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Sentimental/Romanesque
marogne : Les neuf chevaux de la rivière Li
 Publié le 22/01/10  -  11 commentaires  -  15685 caractères  -  90 lectures    Autres textes du même auteur

Un voyage initiatique dans la brume.


Les neuf chevaux de la rivière Li


Chers lecteurs imaginaires, il faut que je couche sur le papier, et que je vous imagine le lire, le récit de mon voyage à Guilin. Ce n’était pas une visite touristique, non, le journal ne me le permettrait pas, mais on m’avait demandé d’aller essayer d’interviewer Jacques Galbrum. Il a disparu du monde des affaires il y a presque cinq ans et, d’après plusieurs sources crédibles, se serait installé près de la rivière Li. Je l’ai trouvé, du moins je sais où il est, et c’est vraiment la chance qui m’a aidé. Je ne lui ai pas parlé, mais je sais ce qu’il m’aurait dit, de toute façon il ne me serait pas venu à l’idée de lui poser des questions professionnelles. Mais on peut dire que le but du voyage a été atteint, j’aurais de quoi faire un bel article, si je décide un jour de le faire. Aujourd’hui je n’en suis pas sûr. Et cette tentative dans ce journal est peut-être un moyen de me décider dans un sens ou dans l’autre.


Mais, oh lecteurs patients, vous devez vous dire que je tourne autour du pot, que je n’ai pas grand-chose à vous raconter, vous devez même vous demander si, sous mes apparences sérieuses, je ne vais pas m’essayer à de l’humour. Non ! Ou plutôt « oui », je tourne autour du pot, ne sachant pas vraiment par où commencer, et si je vais finir. Mais baste, je me lance, et vous verrez bien où ce monsieur Jacques Galbrum m’a amené.


Tout a donc commencé un jeudi de janvier à Pékin. Il faisait un froid de canard, bien que ceux-ci aient déserté les douves gelées de la cité interdite. Je gagnais mon bureau, passant devant celui d’Éric, quand il me héla, avec sa courtoisie habituelle. Il voulait me parler d’un homme d’affaires français très connu, ce fameux Jacques Galbrum. Il avait dirigé pendant plusieurs années l’implantation en Chine d’un grand groupe distributeur. Il vivait dans la capitale depuis bientôt dix ans, avec femme et enfants, quand il disparut subitement lors d’un voyage d’affaires dans la province de Guilin. Les journaux n’en avaient pas trop fait état à l’époque car, s’il avait disparu, on avait su que c’était un acte volontaire. Il l’avait dit à plusieurs des personnes qui l’accompagnaient, et avait ensuite confirmé par écrit dans deux lettres reçues à trois mois d’intervalle. Sa famille avait regagné la France sans avoir jamais compris ce qui s’était passé. Éric sur la foi des bruits qui circulaient dans la communauté des expatriés, voulait essayer de les confirmer, et si cela était avéré, obtenir une interview en exclusivité. Bien entendu, étant un des seuls de ses journalistes à parler couramment le mandarin, comme Jacques d’ailleurs à ce qu’il m’apprit, j’étais tout à fait désigné pour ce genre d’investigation.


Éric me donna deux mois, et il était clair qu’il n’était pas nécessaire de discuter. Je pris les deux jours qui me restaient avant le week-end pour obtenir le plus de renseignements possible sur lui, et je m’envolai, un gros dossier sous le bras, dès le lundi pour cette ville touristique du sud de la Chine. Au moins, je verrais un site célèbre.


Je ne vous raconterai pas le trajet sur China Southern. De voyage en voyage j’ai l’impression qu’ils réduisent de plus en plus l’espace pour mes jambes, et la quantité de ce qu’ils me donnent à manger. Mais bon, j’étais en classe touriste, et il fallait bien tasser.


Guilin. Je n’y étais jamais allé. J’avais vu quelques photographies, et un ami m’avait dit que Star War 2 y avait été tourné, vous savez la scène de la grande bataille entre l’armée de la république et les WookieEs. Mais non, j’avais découvert ensuite que c’était au Vietnam… Bon ça se ressemble !


La ville est une ville chinoise moderne standard. On a essayé d’effacer toute trace du passé, on y a installé des Macdo, ouvert de grandes places, et laissé les routes aux véhicules les plus bruyants possible. Je suis resté toute la journée dans la chambre de l’hôtel pour étudier mon dossier, me réservant la soirée pour visiter un peu.


Guilin by night. Il faut s’imaginer la scène du centre-ville. Un grand espace d’eau avec des îles, des chemins qui permettent d’en faire le tour, des arbres illuminés par des guirlandes qui courent sur toutes leurs branches. Une musique chinoise vaguement moderne, sirupeuse, qui vous entoure, dégorgeant de centaines de haut-parleurs qui, bien entendu, ne sont pas synchronisés. Mais bon, on pourrait presque dire que c’est normal. Sauf qu’ils ont voulu associer à cette ambiance déjà chargée, la reproduction des principaux monuments du monde dans une débauche de lumière et au milieu de jets d’eau qui veulent rivaliser avec ceux du parc Montjuic à Barcelone. Le pont de San Francisco rouge à côté d’une tour Eiffel bleu turquoise, un Parthénon reconstitué tout en cristal, un pont des Soupirs vert - sans doute comme la lagune ? - enfin tout ce que le mauvais goût peut imaginer. Un peu las, je suis allé vers le centre-ville pour y voir sur un des plus grands hôtels - une quinzaine d’étages, deux ou trois cents mètres de long - la plus célèbre attraction de la ville. Une cascade d’eau qui est si abondante qu’elle forme un mur translucide au travers duquel on distingue les fenêtres des chambres des heureux clients qui tous les soirs attirent l’intérêt de centaines de touristes. Bien sûr tout cela est fait en musique.


M’étant déjà fait une idée de celui que je recherchais, j’avais du mal à concevoir qu’il ait pu décider de rester dans un endroit aussi artificiel, une réplique monstrueuse de l’aberration qu’est Las Vegas. Mais il est vrai que mon guide Bleu évoquait aussi les collines de Thé du mont Yao, les grottes magnifiques de la Flûte de Roseau et de la Perle restituée, la rivière Li et Yangshuo. J’avais décidé de « faire » la rivière le lendemain, une bonne mise en jambe pensais-je.


Je me perds déjà dans les descriptions, et je retombe dans mon travers qui consiste à faire des phrases longues, avec plein de subordonnées, d’adjectifs, de tours et de détours, tout ce que me reproche Éric, sans doute avec raison, qui m’explique si souvent la difficulté des lecteurs du journal à me suivre dans mes digressions, surtout quand ils ne maîtrisent pas la langue de Molière, et qui m’accuse parfois de m’amuser à le faire pour cacher le fait que je n’ai, en fait, rien à dire, ou plutôt à écrire, bien sûr, et que c’est la solution qu’a trouvée mon cerveau fainéant pour camoufler ses limitations. Mais ce n’est pas vrai, ce n’est que médisances. Encore que cette phrase soit assez longue, j’en ai presque mal au poignet.


Enfin, approchons-nous du but et de cette rivière. J’ai pris un petit bus au matin, et c’est dans le court voyage qui me conduisit à l’embarcadère que j’eus la révélation de ce qu’était Guilin. Là, où je ne sais pourquoi, je n’avais vu que des maisons, des immeubles, je ne voyais dans ce petit matin brumeux, plus que des pics, des centaines de pitons rocheux, tous recouverts d’une végétation exubérante, et parfois couronnés d’un petit kiosque avec son toit octogonal, au bout de volées d’escaliers vertigineuses qui semblaient escalader les hautes falaises. Et ce n’était pas que dans la ville, c’était aussi tout autour, dans la campagne, à perte de vue. Les habitations semblaient comme avoir été semées au hasard au milieu de ces mastodontes innombrables.


Arrivé à l’embarcadère, j’étais encore sous le coup de l’émotion de ma découverte - il en faut peu j’en conviens - et j’ai regardé la multitude des bateaux, et leurs capitaines qui attendaient le touriste d’un œil complaisant. Je fus poussé dans un grand bâtiment vert, dont les diesels envoyaient leurs fumées nauséabondes dans le brouillard qui venait se marier avec l’eau de la rivière. Au moins le bruit de ces moteurs permettait de ne pas se sentir dépaysé.


Le navire, raclant le fond de sable, en février c’est la saison sèche, se détacha de la rive, et partit, fier comme Artaban à la conquête des sources du cours d’eau.


Non, je deviens ridicule en continuant comme ceci. Pourquoi employer ce ton, cet air faussement méprisant, ironique ? Je crois que c’est parce que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à changer. Cela a été progressif, et c’est cette mise dans l’ambiance qui m’a fait écouter plus qu’il ne l’aurait fallu, le capitaine un peu plus tard. Et maintenant j’hésite. J’hésite à classer toute cette expérience dans la case « anecdote touristique » ou « plaisanterie de retour de voyage ». Et si je fais cela, c’est peut-être parce que j’ai peur des conséquences si je me laisse aller. C’est sans doute le but de ce récit, exorciser cet envoutement.


Il pleuvait doucement quand le bateau s’est retrouvé face au courant et a commencé à le remonter. Les rives étaient si basses qu’on les confondait avec la surface de l’eau, dans la lumière uniforme qui baignait les paysages. Seuls les bambous éventails, qui s’élevaient devant les pics comme une bande de gamins dissipés perturbant l’ordre minéral de leurs aînés, permettaient de se faire une idée des limites du cours d’eau. Reproduits à l’infini sur les estampes, sur les peintures à l’encre noire, ils servent à retranscrire le sentiment du poète, de l’artiste devant ces paysages renouvelés à l’infini.


La rivière était comme un ruban de soie verte s’insinuant langoureusement à l’intérieur de la terre nourricière. L’empilement des pics, des rochers, formait comme des vagues qui venaient s’échouer sur la surface tranquille de la rivière. Aiguilles de jades, éperons, collines, chacun essayait de rivaliser avec son voisin en pittoresque et en hardiesse.


À la sortie d’un coude, la falaise aux chevaux se dressa comme une estampe créée par un maître tellurique. Sur la roche blanche, veinée d’orange, et rehaussée de coulées vertes, on voyait apparaître un, deux, trois chevaux. Le Jiu Ma Hua Shan était célèbre et couru du temps des Tangs. Quand les lettrés se préparaient aux examens, ils venaient ici compter les chevaux, il fallait en voir neuf pour être sûr de réussir.


Malgré tous mes efforts, et l’aide d’un guide qui accompagnait un groupe d’industriels suédois, je n’arrivais à en voir que deux, voire trois. Je ne voulais pas forcément avoir les neuf vertus qu’il est nécessaire de posséder pour être prince, mais au moins je voulais être crédité des trois du bon père de famille. Je lui demandai de me dire franchement si ce n’était pas qu’une légende, et s’il n’était pas impossible, en fait, d’en voir neuf. C’est à ce moment-là que tout a basculé. Le capitaine du navire était à côté de nous, et son niveau d’anglais lui avait permis de comprendre la question. Il se mit à parler comme s’il parlait pour lui-même, en chinois, ne cherchant pas à être compris. Il parla de cet Occidental qui lui avait posé la même question des années auparavant, et de la réponse qu’il lui avait faite. Si les lettrés qui allaient réussir pouvaient voir les neufs chevaux, c’était parce qu’ils avaient réussi à éloigner de leur esprit les fausses conceptions de la modernité, qu’ils avaient réussi à vivre dans la sérénité de la tradition, dans la sagesse de l’enseignement de Confucius. Ils savaient les Classiques. Ils ne faisaient pas que les lire, ils les avaient assimilés et c’était comme s’ils ne faisaient qu’un avec toutes les générations de lettrés qui les avaient précédés. Il fallait être serein, accepter le moment présent pour voir les neufs chevaux, et croire être paré des neuf vertus. Il dit l’intérêt de l’homme qui s’était séparé de son groupe pour s’adresser à lui. Celui-ci voulait comprendre, au-delà de l'anecdote, ce que pouvait signifier cette légende. Au cours de la conversation, il lui avait indiqué le sage de Yangshuo qui pourrait sans doute l'aider. Il pourrait le rencontrer s'il le voulait le soir même, le bateau remontant jusqu'à la ville l'été, période où la rivière était la plus haute. Le groupe avait prévu de passer la nuit là-bas, et de redescendre la rivière le lendemain. L’Occidental lui avait dit qu’il profiterait de la soirée pour aller rencontrer le sage.


Il ne l’avait pas vu le lendemain, ni le jour d’après, bien que son groupe ait été à l’heure pour le voyage du retour. Il n’avait pas osé demander de ses nouvelles. Ce n’est que plusieurs semaines après qu’il eut la surprise de le voir monter à bord, et de demander, dans un chinois parfait, s’il pouvait le laisser débarquer un peu plus bas, dans un village bâti au bord de la rivière. Il lui demanda ce que le sage lui avait dit, et en réponse, il lui raconta une légende qui disait à peu près cela :


C’était il y a très longtemps, mais la mémoire du monde en a gardé le souvenir.


L’armée des Titans dévastait le pays.


Venus des confins du monde, ils avaient la folie de la terre comme alliée, leurs rugissements se mêlaient au tonnerre et remplissaient d’effroi tout le pays. Des côtes jusqu’aux plus hautes montagnes, tous se terraient, impuissants, vaincus, désespérés.


L’eau, venue au secours des plus faibles, avait tout tenté pour les arrêter ou les réduire. Les fleuves, les rivières, les marais, n’avaient été que de dérisoires barrières. La pluie qui ruisselle, les sources, les racines des arbres qui étaient venus à la rescousse, n’avaient fait que blesser ces monstres dont la tête défiait les nuages, et leurs cicatrices, vallées, falaises, canyons, n’en étaient que plus effrayantes.


Alors que tous abandonnaient, elle essaya un dernier stratagème. Elle se fit docile, fit taire sa colère, cacha ses frémissements, elle se fit miroir. Quand l’armée des Titans arriva sur ses rives, elle se figea un instant, incertaine, hésitant à lancer l’assaut sur ces monstres qui leur faisaient face en forces égales. Un long frémissement parcourut les rangs des envahisseurs, la peur faisait place à l’admiration devant la beauté de l’adversaire. Et dans un grand bruit les armes furent rendues, et de toute éternité ils restèrent là, admirant leurs égaux, figés devant leur propre reflet sur la surface de celle qui les avait vaincus.


C’est tout ce qu’il avait voulu lui dire, sauf de lui demander de ne jamais parler de l’endroit où il le laisserait descendre. Il ne l’avait plus jamais revu, mais savait qu’il était là, et il savait qu’il avait vu les neufs chevaux sur Jiu Ma Hua Shan.


Je sus alors où était Jacques. J’imaginais pourquoi il n’était pas rentré à Pékin avec les autres Titans. Non, je le savais ! Je tenais mon article, je n’avais qu’à revenir et descendre dans le village bâti sur la rive de la rivière Li.


Mais j’ai hésité, et je suis rentré à la capitale au bout de quelques jours seulement. Je n’ai pas encore vu Éric pour lui raconter mon expédition.


Et je crois, non maintenant j’en suis sûr, que je ne vais pas lui en parler. Je me sens, ainsi que Jacques sans doute, comme ces Titans courant dans toute la contrée, luttant contre les éléments sans cesse pour gagner, toujours gagner, mais sans vraiment d’autre but. Et je ressens en moi la satisfaction, le bonheur, la sérénité qui ont dû être les leurs quand ils ont été capables d’admirer, apaisés, leur propre reflet sur la soie de la rivière Li.


Quand je visualise Jiu Ma Hua Shan, tel que je le vois dans mon souvenir, je vois les neuf chevaux. Je retournerai peut-être un jour sur les bords de la rivière Li, pour m’installer sous un bouquet de bambous, en face de la falaise, pour contempler la charge figée dans l’éternité de ces chevaux, pour m’abandonner dans la beauté du monde, pur comme une estampe, serein comme une peinture de lettrés.






Pour voir des images des lieux décrits, on pourra consulter les sites suivants :

http://chine2004-1.9online.fr/pages%20html/guilin%20riviere%20li.htm

http://chine2004-1.9online.fr/pages%20html/guilin.htm


 
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   Anonyme   
15/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un beau texte dans la forme. L'écriture, simple, fluide, un brin moqueuse ou narquoise est très agréable.

L'histoire quant à elle, m'a un peu laissé de marbre. Certes, elle est plaisante, elle raconte une légende en la modernisant, mais elle est un peu trop prévisible malheureusement.

C'est dommage car je me dis qu'un tel récit gagnerait en force en étant plus complexe, moins linéaire, peut être avec des flash backs, des apartés plus poussées?

Bref, un récit très correct, sans plus.

   Anonyme   
17/1/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
"au hasard au milieu" n'est pas une formulation heureuse.

Je sus alors où était Jacques est à corriger.

L'auteur est un amateur de phrases longues, et je ne lui reprocherai pas car elles sont ponctuées de virgules dans lesquelles je puis reprendre mon souffle une seconde.

Ce récit ressemble plus à l'extrait d'un journal intimé qu'à une nouvelle naïve.

Le voyage est assez bien rapporté si ce n'est que les neuf chevaux en question sont décrits sobrement.

En dehors des longueurs, la forme est régulière.

Le fond de l'histoire est quant à lui captivant.

C'est un texte d'une qualité que j'ai rarement l'occasion de lire si ce n'est dans un magazine de globe-trotteur.

Félicitations au journaliste anonyme.

   xuanvincent   
19/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Merci à l'auteur, dont il me semble avoir reconnu assez vite le style et l'imaginaire, pour cette belle histoire !

Le titre tout d'abord a retenu mon attention et donné envie de découvrir le texte.

Comme le laisse entendre le narrateur - son souci de s'excuser de la manière dont il raconte son histoire m'a amusée - l'histoire m'a semblé être un peu longue avant d'arriver au coeur du récit. Mais cela ne m'a pas trop surprise et dans l'ensemble j'ai apprécié lire cette nouvelle.

La légende chinoise - elle m'a plu - m'a paru bien insérée dans le récit. Toutefois, il ne pas été, contrairement au narrateur, évident de comprendre clairement, à la seule lecture de cette légende, la raison de la disparition de ce Jacques et de situer l'endroit où il se situait depuis sa disparition.

La nouvelle m'a paru par ailleurs dans l'ensemble bien écrite, en particulier pour les descriptions des lieux. Quelques phrases m'ont particulièrement plu, par leur caractère soigné.

Petites coquilles vues lors de la lecture :
. un accent circonflexe manquant pour "j'en suis sur" ("sûr").
"le groupe avait prévue" : "e" final de trop pour "prévue".

. "où ce monsieur Jacques Galbrum" : la formulation ne m'a pas trop plu, je préférerais quelque chose comme "cet homme" ou "Jacques Galbrum".
. "C’est tout ce qu’il avait voulu lui dire, sauf de lui demander de ne jamais parler de l’endroit où il le laisserait descendre." : la construction de cette phrase me gêne un peu (ce "sauf de lui demander", suivant "C'est tout ce qu'il avait voulu lui dire").

J'ai apprécié le paragraphe final.

Bonne continuation à l'auteur.

   florilange   
19/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup la parabole des 9 chevaux & cette histoire bien racontée. Arrêter de courir, de poursuivre de vaines chimères, s'arrêter pour admirer, laisser la sérénité vous envahir, voir ce qui est important.
Je trouve dommage que ce beau texte, bien rédigé dans l'ensemble, ne soit pas plus soigné dans le détail de ses phrases.
Merci de cette belle lecture,
Florilange.

   Selenim   
20/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Le récit est intéressant et ne manque pas d'accroches. Il y a selon moi deux gros soucis qui nuisent à la réussite du texte : une qualité d'écriture versatile et des interpellations aux lecteurs poussives.

L'histoire en elle-même est sympathique, le mythe de l'homme moderne qui se replonge dans l'essentiel, qui donne un sens symbolique à sa vie ; ce que le lecteur lambda que je suis s'imagine de cette Asie ancestrale, mystérieuse et baignée de sapience.

C'est vraiment sur la forme que j'ai buté. Le style se permet quelques envolées vraiment réussies, mais dans l'ensemble on reste au niveau de la mer. Pas très inspiré tout ça, trop "oral" à mon goût.

Pour les interpellations au lecteur, je les trouve redondantes et périphrasées à l'excès. Seule l'intro, remaniée, aurait sa place pour créer un lien plus fort entre le narrateur et le lecteur.

Bon courage.

   Anonyme   
22/1/2010
On a bien l'impression d'assister à la chronique d'un journaliste investi d'une mission. D'ailleurs le style reporter s'en ressent un peu dans les descriptions. On aimerait mieux s'immerger dans le paysage authentique de cette province de la Chine.

   Perle-Hingaud   
22/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J’aime l’idée de lire Marogne. Parce que je vais voyager, me laisser tenter par son rythme lent, qui m’oblige à me poser et à m’extraire de la précipitation quotidienne. Cette fois-ci, je suis cependant –un petit peu- déçue. Les deux premiers paragraphes m’ont paru artificiels, inutiles(au passage, n’est-ce-pas « ô lecteurs patients » plutôt que « oh lecteurs » ?). Ou alors, transformer l’expatrié qui traverse les nouvelles de Marogne en héros récurrent : dans ce cas, on entre dans un autre propos, avec la possibilité d’un développement non plus centré uniquement sur chaque nouvelle, mais avec une progression du héros (un peu comme dans les séries US ou le flics poursuit son histoire personnelle sur une saison parallèlement à chaque enquête). Pourquoi pas ? Evidemment, il faudrait éviter le suicide à la fin de la précédente histoire …
Je reviens au récit : l’écriture me semble trop rapide, le style facile (répétition de « bon » dans les deux paragraphes suivants, passage sans intérêt sur le voyage en avion…). La description du centre ville ressemble plus à un récit de blog qu’à une nouvelle. Le ton ne change vraiment qu’au départ de la croisière. L’auteur nous écrit que c’est volontaire, je préfère quant à moi oublier cette première partie.
A partir de « il pleuvait doucement », j’ai commencé à savourer ce texte, sa poésie, son message.
Un peu tard…

   Anonyme   
22/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Les descriptions, le narrateur a beau dire qu'il s'y perd, moi je les aime beaucoup. Arriver à m'évoquer des images aussi nets, bravo ! Le style, fluide doucement ironique, aide évidemment.
Quant à l'histoire. J'aime bien l'idée, mais je trouve que tout cela manque un peu de sentiment. Une énumération de faits, adoucie par l'écriture mais qui, à mes yeux, reste un peu sèche. Ce n'est que mon avis bien entendu.

En tout cas, merci Marogne pour ce bon moment.

   feexlin   
22/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un bon texte, quoique j'ai bien failli arrêter ma lecture plusieurs fois, tellement je me demandais quand est-ce que l'histoire allait commencer. En fait j'ai eu l'impression que la moitié du texte n'était faite que d'introductions successives.

J'ai plutôt aimé les descriptions; grâce à elles j'ai pu m'imprégner de l'atmosphère du récit, en fait j'ai un peu voyagé.
Par contre, il y' a une comparaison qui m'a un peu gênée :"La rivière était comme un ruban de soie verte"; j'ai trouvé que c'était plutôt plat, assez cliché même. Mais ce n'est qu'un détail.

En fin de compte, un texte bien écrit, au style soigné, même si le fond ne m'a pas vraiment interpellée.

   Napthaline   
24/1/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Je ne résiste jamais à une invitation au voyage... mais j'avoue être un peu restée sur ma fin. J'aurais aimé plus de descriptions si le dessein était d'amener le lecteur à ressentir la sérénité des lieux pour ensuite le pousser à s'interroger sur ses choix de vie. Mais je suis restée en dehors de la forme et du fond. Les mots n'ont pas su dessiner les paysages, je n'ai pas vu les couleurs ni senti les odeurs. Quant aux tergiversations du journaliste qui prend à partie le lecteur, je trouve qu'elles alourdissent le texte sans rien apporter. On sent cependant chez l'auteur une vraie envie de raconter des histoires, et c'est déjà beaucoup. Il lui reste à trouver un style peut-être.

   costic   
6/2/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
L'histoire des neuf chevaux m'a accrochée, malheureusement je trouve qu'elle n'est pas assez mise en valeur dans le cours général du récit. Les apartés vers le lecteur ne m'ont pas convaincue, ni la construction des phrases un peu trop compliquées à mon goût. J'ai beaucoup aimé les photos des lieux décrits, j'adore ces montagnes "vagues", un paysage que j'aimerais vraiment découvrir. J'ai scruté les falaises, aucun cheval n'est apparu, mais je suppose que ça ne marche que dans l'instant vécu. je vais cultiver la sagesse dans l'espoir de m'y rendre un jour et de découvrir ces chevaux du bonheur.


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