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Policier/Noir/Thriller
plumette : Maternité
 Publié le 15/02/22  -  15 commentaires  -  11551 caractères  -  112 lectures    Autres textes du même auteur

Depuis bientôt six mois, elle n’a jamais fait garder Gaëtan, même pour quelques heures. Elle sent qu’il faut que cela évolue, le repli depuis l’arrivée du bébé commence à lui peser.


Maternité


Elle plie la petite guimpe avec soin. C’est une pièce ancienne, raffinée, transmise de mère en fille. Et le tissu est fin, fragile à force d’usage. Le col brodé a été reprisé en deux endroits, mais on ne le voit que si on le sait. La dernière fois qu’elle est allée chez ses parents, elle a pris discrètement dans l’album de famille la photo où elle-même porte cette jolie brassière qui met en valeur aujourd’hui le teint rose de son bébé. Elle a trouvé un cadre pour la photo qu’elle a posé dans la chambre de l’enfant sur la commode qui contient tous les petits vêtements.


Pauline aime s’occuper du linge de son bambin. Elle le change plusieurs fois par jour, si elle voit la moindre petite tache ou simplement parce que son sens de l’harmonie se modifie au fil de la journée. Décidément cette tenue du matin n’est plus du tout seyante avec la lumière de l’après-midi. Elle a de la chance, le petit est plutôt calme, elle n’est pas obligée de se bagarrer pour l’habiller, pas comme Émile, l’enfant de sa cousine qui se contorsionne comme un beau diable sur la table à langer.


Ce matin, en attendant le bain, elle a installé Gaëtan sur le grand tapis du salon en délimitant une aire avec de gros polochons. Désormais il tient bien assis, comme un poupon, et il va falloir commencer à surveiller ses mouvements. Mais pas question de parc pour son chérubin ! Pauline a beaucoup lu, elle est convaincue par les thèses de Maria Montessori qui encouragent les parents à respecter le besoin de l’enfant de se déplacer, toucher, grimper, explorer par lui-même sans la limite artificielle de cette cage destinée à la tranquillité des parents.

Gaëtan est assis, entouré de différents jouets. Pauline craque souvent pour un achat tant les propositions sont attrayantes et variées. Sa dernière acquisition est un livre d’éveil en tissu, avec plusieurs textures et couleurs et plein de petites choses à regarder, toucher ou même écouter.

Quel doux moment ! Grâce au reflet dans la porte vitrée du salon, elle ne perd pas l’enfant des yeux pendant qu’elle rince son bol et sa petite cuillère puis range les différents ingrédients du petit déjeuner. Elle nettoie soigneusement le biberon, passe la tétine sous l’eau chaude mais pas trop chaude, elle a hésité à se procurer un stérilisateur mais en définitive, elle a lu qu’un nettoyage soigneux était suffisant pour éliminer les bactéries. Elle s’y applique, et jusqu’à présent, touchons du bois, elle a vraiment de la chance, son pitchoun n’est pas malade, il y a tant de mamans qui se plaignent des rhinos et s’affolent à la moindre toux !


Pauline revient au salon.


– Alors mon biquet, il te plaît le nouveau jeu que maman a trouvé ?


Elle s’accroupit, tourne les pages du livre de Gaëtan, elle imite les petits bruits, un miaou quand on presse la tête du chaton, un tchi tchi pour le froissement d’une double page en papier brillant, elle soulève un carré de feutre qui laisse apparaître un adorable poisson rayé.


– Oui, oui, mon biquet, je te prends…


Pauline tend à son tour les bras vers Gaëtan.


– On va aller dans le bain et puis on sortira pour la promenade, mon amour.


Pauline s’astreint à le sortir tous les jours, quel que soit le temps. Elle a investi dans un combiné poussette landau très maniable et compact, mais facilement pliable avec une large capote et un grand panier pour les courses.


Depuis bientôt six mois, elle n’a jamais fait garder Gaëtan, même pour quelques heures. Elle sent qu’il faut que cela évolue, le repli depuis l’arrivée du bébé commence à lui peser. Dans les premiers temps, elle était pleinement satisfaite par les échanges qu’elle avait sur le Net, à travers une multitude de forums spécialisés. Après s’être un peu perdue au milieu des nombreuses propositions, elle a fini par en sélectionner deux, « magic maman » dont les questions sont très diversifiées et « cool parents make happy kids » à l’ambiance bienveillante et peut-être mieux adapté à ses propres conceptions éducatives.

Elle avait hésité à les parcourir au départ, pensant qu’il s’agissait de sites anglophones, avant de comprendre que les appellations anglaises améliorent la visibilité sur le Net. Elle correspond régulièrement hors site avec dreamblue, Floraline et nina.b. qui participent, comme elle, aux deux forums. C’est en se confrontant à ces autres jeunes mamans que Pauline a commencé à vouloir sortir de son isolement. Aujourd’hui elle a prévu de passer au pressing, d’aller à la banque et de terminer par la boulangerie. Elle sait pouvoir y trouver les coordonnées d’une baby-sitter. Voilà plusieurs jours qu’elle lorgne sur le tableau des petites annonces sans se décider à découper la languette sur laquelle figure un numéro de téléphone.


Pauline vient de coucher Gaëtan pour sa sieste. Elle se décide à appeler le numéro qu’elle a récupéré à la boulangerie. Une voix claire bien timbrée énonce un message concis. La jeune fille s’appelle Candice, un joli prénom qui inspire la douceur, pense Pauline. Elle a réfléchi à une liste de questions dont certaines personnelles sur les goûts de la jeune fille. Elle pense qu’il est tout de même nécessaire de la rencontrer avant de lui confier son trésor.


La jeune fille rappelle au bout d’une demi-heure. Le premier contact est fluide, elle répond volontiers à l’interrogatoire quasi policier de Pauline, cette jeune mère qui lui semble inquiète : quel âge avez-vous ? Vous avez des frères et sœurs ? Et vous êtes quel numéro ? Et que faites-vous comme études ? Vous faites du sport ? Vous avez l’habitude des enfants ? Candice bafouille un peu en précisant qu’elle n’a pas vraiment d’expérience mais, rajoute-t-elle, elle s’est beaucoup occupée de ses petits frères et sœurs (elle est l’aînée de quatre). Elle marque des points en indiquant qu’elle est jeune pompier volontaire et formée aux premiers secours.

Bien entendu, elle accepte de rendre visite à Pauline dès le lendemain, à l’heure du café.

Pauline lui a précisé l’adresse : 24, rue Montgolfier, il y a un interphone, il faut sonner en face des initiales P R, c’est au quatrième gauche en sortant de l’ascenseur et il n’y a pas de nom sur la porte. Il n’a pas encore été question du tarif, Candice a pris avis auprès de différentes copines, le minimum c’est 10 euros de l’heure mais ça peut aller jusqu’à 14 ou 15 en fonction de ce qu’il y a à faire.


Candice est ponctuelle. Elle s’annonce à l’interphone, la porte s’ouvre d’un clic. L’ascenseur diffuse une musique d’orchestre. Qui ne reconnaîtrait pas cet extrait des Quatre Saisons de Vivaldi ? Au quatrième, la porte de gauche est entrouverte. Candice sonne, reste un moment immobile à attendre derrière la porte, puis se décide à la pousser et s’avance dans l’entrée. Du fond de l’appartement, une voix assez haut perchée :


– Entrez, entrez ! j’arrive !


Pauline, tout sourire, s’avance la main tendue. Candice se sent dévisagée de la tête aux pieds.


– Bonjour Candice, je m’appelle Pauline. Gaëtan n’est pas réveillé de sa sieste, je viens d’aller voir, je ne peux pas vous le présenter ! Nous allons nous mettre dans la cuisine pour bavarder.


Candice est frappée par l’austérité de cet appartement où rien ne dépasse. Le décor est blanc, clinique, et dégage une froideur de décor de magazine. La jeune fille accepte un café, impressionnée par quelque chose qu’elle n’arrive pas à définir, cette jeune maman est à la fois exaltée et distante, elle parle vite, presque sans respirer, fait les questions et les réponses.

Et cette voix ! Oui ! Une voix à la fois plate et pointue qui l’empêche de se concentrer sur le sens de son propos et de retenir les informations. Elle arrive tout de même à glisser une question sur l’âge de Gaëtan, presque six mois répond Pauline, elle apprend aussi qu’il s’endort tôt mais a le sommeil léger et qu’en principe elle n’aura rien à faire. Alors que Pauline lui signifie la fin de l’entretien en se levant, Candice se lance :


– Nous n’avons pas parlé du tarif…

– Ah oui c’est vrai, mais pour moi c’est secondaire, le bien-être et la sécurité de mon bébé avant tout ! Votre tarif sera le mien !


Candice ne s’attendait pas à ça ! Elle se lance :


– 14 euros de l’heure, ça va ?

– Très bien ! Venez samedi vers 19 h 45, comme ce sera la première fois, je ne resterai pas dehors très longtemps.


Le samedi suivant, Candice a sonné à l’interphone à 19 h 45 pile. Le petit était déjà couché et manifestement endormi, la porte de la chambre fermée.


– Il n’est pas question d’aller le voir ! a dit Pauline d’un ton sec qui a surpris la jeune fille. Comme je vous l’ai dit, il a un sommeil léger. Vous n’ouvrirez la porte que si vous l’entendez pleurer. Les toilettes sont à gauche dans le couloir, si vous devez les utiliser, merci d’être discrète !


Puis d’une voix plus douce, elle a dit à Candice de se servir dans le frigo, elle lui a montré comment utiliser la télévision, lui a donné la clé Wifi pour son ordinateur. Elle l’a invitée à s’asseoir dans le canapé, lui a sorti un plaid. Elle s’est éclipsée dans le couloir, sans doute dans la salle de bains. Elle est revenue dans le salon, a fait des allées et venues assez sonores, intérieurement Candice s’en est étonnée, a remarqué le maquillage très excessif, rouge à lèvres agressif et yeux charbonneux, plus rien du tout de la jeune mère inquiète. Elle a cru que Pauline ne partirait jamais, après deux faux départs, sous de futiles prétextes, un passage aux toilettes et prendre un parapluie, elle s’est sentie sur le qui-vive et n’a plus osé bouger du canapé du salon. Elle s’attendait à tout moment à voir revenir la maman. Elle a mis ses allées et venues sur le compte du stress, tout en étant traversée par l’idée que Pauline voulait la tester. L’idée a fait son chemin en elle. Ses yeux ont fait le tour de la pièce, elle cherchait des photos, les traces d’un père par exemple, ou d’une histoire qui aurait pu l’éclairer un peu sur la situation de cette femme.


Deux heures et demie plus tard, Pauline était déjà de retour. Son maquillage avait coulé, elle paraissait un peu éméchée. Candice avait résisté à l’envie d’aller voir Gaëtan dans sa chambre, se pliant ainsi aux fermes recommandations de ne pas le déranger dans son sommeil.

Elle s’est félicitée de sa retenue car avant même de poser des questions, Pauline s’est précipitée vers la chambre de l’enfant. Elle a examiné avec attention la poignée de la porte, en a détaché un bout de scotch transparent, puis s’est tournée vers la jeune fille :


– Je vois que tout s’est bien passé, que vous n’avez pas eu besoin d’aller dans la chambre !


Et Pauline est alors partie d’un grand rire. Elle a fait brusquement demi-tour sans entrer dans la chambre, manquant de bousculer Candice. Elle a sorti son porte-monnaie de son sac, a tendu 70 euros à Candice qui a protesté, mal à l’aise de recevoir une telle somme pour être restée dans le salon à visionner des vidéos sur YouTube pendant deux heures.


– Vous pouvez revenir jeudi soir ? a demandé Pauline.


Candice a bredouillé oui avant de se raviser indiquant qu’elle devait vérifier son planning, qu’elle confirmerait par texto. La porte une fois refermée sur elle, la jeune fille a plongé dans les escaliers descendus quatre à quatre, le cœur battant. Puis arrivée sur le trottoir, sentant comme un appel, elle s’est tournée vers la fenêtre éclairée du troisième. Elle a vu : le rideau légèrement écarté, Pauline la regardant s’éloigner, et le poupon dans ses bras dont elle agitait la main pour lui dire au revoir. Elle a su qu’elle ne reviendrait pas.


 
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   Anonyme   
5/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Alors là ! J'aime beaucoup la fin. D'emblée je sentais monter une inquiétude sournoise dans cette histoire, comme un fauve efflanqué en chasse, rôdant, à moitié camouflé dans les hautes herbes qui pourtant, par leur mouvement, trahissent son passage. En lisant
avant de lui confier son trésor.
j'ai eu la certitude que Gaëtan n'existait pas et j'attendais une révélation finale renversante.

Et puis non, c'est mieux. Je ne saurai pas ; rien de flagrant mais l'inquiétude persiste et le troupeau de gazelles convoité par le fauve ferait mieux de se carapater ! Bravo pour la construction de votre récit et sa montée dramatique.

   Donaldo75   
20/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je commente au fur et à mesure de ma lecture. L’exergue est bien parce qu’il permet de savoir d’où le lecteur part en termes de récit. Le premier paragraphe est précis, avec un souci du détail et de la phrase bien construite dans les règles de la langue française telle qu’on nous l’apprend à l’école. La tonalité de la narration va dans ce sens. En considérant la catégorie choisie, à savoir « Policier / Noir / Thriller », je suis étonné du style narratif et même du début de l’histoire mais c’est ça la magie de commenter au fur et à mesure de la lecture. J’en ai terminé avec la première partie, celle avant les premiers dialogues. Le style propre – pour ne pas dire lénifiant – et plat s’est confirmé. J’ai l’impression d’avoir regardé une publicité pour lait maternel. Le dialogue est court, gentil. La suite explique un peu plus qui est Pauline et surtout son état d’esprit dans la maternité, du moins à ce stade de l’histoire. Candice arrive. Le style n’a toujours pas de relief mais les faits relatés laissent penser qu’il va se passer quelque chose d’anormal, que la situation n’est pas très nette du côté de Pauline. Je ne tremble pas mais soupçonne un truc bizarre. Où est l’embrouille ? La suite me fait poser la même question mais avec de moins en moins de passion, juste par curiosité. La fin arrive, elle devrait être forte mais non elle est du même tonneau que le reste, zéro relief, aucun nerf juste une narration entomologique. Dommage, l’idée de départ est bonne.

   hersen   
20/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est pour moi un excellent texte, glaçant, et la fin laisse une porte entrouverte sur ce qu'on préfèrerait ne pas savoir.
Le malaise est fort bien décrit, ce bébé n'est qu'un baigneur de celluloïd j'aime bien cette idée donc je l'entretiens !) et la "mère" va au turbin.
Il y a une très grande désespérance dans ce texte, un déni monumental de la réalité et, surtout, un manque incontrôlable de maternité.
Le tout est mené par petites touches, très subtilement, même si en fait j'ai deviné assez tôt, ça n'a pas d'importance.

Merci de la lecture !

   Robot   
20/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai aimé la construction de ce texte qui crée un vrai malaise que même la fin ne dissipe pas. Le bébé existe-t-il, est-ce un leurre. Une femme en mal d'enfant qui a trouvé un substitut pour valider une forme de maternité ?
Rien n'arrive de ce que j'avais imaginé pour une révélation finale.
J'aime que le texte laisse la question ouverte.

   Pepito   
15/2/2022
Hahaha, sacrée Plumette !

Forme : écriture impec, bien dans le ton du récit. Allez, juste pour le fun :
"Dévisagée de la tête aux pieds"… Surtout aux pieds, si le menton est très long. ^^

Fond :
D'entrée elle me gavait la mère couveuse, un certain malaise. Très bien vu, ça. Puis aucune allusion au père, même pour le maudire. Mhhh… Puis un gros doute à " je ne peux pas vous le présenter"… Normalement, une mère ultra poule veut monter son bébé à la terre entière.
Et le final avec la "mère" revenue bourrée. Très bon.
Pour moi, le "poupon" est en trop, mais je te comprends, il vaut mieux mettre les points sur les i. Tu le sais, si c’est trop complexe, les lecteurs peuvent s’égarer.
Comme je suis affreux, j’aurai fait revenir Candice pour profiter longtemps d’un babysitting tranquille.

Une très bonne lecture.

Pepito

   alvinabec   
16/2/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Plumette,
Le sujet est épatant, je me disais que j'allais me faire un plaisir de lecture savamment trash, voire un brin sadique dans un univers polar et puis non, ma lecture commence par un § bigrement scolaire ensuite de quoi j'assiste, mélancolique, au quotidien de Pauline...et l'on comprend très -trop- vite la suite de ce récit si prévisible.
Des babioles: Maternité, je ne sais pas si le titre est des meilleurs, peut-on égarer le lecteur par des subterfuges? Pauline pourrait-elle négocier férocement le tarifs? les précisons sur l'adresse amènent-elles qqch au texte? etc., etc...
A vous lire...

   Anonyme   
17/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Plumette,
J'ai bien aimé votre nouvelle, d'une part parce que l'écriture est fluide, maîtrisée et sans accrocs. Deuxièmement pour l'atmosphère du récit, un peu flippante par moment, qui m'a rappelé mes années de baby-sitting où je me souviens d'une soirée un peu étrange dans le style... Ainsi que l'ambiance du Locataire de Polanski.

C'est un texte réussi, merci de l'avoir partagé

Anna

   Marite   
17/2/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Après une relecture de cette nouvelle je n'arrive toujours pas à cerner l'objet de ce récit sans surprise, bonne ou mauvaise d'ailleurs. Certes, l'écriture est très maîtrisée mais la multitude des détails, simples gestes du quotidien d'une maman un peu stressée à l'idée de laisser, pour la première fois, la garde de son bébé à une personne inconnue, je m'interroge ... ce bébé existe-t-il vraiment ou n'est-il que l'objet d'un malaise de la jeune mère après peut-être un évènement désagréable ? De multiples questions surgissent ... et la conclusion du récit ne m'apporte aucune réponse.

   Perle-Hingaud   
17/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Plumette,
J'ai beaucoup apprécié ma lecture: c'est très bon texte, avec une tension qui monte et une fin parfaite.
Une seule incohérence, ou indice: pour une mère stressée à ce point, une baby-sitter ne se recrute pas vraiment sans référence : on se passe un nom entre amies, voisines, pédiatre... Je ne sais pas, mais pas simplement sur la base d'un nom sur une annonce collée.
C'est une broutille, ceci dit.

Merci pour la lecture !

   Luz   
17/2/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour plumette,

Je n'avais pas noté la catégorie avant de lire la nouvelle. Alors tout s'est bien passé pour moi : juste une mère un peu stressée à qui une petite sortie de temps en temps ferait du bien. Je m'interrogeais sur l'absence du père et qu'il n'en soit pas fait mention, mais sans plus, tout à ma lecture de cette nouvelle très bien écrite et qui me rappelait un temps lointain. Je me reprochais même d'avoir osé utiliser le parc à enfants… C'est en lisant les commentaires que je me suis rendu compte de la catégorie et que Candice gardait peut-être un bébé en celluloïd. Tout est alors possible, j'attends l'épisode 2 !
Merci.

Luz

   Anonyme   
17/2/2022
Modéré : Commentaire d'une part trop peu argumenté et d'autre part évoquant un autre auteur.

   jfmoods   
20/2/2022
I) Une mère étrange

1) Des indices inquiétants

Le cadre de vie de Pauline ne correspond pas à celui d'une femme qui aurait un nourrisson : appartement qui ressemble plus à celui d'une célibataire, rencontre de parents uniquement sur la toile.

2) L'extravagante rétribution de la baby-sitter

Candice reçoit le double du tarif prévu (pour un non-travail). Est-ce sa récompense pour avoir préservé l'illusion que ce nourrisson existait ailleurs que dans l'imagination de Pauline ?

II) Une psychologie complexe

1) Des objets révélateurs

Si la guimpe symbolise la transmission d'une génération à l'autre, la photo escamotée trahit l'encalminage de Pauline dans le passé, sa difficulté à se considérer comme une adulte.

2) Les signes d'une certaine fragilité affective

Pauline n'a pas un tempérament équilibré, se maquille trop, rentre chez elle un peu ivre. Les initiales sur la boîte à lettres laissent à penser qu'elle a du mal à assumer son identité.

Merci pour ce partage !

   plumette   
28/2/2022

   Malitorne   
1/3/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J’avais lu ce texte à sa sortie et n’avais pas pris encore le temps de commenter. Chose réparée. Franchement j’ai bien aimé. L’écriture, que je qualifierai de propre, et l’intrigue, pour le coup intrigante si je puis me permettre. Alors oui, on devine rapidement que ça ne tourne pas rond dans la tête de Pauline mais demeure suffisamment de mystère pour entretenir l’intérêt. Que cache-t-elle réellement ? Un poupon, bien vu, même si perso, amateur d’horreur, j’aurais préféré quelque chose de plus sinistre : un bébé mort-né, momifié par exemple. Mais connaissant vos goûts habituels c’est déjà osé ce que vous avez fait.

   widjet   
6/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je dirais que l’idée, séduisante, bien que souvent exploitée, (j’ai pensé entre autres au roman « La Petite Fille de Monsieur Linh » de Philippe Claudel) m’a davantage plu que sa réalisation formelle. Le sentiment qu’il y avait moyen de rendre cette atmosphère plus prégnante, plus intrigante avec peut-être des effets moins voyants ne m’a pas quitté.
Le portrait de la mère méritait aussi un traitement plus fin, à l’instar de ce face à face avec la baby-sitter qui aurait pu donner lieu à un climax plus intense ; même si l’auteure parvient malgré tout à distiller un léger malaise.

La fin, ne lève pas tout à fait l’ambiguïté et ça, j’aime assez.

Le texte, là encore, méritait un titre plus mystérieux.

En résumé, une promesse à moitié tenue.

W


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