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Science-fiction
Malitorne : Singularité en Neustrie [Sélection GL]
 Publié le 16/07/22  -  10 commentaires  -  16419 caractères  -  90 lectures    Autres textes du même auteur

Abbaye de Jumièges – Royaume de Neustrie – An 841 du calendrier grégorien.


Singularité en Neustrie [Sélection GL]


Les pans du scapulaire relevés pour faciliter sa course, frère Guillaume filait dans les couloirs de l'abbaye. À toute vitesse il traversa le réfectoire, dévala quatre à quatre les escaliers sombres et étroits qui menaient à la cellule du père abbé. Sur son chemin il croisa frère Anselme, surpris par cette course folle :


— Par Dieu, que se passe-t-il ?


L'autre n'arrêta pas son élan, cria sans se retourner.


— Il est revenu !

— Il est revenu ? Qui donc est revenu ?


Mais frère Guillaume était déjà en train de tambouriner à la porte avec énergie. Supérieur et doyen de la communauté, frère Hugues ne tarda pas à se montrer, l’air courroucé :


— Eh bien, ce tapage !


À bout de souffle, frère Guillaume s'effondra à ses pieds :


— Pardon père abbé, je devais vous prévenir au plus vite. C’est qu’il s’agit d’un miracle, un vrai miracle.


Il dut calmer sa respiration, reprit sur un ton enflammé :


— Il est revenu, oui, descendu parmi les hommes !

— Au nom du Christ, de qui parlez-vous ?


Un sourire radieux éclaira alors la face du moine, les yeux tournés vers le ciel.


— Mais du Christ justement, du Christ !


Le vieil homme resta figé. Frère Anselme qui s’était approché discrètement ouvrit des yeux ronds.


— Avez-vous perdu la raison frère Guillaume ?

— Croyez-moi, je vous assure. C'est frère Jérôme qui l'a vu en premier. Il préparait les laudes quand un éclair de lumière a illuminé la chapelle. Il a d’abord cru à la foudre mais a vu une croix en argent, immense, plus haute qu'un chêne, surgir de nulle part, juste derrière l'autel. Il m’a envoyé alors vous quérir.

— Donc personne n’a vu le Christ !

— Heu… non, mais cette croix, ça ne peut être que le signe de son retour !


L'abbé fixa en silence son subordonné, regagna l’intérieur de sa cellule pour attraper sa canne.


— Allons plutôt constater ce miracle de nos yeux, tout ceci me déplaît fortement.


Les deux moines accompagnèrent le rythme lent de frère Hugues, au sein d’un monastère plongé dans l’effervescence. La nouvelle s’était rapidement propagée et ces lieux d’ordinaire si calmes et si paisibles bruissaient d’agitation. Les uns après les autres les membres de la communauté abandonnaient leurs occupations pour converger vers la chapelle. On entendait chuchoter dans tous les couloirs, sourdre des exclamations d’étonnement, chacun perturbé par les échos de cette mystérieuse apparition.

Le trio franchit le cloître pour arriver enfin à la chapelle, sous le porche de laquelle se tenait un regroupement de tonsures. À la vue de l'abbé tous s'écartèrent avec respect pour lui laisser le passage.


— Où est frère Jérôme ? réclama-t-il d’une voix autoritaire.

— Ici père abbé, répondit un moine pâle comme un linge.

— La croix que vous dites avoir vue, est-elle toujours là ?

— Je… je pense.

— Comment ça vous pensez ?

— Pardonnez-moi père abbé, j’ai eu peur, je ne suis pas revenu dans les lieux. Je ne pourrais contempler à nouveau ce miracle sans défaillir.

— Avant de vous mettre dans de tels émois, assurons-nous plutôt qu’il n’y ait pas là œuvre du Malin.


Au nom si redouté une rumeur d’effroi parcourut le groupe, plusieurs signes de croix furent exécutés sur des poitrines soudain inquiètes.


— Frère Guillaume, poussez-moi le battant, vous savez bien que je n'en ai plus la force.

— M… moi ?

— Allons, ne perdons pas de temps !


Comme s'il ouvrait la porte des enfers, le moine poussa le lourd battant avec l'épaule, risqua un œil à l'intérieur pour retirer aussitôt la tête :


— La croix est toujours là !

— Bien, alors allons-y, déclara l'abbé sur un ton solennel.


D'un pas résolu il s'engagea dans la nef, suivi par une procession craintive. On n’entendait plus que le piétinement des sandales résonner entre les colonnes de marbre. L’intérieur était sombre, à peine troublé par quelques lueurs tremblotantes de bougies. Ce n’est qu’à bonne distance d’une vue déclinante que le père abbé s’immobilisa, frappé de stupeur. Haute d'au moins quarante pieds, brillante de mille feux, une croix se tenait en suspension dans les airs, juste au niveau du chœur de la chapelle. Son apparence était néanmoins surprenante, avec une base largement renflée et des supports sous la barre transversale. L’ensemble n’avait pas une géométrie quadrangulaire mais cylindrique, recouvert d’un métal brillant. Ça s’en rapprochait mais était-ce bien une croix ? On pouvait en douter, sauf à supposer que sa nature divine lui conférait une forme particulière. Les éléments célestes ne pouvaient être comparés à ceux du bas-monde.

Le père abbé en était à ce stade de réflexion quand soudain l’objet monumental se mit à vibrer sur toute sa longueur, un léger bourdonnement se fit entendre. Tous reculèrent, surpris par cette manifestation imprévisible. Sous leurs yeux médusés ils virent la croix s’abaisser lentement jusqu’au sol, une fois à son contact un nuage de vapeur s’échappa de la partie inférieure. Il y eut des cris apeurés parmi les moines, certains se tournèrent vers la sortie prêts à fuir à toutes jambes. Le père abbé se cramponna à un banc de prière, dépassé par les évènements. Il crut que son vénérable cœur allait s’arrêter quand, du nuage de vapeur, émergea alors une silhouette.


— Dieu Tout-Puissant, murmura-t-il.


La forme s’approcha de l’autel et on put mieux la distinguer. C’était un personnage de grande taille, revêtu d’une matière dorée qui lui collait au corps, la tête protégée par un casque comme s’il était un guerrier. Se pouvait-il que ce soit le Fils de l’homme ? En tout cas il n’avait pas l’air de prêter attention à la communauté bouche bée, davantage accaparé par une chose fixée à son avant-bras, semblable à un large bracelet, qu’il ne cessait de toucher avec les doigts. Par un mécanisme inconnu le casque se sépara en deux, permettant de découvrir les traits du visiteur : parfaitement chauve, totalement imberbe, même au niveau des sourcils ! Par ailleurs les yeux bridés à l’image des peuples lointains d’Extrême-Orient.


— C’est… c’est lui le Christ ? risqua frère Guillaume.

— Je ne sais pas, je ne sais pas, lui répondit l’abbé dans la plus extrême des confusions.


Le visiteur arpentait l’autel à pas vifs, regardait à droite, à gauche, levait les yeux en hauteur. De toute évidence il paraissait contrarié, son front plissé ne disait pas le contraire. À cet instant il prononça des paroles, incompréhensibles au grand dam des moines.


— Mais bordel de merde où est-ce qu’on est ? Enfin c’est pas possible, ça ne peut pas être le relais Omega-8 ! Par les quarks, si elle s’est encore trompée elle va m’entendre !


Il se retourna vers la croix, appela d’une voix forte :


— Liya, viens voir ici s’il te plaît !


La congrégation fut éberluée à la vue d’un deuxième personnage qui sortit de la croix. D’apparence identique au premier mais dont un net renflement au niveau de la poitrine précisait d’évidence sa féminité.


— Que se passe-t-il ? exprima-t-elle d’une voix claire et agréable cependant intraduisible.


Elle remarqua les moines massés dans la nef.


— Mais qui c’est, ceux-là ?

— J’aimerais bien le savoir figure-toi, comme j’aimerais bien savoir où tu nous as téléportés ?

— Ben, le relais Omega-8, comme prévu.

— Est-ce que ça ressemble au relais Omega-8 ?


Son casque s’ouvrit à son tour, elle avança vers les travées, toucha le plâtre d’une statue, tourna son regard vers un vitrail multicolore.


— Heu… non… pas vraiment, je ne comprends pas.

— Moi je comprends que tu t’es encore plantée dans les paramètres de vol !

— Ah tu vas pas remettre ça ! J’ai fait une erreur une fois, on n’en parle plus. J’ai déjà pris assez cher avec la Guilde !

— Alors où on est ? tonna-t-il.

— Je vais vérifier l’ordinateur de bord. Laisse-moi une minute.


Soucieuse, elle disparut dans la croix.

Le père abbé ne savait plus quoi penser, ce qui se déroulait défiait l’entendement. Davantage que la présence du Seigneur il penchait pour ses anges mais une femme, impossible ! Alors qui étaient ces deux créatures au comportement déconcertant, au langage inconnu ? Fallait-il y voir en vérité une machination diabolique ? Ils n’avaient pourtant pas d’attitudes menaçantes, ne se préoccupaient même pas de la congrégation. À en perdre la raison… Peut-être qu’ils attendaient un hommage, quelque chose de ce genre ?


— Bien, allons les saluer.

— Quoi ? s’étonna frère Guillaume.

— Nous n’avancerons pas s’il n’y a aucun échange. Ces… ces êtres sont par trop étranges, il faut tenter de leur parler.

— Mais on ne les comprend pas !

— Essayons quand même.


Le vieil homme prit alors l’allée centrale et se rapprocha à petits pas du visiteur qui lui tournait le dos, affairé à tripoter de nouveau la chose qu’il avait sur l’avant-bras. À quelques mètres de lui l’abbé se racla la gorge pour attirer son attention. Le visiteur sursauta, fit volte-face en braquant un objet sur l’audacieux :


— Tu t’approches encore l’ancêtre et t’auras des soucis !


Pour le coup l’attitude devenait franchement belliqueuse, l’abbé avala sa salive mais ne se démonta pas.


— Messire, pardonnez-moi, je ne saisis pas le sens de vos paroles et encore moins de vos actes. Vous êtes les bienvenus ici mais nous aimerions savoir : est-ce le Très-Haut qui vous envoie en ces lieux sacrés ?


À cet instant la femme réapparut, blême, s’alarma d’abord de la proximité du religieux.


— Qu’est-ce qu’il veut ?

— J’en sais rien mais il fait un pas de plus et je le paralyse. Alors ?

— Singularité B-313.

— Non !

— Ce n’était donc pas la peine de m’engueuler abruti, je n’y suis pour rien.


L’homme abaissa son arme, sonné par la révélation.


— Comment ça se peut ?

— D’après les données que j’ai pu recueillir la trame temporelle s’est brusquement déchirée à 12 856, c’est rarissime mais ça arrive. Une singularité peut subvenir n’importe quand, sans prévenir. Elle a complètement fait disjoncter la navette pour l’envoyer en 6004 avant la Nouvelle Ère.


Il s’assit lourdement sur un tabouret près de l’autel.


— 6004 ! Putain mais c’est quelle époque ça ?


Elle portait aussi un grand bracelet sur l’avant-bras qu’elle se mit à consulter. Ses doigts volaient au-dessus de touches luminescentes.


— Époque médiévale, autant dire très primitive.

— Et l’ahuri qu’arrête pas de me fixer avec sa coupe de cheveux débile, c’est qui ?

— Hum, pas très clair. Je pense qu’il fait partie d’une secte religieuse comme il y en avait beaucoup autrefois.


Elle continuait à pianoter à toute vitesse.


— Ah oui, d’accord, c’est un chrétien d’Europe occidentale. Leur Dieu est à l’origine de l’antique calendrier. Regarde, on l’a étudié à l’école.


Sous les yeux incrédules des moines une image se concrétisa à partir d’un rayon qui jaillit du bracelet. Plus qu’une image c’était une scène animée, pareille à une bribe du temps qui aurait été découpée pour être transposée ici. Et quelle bribe !


— Sainte Marie Mère de Dieu, articula l’abbé.


Là, devant tous, à portée de main, trois hommes nus attachés sur des poteaux en forme de T ! Un soleil de plomb, de la poussière et des cris. Des soldats repoussent avec brutalité des gens qui tentent d’approcher. On voit une femme d’un certain âge, le visage ruisselant de larmes, bras tendus vers l’homme du milieu. Sa détresse semble immense. Elle est soutenue par d’autres visiblement marqués de la même affliction. Deux des suppliciés gémissent de douleur, le troisième a comme un sourire triste.

Puis l’image s’arrêta d’un coup, reflua dans le bracelet de l’étrangère.


— Eh ben, charmant ce…


La phrase fut coupée par le père abbé tombé à genoux, bras ouverts :


— Car le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges ; et alors il rendra à chacun selon ses œuvres ! Alléluia mes frères, chantons pour ce miracle !


Bouleversés, les membres de la communauté entonnèrent alors un chant rempli d’émotion et de ferveur. Jamais, oh non jamais les murs de la chapelle ne résonnèrent d’une telle dévotion ! Les deux visiteurs restèrent abasourdis, pris au dépourvu par cette brusque envolée lyrique.


— Mais qu’est-ce qui leur prend ?

— On dirait que ton hologramme les a mis dans tous leurs états.

— On dirait, quel vacarme ! Bon, que fait-on maintenant ? On a un sacré problème sur les bras.

— Je te le fais pas dire, bien plus embêtant que ton erreur de navigation référencée Stonehenge. Il n’y avait que des paysans illettrés et t’as vu comment ils ont marqué notre passage ?


Désignant les moines qui chantaient toujours à gorge déployée il ramassa une bible illustrée sur l’autel. Les enluminures le firent grimacer.


— Eux ce sont des érudits, à ne pas s’y tromper ils savent écrire et dessiner !


De dépit il jeta le livre par terre, geste qui provoqua instantanément l’arrêt du chant. Les religieux eurent l’air choqué, quelques-uns levèrent la main devant la bouche dans une attitude indignée.


— Attention à ce que tu fais Qiang, tu vas nous faire avoir des ennuis ! prévint la femme qui remarqua leur trouble.


Il ne répondit pas, la tête penchée sur son bracelet qu’il tapotait nerveusement.


— Ouf, dans notre déveine on a de la chance. On va pouvoir appliquer le protocole d’éradication.

— Quoi ?

— Ces gars-là, dans deux semaines ils vont tous se faire massacrer. La mémobanque m’indique que ce sera à cause de pillards venus du nord… des Vi… des Vikings1.


La femme semblait catastrophée, elle se dirigea doucement pour ne pas l’effrayer vers un novice. Lui impressionné par des yeux amandés et un crâne lisse, elle apitoyée par sa figure juvénile.


— Tu es sûr qu’il n’y a pas d’autres solutions ?

— Tu connais comme moi le premier commandement : « La trame jamais tu ne modifieras. »

— Oui, oui, l’effet papillon, fit-elle blasée.

— Exactement. Tu peux être certaine que dès notre départ ils vont se précipiter pour décrire notre passage avec tous les détails, tu imagines les conséquences ? Le questionnement des générations suivantes ? On ne peut pas prendre le risque. Remonte dans la navette et prépare le retour. On interrompt la mission, il faut rendre compte de l’anomalie à la Guilde.


Elle soupira.


— Tu vas faire comment ?

— Bombe incendiaire. Ça passera pour un feu accidentel.


Résignée, elle appuya sur le côté de son cou, le casque se replia autour du visage. Avant de s’engouffrer dans la croix elle se retourna vers l’assemblée silencieuse.


— Désolée.


L’homme la suivit pour revenir quelques minutes plus tard une grosse boule noire, pesante, entre les mains. Il la déposa délicatement sur l’autel, appuyée contre un chandelier, opéra de rapides manipulations à sa surface. Enfin il rejoignit sa coéquipière. Une paroi coulissante se referma comme un couperet derrière lui.

La communauté religieuse se retrouva seule, désarçonnée par le départ précipité des mystérieux visiteurs ; capables de les transporter dans le plus extrême des ravissements comme l’incompréhension la plus totale. Leur venue semblait bien dépendre d’une action divine mais ô combien déroutante ! Sans doute y avait-il un message à décrypter mais la tâche semblait ardue par manque de signes clairs.

La croix s’éleva à nouveau dans les airs, sous la barre transversale les supports se déplièrent et augmentèrent sa largeur. Lentement puis de plus en plus vite, elle entama une rotation sur elle-même. Un sifflement strident accompagna ce mouvement qui finit par atteindre une vitesse folle. Paniqués les moines se jetèrent sous les bancs, se cachèrent dans les alcôves, encore un sortilège ! De ce tourbillon un puits sans fond apparut, provenant d’on ne sait où, engloutit la croix pour s’évaporer aussitôt. Plus rien. L’absence. Le silence.

Les moines quittèrent leur cache avec précaution.


— Ils… ils sont partis ?

— Par le Seigneur il semble, voulut se convaincre frère Guillaume.


Le père abbé définitivement terrassé par trop d’énigmes, arc-bouté sur sa canne, avait les yeux perdus. Il le dépassa pour aller vers l’autel où la boule noire clignotait d’une lumière rouge intense. Les visiteurs auraient-ils laissé un présent ? Il s’approcha tout près, s’aperçut que la lumière correspondait en fait à des chiffres s’égrenant à rebours : cinq… quatre… trois… deux… un…


_______________________________________________________________________

(1) Authentique. Le 24 mai 841 les Vikings pillèrent l’abbaye carolingienne de Jummièges.


 
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   Anonyme   
26/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bah, moi aussi cela m'attriste que les voyageurs temporels marquent aussi peu de scrupules à dézinguer toute une communauté à cause d'un simple problème technique… En une petite dizaine de millénaires personne n'a pu créer un gadget façon Men in Black qui permettrait d'effacer élégamment et précisément les mémoires des témoins ? Le choix que, comme autrice ou auteur, vous avez fait, me semble indiquer que, au moins dans le cadre de ce récit, vous ne croyez guère à un développement du progrès moral parallèlement au progrès technologique. Et d'ailleurs, question : quelle est la procédure à suivre dans le cas de bouleversement d'une communauté qui n'est pas condamnée à brève échéance ?

Sinon, j'ai trouvé le récit alerte, le contraste entre la trivialité des voyageurs temporels et l'émerveillement des moines un peu facile. Une lecture agréable pour moi, mais rien de bouleversant. J'ai souri à l'évocation de Stonehenge, et apprécié cette notation :
sous le porche de laquelle se tenait un regroupement de tonsures.
à mes yeux visuelle, efficace.
Ah, et joli titre à mon avis.

   cherbiacuespe   
2/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Petite digression par rapport à l'historique ( les Normand sont venus 2 fois en fait ). Et nous ne saurons rien sur le relais Omega-8, qui pourrait être un restaurant pour le développement mental dans le futur. Zut alors!

Petite nouvelle, pour le moins amusante. Hormis la fin tragique de ces pauvres moines qui n'avaient rien demandé à personne.

Je trouve que l'écriture, simple, est assez réussie, les dialogues sont cohérents, le scénario bien élaboré également. Globalement, ce texte n'est pas désagréable. Seul regret, il reste peu étoffé, visiblement pour faire toute sa place au cœur du sujet.

Cherbi Acuéspè
En EL

   Vilmon   
16/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Un récit bien raconté, un développement qui respecte bien les idéologies des deux partis opposés. Un peu d’humour. J’ai bien apprécié. Mais ces histoires de voyage dans le temps vers le passé m’amène toujours à penser à savoir si ça commence avec l’oeuf ou avec la poule. Qu’arrivera-t-il aux vikings qui doivent saccager alors que l’abbaye ne sera que ruine ? L’effet papillon s’applique, ils iront saccager un autre monastère et l’histoire sera changé. Et peut-être que le port spacio-temporel n’existera plus dans le futur, comme dans les aventures de Valérian et Laureline. J’ai beaucoup apprécié malgré tout.

   Anonyme   
16/7/2022
Bonjour,

Amusante et intéressante cette histoire à mi-chemin en le Nom de la Rose et la SF à grand-père des Voyages Temporel. L’idée est sympa et teintée d'un humour bienvenu. En revanche, j’ai dû reléguer ma passion pour la belle écriture et ses richesses aux abonnés absents par ce style trop simple. Du coup je ne note pas pour éviter de désavantager l’auteur mais je tiens à lui signifier que j’ai passé un agréable moment.

Anna

   senglar   
16/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Malitorne,


Histoire amusante et divertissante, on joue le jeu, en fait on s'amuse franchement.

Mais quelques incongruités viennent gâcher le plaisir :
- Un père abbé du 9ème Siècle qui se prend pour Sherlock Holmes, ce n'est pas possible dans ce siècle de superstitions. Cela ne sera d'ailleurs possible qu'avec Conan Doyle et quelques-uns de ses collègues.
- Des sandales qui résonnent ? Des sabots, des galoches oui ! (broutille je sais)
- C'est Grégoire le Grand qui est à l'origine du calendrier qui porte son nom, pas Dieu.

Sinon on joue le jeu et on s'amuse bien comme je l'ai dit plus haut.

   Donaldo75   
17/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
D’après ce que je lis sur le forum, je comprends que ce texte est la refonte d’une nouvelle déjà publiée ici il y a une dizaine d’années ; je n’étais pas sur Oniris à cette époque alors je peux m’attaquer à la lecture sans essayer de me souvenir de la précédente mouture. Du coup, j’y vais en continu et je ne compte pas synthétiser à la fin.

Bon, les premiers dialogues sont courts même s’ils me donnent l’impression de se répéter, dans le genre remplissage. Dès qu’ils s’allongent, j’ai l’impression de voir une pièce de théâtre filmée, pas un film justement. Ce doit être l’usage d’un langage qui fait époque ou qui vise à faire époque, un exercice périlleux je le concède volontiers (diantre, je me mets à parler comme les personnages de cette nouvelle).

Les descriptions habillent le récit et ne l’alourdissent pas, ce qui est plutôt un avantage dans une histoire dont le ressort dramatique semble tenir sur le mystère. En plus, ça va bien avec la musique que j’écoute en ce moment, du bon vieux rock gothique. Vient l’apparition. Au début, j’ai cru qu’il s’agissait de Monsieur Propre au vu de la description. Et là, ça m’a fait marrer, comme quoi tout est possible en écoutant du rock gothique. Bon, quand le dialogue reprend, l’anachronisme verbal oriente le lecteur vers un début de résolution du mystère. Là aussi, les dialogues sentent l’excuse pour faire vivre les personnages, les incarner. Vu le registre lexical, ça fait moins théâtre – ce qui n’est pas plus mal – et un peu plus série télévisée de France 2. Ceci dit, plus j’avance et plus ces dialogues plus modernes me gonflent. Finalement, je préfère les autres, ceux qui sentent « au théâtre ce soir » en version médiévale à la « Thierry la fronde ». Et puis, ces dialogues modernes tendent à se la jouer explication plus qu’autre chose, du genre préparer le lecteur au pourquoi du comment de la suite parce que le temps on ne joue pas avec comme ça, l’effet papillon comme ils disent (déjà, le film américain m’avait saoulé). Je m’attends à un stratagème du genre le flash dans « Men in black » mais que nenni de subterfuge narratif je ne vois trace (merde, je me mets à parler à l’ancienne). La fin est un compte à rebours ? Sans déconner ? Et au fait, elle est où la singularité, finalement ?

   Malitorne   
17/7/2022

   Ombhre   
18/7/2022
Bonjour Malitorne,

Une nouvelle sur le voyage dans le temps est toujours une gageure, tant le thème a été parcouru dans tous les sens. L'originalité que je trouve dans la vôtre est ce raté dans le voyage vers Oméga-8 qui provoque ce face à face - qui aurait pu être drôle - entre des moines et un vaisseau en forme de croix. La nouvelle étant classé dans la catégorie SF, on devine dès le début que ce n'est pas une croix miraculeuse qui est apparue, mais bien un vaisseau, mais ce point est secondaire.

C'est le déroulé de la nouvelle qui a coincé pour moi. J'ai trouvé que certains dialogues étaient là pour "occuper l'espace", sans rien apporter à l'avancement de la nouvelle (par exemple de "Le trio franchit le cloître..." jusqu'à "un ton solennel".
De même, les comportements des uns comme des autres est trop caricatural pour embarque le lecteur que je suis: les moines qui restent somme tout très passifs, n'osent pas échanger avec ces "émissaires des cieux" alors que leur foi devrait les y pousser. Les voyageurs du temps - l'homme en fait - avec un comportement très agressif qui n'apporte rien à l'histoire (on dirait une mauvaise imitation d'un jeune de cité :" Tu t’approches encore l’ancêtre et t’auras des soucis !"). L'absence de réelle interaction entre les deux groupes est à mon sens un ressort qui n'a pas été exploité et affaibli l'ensemble.

Enfin, si l'abbaye est rasée par la bombe, comment les vikings vont-ils pouvoir l'envahir ? L'effet papillon risque d'avoir des conséquences, mais elles ne sont pas évoquées...

Bref, trop de choses sonnent faux à mon oreille, alors que l'idée de base était intéressante.

Merci pour le partage.
Ombhre.

   chVlu   
19/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une histoire de plus dans le monde des communauté religieuses. Celle là présente l'intérêt d'une mise en abîme historique qui place le lecteur à la croisée des miroirs. Visiblement aujourd'hui est entre l'époque des moines et celle des visiteurs. Les explorateurs de l'histoire ont une connaissance 'culturelle" de leur passé (la culture étant se qu'il reste quand on a tout oublié) et les ressources pour retrouver les détails. De vrais ingénieurs ces voyageurs du temps !

L'intrigue est bien conduite, le style est fluide selon ma lecture.

Un sympathique moment de lecture, sans non plus de grand effets ou surprises. La nouvelle se déroule de manière assez linéaire.

Sur le fond en apathéiste je ne trouve pas grand intérêt ce qui ne m'empêche pas d'avoir profiter de cette nouvelle en tant que fiction.

   Ioledane   
21/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Attirée par le titre, je me suis posée sur cette nouvelle que j'ai lue avec beaucoup d'intérêt, moi qui aime l'histoire et la science-fiction. C'est très vivant, bien raconté.
Un regret néanmoins : j'aurais préféré que les visiteurs du futur soient un peu moins caricaturaux voire grotesques. Cela dit, les bons moines font assez 'cliché' eux aussi, néanmoins il y a chez eux un peu plus de subtilité, je trouve.
Une phrase que j'ai trouvée curieuse, au passage : "De toute évidence il paraissait contrarié, son front plissé ne disait pas le contraire". Un peu alambiqué et un tantinet redondant, même si c'est pour dire le contraire, bref, j'me comprends.


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