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Anonyme
1/11/2021
a aimé ce texte
Bien
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Un instantané sinistre, réaliste, convaincant pour moi. Eh oui, les Waffen SS étaient des hommes comme les autres, rêvant de leur Fraülein tendrement aimée tout en faisant griller les partisans soviétiques… Je trouve votre nouvelle bien vue, mais elle me laisse un goût d'inabouti : ce qui m'aurait intéressée, c'est l'après-guerre vécue par le narrateur en tant qu'individu sensible. Par exemple, prend-il un jour conscience de l'horreur du régime qu'il a servi ? Si oui, par quel processus, à quel degré ?… Le fait que je me pose ces questions montre en tout cas que vous avez su créer, en ce qui me concerne, un personnage intéressant.
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Donaldo75
11/11/2021
a aimé ce texte
Bien
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J'ai bien aimé cette nouvelle; elle présente l'avantage d'être courte, ramassée, avec un mode narratif intéressant de par les passages en italique qui rendent le récit plus incarné. Les scènes d'action vont directement à l'essentiel tandis que les souvenirs donnent de la profondeur au personnage, à son contexte social et historique, et que la fin expose l'état d'esprit de ces soldats allemands via la pharmacopée qu'ils s'envoient pour supporter l'horreur de la guerre, en dehors de toute idéologie, juste parce que la guerre c'est sale, inhumain et difficile à supporter en l'état.
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cherbiacuespe
27/11/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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L'histoire est écrite par les vainqueurs. Ici, nous nous trouvons dans l’œil du tortionnaire et du futur perdant, dans son esprit. Et dans le feu d'une guerre épouvantable. Ce texte se situe à un moment où le futur perdant est encore vainqueur, c'est lui qui écrit l'histoire. Et ce qu'il fait n'a pour lui rien d'inhumain, c'est son droit puisqu'il a raison, et le vainqueur, nous apprend l'histoire, a toujours raison !
Votre texte, Malitorne, est terrible à cause des nombreux sous-jacent qu'il implique. Un homme comme les autres, un agriculteur qui aime, est aimé, travaillait dans les champs autant que ceux qu'il regarde cramer sous ses yeux, sans aucune condescendance pour eux qu'il ne considère plus comme des humains à son image, un homme qui a peur pour ses proches mais qui est sûr de son bon droit. Mais ce qu'il fait, ce qu'il pense, ce qu'il vit n'a rien de concevable, où est passé son humanité ? Et puis, dans le feu de la guerre, son horreur, son devoir de militaire, le froid, on a pas, non plus, le temps de se poser de questions. La conception du texte, son canevas, les mots, l'écrit, le style font de cette courte nouvelle une lecture émouvante et tragique. Du tout bon alors que je n'avais pas désiré la lire en EL. Quelques regrets, donc, de ce point de vue. |
Anonyme
27/11/2021
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Je suppose qu’on est à Stalingrad et que les deux soldats allemands n’en reviendront pas, pilonnés par les orgues de Staline et malgré la « pilule du courage ». Enfin, peu importe, je ne crois pas que ce soit si important.
Ce n’est pas mal écrit, mais je cherche le ressort de cette nouvelle. Certes, il y a la confrontation entre la guerre et la vie civile d’avant, notamment en comparant l’avancée d’une armée et le fauchage du blé. Certes, il y a cette conviction absurde d’être dans le juste après avoir avalé encore bien plus de choses que la demoiselle des foins, mais que cela nous montre-t-il que nous n’ayons vu cent fois ? |
Corto
27/11/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Cette nouvelle respire la froideur, la compétence de mort, l'obéissance aux consignes, le sens de l'initiative.
Cet épisode de guerre est codifié comme dans une salle d'opération où tout est prévu (presque), chacun a son rôle, vigilance et initiative si nécessaire. On voit ici se dérouler un épisode comme il y en a eu des millions durant ces années terribles et c'est ce qui fait froid au corps. L'alternance avec les souvenirs des jours de paix et heureux est bienvenue; elle donne les deux faces de ce qu'a vécu le personnage: ici la mécanique de mort, antan la force de vie. Ce texte est fort bien écrit, sobrement, et entraîne le lecteur au cœur de l'action à son corps défendant. |
papipoete
28/11/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour Malitorne
Glaçant comme peut l'être la campagne, avant qu'une division SS y fasse une halte couvrant la moindre parcelle de sang, brûlant nature et hommes sans hésitation... jusqu'à ce que le vent tourne, et que la mort change de camp... heureusement, un soldat des Waffen-SS a dans sa poche, cette fameuse pilule qui abrégera sa sinistre vie si un interrogatoire le menacerait... NB même ces horribles commandos avaient une vie privée... dont ils étaient soldats, privés. Et entre des rafales déchiquetant " l'ennemi ", ou ce lance-flammes du diable , on se revoit au milieu d'un couple s'aimant ; en famille autour du sapin de Noël, on en oublierait la férocité des acteurs ! Un récit glaçant, mais fort bien évoqué, dans un texte concis facile à lire... rien à déchiffrer... on comprend tout ! |
Malitorne
29/11/2021
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Explications et remerciements : http://www.oniris.be/forum/waffen-ss-t29705s0.html#forumpost412524
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Lariviere
29/11/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Salut Malitorne,
J'ai bien aimé cette nouvelle réaliste et audacieuse sur le fond, car ce n'est pas évident d'écrire un récit à la première personne d'un waffen ss sans tomber soit dans la caricature soit dans une trop grande empathie qui n'aurait pas lieu d'être. Ici je trouve que c'est réussi. La nouvelle est courte et ne prend pas le risque de s'embourber dans des détails inutiles. La narration est efficace et crédible on est dans la tête du personnage mais sans être subjugué ni mal à l'aise. Les références peu nombreuses mais cohérentes (les armes, la pillule d'amphet.) consolident le récit dans quelque chose de concret. Bien sur les interludes sur la vie d'avant sont utiles peut être indispensable, j'ai trouvé que c'était le bon prisme de narration. Pour finir sur la fin (!), je l'ai trouvé très bonne, explicative sur les horreurs de la guerre et sur les béquilles pharmacologiques qui aident à supporter "ça"... Merci pour ce bon moment de lecture et bonne continuation |
Virou64
29/11/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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La guerre dans toute sa cruauté, dans toute son inhumanité.
Ici un soldat SS sur le front russe. Vous auriez pu mettre en scène de la même façon un soldat de l'armée rouge à Stalingrad; un poilu du chemin de Dames , un Boche à Verdun... Tous , fêtus humains emportés dans la tempête de l'Histoire dans un chaos où l'homme, pour survivre , est contraint de perdre toute humanité . Vous décrivez parfaitement ce que vit et ressent ce soldat. Un SS, peut-être un fanatique convaincu, plus sûrement un gamin de 17/18 ans, pauvre bougre à qui l'on a bourré le crâne lors de son passage dans les jeunesses hitlériennes, qui, à l'évidence , préfèrerait se trouver ailleurs mais qui ,n'a plus le choix. Reculer? Un officier lui règlera son compte. Se rendre ou déserter? Les "Rouges" d'en face , eux aussi complètement déshumanisés, ne s'embarrassent pas de prisonniers SS. Comment, à la lecture de ce texte ne pas avoir une pensée pour les 134 000 Français, Alsaciens et Lorrains, enrôlés de force au mépris de toutes les règles internationales, pour la plupart dans la Wehrmacht mais aussi,pour certains, dans la Waffen SS . Qui connait vraiment le drame de ces Malgré -Nous envoyés majoritairement sur le front russe, qui ont vécu l' enfer que vous décrivez? (30% morts ou disparus, 30000 blessés, 10000 invalides), et , pour les prisonniers, des conditions de détention inhumaines imposées par les Russes dans les camps d'où les derniers ne sont revenus qu'en 1955.(CF: camp de Tambov). Une nouvelle fort bien écrite, sur un thème difficile. Les flashbacks où le soldat se souvient de sa vie d'avant sont comme de bouffées d'oxygène qui permettent d'aller au bout de ce texte d'un réalisme glaçant mais poignant. |
Stephane
30/11/2021
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour Malitorne,
J'ai pris le temps de lire cette nouvelle. Dans l'ensemble, l'histoire est bien construite et l'atmosphère de bataille acharnée m'a plu dès les premières lignes. Toutefois, un détail m'a un peu gêné, et bien que l'évènement reste plausible en soi, celui-ci m'apparait plus relever de la providence que d'une réalité qui souvent, demeure sans concession... Je veux parler d'un soutien qui apparaissait peu probable avant et qui finalement surgit alors qu'on ne l'attendait plus, un revirement de situation un peu trop facile à mon sens, à savoir : - "Appel inutile, tout le monde sait que du soutien il y en a pas" (il n'y en a pas aurait été mieux, mais passons...) et, plus loin : - "Oui, on ne peut se tromper, c'est un Tiger qui vient à notre aide ! Rescapé de Koursk sans doute, il arrive à point nommé." Pourquoi pas, ce n'est pas impossible, mais un peu trop facile à mon goût. J'aurais préféré que l'unité - ou le bataillon, ou je ne sais quoi d'autre - aille au bout du combat sans aucune aide extérieure... Autre chose aussi : le soldat se remémorant des souvenirs sur sa vie d'avant... Dans le stress du combat, on n'a pas le temps de penser à autre chose que de sauver sa peau ; on ne réfléchit pas à sa vie d'avant et aux baisers que l'on a donné à celle qu'on aime, etc. L'instinct de survie nous amène à mobiliser le maximum d'adrénaline et de sens en éveil, de façon exacerbée. C'est une réaction primitive et immédiate, sachant que tout peu basculer en une fraction de seconde... Tout le reste n'existe plus. Je trouve donc cela incohérent avec l'action en cours, mais encore une fois cet avis est tout à fait personnel. Enfin, j'aurais aimé savoir ce qu'il se passe après l'ingestion de la pilule, les effets sur le soldat et la fin de combat, et en ce sens je reste sur ma fin. Dommage car l'histoire vaut le détour. Stéphane |
Pepito
9/12/2021
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Une écriture de qualité.
La guerre, sujet déjà maintes fois traité, jamais épuisé. Là nous avons un héros bien comme il faut : misogyne, fier à bras, raciste et ayant des principes : « Mon honneur s'appelle fidélité. »… Fidélité à quoi ? Cela, l’incipit ne le dit pas. Soit, ce genre de type existe, mais quel est l’intérêt de nous en raconter un brin de vie ? Parce qu’il va crever dans la prochaine bataille ? La belle affaire, il avait l’air heureux d’être dans la précédente, non ? Les ravages de la petite pilule ? Ben il n’en a pas eut besoin pour arriver là, il me semble. Juste un conte amoral, alors ? Soit. Pepito |
Marite
10/12/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Un récit que, finalement, j'ai trouvé trop court n'étant pas convaincue que la pilule avalée par le mitrailleur soit du cyanure. En effet, les détonations accompagnées de lueurs vives qui enflamment l'horizon laissent quand même de la marge avant l'anéantissement complet par les combattants du camp adverse.
C'est rare que l'on puisse lire ces évènements terribles vus du côté des soldats embrigadés dans une armée sûre de sa force et de sa capacité à raser toute forme d'obstacle, même s'il s'agit d'êtres humains blessés ne présentant aucun danger. Terrible c'est certain mais c'est le lot de tout conflit armé sous toutes les latitudes, avec des échelles différentes bien entendu. Les paragraphes relatant des souvenirs personnels intercalés entre les réflexions purement militaires sont bienvenus dans le récit, ils permettent de ne pas perdre de vue que ce sont des êtres humains, endoctrinés certes, qui sont à l' oeuvre et non des robots. |
Babefaon
27/12/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un récit où s'entremêlent habilement l'horreur de la guerre et les doux souvenirs qui permettent au héros de traverser cette terrible épreuve avec peut-être davantage de distance, apportant un souffle de légèreté malgré la pesanteur de l'horreur ambiante.
Que peut-il se passer dans la tête de ces jeunes gens enrôlés de force par ces foudres de guerre qui en font des machines à tuer et, comme vous les décrivez, des automates ? Des machines à tuer d'autres jeunes gens, dans le camp adverse, qui n'ont rien demandé et ont certainement les mêmes envies, les mêmes rêves qu'eux. Tout doit s'entremêler à certains moments, comme dans votre récit, qui, quelle que soit l'époque auquel il se situe, résonne toujours aussi fort lorsque l'orage gronde trop fort à l'horizon. |
Anonyme
15/3/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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Je trouve ce texte particulièrement bon. Ayant lu les commentaires et discussions sur le forum, je me suis demandée si vraiment... Mais oui, vraiment, c'est mon opinion. Et d'ailleurs je trouve un intérêt particulier à découvrir en quoi d'autres lecteurs peuvent appréhender un texte différemment de moi.
Bref, j'apprécie l'alternance des perspectives. Bien sûr, il a été un homme comme tous les hommes. Et je me retrouve devant cette question qui me vrille : et moi, j'aurais fait quoi ? En toute humilité, j'aurais peut-être suivi le même chemin que lui. C'est si facile de nager dans le courant. Je trouve la description des exactions fascinante. Abjecte aussi. Qui révulse. Je suppose, quand l'horreur est trop grande, il se fait chez l'être humain une sorte d'occlusion, pour ne pas être confronté à l'insoutenable. Et ces réminiscences qui occupent l'esprit du protagoniste viennent occulter ce que font ses mains. Je préfère la retenue sur les scènes sexuelles, mais je trouve ici leur évocation très pertinente. Et même, je pense qu'une autocensure a été réalisée pour éviter de choquer le lectorat. La mort omniprésente, la rage, le mépris, toutes ces émotions si puissantes et négatives sont très souvent accompagnées de pulsions physiques, les psy ont sans doute une bonne explication que je n'ai pas à ce phénomène. Donc j'aurais attendu des scènes d'une violence égale à celle des (mé)faits de guerre. Mais merci de ne pas l'avoir fait. ^^ J'aime la présence de vocabulaire allemand dans le texte. Ce n'est pas évident de bien employer cette technique, pour ne pas décourager le lecteur. Et les passages techniques sont très habilement écrits, je suis assez sensible à la difficulté de décrire certains rapports de façon claire et élégante. Les différents mouvements et actions sont nets, et le tout avec des phrases... Hé hé, comment sont-elles donc ces phrases... Dur à dire... Des phrases avec du rythme, un peu comme dans un bon film, bien roulées comme des réparties de quelqu'un qui aurait du charisme. Si vous tenez à recevoir du négatif : je n'avais pas compris la nature de la pilule. Bon, je suppose que quand on connaît son Histoire, on comprend. |