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Sentimental/Romanesque
Nobello : Tromperie
 Publié le 09/03/09  -  14 commentaires  -  12014 caractères  -  168 lectures    Autres textes du même auteur

Un moment adultèrifiant de la vie d'une femme...


Tromperie


Elle marchait vers lui, qui l’attendait dans la chambre étrangère d’un hôtel bourgeois au passé tranquille. Un hôtel choisi sans motif précis parmi ceux de cette ville qu’elle ne connaissait pas.

Frissonnante, elle ralentit un peu le pas. Elle marchait trop vite, son souffle en témoignait. Elle inspira profondément, indulgente à ses précautions puériles qui lui avaient fait mépriser les taxis - s’en cacher, presque -, et tenter de se rendre invisible au long des rues qui l’emportaient vers lui.

Elle se sentait un peu fébrile, mais sûre d’elle, sûre d’être bien consciente de ce qu’elle s’apprêtait à faire.

Elle avait eu le temps, pour ça : trois ans. Trois ans déjà qu’ils s’étaient rencontrés, reconnus. Trois années pour s’apprivoiser, et vivre de l’autre un peu plus que sa propre vie.


Elle ne l’avait jamais vu qu’en ces quelques photos reçues parfois au long de leur histoire, et qu’elle regardait presque chaque jour. Et puis sa voix au téléphone, pas si souvent. Mais il s’était installé dans sa vie pour y prendre la place qu’elle lui y accordait, étonnée de se vivre audacieuse. Il avait occupé l’espace disponible sans contraindre, attentif à elle ainsi qu’elle n’avait pas souvenir avant qu’il vienne l’entourer de ses sourires de fantôme tendre. Et elle y avait pris goût, avec profondeur. Elle avait intégré cet homme à sa réalité, le vivait sien. Déraisonnablement. Il était marié.

Elle aussi, d’ailleurs.

Fidèles, l’un et l’autre, malgré tout et le reste, au nom de loyautés dont l’objet était clos mais qui avaient laissé leur empreinte stérile et toujours douloureuse, au point d’obéir encore aux injonctions indues. Les recoins de l’Internet autorisent quelquefois, avec cet humour étrange de l’Inanimé, ces rencontres presque incongrues de vouloir faire rimer le si compatible aux échos de l’improbable...


Eux, qui avaient su ne se vouloir qu’un sourire de plus au milieu des orages, avaient fait ensemble un pied de nez à l’attendu, chacun trouvant en l’autre une justification à ses contradictions personnelles. Et ils s’étaient doucement, insensiblement glissés dans une sorte de vie de couple parallèle, presque douillette, où l’autre était devenu familier.

Et puis l’autre était devenu intime.


C’était venu assez vite, et peut-être en aurait-elle rougi si elle ne l’avait tant désiré. Son éducation, sérieuse et exigeante, s’en indignait encore. Mais depuis trop longtemps désormais pour l’inquiéter vraiment. Sa ferveur de presque-amante, promise et acceptée, noyait les sentiments flous dans une joie quasi charnelle.

Avant qu’il soit trop tard, ou que l’envie s’éloigne. Ils avaient eu raison.


Elle se sentit vibrer d’une liesse sereine, parcourue par l’un de ces frissons furtifs et délicieux, désormais familiers mais dont la fréquence n’avait pas érodé le charme éperdu.

Elle était sûre, certaine qu’elle allait tout aimer de lui, sa peau, son odeur, ses gestes, ses caresses. Elle allait aimer ses cicatrices, les visibles et les autres, et jusqu’à ses défaillances, s’il le fallait.

Elle sourit à nouveau, en sourdine, de n’avoir pu s’empêcher d’envisager cette dernière « sortie », si propre à la dédouaner à peu de frais de ses appréhensions. Cette porte-là restait bien peu probable au regard de ce qu’elle ressentait de lui et qui lui avait fait peur, puis honte, et l’avait même désespéré quelquefois avant de l’installer dans de douces certitudes de femme amoureuse.


Elle n’avait connu du charnel de l’amour que ce que son mari et elle en avaient fait ensemble.

Longtemps, il lui avait semblé que le temps ou la chance trouveraient la grâce de faire taire le murmure flou et indistinct des questions qu’elle n’osait se poser. Mais le temps est sourd et la chance malicieuse.

Longtemps, elle s’en était voulu de n’être pas une autre.


Et puis il était venu lui faire aimer d’être celle-là.


Elle s’arrête, et son souffle s’enraye à nouveau. L’hôtel ressemble à sa plaquette publicitaire, en moins lumineux.

Elle a choisi l’endroit : chez personne.

Elle a choisi le moment, et comment. À sa demande à lui, parce qu’il sait son besoin de se rassurer à un semblant de maîtrise. Parce qu’il est gentil.

Alors elle a tout prévu, en détail, dans une sorte de Charte amusante et puérile affichée par écran interposé sur les murs virtuels de leur Lieu, au sein du site web où ils ont doucement construit leurs habitudes. Depuis des mois, ils avaient sous les yeux le rite auquel ils s’obligeraient. Comme il serait là avant elle, volets fermés et lumière éteinte, et comme ils n’échangeraient pas le moindre mot, avant.

Avant de s’être éprouvé l’un à l’autre au travers de ce qu’ils ignoraient encore à demi. Des mots, ils en avaient échangé des milliers, avaient fait l’un de l’autre la plupart des voyages que les mots autorisent...



Les premiers pas dans le hall font chuter son cœur jusqu’en des profondeurs inédites, et c’est le regard attentif du concierge sur elle qui la fait avancer vers la réception trop proche, qu’elle voudrait soudain fuir, le temps de se reprendre.

Cet homme sait-il qu’il vient, d’un sourire, de brader la dernière ressource honorable d’une amoureuse illégitime ? Elle se sent adultère et comme estampillée, craignant de lire au fond de ces yeux trop clairs une confirmation, le signe qu’il sait. Professionnel ou indifférent, l’homme paraît ne pas présumer des motivations de sa clientèle : qu’un couple se retrouve ici, volets fermés par un si bel après-midi de printemps lui est, visiblement, une norme indiscutable. Elle rosit, il fait mine de consulter son registre, puis le tableau où ne manque qu’une clé. En silence, elle le remercie d’avoir eu ce tact, et le sourire qui s’agrandit lui semble un agrément tacite.


- Votre mari vous attend, madame.


L’ascenseur impassible et le couloir désert. Surtout ne pas penser. Il est là dans quelques mètres, qui la veut ainsi. Plus de mari, plus d’enfants, ni raison ni devoir. Il est là. Pourvu que.

Ne pas penser. Elle choisit pour entrer l’instant où, pour lui, elle se voudrait neuve d’autre chose qu’eux.


Elle a fermé la porte qu’elle n’a qu’entrebâillée, se glissant doucement dans une atmosphère qui la saisit aux entrailles, comme un souvenir volé qu’on lui aurait rendu : sa présence d’homme, qui imprègne la pièce. Un parfum masculin, discret, le feulement léger des draps et son souffle calme, dans le silence immobile de cet instant qu’elle goûte à son prix...

Jamais l’obscurité ne lui avait paru si légère, bienveillante.

Elle vient vers lui, tâtonnant pour trouver son visage qu’elle prend dans ses mains. Enfin.

Elle sait en l’embrassant, que son cœur vient de déborder. Tant de choses montent à ses lèvres qu’elle voudrait le lui dire, le convaincre de larmes et de rires, mais elle sent un doigt se poser contre sa bouche, cerbère indulgent du rituel promis. Alors elle sourit à l’ombre dense, enserrant un instant dans les siennes cette main qu’elle avait si souvent rêvée s’égarant sur elle, pour pallier l’absence. Jusqu’à confondre, parfois. Et puis elle prend le temps de la poser doucement contre un torse invisible, s’en troublant d’y laisser une caresse furtive. Et elle recule, et se déshabille dans ce noir qui la vêt, à ses propres yeux, de plus que n’offrent ses faillites. Il n’en croit pas un mot, mais il a consenti, pour elle, à la trouver jolie dans l’ombre.

Elle trouve qu’il est beau, ainsi que les femmes élisent un homme. Et elle craint de n’être plus, soudain, de n’avoir jamais été... Mais il a pris son bras, l’a attirée vers lui, et ses sens chavirent.

Il sera son remords, sans doute, et sa honte peut-être, mais elle se veut à lui comme si c’était toujours, et elle le veut pour elle, d’amour. Une fois dans sa vie, demain n’existe pas.


Ce moment sans futur lui tint ses promesses bien au-delà de ce qu’elle avait osé espérer d’elle-même, l’enivrant d’amoureuses voluptés jusqu’au coup de tonnerre, dont l’écho sembla rouler contre les murs de la chambre.

Elle avait, en s’amusant, adopté cette sonnerie singulière pour son portable, comme un clin d’œil à ses tempêtes secrètes ou domestiques.

Ce fut comme un signal, la fin de la magie, de quelque chose qui ne pouvait durer, trop vite enfui, trop vite évaporé, qui l’abandonnait à l’âpre retour d’un quotidien devenu désormais encore un peu plus problématique. Mon mari. Elle n’avait pas murmuré, prononçant les mots à voix haute avec un calme clair. Elle était déjà concentrée, déjà prête à répondre. Elle est en voiture, un camion la suit de trop près et elle ne peut pas répondre. Le temps de se garer... Elle s’accorde encore trois sonneries avant de saisir l’appareil : il lui semble que le prendre scellera le définitif. Savoir qu’on a rêvé, c’est être éveillée.

Derrière elle, il s’est levé, et se rhabille en hâte ; elle voudrait l’en dissuader, savoir le convaincre, mais elle n’a pas le temps. Et puis à quoi bon ? Il a compris, lui aussi, qu’il leur faut pour cette fois retrouver rapidement le rivage. Elle le sent s’éloigner, il va finir de s’habiller dans la salle de bains. Parce qu’il est gentil, et délicat.

Elle soupire et se penche, attrape l’appareil qu’elle ouvre lentement, comme à regret.

L’origine de l’appel clignote sur le cadran, comme un pari imbécile.


- Tu n’aurais pas perdu ton portable, par hasard ? Parce qu’il y a quelqu’un qui essaie de m’appeler avec...

Elle attend un commentaire qui ne vient pas.

« Qu’est-ce que je fais ? Je réponds ? »


La porte de la chambre vient de se fermer doucement. Il a dû aller chercher un alibi à sa discrétion, mais elle aurait préféré qu’il reste. Elle a un bref haussement d’épaules, presque imperceptible : c’est trop tard, de toute façon, l’appel s’est éteint.

Mais l’appelant a laissé un message, qu’elle décide d’écouter après un instant d’hésitation. Elle aurait vraiment préféré qu’il reste. Mais elle est curieuse, et lui trop prodigue de son tact, alors elle enfonce le bouton, du bout du doigt, et approche le téléphone de son oreille gauche, pas trop près : il lui a dit de se méfier des portables, qu’il a vu plusieurs reportages qui en dénoncent les effets nuisibles.

Mais la proximité est inutile, ici, et le silence de la chambre, dont l’obscurité lui semble avoir changé de texture, laisse trop clairement résonner la voix de l’Aimé, comme soulignée d’une gravité qu’il n’y aurait pas mise :


« Mon ange, tu ne réponds pas, j’espère qu’il ne t’arrive rien de contrariant... C’était juste pour te dire que j’ai bien reçu ton mail à temps, pour le changement d’hôtel. J’y suis depuis un moment et ils ne se sont pas foutus de nous : la chambre est vraiment bien. Mais ils ne manquent pas d’air, quand même ! Il ne pouvait pas attendre demain, leur début d’incendie ?

Enfin, bon, puisqu’il n’y avait pas moyen de faire autrement...

Avec un peu de chance, tu es en train d’arriver. Je suis vaguement inquiet parce que tout à l’heure, pour... pour calmer l’attente, j’ai branché mon ordi, tu sais, le portable dont je t’ai parlé, que je trimballe partout. Ça m’a fait bizarre, d’ailleurs, à poil, comme ça... Mais quand je suis arrivé sur le site, ça m’a fait encore plus bizarre. Je n’y comprends rien. C’est comme si quelqu’un avait fracturé la porte de chez nous pour y prendre tout ce qui te concerne. Je t’assure, c’est incroyable : tes photos, tes messages, la Charte, jusqu’à ton pseudo qui n’apparaît plus nulle part ! Je n’arrive pas à croire que le blaireau capable de ça puisse y dépenser son temps, déployer autant de compétences pour un résultat aussi minable. Il y a vraiment des mecs qui n’ont que ça à faire...

Bon, tu remarques que je n’ai pas douté de toi une minute et que je suis sûr que tu penses à moi en ce moment même... Mais ça devient un peu compliqué, là, et j’ai besoin de t’entendre. Je veux être certain que tu n’as pas disparu avec le reste...

Non, ça c’est juste pour te faire sourire... Tu m’appelles dès que tu peux ? »


 
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   Anonyme   
9/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Nobello,
Il me semblait bien que j'avais compris mais je n'étais pas certaine, j'ai du remonter jusqu'au point litigieux et là, vraiment j'ai savouré l'histoire. Assez horrible d'ailleurs...
Si c'est une vengeance - ça me plait de l'imaginer - elle est comme j'aime : superbe et machiavélique.
Les phrases sont belles, nonchalantes, j'ai eu l'impression, en entrant dans le texte, de me promener quelque par au début du XXème siècle. Internet et son usage, m'a recadrée et aussi désarçonnée.
L'histoire est pleine de sel et surtout, surtout, ce qu'Elle ressent est superbement, par l'auteur, ressenti et retranscrit.

   Anonyme   
9/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Pas un mot inutile, pas de répétition, plein d'émotion, un scénario machiavélique... J'adore j'adore... et une écriture d'une précision qui me fout les boules, j'en suis vert (lol)
C'est un magnifique travail...

   Anonyme   
9/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo pour l'écriture rien de trop juste les mots exact à la bonne place.
Et sinon je suis épatée de la façon dont tu as pu retranscrire tous les doutes les hésitations les sentiments de la femme...
Plus qu'à une vengeance je crois à un mari aimant et désireux de reconquérir son épouse malgré le quotidien qui a tout usé et l'a envoyée chercher ailleurs ce qu'elle avait à portée de main...

Xrys

   Menvussa   
9/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Il avait occupé l’espace disponible sans contraindre, attentif à elle ainsi qu’elle n’avait pas souvenir avant qu’il vienne l’entourer de ses sourires de fantôme tendre."

J'ai du mal avec cette phrase... Est-ce cet ainsi, utilisé de manière peu usité, est-ce le peu de ponctuation ? J'ai du mal.

Je suis content, j'avais découvert partiellement la fin, à l'accueil.

Texte plein de poésie enveloppant quelques traces de cynisme, excellent.

Une très belle écriture au service d'un esprit taquin.

   Anonyme   
9/3/2009
Bon dieu, je n'ose même pas m'imaginer à la place de ton héroïne, dans sa tête, au moment où elle entend ce message... mais t'es un vrai vicieux toi, pour imaginer des trucs pareils ! :-D

Bon, outre l'histoire, qui tient en haleine et dont la chute est savoureuse à souhait (oh là là, j'en frémis encore tiens), je suis surtout absolument charmée par l'écriture. C'est ici, je crois, la première chose que je lis de toi, mais certainement pas la dernière.

Ton style est dense, mais en même temps léger et poétique. On a l'impression d'une composition harmonieuse, avec rien à retirer ou à ajouter (je crois que ça a déjà été dit ça), c'est juste parfaitement dosé.
Certaines phrases sont très belles, je pense à :

et vivre de l’autre un peu plus que sa propre vie.

Fidèles, l’un et l’autre, malgré tout et le reste, au nom de loyautés dont l’objet était clos mais qui avaient laissé leur empreinte stérile et toujours douloureuse, au point d’obéir encore aux injonctions indues.

Avant de s’être éprouvé l’un à l’autre au travers de ce qu’ils ignoraient encore à demi. Des mots, ils en avaient échangé des milliers, avaient fait l’un de l’autre la plupart des voyages que les mots autorisent...


... pour ne citer que celles-là.

En fait, je crois que je suis plus séduite encore par la partie qui décrit cet amour virtuel naissant, sa puissance et ses doutes (tu as un réel talent pour traduire les méandres de l'âme humaine, je trouve), que par l'intrigue réelle de l'histoire. Même si les deux ensemble, c'est un peu comme manger un chaud-froid, ça frise et ça éclate en bouche, un vrai plaisir.

Bravo !

   Selenim   
9/3/2009
Désolé de jouer au vilain petit canard mais ce récit me laisse froid.

L'intrigue est classique, la femme qui trompe, que l'on trompe à son tour.

J'ai l'impression que tu es partis de ce postulat de départ et que tu as essayé de retomber sur tes pieds avec une chute que je trouve capilotractée.

D'un côté, on a une intrigue policière-thriller et de l'autre une femme adultère plongée dans les méandres de sa pseudo culpabilité. Personnellement, je trouve que le style employé assomme littéralement le récit. Certaines phrases sont trop pesantes, elles m'ont noyé et fait perdre le fil du récit:

"Fidèles, l’un et l’autre, malgré tout et le reste, au nom de loyautés dont l’objet était clos mais qui avaient laissé leur empreinte stérile et toujours douloureuse, au point d’obéir encore aux injonctions indues".

"Eux, qui avaient su ne se vouloir qu’un sourire de plus au milieu des orages, avaient fait ensemble un pied de nez à l’attendu, chacun trouvant en l’autre une justification à ses contradictions personnelles".

Impossible de m'évader, de m'identifier à cette femme que je veux comprendre, dont je veux partager les émotions.

"Elle n’avait connu du charnel de l’amour que ce que son mari et elle en avaient fait ensemble".

Pourquoi une phrase si alambiquée?

Bref, je ne vais pas m'étendre, car mon avis n'est pas représentatif. Objectivement, je ne pense pas avoir la sensibilité idoine pour apprécier ce genre de texte.

Je voulais juste émettre mon avis, qui attira certainement plus de foudres qu'il n'engendrera d'échos.

Amicalement.

Selenim.

   Anonyme   
9/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Tango à 4 mains - ô combien actuel, voire banal, depuis l'avènement du net - pas mal amené et assez bien décrit.
Par contre je reste plus que dubitatif quant au fait qu'une femme puisse vivre une étreinte physique avec son propre mari sans le reconnaître, même dans le noir, même les yeux bandés. Assez irréaliste, je trouve.
Quant au message laissé par l'amant, il me semble un peu trop long pour être crédible, lui aussi.
J'aurais également aimé - mais là, c'est juste une question de goût - une fin un peu plus crapuleuse... ;-)

   Nongag   
9/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Moi aussi je vais être vilain...! J'ai trouvé ça tellement inégal!!!! De très belles phrases et puis des trucs lourds car "sur-écrit".

Exemple:
- Dans la première phrase "étrangère" est de trop.
- "Il avait occupé l’espace disponible sans contraindre, attentif à elle ainsi qu’elle n’avait pas souvenir avant qu’il vienne l’entourer de ses sourires de fantôme tendre." Ponctuation déficiente.
- "Eux, qui avaient su ne se vouloir qu’un sourire de plus au milieu des orages..." Qui n'avaient su ne se vouloir... Oh la la!
- "Cet homme sait-il qu’il vient, d’un sourire, de brader la dernière ressource honorable d’une amoureuse illégitime ?" Brader... Vraiment?

Enfin j'arrête là, il y en aurait plein d'autres...

À d'autres moments c'est mieux car la surenchère n'y est pas. Par exemple le paragraphe suivant me semble correct:
"C’était venu assez vite, et peut-être en aurait-elle rougi si elle ne l’avait tant désiré. Son éducation, sérieuse et exigeante, s’en indignait encore. Mais depuis trop longtemps désormais pour l’inquiéter vraiment. Sa ferveur de presque-amante, promise et acceptée, noyait les sentiments flous dans une joie quasi charnelle."

Et puis, comme c'est vraiment pas une histoire originale, il faut que le ton soit particulièrement réussi...

Alors, je suis désolé, je n'ai pas accroché.

   jensairien   
10/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
la fin n'est pas mal du tout, c'est une bonne idée, mais le style de la nouvelle, exacerbé, épuise finalement l'intrigue et le lecteur, perdu dans un lyrisme de bon aloi qui ne mène pas bien loin je trouve.
Pourtant c'est bien écrit mais l'auteur a peut-être trop voulu écrire et pas assez décrire, raconter.

   Flupke   
11/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bien sûr, c'est le genre d'histoire à chute que j'affectionne particulièrement, même si davantage de clarté eut été un plus de mon point de vue subjectif, mais je respecte ton style :-)

   widjet   
15/3/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
100% en phase avec Jensairien !

Désolé, je suis resté sur le bas côté. Et je crois savoir pourquoi. La forme empesée m’a totalement désarçonné, épuisé puis exaspéré à l’instar de la construction extrêmement et - pour moi -inutilement complexe des phrases ou des formulations qui ont parasité ma lecture plus d’une fois :
Trois années pour s’apprivoiser, et vivre de l’autre un peu plus que sa propre vie
Et puis sa voix au téléphone, pas si souvent
Il avait occupé l’espace disponible sans contraindre, attentif à elle ainsi qu’elle n’avait pas souvenir avant qu’il vienne l’entourer de ses sourires de fantôme tendre (j’ai dû la lire plusieurs fois!)
Fidèles, l’un et l’autre, malgré tout et le reste, au nom de loyautés dont l’objet était clos mais qui avaient laissé leur empreinte stérile et toujours douloureuse, au point d’obéir encore aux injonctions indues (interminable celle là !)
Cette porte-là restait bien peu probable au regard de ce qu’elle ressentait de lui et qui lui avait fait peur, puis honte, et l’avait même désespéré quelquefois avant de l’installer dans de douces certitudes de femme amoureuse
….tout ça, rien que dans la première moitié du texte !

On peut trouver ça « chiadé », profond et bien observé (ça l’est sans doute), mais désolé ça pèse un quintal et pour ma part, j’ai peiné à terminer l’histoire!
Bref, ça ne coule pas de source. Je pense que plus de simplicité n’aurait pas nuit à la profondeur des sentiments troublés de la jeune femme.

Les italiques n’apportent pas grand-chose, le titre fait un peu téléfilm M6 et le message interminable sur répondeur ne sonne pas vrai.

Reste une aisance indéniable avec l’utilisation des mots. Mais c’est trop voyant, peu fluide et trop ampoulé pour emporter mon adhésion.

Merci

Widjet

   Anonyme   
16/3/2009
Que ce texte est touffu! On se perd dans tous ces méandres. On se lasse. On s'oblige à aller jusqu'au bout. On se demande à la fin de la lecture si on a bien compris l'histoire. On la relit. C'est dommage par ce style compliqué voire ampoulé comme le dit un commentaire camoufle l'intrigue classique certes, un peu moralisante mais plutôt sympathique. Un peu de fluidité dans ce texte et on aurait une nouvelle tout à fait distrayante.

   marogne   
20/9/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
J’ai bien aimé l’idée.

Il me semble avoir lu quelque chose d’approchant sur le site il y a pas mal de temps (mais c’était avec le mari (et un frère) ?), ici on ne sait pas vraiment, et c’est encore mieux si c’est un parfait inconnu.

Par contre je n’ai pas accroché au style que j’ai trouvé un peu trop scolaire parfois, comme si le but était de rapprocher des mots sans forcément vérifier que cela avait un sens. Beaucoup de phrases pompeuses, de celles que l’on pourrait imaginer dans des caricatures de roman de gare.

Détails :
*…attentif à elle ainsi qu’elle n’avait … » : je trouve cette phrase peu compréhensible
* « sourire » en « sourdine » ???
* « injonctions indues »

On insiste beaucoup sur l’élégance de l’homme, pas de celui qui se trouve dans la chambre, de celui qui laisse un message, mais ce message est tellement « vulgaire » qu’il met en porte à faux la description qui en est faite auparavant.

   Anonyme   
11/1/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Un texte dans lequel je trouve ma philosophie. Mais pas seulement. Le texte d'un auteur qui ne juge pas, un auteur exceptionnellement distant face à son histoire, d'une bienveillance sans égale à l'égard de ses personnages, il ne prend le parti d'aucun, il prend celui de raconter. Rien ici ne m'a paru machiavélique, l'auteur pose un regard de terrien : il connaît l'homme, il connaît la femme, il connaît l'humain. Alors parce que toutes les conditions son réunies, il pose un regard humaniste et son texte en a la lumière.

Tromperie ? Duplicité ? Arroseur arrosé ? Non. Des parcours, des vies, des chemins.

Qu'est-ce que la tromperie ? C'est la question que pose Nobello. Qui trompe ? Qui est trompé ? Ce sont les questions que ne posent pas Nobello.

"Elle trouve qu’il est beau, ainsi que les femmes élisent un homme. Et elle craint de n’être plus, soudain, de n’avoir jamais été... Mais il a pris son bras, l’a attirée vers lui, et ses sens chavirent.

Il sera son remords, sans doute, et sa honte peut-être, mais elle se veut à lui comme si c’était toujours, et elle le veut pour elle, d’amour. Une fois dans sa vie, demain n’existe pas."


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