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Humour/Détente
ludomel : Petit Roman
 Publié le 23/07/10  -  9 commentaires  -  15630 caractères  -  70 lectures    Autres textes du même auteur

Un livre nous raconte ses aventures.


Petit Roman


Je vais vous raconter mon histoire. Évidemment, pour un livre, cela n'a rien d'original. Mais ici, il ne s'agit pas de l'histoire que je renferme, mais de ma propre histoire. Je m'appelle Petit Roman. Je suis, vous l'avez vu, un livre d'un millier de pages. Autrefois, ma couverture était en carton et vous comprendrez par la suite pourquoi elle n'est plus la même aujourd'hui. Je savais que mon histoire enchanterait la première personne qui voudrait bien me consacrer un peu de son temps.


À l'époque où tout a commencé, je vivais sur une étagère poussiéreuse avec le désespoir au bord des pages. Si seulement mes voisins de rayonnage avaient été un peu plus agréables : dans mon dos, se dressait un gros dictionnaire prétentieux. Tout ça parce qu'il connaissait et orthographiait mieux que personne les mots de notre langue. Ma voisine de devant était une vieille encyclopédie aux pages jaunies. Elle était d'un ennui ! Et moi, j'étais là, serré entre ces deux volumes, à tel point que je n'arrivais jamais à remuer ne serait-ce qu'une virgule. Certains jours, mon désespoir était tel que j'en aurais pleuré. Mais je retenais mes larmes pour ne pas faire couler mon encre. Alors, me ressaisissant, je me racontais encore et toujours ce même rêve : que quelqu'un pose enfin les yeux sur moi et entre dans mon histoire.

Parfois, l'homme auquel j'appartenais s'installait devant l'étagère, réfléchissait un doigt sur les lèvres. J'avais beau essayer de me faire remarquer par tous les moyens en ma possession, ils sont limités pour un livre, jamais il ne me choisissait. Je me demandais même s'il savait que j'étais là. Il préférait choisir le gros prétentieux, et alors je tombais à la renverse contre un guide des vins qui empestait l'alcool. Et si par malheur il mettait la main sur l'encyclopédie, je partais la tête en avant pour tomber dans une bande dessinée à qui, je pense, il devait manquer quelques cases. Un jour, il m'a même fait tomber. Une chute d’un mètre sur du carrelage froid, c'est énorme pour un livre ! J'aurais pu m'emmêler les phrases ou me déchirer une page ! Heureusement, je m'en suis sorti indemne. Juste un peu claqué. Toujours est-il qu'il m'a réexpédié illico presto à ma place, sans même vérifier mon état. Voilà ce qui était ma vie avant qu'il ne m'arrive une chose à laquelle je ne croyais plus depuis longtemps.

Un jour, cet homme qui me détenait reçut la visite d'une jeune fille. Ils étaient non loin de moi et je les entendais vaguement discuter. Tout à coup, la jeune fille s'écria, me sortant ainsi de la somnolence dans laquelle j'étais :


- Quel est ce livre que tu as là ?


Je n'en revenais pas que quelqu'un me prête un peu d'attention. Elle était plantée devant moi, me fixant avec gourmandise. Si j'avais été blanc, je suis sûr qu'elle m'aurait vu virer au cramoisi. C'est vrai après tout, je n'avais pas l'habitude que l'on me dévisage ainsi.


- Franchement, je n'en sais strictement rien, entendis-je l'homme répondre. Je ne l'ai jamais lu. D'ailleurs, ce genre de livre ne m'intéresse pas. Tu peux le prendre si ça te fait plaisir. Ça me fera une place pour mon manuel du parfait bricoleur.


Eh bien j'espère que tu te donneras des coups de marteau sur les doigts, pensai-je. Déclarer que je n'avais aucun intérêt alors qu'il ne m'avait jamais ouvert ! Non mais... quel toupet !

Enfin, je m'en moquais bien. J'étais aux anges quand la jeune fille m'extirpa de ma prison et tout à ma joie, je tirai mon signet à mes voisins en guise d'adieu. Être tenu ainsi, par des mains douces et chaudes... quel délice !!! J'en aurais bondi de joie au risque de mélanger mes mots.

Quand elle prit congé de son hôte, la jeune fille me glissa avec précaution dans son sac. Il était spacieux, quoiqu'un peu sombre mais tellement bien rangé. Et il était déjà habité : des crayons rigolos, un rouge à lèvres brillant, un petit flacon qui sentait bon, quelques pièces qui tintaient gaiement, des papiers de grande importance, mais tous aussi gentils les uns que les autres. Ils m'accueillirent à bras ouverts si je puis dire. Les stylos promirent de ne pas me griffonner dessus, le rouge à lèvres de ne pas me tacher et le flacon de ne pas se renverser.


- Tu sais, me confia Permis de Conduire, notre maîtresse nous aime beaucoup mais elle n'aime pas le désordre. Alors bien sûr, on s'amuse bien mais on reste à notre place et on se respecte. Cela évite les disputes et le risque de se faire expulser du sac.

- Rester à ma place, répondis-je, ce n'est pas un problème pour moi. J'espère que nous passerons de bons moments ensemble. Mais dites-moi, ce sac, on s'y habitue vite ? Car j'ai mal au cœur et mes phrases font des vagues. C'est vraiment désagréable !

- Au début, déclara Stylo Plume, c'est mon encre bleue qui faisait des vagues. Elle devenait presque verte. Mais dans quelques jours, tu verras, tes maux seront envolés et tes mots danseront.

- Merci les amis. Je dois dire que cette ambiance n'a rien à voir avec ma vieille étagère.


En rentrant chez elle ce soir-là, la jeune fille se prépara un café bien chaud, s'installa confortablement sur le canapé, une couverture douillette sur les genoux. Pendant ce temps, j'étais là, posé sur la table basse, épiant chacun de ses mouvements de mes yeux invisibles pour elle. Et alors, enfin, elle tendit ses mains délicates vers moi et me souleva pour me poser enfin sur ses genoux. Elle m'ouvrit, et après avoir lu mon titre, elle commença l'histoire elle-même. Aux premières phrases, je sentis de la curiosité. Peu à peu, je l'ai sentie se détendre, puis fondre littéralement pour enfin entrer complètement dans mon récit. Je venais de toucher le cœur de quelqu'un. Je lui ouvrais mes pages et elle m'offrait son cœur.

Un peu plus tard dans la soirée, quand ma lectrice me referma, je sentis quelque chose se glisser doucement entre deux de mes pages. Elle avait l'air intimidée, presque effrayée. Tout doucement je tentai de la rassurer :


- Bonsoir, n'aie pas peur. Je suis Petit Roman. Et toi ? As-tu un nom ? Qui es-tu ?

- Je m'appelle Image, répondit-elle d'une petite voix fluette. Je suis la gardienne de tes pages. Si je te perds, ta lectrice perdra le fil de ton histoire et c'est la même chose si c'est toi qui me perds.

- Alors nous veillerons prudemment l'un sur l'autre. Mais dis-moi, comment es-tu ? Je ne te vois pas très bien, ça me fait loucher.

- Je représente un pré à l'herbe bien verte. Il y a un pommier ployant sous le poids de ses fruits et deux vaches se reposent à l'ombre de celui-ci.

- C'est charmant. Image, je te promets que nous allons bien nous entendre.


Les jours passèrent, semblables. Je suivais la jeune fille dans ses moindres déplacements, toujours dans son sac en compagnie de mes nouveaux amis. Elle profitait de moi dès qu'elle avait un moment de libre. Lorsqu'elle se rendait à son travail, elle prenait le bus, et à peine était-elle assise, qu'elle reprenait sa lecture. Le soir avant de s'endormir, et même jusque dans son bain. Là par contre je n'appréciais pas tellement car si je la savais très soigneuse, on n'est jamais à l'abri d'une goutte perdue. Imaginez l'encre qui coule, les pages qui ondulent et qui se collent entre elles. Quelle horreur !

Cependant, je commençais à m'inquiéter. Chaque soir, Image changeait de place, s'approchant peu à peu de la fin. J'avais la chance d'être d'une épaisseur considérable et d'avoir la police de mes caractères petite, mais un jour ou l'autre la jeune fille me refermerait pour toujours. J'aurais pourtant aimé que cela dure éternellement. C'était si agréable quand je la regardais lire. Grâce à moi, elle s'envolait vers des pays lointains, des temps révolus, elle rencontrait toutes sortes de personnages aux us et coutumes si différents, elle vivait mille et une aventures. Moi, ce sont les émotions que je lisais sur son visage. De la concentration, de l'angoisse, du rire, des larmes. Ces larmes, je les voyais naître au bord de ses jolis yeux verts, rouler le long de sa joue rose. L'une d'elles un jour est venue s'écraser au milieu d'une de mes pages. J'ai dit déjà que je déteste l'eau, mais elle pleurait à cause de moi, alors en échange, j'acceptai cette larme. Je lui devais bien ça, à ma chère lectrice. Parfois aussi, quand ses longs cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules, ils venaient me chatouiller le bord des pages. Ça me donnait des envies d'éternuer. Si je ne m'étais pas retenu, toutes mes lettres se seraient envolées.

Si j'avais su alors que ce qui allait m'arriver était pire...


Comme chaque jour, la jeune fille rentrait de son travail par le bus. Comme chaque jour, elle me lisait et elle était tellement plongée dans le cœur de mon roman qu'elle vit au dernier moment l'arrêt où elle devait descendre. Elle me referma et ne prit pas la peine de me remettre dans son sac. Elle me coinça sous son bras. Maudit soit ce jour de pluie ! Alors évidemment, elle avait emporté son parapluie. Au moment de descendre du véhicule, quelqu'un l'a bousculée et je glissai de sous son bras.

Évidemment, elle ne s'en rendit pas compte. Dans sa précipitation pour ne pas rater son arrêt, la foule et la pluie, elle n'a plus pensé à moi.

Je suis tombé en équilibre précaire au bord du trottoir. Je voyais des centaines de chaussures valser tout autour de moi. Je reçus un coup de pied qui m'envoya dans le caniveau.

L'eau montait, j'allais me noyer, c'était inévitable. Pas un passant pour me secourir. J'avais l'impression d'être un vulgaire journal. J'étais tombé bien bas. L'eau, elle, montait toujours, et elle nous emporta, Image et moi, pauvres naufragés.


- Image, est-ce que ça va ? Comment te sens-tu ?

- Je suis toujours à ma place, mais l'humidité me gagne. Je vais finir par déteindre sur toi.

- Bon, accroche-toi et on verra bien où on arrivera. De toute façon, nous n'avons pas d'autre solution.


Nous dévalâmes le caniveau, tel un radeau pris dans la tempête trop puissante pour une si frêle embarcation. Le sort voulut qu'une pierre me bloque le passage. J'étais véritablement trempé, carrément inondé, mais au moins, je ne pouvais plus bouger. Je n'aurais jamais pensé devoir mon salut à une pierre.

La pluie se mit à tomber avec moins de vigueur, puis petit à petit cessa complètement. Et comme s'il avait voulu se moquer de moi, le soleil se mit à briller. J'étais vraiment effondré. Qu'adviendrait-il de moi ? Pauvre de moi, avec pour compagnie, des vieux mégots et d'autres choses encore à l'aspect douteux.

Pour le moment, la seule chose que je pouvais tenter de faire était de me sécher. Mais j'étais tellement trempé, j'allais finir en papier mâché, c'était sûr. Je sentais Image, toujours présente mais certainement très mal en point.


- Image, murmurai-je. Est-ce que ça va ? Tu m'entends ? S'il te plaît réponds-moi !

- Petit Roman, ça pourrait aller mieux. Je suis sur le point de me déchirer. L'herbe de mon pré n'est plus de ce joli vert. Toutes les pommes sont tombées de l'arbre et les vaches sont sur le point de partir. Je me sens si fragile. Et mes couleurs qui sont passées sur toi ! Qu'allons-nous devenir ?


Pauvre Image ! Je ne pouvais pas lui dire que tout irait bien. Je ne pouvais pas lui parler d'espoir alors qu'il n'y en avait plus. Je soupirai à faire fendre les cœurs.

Je réfléchissais à un éventuel moyen de nous en sortir, en vain. Peu à peu, une douce torpeur m'envahit et je sombrai dans le sommeil.

Je me réveillai en sursaut. Un bruit avait atteint mon subconscient, mais je n'arrivais pas encore à l'identifier. C'est seulement à ce moment-là que je réalisai que le trottoir était devenu désert. La pluie avait définitivement chassé les passants pour le reste de la journée.

Des bruits de pas. J'en étais certain. C'était des bruits de pas. Je les entendais se rapprocher, doucement, le pas de la promenade tranquille, celle qui fait prendre l'air et se détendre après une journée de travail.

Des pieds se postèrent devant moi. C'était un homme. Mon cœur battait la chamade. Allait-il me ramasser, ou finalement tourner les talons et partir sans même un coup d'œil en arrière ?

Il se pencha et me prit délicatement. Que c'était bon de sentir à nouveau des mains chaudes !


- Image, réveille-toi ! Tu as vu ? On nous a ramassés.

- Oui, il faut maintenant espérer qu'il panse nos blessures.


Il nous emmena dans un endroit qui sentait bon le papier et l'encre fraîche. Il régnait dans la pièce une chaleur bienfaisante. L'homme décolla Image tout doucement et il nous mit ensuite à sécher devant la cheminée. Nous restâmes quelques jours ainsi, séchant petit à petit. Mes pages étaient un peu ondulées, ma couverture n'en avait plus que le nom.

Notre sauveur ne put pas rendre ses belles couleurs à Image. Elle était bien sèche à présent. Il lui avait réparé sa déchirure avec un morceau de ruban adhésif. Elle avait perdu son petit coin en bas à gauche, mais elle était là.

Pour ma part, je dois dire qu'il fit des merveilles. Il décolla mes pages une à une. Il réimprima les parties de mon texte qui étaient effacées. Quant à ma couverture, il m'en redonna une magnifique, en cuir rouge. Il grava dessus mon titre avec de belles lettres dorées.

Je redevenais un livre, certes avec quelques cicatrices, mais je retrouvais mon statut.


Et alors, une semaine ou deux plus tard, j'étais posé sur le coin de son bureau, à côté du téléphone, et juste en face de la porte d'entrée. Il décrocha le combiné et ses doigts pianotèrent, lentement pour être sûr de ne pas commettre d'erreur. Après quelques secondes d'attente, il parla :


- Bonjour, excusez-moi de vous déranger, mais je pense avoir quelque chose en ma possession qui pourrait vous intéresser.

-.................

- D'accord. Je vous attends. À tout à l'heure.


C'est le bruit des clochettes de la porte d'entrée qui me réveilla brusquement. Je regardai pour voir qui entrait de cette façon et je n'en crus pas mes yeux. Ma lectrice, ma jeune fille ! Était-ce vraiment possible ? J'aurais voulu avoir des jambes pour pouvoir sauter de joie partout dans la pièce. Je sentais la joie d'Image, tout aussi immense.

L'homme accueillit la jeune fille et lui dit :


- J'ai trouvé votre livre. Il était dans un caniveau, complètement trempé. Heureusement, vos coordonnées dedans ne se sont pas effacées. Grâce à elles, j'ai pu vous contacter.

- J'étais si malheureuse de l'avoir perdu. Il me passionne tant. Je ne sais vraiment pas comment vous remercier.


Elle le remercia en acceptant son invitation à dîner.


Voici quelques années qu'ils sont mariés à présent, et souvent, dans la maison on entend des cris et des rires d'enfants.

Quant à moi, après m'avoir retrouvé, ma lectrice m'a lu et relu, en prenant encore plus soin de moi. Image est toujours nichée au milieu de mes pages. Avec ce que nous avions vécu, pour rien au monde je ne voudrais me séparer d'elle.

Nous vivons, non plus sur une simple étagère, mais dans une bibliothèque avec une vitrine pour nous protéger de la poussière. Les voisins sont on ne peut plus charmants. Au-dessus, il y a un manuel de tricot. Il veut nous apprendre des mailles à l'envers et des mailles à l'endroit, mais on s'emmêle les phrases. Au-dessous, c'est un livre de recettes qui nous ouvre l'appétit. Mon meilleur ami est les Mille et Une Blagues. Avec lui, on s'éclate. Et puis, il y a aussi un petit essai. Il doit encore progresser, mais je suis sûr qu'il deviendra bientôt un best-seller. Il a soif de savoir. Alors, le soir, quand tout semble paisible dans la maison, je lui raconte mon histoire. Il ne s'agit pas de l'histoire que je renferme, mais de ma propre histoire, celle de Petit Roman.


 
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   Maëlle   
7/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Alors: imprécis, pas tout à fait fini (au sens de finition), mais super mignon. J'ai vraiment apprécié ma lecture, j'ai souri, je me suis émue pour le sort de ce livre. Je trouve d'ailleurs étrange qu'il ne soit pas jaloux de son sauveur: après tout, il est amoureux de sa lectrice, non?

Mais il se trouve que je suis bibliothécaire, et à ce titre, je me pose des tas de questions tout les jours (sur comment ranger les livres, comment les réparer, qu'est-ce qui les abime...). Et du coup, j'ai vu plein d'imprécisions:


"Je suis, vous l'avez, un livre d'un millier de pages. ": manque un mot dans cette phrase, il me semble. Par ailleurs, un milliers de pages, c'est un volume de la pléiade ou autant en emporte le vent en un seul tome (c'est plus courant de le voir publié en deux volumes). Un "petit roman", dans le sens du volume, ça va être de 70 à 250 pages. 1000 pages, là, il est de la même taille que le dictionnaire, ou écrit sur papier bible (donc précieux). L'autre sens (roman mineur) pourrait être le bon, mais il faudrait le signifier.

"dans mon dos": attention, pour un relieur, le dos du livre c'est ce qui est visible lorsqu'il est sur une étagère. La forme juste serait "ma quatrième de couverture voisinait avec un dictionnaire"

pour en savoir plus:
http://www.gloubik.info/livres/biblio/glossaire-biblio.htm

Une encyclopédie compte rarement un seul tome

"à qui je pense, il devait manquer quelques cases. " manque une virgule (là, le sens est presque interrogatif: à qui je pense?)

"une chute d'un mètre sur du carrelage froid": souci de topographie: un mètre, ça veut dire que l'utilisateur est un enfant (pas crédible avec le contenu de l'étagère), sinon il faut qu'il s'accroupisse et il ne va pas mettre un doigt sur ses lèvres. La hauteur des yeux pour un adulte, c'est entre 1 m40 et 1 m 60

"J'aurai pu m'emmêler les phrases ou me déchirer une page!" déchirer, non, mais froisser, à la rigueur, ou plus surement corner ou casser la couverture (dépend si elle est rigide ou non), parce qu'effectivement le carrelage ne pardonne pas sur un coin de couverture rigide.

"Imaginez l'encre qui coule": l'encre d'imprimerie ne coule pas, mais par contre peut s'effacer. Vous avez plutôt bien décris les souci de l'eau, mais si vous en cherchez un redoutable, il y a la moisissure (qui ne pardonne pas).

"Elle avait perdu son petit coin en bas à gauche": plus crédible que ce soit un coin du haut (dépasse du livre) que du bas (protégé par les pages)

"l réimprima les parties de mon texte qui étaient effacées. " difficilement faisable (et il est plus probable, puisque le livre était fermée, que les pages se soit collée et arraché en surface qu'effacée). Mais il faudrait que le livre aie une valeur (laquelle) pour qu'on le répare aussi finement. On ne le fait déjà pas toujours pour des livres très rares. Le soin que le sauveur apporte à la réparation est étrange... sauf s'il avait vu la jeune fille le perdre, auquel cas le livre prendrait la valeur de prise de contact. Par ailleurs, c'est étrange que les coordonnées de la jeune fille figurent sur le livre (qui n'est pas à elle à l'origine, et donc qu'elle ne va pas prêter pour le moment). Son nom, à la rigueur.

   Myriam   
10/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
C'est assez mignon..
Quelques trouvailles ("Mais je retenais mes larmes pour ne pas faire couler mon encre.", le dialogue dans le sac);
Quelques réminiscences (l'Histoire tragique de B. Friot, au début surtout, ou Gripari);
Des longueurs aussi (la nouvelle gagnerait à être condensée);
Des maladresses ("Qu'adviendrait-il de moi? Pauvre de moi, avec pour compagnie, des vieux mégots et d'autres choses encore à l'aspect douteux."... lourd et répétitif), ou banalités ("Grâce à moi, elle s'envolait vers des pays lointains, des temps révolus, elle rencontrait toutes sortes de personnages aux us et coutumes si différents, elle vivait mille et unes aventures. ");
Et une incohérence (que l'homme prenne autant de soin à restaurer le livre d'une inconnue est inexplicable)...

Bref, un conte qui amuserait des élèves de primaire, au ton un peu naïf, (limite geignard parfois) que j'aurais aimé plus drôle.

   jaimme   
11/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Une jolie petite histoire et qu'on lit avec plaisir.
Je ne relève pas les maladresses d'écriture, elles sont trop nombreuses: il faudrait prendre le temps de se relire très attentivement. Mon appréciation en tient compte.
Certaines aventures mériteraient plus de cohérence: par exemple,un livre de mille pages (gros, donc: pour quoi "petit" roman) qui est emporté par les eaux d'un caniveau... Celui qui trouve le livre le restaure, pourquoi? Un livre dort? Etc.
Quel est le lectorat de cette nouvelle: adultes ou enfants, il faudrait y réfléchir.
Voila quelques pistes d'amélioration pour cette nouvelle.
Merci.

   florilange   
12/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je pense que ce conte serait très intéressant pour des enfants, afin de les rendre conscients de l'importance du livre, de la chose écrite. Cette histoire comporte beaucoup de petites incohérences, en elle-même, dans les tournures de phrase, mots manquants, etc. Mais elle est toujours mignonne et agréable à lire.

   silene   
23/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
C'est gentil, tout peint de rose et de jolis sentiments, j'ai l'impression d'un Walt Disney raconté, ce qui n'est pas péjoratif : on imagine tout le parti qu'on pourrait tirer de cette petite histoire. La langue est correcte, et remplit correctement sa fonction de véhicule du thème.
Oserai-je dire que tout est un peu trop annoncé et convenu ? Encore avez-vous fait soft, et les trépidantes aventures de don Librito n'ont pas inclus l'incendie, le dépannage défécatoire, le vandalisme générateur d'avions et de cocottes, et quelques autres.
Je suis un peu resté sur ma faim.

   Yaya   
23/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
A l'instar des pages ondulées de Petit-Roman, mon intérêt a beaucoup ondulé pendant ma lecture.
Au départ, j'ai trouvé le choix du narrateur riche, tout en craignant que l'auteur n'en reste qu'à l'idée. Crainte rapidement dissipée par l'arrivée du personnage de la lectrice. L'histoire se construit doucement mais sûrement. Puis, à nouveau, dès l'apparition du "sauveur", j'ai trouvé que les choses devenaient trop évidentes… jusqu'au mariage (c'est un peu trop à mon goût).
J'ai apprécié le fond et la forme, le passage dans le sac est particulièrement croustillant, avec un arrière-goût d'inachevé, probablement lié aux trop nombreuses répétitions ("tomber" dans le 3ème paragraphe, plus loin "sentir", "Évidemment"... parfois même dans la même phrase "enfin" dans "Et alors, enfin, elle tendit ses mains délicates vers moi et me souleva pour me poser enfin sur ses genoux. " ...) et à quelques formules trop explicites ou explicatives: par exemple, "je retenais mes larmes pour ne pas faire couler mon encre." Pourquoi pas "je retenais mes larmes d'encre"
Sur le fond: Pourquoi la Lectrice ne vient-elle pas récupérer son précieux livre, surtout s'il était sous son bras, elle aurait dû sentir sa chute, ou au moins son absence (Je ne trouve pas évident qu'elle ne pense plus à lui)? et Comment le sauveur peut-il réimprimer les pages effacées?

J'ai la sensation d'un bon texte, agréable et intéressant mais qui mériterait d'être un peu retravaillé, pour en retirer certaines lourdeurs.

   Anonyme   
23/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est tout à fait charmant. C'est un conte et je le prends tel quel, c'est-à-dire que je ne poserai aucune question du genre : et pourquoi ? et comment ? etc...
Ce qui m'étonne, en y pensant, c'est que cette idée n'ait jamais été exploitée parce que c'est une excellente trouvaille.
Comme dit, Silène, ça ferait un très joli dessin animé pour un jour de Noël, à la télévision, ça nous changerait des histoires de petit lapin ou de petit faon.

   doianM   
23/7/2010
Une histoire gentille, amusante. Je la verrais dans un petit bouquin pour enfants avec illustrations à l'appui.
Elle se lit bien mais j'ai trouvé dans le développement des longueurs dans la description des péripéties.
Je craignais que le "petit roman" retrouvé dans le caniveau ne tombe dans les mains de son premier propriétaire, la bibliothèque de celui-ci ayant plus de chances d'être inventoriée et les livres marqués du nom et de l'adresse.
Un final moins heureux pour le livre.
Mais il fallait un happy-end.
Cependant après cette fin heureuse l'auteur pouvait bien continuer en rendant le livre témoin de la vie commune: d'abord délaissé, repris plus tard en fonction des événements, quitté, pris en main par le mari, etc.

L'absence de note de ma part ne signifie pas forcément une "mauvaise".

   misspareo   
30/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Mignonne petite histoire. Petit Roman me plait, la fin, un peu facile, passe bien avec la manière dont tu la formule. Je n'ai sauté aucun passage (ce que, malheureusement, j'ai honte de faire un peu trop souvent, même avec l'accord de Daniel Pennac!) et le point de vue du livre sur la lecture me plait!
J'ai aimé lire son histoire.
Merci.


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