empoignent, pour que la déflagration décolle nos ailes, nous rendent chenilles, nous rendent morts, et nous serons alors enchâssés dans notre condition jusqu’alors refusée, notre condition fœtale, au côté du temps, ce véritable temps restitué.


Mais ma mère continue d’empoigner mon sexe et mon père continue de se masturber et la télé bourdonne et le berger allemand gueule et moi je me tais, inexpressif, je regarde le buste immobile. Je vois notre maison, le château de Magritte suspendu, et je survis, les genoux sales, les genoux noirs, rouges, et d’ailleurs tout le corps comme émergé de sous la terre… le sable serait froid, glacé en fait, et je devinerais les dunes autour de moi, seins sur un long corps marécageux qui pointent vers le ciel une mélancolie troublante, presque agressive. Ce serait mon rêve de revenir dans le ventre absolu qui n’est pas le stade in utero, lourd tombeau de suie, de rancœur et d’épuisement — qui nous dégurgite en tombeaux jaunes et pâles —, mais la nuit, consécration de l’angoisse, qui enveloppe de ses secrets, fait crépiter les membres lourds, nous rappelle au stoïcisme de l’apnée — cette indifférence que tu vois dans mes yeux maman serait dénudée et je deviendrai blanc, pas le blanc du glaire, pas le blanc du sperme, le blanc de l’albinos, le blanc divin et lumineux, imagine un superbe jeune homme dévêtir ses muscles de la mue d’un reptile, ou un être difforme, laid, s’enorgueillir puis se débarrasser avec vigueur, théâtralement, de grands draps qui seraient des soleils sans tache ayant pué un jour.


 
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   Pascal31   
7/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Déjà merci d'avoir précisé en préambule que ce texte est un extrait d'un ensemble en construction. Sans les tenants et les aboutissants, il est difficile de se faire une idée.
Malgré tout, ce que je peux dire de ce récit complexe et fort, est qu'il est très bien écrit. Pourtant, j'ai failli arrêter plusieurs fois ma lecture lors des deux premiers paragraphes, tant ceux-ci sont alambiqués. Je suis certain que plus de simplicité n'aurait pas nui à la force du récit. Là j'ai dû m'arracher les cheveux pour atteindre péniblement le troisième paragraphe, plus facile d'accès malgré des phrases à rallonge. Le dernier paragraphe n'apporte aucune explication, laisse beaucoup d'interrogation sur le pourquoi du comment.
C'est très bien écrit, certes, mais je me suis égaré dans vos méandres stylistiques. Impression très mitigée.

   LeopoldPartisan   
8/3/2011
 a aimé ce texte 
Pas
désolé mais là je me sens complètement inapte au moindre commentaire. Après 10 lignes, je me suis ennuyé mais ennuyé. Cette lecture est réellement devenue un chemin de croix. Déjà que j'ai au moins du relire 3 fois l'accroche pour la comprendre et me dire : "aie, aie aie, lui et moi on ne se comprendra pas!"

A propos des relations parents enfant, ici évoquées je préfèrerai quand même toujours le bons sens de notre Arno national (pour les belges) : "Maman... Maman... C'est quand la dernière fois que t'as fait l'amour avec Papa."

   jaimme   
10/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une écriture voulue déstructurée comme l'est la victime. Cette nouvelle a la vertu de son défaut: elle est courte et raconte une histoire entière à travers une scène, une seule. Cette scène est tellement forte que le contexte entier ne m'aurait pas intéressé. C'est l'écriture, le style, la lourde sonorité qui font la richesse de cette nouvelle.
L'horreur est omniprésente et diablement bien écrite.
Un conseil? Alléger le second paragraphe.
Bonne continuation.

   Anonyme   
18/3/2011
J'ai eu la grande surprise de détester le premier paragraphe, à cause je crois de son rythme haché par les virgules et les incises, saccadé. Le début surtout m'a paru difficile à avaler :
"La peau était belle, je crois, émaciée, et lisse, comme une poupée, ou perdue, comme un doigt, un doigt coupé, qui se sépare, convulsivement, de la main, puis tombe, vivant, seul".
C'était mieux pour moi à partir des seins qui tombaient. Dernière phrase très bien, à mon avis.
Le deuxième paragraphe commence superbement, avec cette couche dégoûtante et superbe que tu sais appliquer sur le monde, une boue étale, et puis, à partir de "Le temps objectif", il y a pour moi des scories, des mots qui font tache : le temps objectif, justement, le présent inatteignable, la conscience du soi-autre objectivé, bref ce qui m'apparaît comme un jargon technocratico-philosophique entièrement déplacé. Mais j'adore les serpentines dont on taille la couleur à coups de bite et le corps qui fragmente la température !
Je prends le troisième comme une transition permettant de nouer les fils narratifs à la fin ; il me plaît, il éveille des images puissantes.
Le dernier paragraphe, pour moi, est le plus réussi, malgré par moments un retour au saccadé virguleux. Les soleils sans tache qui ont pué un jour, superbe !

En conclusion, je trouve ce texte flottant, comme quelque chose qui se cherche, avec beaucoup de force sous-jacente qui peine parfois à s'exprimer.

   Lunar-K   
18/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je rejoins les commentateurs précédents quant à leur critique du premier paragraphe (moins d'accord pour y associer également le second qui ne m'a pas autant dérangé) dans lequel il y a vraiment trop de virgules, d'arrêts trop brusques et trop nombreux. Il faudrait, à mon sens, alléger tout cela.
Le reste, et d'ailleurs même déjà le premier paragraphe, est écrit avec une très grande violence, une cruauté véritablement authentique. Je ne suis pas un lecteur assidu des nouvelles horreurs/épouvantes, mais l'horreur qui se dégage de ce texte est particulière, en ce qu'elle provient avant tout de l'écriture et non du récit en lui-même. Une écriture sans concession, puissante, désarticulée qui a réussi à faire naître en moi le malaise voulu par l'auteur.
Mis à part ce premier paragraphe (et encore, pas tant que cela), j'ai trouvé cette nouvelle véritablement extraordinaire de révolte et d'authenticité. Un récit qui résonne en moi, j'aime énormément.

   victhis0   
18/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien
asses d'accord avec Lunar-k : écriture dérangeante volontairement sur l'innénarable, donc style difficile en toute logique. Ce qui est très réussi, c'est le malaise que l'on ressent tout au long de ce texte, du premier au dernier paragraphe. Celà me semble un exercice très difficile et tu t'en sors haut la main.
J'y vois un exercice de style plus qu'autre chose et finalement, oniris çà sert à çà, beaucoup. Félicitations donc pour cette prouesse qui dégoutera et déroutera beaucoup de lecteurs ce qui est j'imagine, l'objectif cohérent ici poursuivi.

   David   
18/3/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Lu-k,

Épouvante à ce récit onirique, enfiévré, incestueux :

"Mais ma mère continue d’empoigner mon sexe et mon père continue de se masturber et la télé bourdonne et le berger allemand gueule et moi je me tais, inexpressif, je regarde le buste immobile."

Elle est peut-être plus dans ce qui se dégage de la narration que dans les propos, cette épouvante, toute de calme revêtue. Les repères volent rapidement, ceux de l'espace dans le premier paragraphe :

"(parce que ce corps, entre raideur et malléabilité, perturbait véritablement l’espace, mais seulement l’espace physique, je parle de l’espace où se fondent par exemple les espaces mêlés du sang et du sperme, mais enlevons-y l’espace des pleurs, qui n’est qu’un idéal)"

et ceux du temps dans le second :

"Nous ne distinguons plus le passé de la minute suivante qui n’est que le souvenir d’un présent inatteignable, ou la conscience d’un soi-autre objectivé, au contraire tout ça se bouscule, et c’est ainsi que ma mère me suce avec l’œil qui brille de reconnaissance et la lèvre qui brille de salive, c’est ainsi que pour moi je suis enfermé dans la mort du temps de cet instant venteux, cet instant noir, terrible, qui finira seulement quand je le désirerai, mais l’objet désiré une fois possédé perd son caractère de désirabilité, alors malgré moi je souhaiterai qu’elle recommence, ma mère avec son corps qui fragmente la température, ou je ne serai pas heureux, toujours dans l’attente que le temps se définisse pour que je puisse progresser dans l’espoir."

En une seule phrase...

Un narrateur en proie au délire ou aux souvenirs devant une photo du buste de sa propre mère, peut-être plusieurs, le narrateur sur un rocher et près d'un arbre est je crois une autre photo. Avec des phrases très longues, pas vraiment incantatoires ni essoufflantes, parfois même pleine de beauté dans leurs constructions, beautés révoltantes au vu des propos qu'elles peuvent contenir. J'en ai déjà citée qui rentrent dans ce cadre. La première phrase elle-même augure déjà d'un récit hors-norme :

"La peau était belle, je crois, émaciée, et lisse, comme une poupée, ou perdue, comme un doigt, un doigt coupé, qui se sépare, convulsivement, de la main, un doigt qui se sépare convulsivement de la main, puis tombe, vivant, seul."

La première phrase du second paragraphe semble lui renvoyait un étrange écho, au sens inatteignable :

"Nous étions sur une belle sphère de roche métamorphique, une de ces serpentines dont la couleur verte se taille à coups de bites, et la poudre se dispersait parfois sur le monde, comme un doigt coupé qui se sépare convulsivement de la main pour tomber, seul."

J'ai trouvé la lecture dérangeante et envoutante en même temps. Le dérangement résiderait dans la pornographie incestueuse, j'ai même eu peur qu'il se passe quelque chose avec le chien, vu comme cela semblait partir, mais ce n'est pas que de la provocation par empilement de scènes choquantes. L'envoutement serait dans la narration, ces longues phrases, ces répétitions aussi qui ne semblent pas des maladresses mais des intentions, obscures comme le reste :

"La tête, la tête, je ne voulais pas la voir, je la détestais la tête, je lui aurais craché dessus, mais le haut du crâne était bien là dans l’atmosphère moulue, je le regardais de haut, je voyais les cheveux, les cheveux bien coiffés, au carré, la cascade de la frange sur la concavité du front, et les mèches sur les côtés du crâne qui tombaient diluviennes sur les oreilles, ah, la fissure, la raie, opérant la scission."

J'ai eu du mal à suivre ce que recherche la personne qui regarde ses photos, dans ce qui semble être une violente mélancolie, une quête impossible d'une métamorphose à l'envers :

"Je suis sur le rocher, l’arbre est couché et re-couché dans le feu du soir, il se déploie sur le sol, ses branches s’agitent comme des bras désarticulés et piqués de folie, le chien se soumet sur le dos dans la poussière bleue de l’ailleurs — l’ailleurs entoure notre baraque, à l’image de l’enfant qu’on étouffe, ou à l’image du chasseur qui refoule son inquiétude humaine pour aller tuer dans le pourpre des feuilles la peur féroce d’un animal humain, qui n’est que lui-même, le pourri, la bête ou le surhomme tombé de la corde —, alors nous nous roulons tous dans la terre molle pour que ses chemins tortueux nous empoignent, pour que la déflagration décolle nos ailes, nous rendent chenilles, nous rendent morts, et nous serons alors enchâssés dans notre condition jusqu’alors refusée, notre condition fœtale, au côté du temps, ce véritable temps restitué."

"Ce serait mon rêve de revenir dans le ventre absolu qui n’est pas le stade in utero, lourd tombeau de suie, de rancœur et d’épuisement — qui nous dégurgite en tombeaux jaunes et pâles —, mais la nuit, consécration de l’angoisse, qui enveloppe de ses secrets, fait crépiter les membres lourds, nous rappelle au stoïcisme de l’apnée — cette indifférence que tu vois dans mes yeux maman serait dénudée et je deviendrai blanc, pas le blanc du glaire, pas le blanc du sperme, le blanc de l’albinos, le blanc divin et lumineux, imagine un superbe jeune homme dévêtir ses muscles de la mue d’un reptile, ou un être difforme, laid, s’enorgueillir puis se débarrasser avec vigueur, théâtralement, de grands draps qui seraient des soleils sans tache ayant pué un jour."

Ça m'a rappelé une citation de Nietzche "ne regarde pas dans l'abime car c'est l'abime qui regarde en toi". Je ne sais pas si c'est une influence de ce récit où passe des mots comme "sur sa terre originelle, pareille à la terre aryenne", "la bête ou le surhomme tombé de la corde". C'est cette mise en abime en tout cas qui renvoie le plus une angoisse sourde il me semble, car la parole, même en phrases très longues, semble remplie de sérénité.

   Coline-Dé   
18/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je retrouve cette densité, ce flux d'images , ce grouillement qui caractérisent ton style, Lu-k et que j'admire toujours.
Monde étrange que le tien, plein de fantasmes dont la noirceur désespérée nous assaille, nous agresse...
Dès le premier texte, on pense à Artaud, à Klossowski...et à l'étonnement que de tels textes ont provoqué !
Je rejoins cependant les précédents commentateurs pour trouver excessif l'usage fait de la virgule, dans le premier paragraphe surtout, et poser la question du front "concave" ???
Et te souhaite de garder ce souffle.

   widjet   
18/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un texte "malade" si j'ose dire qui baigne dans une ambiance poisseuse ; une souffrance et une rage intériorisées assez bien retranscrites. Cet extrait ébranlera quelques lecteurs (l'auteur ayant judicieusement placé sa phrase "choc" au milieu d'un passage lent, descriptif => effet garanti !).

Pas de consensus avec ce genre de texte : on aime ou on déteste.

J'ai plutôt apprécié, bien que ce ne soit pas trop mon genre de lecture (je me taperais pas un roman là-dessus, c'est certain). J'ai trouvé l'écriture intéressante et le style audacieux, même si assez épuisant pour le lecteur (bien prendre son souffle avant).

Je n'ai pas compris certaines phrases (par exemple "cette jupe bordeaux qui montait au nombril et l’obstruait, coupant ainsi toute finalité relative à la gestation, pour que dorment les petits monstres") et tiqué sur d'autres (du mal à associer le doigt coupé - image nette et tranchante - avec l''adverbe convulsivement).

Une photographie qui montre un tableau assez abject, immoral, incestueux. Bref, l'auteur fait joyeusement (?) exploser l'image blanche immaculée de la famille. Le tout dans un univers teinté d'onirisme. Le cocktail s'avère "sympa" si je puis dire.

Pas certain d'être dans le vrai, mais, les dernières phrases semblent également montrer cette envie de retour à la pureté, de quête de redemption pour ne pas dire de (re)naissance.

Dérangeant, donc, mais intéressant (la bonne idée est que le texte - extrait de roman ? - reste court)

W

   toc-art   
18/3/2011
Bonjour,

une écriture violente, exacerbée, imagée mais à mon sens pas vraiment maîtrisée et qui mériterait d'être sérieusement canalisée, tant elle se perd dans des digressions sans le moindre intérêt autre que du verbiage et du se regarder écrire.

pas convaincu par certains temps ni même certains accords et ce qui me gêne, c'est que la profusion de mots et leur enchevêtrement semblent autoriser toutes les maladresses et les approximations.

pas convaincu, donc.

bonne continuation

   Selenim   
18/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Ça pourrait être un passage du journal d'un serial killer. Les détails qui se répètent, la distance du narrateur face à l'horreur, rejoindre le pragmatisme pour ignorer la folie. C'est un récit qui me semble plutôt bien construit et réfléchi. C'est trash car il y a la froideur distante du narrateur, c'est cru, violent. Les images fortes s'emmêlent avec les évocations vaporeuses. on voit, on sent, on s'interroge.

Le soucis, c'est que je ne suis ni psychologue ni psychopathe. Alors même si le texte me parait remplir son cahier des charges technique, il ne m'évoque rien, ni attraction, ni répulsion. A la dernière ligne, impossible de citer une phrase, une idée, une image. le texte m'a traversé et rien ne s'est imprimé.

Un texte qui me semble destiné à des Lecter avertis...

Selenim

   littlej   
21/3/2011
 a aimé ce texte 
Pas
C'est mal fichu, je trouve. Très. Car votre nouvelle est terriblement confuse ; c'est à n'y rien comprendre ! La faute à quoi ? A tout ! La forme et le fond.
Pour ce qui est de l'écriture, puisque c'est une écriture assez singulière, elle intéresse ; mais seulement au début, premier paragraphe. Et plus on avance dans la lecture, et plus on en perd la tête :
- les virgules sont soit placées n'importe où, soit portées disparues ;
- les phrases sont découpées n'importe comment, ce qui donne des phrases à rallonge à la construction hasardeuse et confuse ;
- une mise en page moche, car elle n'est pas assez aérée.
Sur le fond, de ce que j'ai compris, on dirait un texte sur l'Oedipe, truffé d'allégories, à ce qu'il semble, sinon ce texte n'aurait plus aucun sens. Chacun peut y aller de sa propre interprétation : rêve, fantasme, souvenir réel ? Un rêve sans doute.
Mais il reste que c'est à mes yeux une nouvelle un peu fourre-tout, dans le sens où vous essayez de mettre tout plein de belles comparaisons, de symboles (rocher, tombeau, couleurs), et de saupoudrer votre texte de psychologie (Oedipe).

Voilà pourquoi, selon moi, ce texte est mauvais.

j

   Milwokee   
17/5/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Je n'ai RIEN compris.
Et ce qui me gêne affreusement, c'est que je n'ai pas l'impression d'avoir raté le sens profond du texte, j'ai plutôt l'impression qu'il n'y en a purement et simplement pas. Comme si l'auteur avait aligné des mots, sans raison ni fin, à tout va. Oserais-je dire, il s'est regardé écrire. Tiens, je vais faire ça comme phrase, c'est bien tordu et incompréhensible, mais ça donne l'impression de cacher quelque chose de plus profond, pas accessible à tous, insaisissable, vaporeux ! Mais non. Pour moi, ça ne prend pas.
Sur la forme pure, j'ai beau aimé les textes écrits comme des pensées brutes, ici c'est trop. Un style volontairement désordonné, mais trop "construit", trop réfléchi pour paraître naturel. Beaucoup de métaphores qui ne mènent à rien, des références vagues.
Sur le fond, je n'ai pas ressenti l'"horreur" ni le caractère glauque du texte. Peut-être cette distance prise par le narrateur est-elle trop marquée, peut-être est-ce simplement moi qui suis insensible à ce qui est raconté. En tous les cas, j'ai eu du mal à continuer à le lire.
Pardon d'être aussi dure envers l'auteur, mais je trouve ce texte extraordinairement prétentieux. Cela me fait penser à certains "artistes" modernes qui étalent leur "génie", le rendant le plus hermétique possible au commun des mortels pour pouvoir dire à ceux-ci après : "Vous ne pouvez pas comprendre, mon œuvre est bien au-dessus de vous."
Mais je reconnais que cette interprétation est tout ce qu'il y a de plus partial et arbitraire, allez savoir pourquoi je le ressens comme ça... L'auteur est peut-être un modèle d'humilité, et peut-être n'aurais-je pas cette désagréable impression sur un autre de ces textes.
Cependant, l'exercice a le mérite d'être audacieux, et le style est recherché et original (même si ladite originalité ne me plaît pas du tout), ce qui me retient de mettre "Très faible".

   krull   
21/5/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il est difficile de violenter, de transgresser, de brutaliser le lecteur avec une telle force sans subir de critiques révoltées.

L'écriture alambiquée et violente de Lu-K sert à construire une image multidimensionnelle qui dépeint l'horreur congénitale de la scène. Bien sur le rythme haletant du début est là pour nous essouffler, bien sur les passages ésotériques à rallonge sont la pour nous perdre, bien sur il "s'écoute écrire". Mais il construit un univers glauque à souhait dans lequel on se perd à cause du style, des mots, des phrases, des références, et surtout du sujet.
J'espère que cet "extrait" s’intégrera dans un ensemble plus digeste car une telle performance s'userait dans la longueur.

   Anonyme   
11/7/2011
hum. Impossible de dire si j'ai aimé ou pas. A la fois, j'adore cette ambiance glauque, la ponctuation rendant le texte "haletant" pour ainsi dire. Certains passages m'ont un peu fait penser à certains écrits de Kurt Cobain, mais peut-être un petit peu moins bien, en partie parce qu'effectivement, il y a une espèce de... prétention dans ce texte? Je ne sais pas, et on va dire que je m'en fous.

Après, je pense sérieusement que ça aurait du être écourté. C'est trop long, avec une mise en page trop serrée. Mais bon, ça reste quand même une bonne trouvaille, parce que jusque là, je n'avais réussi à qu'à trouver des espèces de psuedo-auteurs virtuoses dont les textes mis en vitrine suintent le conformisme, alors ça fait du bien d'être tombé sur cette nouvelle.

   odkali   
11/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le thème de la confusion enfantine face à la naissance, le corps, la sexualité … est puissamment imagé ou photographié. Et le malaise dans lequel ce texte nous plonge est vital.

   Anonyme   
22/3/2012
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai beaucoup aimé le premier paragraphe, très visuel, mais le deuxième a bien failli me faire décrocher. Impression de longueur et d'ennui, j'ai perdu le fil. Impossible de mettre des images sur les mots.
Du coup, j'ai eu du mal à me lancer dans le troisième paragraphe. Mais le dernier rattrape le tout.


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