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Réalisme/Historique
Malitorne : Africa [Sélection GL]
 Publié le 17/09/22  -  14 commentaires  -  12203 caractères  -  82 lectures    Autres textes du même auteur

De Seine-Saint-Denis aux rives du Sénégal.


Africa [Sélection GL]


Emportée par un courant d’air, la porte d’entrée se referma sèchement derrière Alioune. Il déposa son cartable dans le couloir et fila vers la cuisine où il savait trouver sa mère. Elle était en compagnie de sa tante Syana, affairée à préparer le yassa qui commençait déjà à répandre une odeur alléchante. Mais à la tête de l’écolier on comprenait qu’il y avait plus important que le repas de midi. Mariama le remarqua tout de suite, qui connaissait bien les humeurs de son garçon. Elle n’eut pas le temps de l’interroger qu’il lança sur un ton vindicatif :


— Maman, pourquoi on vit dans un pays de Blancs ?


Elle se figea, l’oignon à la main, face à la tante plongée dans la même surprise.


— Pourquoi tu me demandes ça mon fils ?

— Je veux savoir, c’est tout.


Les grands yeux d’Alioune la regardaient fixement, pleins d’émotion qui s’agitait à l’intérieur, les cils collés, comme quelqu’un qui aurait pleuré peu de temps avant. Elle fit signe à la tante pour qu’elle poursuive seule et passa dans le salon en le prenant par l’épaule.


— Assieds-toi, raconte-moi ce qu’il s’est passé.


Il avait le visage penché vers ses pieds, les mains entre les genoux, dans une attitude boudeuse et contrariée.


— Parle, je t’écoute. Tu m’as posé une question j’aimerais savoir pourquoi.

— J’en ai marre.

— De quoi tu as marre Alioune ?

— D’être en France alors qu’on est du Sénégal.

— Mais tu n’es pas le seul, il y en d’autres dans ta classe.

— Oui, ils s’en fichent.

— Pas toi.


Il releva la tête, s’exclama avec force :


— Je comprends pas maman, pourquoi vous êtes pas restés à Kédougou avec oncle Bambà, Fatou, Saajo ?


Le regard de Mariama se perdit dans le lointain, par-dessus les barres d’immeubles qui s’étalaient dehors tel un immense quadrillage de béton.


— Si seulement on avait pu… Kédougou, tu n’y vas que pendant les vacances, pour toi c’est merveilleux, mais en vérité mon fils c’est la misère. Nous n’aurions jamais eu tout ce que nous avons ici et dont tu profites.

— Oncle Bambà il travaille là-bas !

— Il est pauvre, tu le vois bien. Fatou doit aider sa mère aux champs après l’école, tu aimerais faire ça ?


Alioune reprit une mine renfrognée.


— J’en sais rien. Nathan il a dit à la maîtresse qu’on était pas chez nous.

— Ah, c’est donc ça ! Et qu’est-ce qu’elle a répondu la maîtresse ?

— Que dans tous les pays les gens se mélangent, que ça a toujours été comme ça. Mais moi quand j’ai voulu que Lucie devienne ma copine elle m’a dit qu’elle n’aimait pas les Noirs.


Mariama essayait de trouver les bons mots quand la tante apparut, son grand boubou multicolore enveloppant des formes généreuses. Elle s’assit lourdement sur le canapé, saisit les deux mains d’Alioune pour l’attirer à elle.


— Waaw c’est vrai, beaucoup te détestent parce que tu n’as pas la même couleur. Ceux-là tu dois les ignorer sama seeri, ils ne doivent pas t’empêcher de grandir. Les imbéciles tu sais, tu en as aussi au Sénégal.


Il voulut se dégager mais elle le retint fermement.


— Deguelouma ! Je vais te raconter une histoire. Une histoire que le vieux Kouyaté – qu’il repose en paix – nous racontait au village quand on était petites. Écoute, écoute bien Alioune, tu pourras y trouver des réponses.


* * *


— Il y a très longtemps existait un royaume, le Djolof, qui allait du fleuve Sénégal, au nord, jusqu’à celui de Gambie, au sud. À sa tête il y avait un roi puissant, le bourba Ndiadiane Ndiaye, aussi fort qu’un lion et rusé qu’une hyène. Tout le monde le craignait et le respectait. Peut-être pour le punir de tant de pouvoir, Dieu refusa de lui donner un enfant parmi les trente femmes qu’il possédait. C’était pourtant les plus belles et les plus riches du royaume mais rien à faire, les graines semées ne donnaient aucune descendance, à son grand désespoir. Alors qu’il se morfondait dans son palais, on lui emmena un jour une jeune fille venant d’une région lointaine. Elle était d’un milieu pauvre mais si jolie que le bourba en fut ébloui. On jeta dehors une des femmes, car pas plus de trente un roi ne doit avoir sinon ça porte malheur, pour accueillir la nouvelle épouse. Elle s’appelait Koode. Tu sais ce que ça veut dire Koode ?

— Non.

— Ça veut dire étoile dans la langue des Peuls. Elle pleura trois jours et trois nuits d’avoir été arrachée à sa famille, ça n’empêcha pas le bourba de coucher avec elle dès le premier soir et ceci jusqu’à l’aube.


Mariama commença à trouver la tournure de l’histoire dérangeante :


— Si c’est pour parler de choses comme ça Syana, je préfère que tu arrêtes !

— Teeyal, les enfants d’aujourd’hui en savent plus que toi au même âge. Laisse-moi poursuivre.


Une chose est sûre, Alioune était maintenant captivé, assis en tailleur sur le tapis, buvant chaque mot qui sortait de la bouche de sa tante.


— L’année suivante Koode donna naissance à un petit garçon. Le bourba était fou de joie, il ordonna des réjouissances et envoya des émissaires aux quatre coins du royaume pour répandre la bonne nouvelle. Enfin il avait un héritier, un fils qui plus est, que l’on nomma Lélé Fouli. Malheureusement Koode était si jeune qu’elle ne supporta pas l’accouchement, elle mourut quelques jours plus tard.

— Oh !

— Le bourba n’en fut que peu attristé, il avait l’enfant qu’il désirait tant et d’autres femmes à sa disposition. Lélé Fouli grandit avec tout le confort qu’un fils de roi peut avoir, chacun de ses désirs aussitôt exhaussé. Et pourtant, plus il avançait en âge, plus il se sentait malheureux, triste ! Quelque chose lui manquait sans qu’il ne sache dire quoi. La vie lui paraissait ennuyeuse, sans goût, il passait ses journées à traîner dans le palais comme une âme en peine, ignorant les nombreuses distractions à sa disposition. Le bourba s’en inquiéta et multiplia les tentatives pour sortir son fils de la morosité mais rien n’y fit. Lélé Fouli s’enfonçait dans un gouffre dont personne n’arrivait à le sortir.

— Il n’avait qu’à jouer avec ses copains ! Où se baigner dans la mer ! lança Alioune qui cherchait des solutions.


Sa tante sourit.


— Un prince ne joue pas avec le peuple, et à cette époque il n’y avait que les enfants de pêcheurs qui se baignaient dans la mer. De toute façon ça n’aurait pas intéressé Lélé Fouli, je te le répète, rien ne lui faisait envie.

— Il était malade alors ?

— Non, son âme était vide. Mais alors qu’un jour il errait dans les jardins du palais, il remarqua un coin de terre envahi de mauvaises herbes. Intrigué il s’approcha pour se rendre compte qu’il y avait une tombe, avec une vieille inscription gravée sur une planche en bois : « Koode, demal ci jàmm ».

— La tombe de Koode !

— Baña, la petite ne fut pas jetée dans une fosse grâce à la naissance mais enterrée à l’écart où tout le monde l’oublia. Lélé Fouli savait que sa mère s’appelait Koode mais rien de plus.

Les concubines du bourba s’étaient chargées de l’élever après sa mort. Il voulut en savoir davantage et les interrogea. Bientôt il sut que sa mère était originaire des frontières arides du royaume, qu’elle faisait partie des Peuls, un peuple fier de pasteurs. Ce fut pour lui une révélation, certain que sa tristesse provenait d’un éloignement de ses racines. S’il n’était pas bien ici c’est parce qu’il devait vivre là-bas, où résidait la moitié de son sang. La terre de ses ancêtres maternels l’appelait, il fallait y répondre !

Sans attendre il informa le bourba de son projet, qui lut dans le regard de son fils une grande détermination. Il fut à la fois affligé par cette décision et en même temps soulagé que son fils soit enfin habité par une volonté. Comme le bourba était clairvoyant il donna son accord et le laissa partir, sachant très bien ce qui allait se produire.


Malgré elle, Mariama s’était mise aussi à suivre avec intérêt une histoire déjà entendue mais qui restait vague dans sa mémoire.


— Lélé Fouli était rayonnant, il chargea un dromadaire et fila vers le sud, en compagnie d’une escorte que son père lui imposa sur des routes dangereuses. À proximité de son but il renvoya l’escorte, quitta ses habits de prince pour s’habiller simplement. Personne ne devait savoir qu’il était l’héritier de Ndiadiane Ndiaye ! Il tenait à changer de vie et ne voulait plus de gens qui se prosternent à ses pieds. Dans le village natal de Koode il se renseigna, on lui indiqua la case de son grand-père. Toujours sans dévoiler sa véritable identité il se présenta à lui pour se mettre à son service, offrant ses bras en échange du gîte et du couvert. Étonné mais ravi de ce renfort inattendu, le vieil homme lui confia son troupeau de chèvres à emmener paître le lendemain.

Au début Lélé Fouli tomba sous le charme de cette région dure mais fascinante, le spectacle des dunes au loin, la sensation de liberté qu’éprouve l’esprit dégagé de tout. Mais très vite il fut rattrapé par la chaleur, la soif, la fatigue. L’herbe est rare sous le soleil, il faut beaucoup marcher avec les bêtes. Il revint alors dès la fin de matinée, provoqua la colère de son grand-père qui le renvoya aussitôt avec le troupeau. C’est donc à la tombée du soir qu’il rentra, épuisé, les pieds douloureux. Sa faim était si forte qu’il aurait mangé un poulet entier, à la place sa grand-mère lui apporta un bol de mil avec du lait de chèvre. Il n’osa demander davantage et se coucha l’estomac à moitié vide. Pour dormir il découvrit une vilaine natte étendue sur la terre, loin de son confortable lit du palais. Il ferma les yeux en se convainquant que c’était ça la vraie vie.

— Un prince ça vit pas comme un gardien de chèvres, renchérit Alioune.

— Hé oui, et son réveil fut encore plus dur ! D’abord on ne lui donna rien à manger – chez les Peuls on ne fait qu’un repas – ensuite son grand-père lui confia à nouveau le troupeau alors que Lélé Fouli pensait se reposer après la journée difficile de la veille.

Une calebasse pour boire et quelques dattes en poche, il dut repartir sur des chemins secs et caillouteux. L’eau qui n’était pas de bonne qualité lui donna mal au ventre, du coup il resta longtemps accroupi derrière les buissons à se vider. Au bout d’un moment il avait le trou du cul en feu !

— Syana je t’en prie !

— Ah ! Ah ! Ah ! s’esclaffa Alioune. Mais non maman, c’est vrai, moi aussi ça m’a fait pareil une fois !

— Le pauvre Lélé Fouli n’était pas bien du tout. Il s’était traîné à l’ombre maigrichonne d’un acacia, malade, sans force, avec la peur de mourir ici. Il fut sauvé par son escorte qui évidemment ne s’était pas retirée, l’avait surveillé en secret suivant les instructions du roi. Avant de le ramener au palais, sans qu’il le voie, deux des soldats tranchèrent les têtes des grands-parents et égorgèrent toutes les chèvres.


Alioune mit sa main devant la bouche, horrifié.


— Mais… mais pourquoi ?

— On ne doit pas manquer de respect à l’enfant du bourba, il est sacré, presque l’égal d’un dieu.

— Mais ils savaient pas !

— Ce n’était pas le problème des soldats. Ils avaient vu son mauvais traitement donc ils ont tué. Bref, Lélé Fouli a regagné le bien-être du palais, les soins de la cour, en réfléchissant sur sa malheureuse aventure. Il se dit que finalement il valait mieux profiter d’une bonne situation que de suivre ses rêves. En vérité, l’esprit veut des choses que le corps ne supporte pas, tu comprends ?

— Heu… je… je crois.

— Tu souhaites rejoindre le Sénégal, avec ceux qui ont la même couleur de peau que la tienne, c’est normal. Mais tu réaliseras vite que la vie n’est pas facile là-bas.


Sa gorge se noua avant qu’elle ne reprenne :


— Tu comprendras pourquoi beaucoup des nôtres se sont noyés en voulant quitter le pays à tout prix.


Soudain Mariama poussa un grand cri, se précipita vers la cuisine envahie de fumée. Oublié par les péripéties du conte, le yassa n’était plus qu’un amas noirâtre collé au fond de la marmite.


— Yàlla, tu peux être fière de toi Syana !

— Ça va être de ma faute, tu pouvais aussi surveiller !


Elles se regardèrent désappointées, poings sur les hanches.


— Bon, il faut que le petit mange, il reprend à 14 heures.


Alioune bondit sur ses pieds.


— On n’a qu’à aller au Burger King maman, c’est vite servi !

— Pas le choix.

— Ouaiiiiiis !


 
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   Vilmon   
26/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Un beau petit récit amusant. J’ai bien aimé les expressions de leur coin de pays. Le rythme est bon, les petites interventions pendant que la tante raconte l’histoire ajoute du tempo, de la variété au cours d’eau du récit, comme des pierres dont le courant doit contourner. L’hitoire ne raconte pas pourquoi la couleur de peau d’Alioune lui empêche de se faire certains amis, mais lui permet de comprendre pourquoi il n’aimerais pas retourner vivre au Sénégal. Cependant, j’ai un peu de difficulté avec la partie du récit où sont tué les grands-parents et les chèvres. Je suis sans doute aussi révolté qu’Alioune, il y a peut-être là un message comme quoi certain ordre établi ne peut pas être régressé, même si on n’y est pour rien. J’ai bien apprécié le ton simple et coloré des expressions.

   Anonyme   
17/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Comme le dit le préambule, un récit qui nous emporte du neuf-trois et ces cités bétonnées à l’Afrique Noire. Je note déjà une écriture assez vivante et des dialogues attachants. Question légitime d’enfant déraciné qui emmène le lecteur sur les problèmes post-colonisation et la vision ingénu de l’enfant sur l’appartenance. Quel est notre pays, celui où on est né où celui où l’on vit ? Ce qui nous entraîne sur une histoire mode grillot qui sont souvent un peu philophico-naïves. Celle racontée est assez dramatique et l’on finit par un trait d’humour vers le Burger King. En résumé, bien que pas très familière avec les histoires africaines et exotiques en général, pas plus que les banlieues défavorisées d'ailleurs, ma culture me pousse vers le Nord et ses problématiques différente, j’avoue malgré mes lacunes avoir apprécié cette nouvelle dépaysante.

Merci pour le voyage, la lecture gratuite et le temps que vous avez passé dessus

Anna en EL

   plumette   
29/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
cette nouvelle m'a transportée dans un ailleurs que je trouve très finement dépeint.

Quoi de mieux qu'un conte pour faire comprendre certaines réalités?

j'ai apprécié la justesse du déroulé de la scène: l'enfant est capté, il s'investit dans l'histoire , et puis la mère aussi est captée, ça lui fait du bien de réentendre cette histoire qui valide son choix douloureux de l'exil.

l'histoire de Lélé fouli est très cruelle (avec en plus l'assassinat des grands-parents !) mais on voit qu'Alioune accepte finalement avec une certaine facilité la dure loi de la vie.

l'écriture fluide est complètement au service de l'histoire et les dialogues sont très réussis.

Un grand plaisir de lecture!

Plumette

   Ingles   
17/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Malitorne,

Un conte qui berce et nous porte sur des chemins lointains, plein de sagesse, de philosophie mais aussi de légèreté. J'ai beaucoup apprécié la lecture de ces récits emboîtés, une promenade comme je les aime.

Remarque, vous vous appropriez un sujet complexe, où se nouent plusieurs thèmes, altérité, racisme, intégration, acculturation, déracinement, questions dans l'air du temps, c'est osé. Vous vous en sortez bien. On sent une certaine familiarité avec la culture sénégalaise comme le suggère le vocabulaire et les (jolis) noms qui s'intègrent assez bien à la narration. Et votre réflexion sur les thèmes est pragmatique et non dogmatique.

Je trouve la fin trop légère et en décalage avec le propos du récit.

Au plaisir de vous lire,

Inglès

   cherbiacuespe   
17/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Belle petite histoire. Au début, j'ai pensé vite abandonner ce récit qui ne me disait rien. Je ne désirait pas m'abandonner à un truc misérabiliste de plus. Et puis, hop ! Syana arrive avec sa petite leçon de chose et cela change tout au sujet. Il devient plein d'intérêts, d'une vieille sagesse dont on oublie trop qu'elle existe et qu'elle est pleine de bon sens ( à condition de l'écouter et de perdre un peu de ce temps si précieux pour y réfléchir ). Plus tard en grandissant alioune se rendra sûrement compte également de tout ce que ce monde-ci a perdu et des absurdités qui le guide.

Bien écrit, efficace, un dialogue qu'y se lit sans fatigue, sans lassitude, mesuré dans son propos, sans morale mais pas sans leçon. De la bonne lecture, ma foi !

   Anonyme   
17/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salamalekum,

et merci pour le voyage, entre le très sec et les pâturages suffisants pour les troupeaux.
Le conte pour dire quelque chose, faire passer un message, est sans doute le meilleur vecteur encore à ce jour.
C'est la même catharsis que celle du théâtre ou du cinéma car le gamin vivra l'Afrique à travers cette... légende ? Je ne sais quel nom lui donner.
L'histoire est-elle sourcée ?
Les situations sont très réalistes et qu'il s'agisse d'un travail de recherche ou d'une transmission orale, le résultat est là : un récit fluide, intéressant.
Bon, la leçon finit au Burger King. Tous les profs de diététiques n'auront pas la même idée de la pédagogie que nous.

Merci pour le Yassa.
Cela me fait penser que je n'imagine pas la préparation d'un yassa pour le repas de midi, en semaine.
Je me suis posé aussi des questions totalement anecdotiques au sujet des patronymes.
Kouyaté sonne Malinké, mais c'est lui qui raconte une histoire de Peuls. Était-il griot multi-ethnies , s'ils existent?

Yérédief ? Jërëjëf ?

   widjet   
18/9/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Une petite fable sans prétention, sympathique et bien racontée.
Pas trop ma tasse de thé d'habitude, mais j'ai lu sans déplaisir.

W.

   Angieblue   
18/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est plutôt bien raconté avec un conte moral à l'intérieur du récit initial.
La vie en Afrique est bien rendue avec des descriptions assez visuelles qui nous emmènent là-bas.
Le tout est convaincant, et l'on peut comprendre que l'enfant a dû être bien refroidi.

Par contre, je pense que cette phrase aurait pu être tournée plus subtilement, que ça aurait dû rester plus implicite comme cela se fait normalement dans les contes:
"ça n’empêcha pas le bourba de coucher avec elle dès le premier soir et ceci jusqu’à l’aube."

Pas fan, non plus, de ce passage. ça m'a dérangée de sourire alors que nous étions dans un thème sérieux et dans la narration d'un conte.
"Au bout d’un moment il avait le trou du cul en feu !"
C'est très grossier, vous auriez pu dire "les fesses en feu".

Le passage suivant aurait pu être plus soigné, j'ai été un peu dérangé dans ma lecture, et j'ai dû le relire plusieurs fois :

"Ils avaient vu son mauvais traitement donc ils ont tué. Bref, Lélé Fouli a regagné le bien-être du palais, les soins de la cour, en réfléchissant sur sa malheureuse aventure. Il se dit que finalement il valait mieux profiter d’une bonne situation que de suivre ses rêves. En vérité, l’esprit veut des choses que le corps ne supporte pas, tu comprends ?"
C'est un peu rapide, je trouve, il aurait fallu garder plus de noblesse de ton pour la chute du conte.

Sinon, c'est quoi votre problème avec les virgules ? vous les oubliez régulièrement.
Par exemple: "L’année suivante Koode donna naissance à un petit garçon" (il manque une virgule après "l'année suivante")

Voilà, excepté ces détails, le texte est bien pensé et bien rythmé. Il n'est pas ennuyant et délivre son message de manière efficace, excepté la pub pour Burger king... lol

   Bodelere   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Malitorne,
C'est superbement écrit avec une facilité déconcertante.
Il y a un grand talent narrateur et j'ai été emporté par le thème de cette histoire... Bravo

   Anonyme   
21/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Un joli conte exotique plein de valeurs à partager qui accroche bien ! On aurait pu craindre que le récit de la tante ne tienne pas la route et d'être déçu par la morale, mais c'est rondement mené, tout fonctionne et le petit va accepter sa condition ! Sauf que pour moi le meurtre des grands parents n'apporte rien si ce n'est une once de cruauté gratuite qui m'a fait sortir malaisément de l'histoire.

L'écriture de qualité s'adjoint un vocabulaire recherché pour le thème abordé, ce qui avec le choix des prénoms rajoute à la véracité du dépaysement.

   virevolte   
14/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'allais dire que. la fin est attendue et un peu forcée. Mais j'ai bien apprécié le conte et l'ensemble est bien mené. Pour le côté exotique ne connaissant pas l'Afrique je fais confiance à l'auteur. Le style est agréable.Merci.

   papipoete   
25/10/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Malitorne
Pendant que j'y suis, je viens faire un tour en Afrique du côté de Paris ou autre ville où il y a un Burger King, et l'Afrique de là-bas au pays des Peuls...
Un dialogue où l'on sourit quand le petit Alioune se demande ce qu'il fait dans ce pays de France ( où tout le monde n'aime pas les noirs ), alors que sa famille vient du Sénégal... il voudrait bien vivre " chez lui ", y serait forcément mieux qu'ici, puisque là-bas est son pays...
NB sa maman, de lui répondre que la réalité en Afrique noire, est quelque peu moins douce qu'ici ; et les traditions millénaires ont la peau dure !
Un point cependant égal là-bas et ici chez les blancs : un enfant bien né ( de noblesse ou de grande richesse ) pourrait avoir tout ce qu'il veut, faire tout ce qu'il veut...d'une certaine façon oui, mais sans le moindre copain ! Un nanti ne joue pas avec un manant.
Et grand mal prit à ce fils du roi du Djolof, le grand Ndiaye, de prétendre vivre comme ce peuple du désert, libre mais " rude " ( j'aime bien la scène quand la diarrhée le tenaille, lui rend le trou du cul en feu ) où l'aventure se terminera par la mort de ceux qui jouèrent avec ce fils de roi ; on ne rigole pas là-bas avec les us et coutumes !
Finalement, en France on n'est peut-être pas heureux ( autant qu'on le voudrait, mais... ) et si l'on n'a rien dans le frigo, on peut aller
au Burger King !
On sourit, on frémit, et on relativise...

   Anonyme   
30/10/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai lu cette nouvelle qui ressemble a un conte d'Afrique avec plaisir. Ce qui m'a plut avant tout c'est la simplicité de la plume et les dialogues sont vraiment bien vivants. Après je ne sais pas si il faut tirer de la morale de cette histoire. Bravo !

   JohanSchneider   
1/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'étais passé à côté de cette nouvelle lors de sa parution, pas très fana, je l'avoue, d'exotisme "vu d'ici".

Je salue la narration menée avec brio. Tout cela semble couler de source mais on sait très bien que, derrière, il y a du boulot.

Le format "conte avec morale finale durcie d'une pointe de cruauté" n'est pas d'une grande modernité mais reste efficace et assez universel (cf. Perrault, les frères Grimm et d'innombrables contes et légendes populaires régionaux), c'est une belle tradition dans laquelle votre texte s'inscrit aisément... malgré (ou grâce à ?) Burger King !


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