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Réalisme/Historique
Myo : L'homme au bonnet rouge [concours]
 Publié le 28/01/22  -  9 commentaires  -  10679 caractères  -  70 lectures    Autres textes du même auteur

À la croisée de deux chemins de vie.


L'homme au bonnet rouge [concours]


Ce texte est une participation au concours n°31 : Elle, lui, eux et... l'hiver !

(informations sur ce concours).



Ses pensées s’évadent dans un filet d’aube chagrine où les souvenirs, peu à peu, s’engluent. Engourdi d’humidité et de sommeil, l’homme se secoue. Mieux vaut ne pas penser. Assis sur une pile de vieux cartons, emmitouflé dans une couverture raidie de crasse, il suit du regard les pilastres de la gare qui s’égouttent, puis cherche dans son cabas un reste de biscuits reçus la veille et mâche lentement ce qui lui servira de petit déjeuner. Il va être temps qu’il se décide, le froid devient méchant.


Devant la lourde porte grise surmontée d’un petit vasistas au verre teinté qui lui donne un air de porte de prison, la jeune fille s’immobilise un instant. Mais qu’avait-elle donc dans la tête le jour où elle a répondu à cette petite annonce : « Recherche bénévole pour la saison hivernale à l’abri de nuit Thermo » ? L’ombre d’un instant, le doute l’envahit. Malgré toute sa bonne volonté, saura-t-elle être de taille, aura-t-elle les bons mots, les bons gestes, en est-elle capable ? Pourtant, elle se souvient de ce besoin vital de se sentir utile qui l’a rattrapée à la fin de son cursus d’études littéraires. Le nez depuis cinq ans dans les livres, elle était en quête de sens. Elle avait pris sa décision après ce regard croisé au hasard d’une sortie en ville et de cette main tendue quémandant un peu d’aide. Le gris de ce regard perçant et le petit sourire reçu en échange de quelques pièces en mémoire, elle pousse la grande porte et entre dans le vaste bâtiment.


Dans un coin de la pièce au décor démodé, un poêle à granules ronronne. La chaleur du lieu enveloppe presque brusquement la jeune fille dont la marche dans le froid humide avait glacé, sans qu’elle ne s’en aperçoive, les membres. Une dame d’un certain âge, dont les cheveux courts grisonnants encadrent un visage rond et souriant, est occupée à nettoyer quelques tables de bois qui rappellent celles des anciens bistrots. Elle se tourne vers la visiteuse qui la salue :


— Bonjour, vous devez être Inaya ! s’exclame-t-elle, nous vous attendions. Venez, je vais vous faire visiter les lieux et vous expliquer le fonctionnement de l’association. Nous avons un peu de temps devant nous, les premiers bénéficiaires ne devraient pas arriver avant dix-neuf heures.


Pressée d’en découdre, Inaya ne perd pas une miette des explications de la petite dame qui passe en revue les différents services proposés par l’association, du casier sécurisé où chacun a le droit de ranger ses maigres affaires personnelles, au service du repas, au nécessaire de toilette offert et le règlement qui régit l’utilisation des douches. Chaque bénéficiaire est tenu de faire son lit avec la paire de draps reçue ainsi que de le défaire chaque matin avant son départ. Encouragée par cet accueil jovial, Inaya embrasse ce nouveau défi désormais plus confiante.


Après une journée à rôder dans les rues de la ville, à regarder tous ces gens pressés, engoncés dans leur beau manteau d’hiver et qui ne font même plus attention à lui, l’homme aux mains gercées et au visage creusé, devant la perspective d’une énième nuit à lutter contre le froid de plus en plus intense, finit par se décider. Ce n’est pas que ça lui plaise, la promiscuité de tous ces autres abîmés d’un quotidien inhumain le met souvent mal à l’aise mais au moins, il aura un bol de soupe chaude, pourra prendre une douche et se reposer un peu dans un lit convenable.


Il l’a tout de suite reconnue. Si pétillante et jolie, avec ses cascades de boucles brunes et ses grands yeux noisette qui lui mangent le visage, mais elle a ce petit quelque chose de plus, sans doute une certaine maturité qui lui donne une prestance dont elle ne semble pas avoir conscience. Elle va d’un compagnon d’infortune à l’autre, le sourire généreux et l’oreille attentive. L’homme se fait discret, évitant de croiser le regard de la jeune fille. Il baisse un peu la tête, tire sur son bonnet rouge et l’enfonce jusqu’aux oreilles, relève le col de sa veste de velours. Il s’est assis dans un coin sombre de la pièce et reste silencieux. Quelques émotions endormies depuis longtemps se bousculent et le malmènent. Un instant, il a songé à partir mais quelque chose, qu’il ne peut définir, le retient.


Après plusieurs semaines de bénévolat riche en rencontres de toutes sortes, Inaya a trouvé ses marques. Elle connaît la plupart des bénéficiaires qui viennent et vont, les accueille d’un sourire, d’un petit mot gentil et s’adapte à leurs petites manies. Certains se laissent même aller à quelques confidences dans un français souvent approximatif où se mêlent l’anglais et d’autres dialectes dont Inaya ne reconnaît pas toujours l’origine. Il y a Mei et Emi qui se sont échappés d’un atelier clandestin du côté de la capitale où l’espoir d’une vie meilleure les y avait enchaînés. Ils rêvent de rentrer dans leur pays mais n’en ont ni les moyens, ni le courage, alors que le paradis occidental les a si minutieusement écrasés. Certains soirs, Harald, un grand blond qui dépasse la jeune fille de deux têtes, essaye d’entrer de force avec des cannettes de bière tout en sachant que le règlement d’accès l’interdit formellement. Il faut alors à Inaya toute la persuasion de sa jeune vie et le charme de son sourire pour faire plier l’homme déjà alcoolisé. Mais la douce chaleur du foyer finit, souvent, par le faire céder. Puis, il y a Nikki qui a l’eau en horreur depuis qu’il a failli se noyer lors de la grande traversée. Au grand dam de ses voisins de dortoir, la douche n’a pas ses faveurs. Ici aussi, à force de palabre et d’encouragement elle arrive quelquefois à le faire changer d’avis et l’homme s’en va, en bougonnant, vers la salle d’eau sous les applaudissements de ses camarades de galère.


Depuis quelque temps, elle a aperçu le petit homme au bonnet rouge au fond de la pièce. Il se tient toujours à l’écart comme s’il voulait se fondre dans le décor. Elle a bien essayé, une fois ou l’autre, d’ouvrir le dialogue lorsqu’elle lui sert le potage ou lui offre le nécessaire de toilette, mais il baisse les yeux et murmure à peine un merci. La jeune fille respecte alors ce silence, elle a appris que rien ne sert d’enfoncer les portes fermées et que chacun, ici, est maître de son histoire.


Ce soir de Noël, c’est la fête à l’abri de nuit. Un repas plus élaboré offert par quelques restaurateurs généreux est proposé aux bénéficiaires et, pour l’occasion, chacun a droit exceptionnellement à un verre de vin. Harold, hélas, trouve cette quantité bien insuffisante et après avoir flûté son verre, se saisit sans la moindre gêne du verre de son voisin Mika, un petit ténébreux aux yeux foncés qui ne fréquente pas l’abri depuis longtemps, il le boit d’un seul trait à son tour. Le petit homme se lève d’un bond et commence à injurier le plus grand virulemment. Il n’en faut pas plus pour échauffer les esprits et les noms d’oiseaux pleuvent. Inaya sent que le pire peut se passer, n’écoutant que son instinct, elle se glisse entre les deux hommes alors que le plus grand lève la main. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de faire le moindre geste, celui-ci se retrouve cloué au sol, maintenu par quatre autres bénéficiaires dont l’homme au bonnet rouge qui le pousse sans ménagement vers la sortie. À peine la porte refermée sur le malabar, l’homme au bonnet rouge tourne vers Inaya son visage marqué de fatigue morale et physique en lui disant :


— Tout va bien mademoiselle ?


C’est là qu’elle le reconnaît à son tour.


— Monsieur Paul ! s’exclame-t-elle, surprise.


Elle sait le fil ténu qui se tend en cette seconde et même si la tristesse la remue profondément, dans le regard toujours aussi lumineux de la jeune fille, pas de pitié ni d’interrogation. Elle ne sait ce qui a conduit l’homme à cette vie d’errance, la dépression, une séparation, la maladie ou l’alcool peut-être comme c’est le cas bien trop souvent mais, peu importe, l’heure n’est pas aux questions. L’homme qui lui fait face n’est autre que celui qui lui a ouvert l’esprit, développé son sens critique, son goût pour la recherche, avec qui elle a passé tant d’heures à discuter de faits historiques multiples et grâce à qui elle a choisi sa voie en terminant cette année son master d’histoire. Monsieur Paul reste le professeur aux paroles passionnantes, aux échanges constructifs, à l’écoute attentive, permettant à chacun de ses élèves de développer le meilleur de lui-même et pour qui Inaya a gardé une affection toute particulière.


Voilà bien longtemps qu’il n’avait plus senti un tel regard posé sur lui, un regard sans l’ombre d’un jugement mais simplement bienveillant et empli de reconnaissance qui lui rend, le temps d’une conversation, sa part d’humanité. Ils ont rejoint ensemble la table du fond et, avec entrain, elle lui rappelle quelques anecdotes dont le souvenir lui revient en mémoire avec la précision de ces instants exaltants. Oubliant pour un temps sa condition, il se laisse même surprendre par un sentiment de fierté qu’il croyait anéanti pour toujours. À l’annonce du couvre-feu, ils sont toujours là, plongés dans ce passé commun avec cette impression d’avoir encore tant à se dire. Avant de monter au dortoir, dans un souffle, monsieur Paul glisse à l’oreille de la jeune fille :


— Vous portez votre prénom à merveille.


Inaya répond d’un sourire sans vraiment comprendre le sens de ces paroles. Mais il est déjà temps pour elle de quitter les lieux et de laisser la garde de nuit à l’équipe qui lui succède.


Bien des jours, elle a guetté le retour de monsieur Paul, mais jamais elle n’a revu le petit homme. Elle a deviné combien il devait être difficile de regarder en arrière lorsque la rue est devenue votre quotidien, votre avenir.


Ce début avril, comme chaque année, l’abri de nuit a fermé ses portes pour quelques mois. Inaya ne fera plus partie de l’équipe de bénévoles l’année prochaine. Elle a obtenu un poste au service des archives de la province et son agenda ne lui laisse que bien peu de temps libre. Mais quand vient le début du mois de novembre, quand les premières gelées arrivent, elle pense à l’homme au bonnet rouge qui erre quelque part dans la ville et à cette soirée étonnante où, de retour dans son petit appartement, elle fit quelques recherches sur Internet : Inaya, prénom d’origine arabe qui signifie « sollicitude » et « bienveillance ».


Et depuis, chaque année, aux premiers frissons de l’automne, son cœur frissonne un peu aussi…


 
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   Anonyme   
4/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
En lisant ceci :
L’homme se fait discret, évitant de croiser le regard de la jeune fille.
j'ai pensé qu'il s'agissait d'un père et de sa fille. Vous n'êtes pas allé(e) jusque là, les deux personnages ont eu une relation de mentor à disciple.

Je ne vous le cache pas, j'ai trouvé l'histoire assez terne et trop chargée à mon goût de bons sentiments ; trop lisse. Par exemple, j'ai du mal à croire qu'une frêle jeune fille, débutante dans le bénévolat auprès des SDF, parvienne à gérer avec une telle facilité l'afflux journalier d'une population désemparée, surtout masculine et, comme c'est suggéré, à l'occasion portée sur la boisson. À peine une amorce de bagarre le soir de Noël, je suis sceptique, d'autant que personne d'autre n'est évoqué travaillant en équipe avec Inaya.

D'un autre côté, l'écriture m'a plu, elle m'a paru solide. J'ai vraiment aimé le paragraphe d'ouverture, et littérairement l'ensemble est d'un bon niveau à mon avis. Dommage, pour moi, le manque de relief de l'intrigue ; je me suis sentie dans un dessin animé Disney de Noël.

Ah, et j'ai apprécié cette fin où rien ne se résout. Chacun continue sa route après l'oasis de la soirée unique où Inaya et monsieur Paul ont pu discuter. Cela, me dis-je, sonne vrai.

   plumette   
6/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
ce texte se veut réaliste, il l'est par bien des aspects, et en particulier dans la description et la mise en situation de ces refuges d'hiver pour les SDF.

le texte est bien écrit, agréable à lire, il respecte les consignes du concours (mais il me semble qu'il n'était pas demandé d'utiliser un maximum de prénoms! )

Cependant je suis frustrée de ne pas en savoir plus sur les deux personnages qui sont au centre de cette histoire. Par exemple, je n'arrive pas à croire qu'Inaya ne connaisse pas l'origine et la signification de son prénom et je me suis demandée pourquoi elle avait été prénommée ainsi. Est-elle d'origine arabe, d'où vient-elle? On a juste quelques mots sur ses motivations de bénévole , comme si elle avait brutalement pris conscience de la grande pauvreté alors qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour la cotôyer, en ville en tous cas. On sait qu'elle vient de faire de longues étude, littéraire au début du texte, puis en master d'histoire à la fin?
Le pays dans lequel se passe cette histoire n'est pas nommé, ce qui m'a gêné également.
et puis, Monsieur Paul est donc un de ses anciens professeurs. Certes Inaya n'est pas jugeante, mais la lectrice que je suis a besoin de savoir comment cet homme s'est retrouvé SDF.
j'ai donc des réserves sur cette histoire alors que l'idée de départ me parait bonne.

mais rassurez-vous, autant de lecteur, autant d'avis !

   Donaldo75   
16/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'histoire se tient bien mais ne décolle réellement que sur la fin et c'est dommage. Un moment, j'ai même cru que le petit homme - devenu ensuite Monsieur Paul - était un parent voire le père disparu d'Inaya ou un truc du genre qui aurait renforcé la trame dramatique. Parce ce que c'est là que réside la faiblesse de cette nouvelle pourtant bien menée; la tonalité est trop terne, la lumière manque de force, à l'instar de ces ampoules LED qui mettent des heures à éclairer la pièce ce qui fait qu'on n'a qu'une envie, celle de partir dans une autre pièce illuminée à l'ancienne. Plus de relief, des passages saillants, aurait donné à cet ensemble plus d'impact, de tenue.

   Pepito   
28/1/2022
A trop vouloir bien faire, on peut s’prendre les pieds dans l’plat :
“s'évader dans un filet”... faut que je pense à en parler à mes petits poissons.
“Engourdi d’humidité”... désolé, je vois pas…
“il suit du regard les pilastres”... ils se déplacent, c’est ça ?
“ce besoin vital de se sentir utile” … rien à voir avec la faim ou la soif, c’est vrai.
“un poêle à granules ronronne”... à granulés, non ? (à moins qu’au Canada… ;-)
“presque brusquement”... pas tout à fait vite, c’est ça ?
“l’espoir d’une vie meilleure les y avait enchaînés”... le “y” me semble en trop
“cannettes”... canettes
“toute la persuasion de sa jeune vie”... je vois pas, là.
“archives de la province”... me fait penser au Canada. Et du coup, me ramène à l'excellentissime “La Chute de l'empire américain” de Denys Arcand. Dont j’ai souvent en tête la scène finale du don de l’appartement… et avec ça, le cœur qui tape. Je ne vais pas faire de comparaison entre les deux descriptions de refuges de "bénéficiaires", rassurez-vous. ^^

Bon, votre texte part d’un bon sentiment, mais on a du mal à s’enthousiasmer pour les trop fades aventures d’Inaya. Et puis, on a du mal à croire que cette brave fille n’arrive pas à reconnaître son mentor. Désolé pour la douche froide, mais il faut reconnaître qu’en hiver c’est de circonstance.

Pepito (vient de l'hébreu yôsephyâh, « que Dieu ajoute »... du chocolat, je suppose)

   hersen   
29/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
je pense que trop de bonne volonté, de sensiblerie, tue le propos de la nouvelle, à savoir comment devient-on sdf quand, en quelque sorte, rien ne nous y prédispose, comme ce professeur ?
Connaître les péripéties des "bénéficiaires", comme il est dit pudiquement, ou le mode de fonctionnement, comme cette femme si gentille qui instruit Inaya, peut faire partie d'un histoire longue, mais ne porte pas en soi une nouvelle. Par contre, le prof, si. Car nous ne sommes pas vraiment tenus en haleine.
Je pense qu'il aurait fallu attaquer plus "dans le dur", ne serait-ce que pour coller mieux à ce monde parallèle qu'au final je connais si peu et développer plus Prof-Inaya.
Tel quel, c'est un peu long car le ton est très mesuré tout du long, et donc on ne palpite pas vraiment.

le thème de l'hiver est bon, mais la recherche un peu trop accentuée de faire cadrer tous les prénoms en fait un peu trop. Que tant de gens avec des prénoms peu communs qui se retrouvent auutour d'un monsieur Paul fait perdre de la crédibilité à l'histoire, à mon sens.
Ceci dit, travailler sur un thème imposé n'est jamais si facile.

Merci pour la lecture.

   Lulu   
30/1/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

J'ai bien aimé cette nouvelle que j'ai trouvé à la fois douce et réaliste dans le sens où elle nous plonge au-delà d'un pur récit. On se représente bien les personnages qui prennent vie et qui traversent la vie du personnage d'Inaya.

J'ai aimé une certaine délicatesse dans le regard porté sur ces vies difficiles que connaissent les personnages, et du coup, les personnes vivant dans la rue. J'ai aussi ressenti de la délicatesse dans la narration même car je n'ai trouvé aucune lourdeur, perçu aucune caricature. Or, le thème choisi pouvait en appeler.

La bienveillance est sensible d'un bout à l'autre, il est vrai, mais j'ai beaucoup aimé la fin de la nouvelle qui met l'accent sur cette valeur à partir d'un prénom. Cependant, l'avant-dernière phrase me semblait suffisante dans cet esprit et j'ai trouvé, de fait, que la dernière phrase était de trop. Peut-être une autre formulation m'aurait-elle laissé une autre impression ?

J'ai trouvé aussi intéressant ce fil conducteur des prénoms et de l'hiver à partir du thème proposé. J'ai trouvé cela vraiment intéressant.

De même, j'ai aimé que le titre soit "L'homme au bonnet rouge", par contraste aux prénoms que portent les autres personnages. En effet, j'ai trouvé que chacun, même s'il est parfois à peine évoqué, avait quelque chose de lui-même, du fait du regard porté sur lui, mais aussi de ce qui se trouve en creux et qui n'est donc pas nécessairement dit.

J'ai aimé cette nouvelle dès la lecture du premier paragraphe. Ce dernier, en effet, donne un certain rythme et une certaine couleur au récit, et pourtant, le regard part ensuite de la jeune fille. Cette manière d'aborder la narration m'a beaucoup plu.

Enfin, j'ai trouvé l'ensemble très visuel, ce qui à mon sens est un gage de réussite.

Mes encouragements !

   aldenor   
1/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte écrit soigneusement. La chute est bien trouvée dans le contexte du concours. Une lecture agréable.

   GillesP   
9/2/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Quand j'ai lu la première phrase, je me suis dit: je m'embarque dans la lecture d'un texte dans lequel l'auteur se regarde écrire. En effet, j'ai trouvé cette première phrase inutilement précieuse, et même assez confuse: comment des pensées peuvent-elle s'évader dans un endroit où les souvenirs s'engluent? J'ai essayé de visualiser le truc, des pensées qui s'évadent, des souvenirs qui s'engluent, mais bon sang où sont-elles maintenant ces pensées?

Mais ma première impression s'est avérée fausse: par la suite, l'écriture devient plus fluide, l'auteur ne cherche pas à en faire trop. L'histoire racontée, sans être fascinante, tient la route en évitant globalement la mièvrerie.

J'ai tiqué néanmoins quand la jeune Inaya fait des recherches au sujet de son prénom. Je n'ai pas trouvé ça très crédible: elle est adulte, elle n'a jamais cherché à savoir auparavant ce que signifiait son prénom? Personne ne le lui a jamais dit?

Bonne chance pour le concours.

   papipoete   
2/3/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Myo
Comme chaque année, quand arrivent les frimas, plutôt que rester bien au chaud, un livre à la main ou autre loisir tranquille, des gens sortent la nuit pour marauder la ville. Parme eux, une jeune-fille Inaya fait ses premières armes ; donnant à manger ou juste un peu de chaleur de son regard... quand elle rencontre un homme avec un bonnet rouge...
NB et ce pauvre hère n'est autre que Monsieur Paul, son prof d'histoire atterri là parmi cette cour des miracles, comment ? pourquoi ?
L'auteure trouve les mots qu'il faut pour ne pas juger, ne pas prêter à Inaya de préférence, traiter chaque malheureux de même façon, mais quand-même Monsieur Paul... qui disparaitra un beau jour, pour un autre quartier, une autre ville, laisse à la demoiselle le souvenir de cette parole " comme Vous portez bien ce prénom ! "
" Sollicitude et bienveillance ", traduit de l'arabe ce joli nom.
Un hommage vibrant à tous ces bénévoles, que la misère de la rue pousse à agir ( une pensée à tous les ukrainiens partant de chez eux pour où... )
Un récit poignant, mais parfois souriant ( Nikki qui a l'eau en horreur depuis qu'il faillit se noyer )
Chaque fin d'automne, nous pourrions songer à Inaya, qui elle voit traverser son coeur, ses pauvres miséreux que son métier à présent ne permet plus d'aller la nuit, par le froid, donner un peu de chaleur.


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