Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Sentimental/Romanesque
plumette : Suzanne
 Publié le 19/02/23  -  14 commentaires  -  9302 caractères  -  104 lectures    Autres textes du même auteur

Il arrive que l’on accepte, peut-être pour tromper sa solitude, d’entrer dans le monde de l’autre.


Suzanne


11 heures. C’est le clocher de l’église Saint-Bruno qui lui donne le tempo. La course du soleil dans son salon vient lui confirmer qu’il est temps de sortir.

Suzanne prend son caddie à roulettes dans lequel il y a son parapluie car on ne sait jamais, et le rouleau de Sanichien. Elle enfile sa popeline mauve, et vérifie que le sécateur est bien au fond de sa poche droite.

Dans le bocal, elle prend quelques boules de gomme qu’elle glisse au fond de son autre poche.

La voilà dans la rue. Comme chaque jour, elle stationne quelques instants sur le trottoir devant la porte de l’immeuble. Va-t-elle partir à droite vers le square Clément Marot ou à gauche vers la place Dubreuil ? Aujourd’hui, ce sera le square. Elle a envie d’entendre les cris des enfants, et sa double moisson sera meilleure.

Suzanne respire avec application, elle marche en comptant ses pas, une habitude qu’elle a prise depuis qu’elle a entendu chez sa coiffeuse qu’il fallait faire 5000 pas par jour pour rester en bonne santé. Jusqu’au square, il y en a entre 800 et 1000, ça dépend des fois, car il lui arrive de sauter des dizaines lorsqu’elle se laisse distraire par l’activité de la rue.

Arrivée au square, elle entre par le portillon de gauche, c’est une habitude, et commence par faire un tour pour voir l’état de la floraison des massifs. Elle fait des repérages, couleur, forme, et compose un bouquet dans sa tête.

Elle a son banc sous un platane, enfin « son », c’est une façon de parler, évidemment ce n’est pas comme à l’église de son enfance où les bancs portaient, gravé sur une plaque de laiton, le nom des paroissiens généreux. À cette heure-ci, son banc est libre, l’affluence ce sera plutôt à partir de 12 h/12 h 15 lorsque les gens qui travaillent dans le quartier viendront s’agglutiner dans le square pour y manger leur sandwich ou leur salade. À cette heure-ci, l’animation est du côté de l’aire de jeux, avec les nounous, les poussettes et tous ces bambins qui apprennent à « se socialiser ». Suzanne observe ce petit monde en passant et repassant, les roues du caddie s’impriment dans le sable des allées, elles y dessinent des circuits compliqués que Suzanne admire en se retournant.

Elle va bientôt faire sa pause. Vers son banc, il y a toujours ce groupe de pigeons qui se dandinent et jabotent à qui mieux mieux. Ils s’approchent de ses pieds, certainement habitués à être nourris par ce genre de chaussures de petite vieille, bien stables et confortables.

Mais non ! Suzanne ne nourrit pas les pigeons. Elle a d’autres marottes comme celle de traquer les crottes de chien dans les coins, un sac en plastique toujours à portée de main. Elle se livre à sa petite manie, bien en vue et avec solennité, convaincue que c’est par l’exemple qu’on éduque. Naïve Suzanne ! Le propriétaire du Jack Russel qu’elle croise presque chaque fois l’a bien repérée en effet ! et se dispense désormais d’accomplir lui-même ce geste d’élémentaire civilité.

Après sa mission de service public, Suzanne s’autorise, avec grande discrétion cette fois, un petit prélèvement dans les différents massifs de fleurs. C’est une autre Suzanne qui se révèle alors, discrète et habile pour sortir son sécateur sans être vue et couic ! faire tomber au fond de son caddie une rose, une mauve, une orange. Car ce sont les couleurs qui l’intéressent, plus que les espèces dont elle ne connaît pas toujours les noms. Exception faite des roses rouges qui sont les dominantes des massifs, elle s’interdit de collecter deux jours de suite les mêmes couleurs et se refuse à certaines associations : pas de blanc avec le rouge, pas de jaune avec le mauve.

Les fleurs collectées sont ensuite distribuées selon un immuable rituel : deux sous l’Abribus où Freddy a élu domicile pour la nuit, avec ses multiples sacs, sur le banc de fer à trous, et deux dans le soliflore qui agrémente la plaque commémorative de Stéphane (oui, elle l’appelle par son petit nom) ce jeune pompier qui a péri dans l’explosion d’un immeuble de son quartier, il y a maintenant presque vingt ans.

Durant son premier tour, Suzanne a repéré une fleur blanche, gracile, qui pique un peu du nez. La voilà qui s’approche avec son caddie, elle se penche, fait mine de sentir la fleur, plonge la main dans sa poche pour en sortir son sécateur. Alors qu’elle s’apprête à couper, elle se trouve face à une jolie bouille ronde et dorée, surmontée de magnifiques couettes moussues, surgie de nulle part.


– T’es jardinière maintenant ?


Suzanne range prestement le sécateur dans sa poche.


– Non, non ! Tu vois, j’arrange un peu les fleurs. Mais d’où tu sors ?

– Je me suis cachée dans un buisson, je voulais faire une blague à ma nounou, c’est elle qui me garde mais tu la vois là-bas, elle ne fait que discuter avec ses copines.

– Tu n’es pas à l’école aujourd’hui ?

– J’avais mal au ventre ce matin, alors maman m’a emmenée chez nounou Nath. Je vais chez elle quand je suis malade.

– Tu as des soucis ?


Il n’est pas si loin le temps où Suzanne, pour améliorer sa maigre retraite, surveillait la cantine du cours Belmont. Alors le mal de ventre elle connaît ! Elle a toujours su se mettre à hauteur d’enfant, même si elle n’en a pas eu, peut-être parce qu’elle n’a jamais totalement intégré le monde adulte. Au bout d’un trimestre à peine, elle connaissait le prénom de chaque petit, leurs goûts, leurs détestations, leurs bons et mauvais jours, leurs petits secrets. Elle se demande quel âge a la fillette. Six ou sept ans peut-être ? Elle n’a pas oublié la spontanéité de ses chers loupiots, leur candeur, leur confiance, et cette manière d’entrer en relation, directe et sans fioriture.

La petite hésite, puis elle se lance.


– J’aime pas ma maîtresse. Elle est pas gentille.


Elle baisse la voix.


– Et en plus, elle sent mauvais. C’était beaucoup mieux quand c’était toi.


La petite minaude, se tortille, semble regretter d’avoir parlé et regarde maintenant Suzanne avec inquiétude.


– Mais je ne…


Suzanne laisse sa phrase en suspens, fouille sa mémoire, elle est physionomiste, surtout avec les enfants, elle est sûre de n’avoir jamais croisé cette adorable métisse auparavant, ni au cours Belmont, ni dans le quartier. L’enfant fait sûrement une confusion.


– Quand c’était moi ?

– Tu sais bien, en grande section, quand tu es venue dans mon école pour remplacer Nadia, la dame qui aide la maîtresse, qui avait eu un accident !


Suzanne se tait, attend la suite.


–Tu te souviens pas ?

– Euh… je suis un peu vieille, alors ça se mélange un peu dans ma tête, tu sais…

– Mais si ! tu sais bien ! Quand j’ai attrapé des poux à l’école, c’est toi qui m’as soignée ! Tu as parlé avec maman, tu avais un peigne spécial pour les enlever, ça tirait, tu disais que j’étais courageuse.


Suzanne regarde les cheveux de la petite : à la base du cou, des tresses très fines et serrées quadrillent son crâne et remontent de chaque côté pour s’épanouir en deux magnifiques pompons, sûrement très doux au toucher pense Suzanne qui est tentée d’y passer la main.

La petite semble tellement sûre d’elle ! Après tout pourquoi la détromper ?


– Ils sont beaux tes cheveux ! C’est ta maman qui t’a fait cette jolie coiffure ?

– Oui. Ça prend du temps et il ne faut pas bouger. Mais maman me dit que si je ne suis pas coiffée, ce sera bien pire parce qu’il faudra brosser et démêler tous les jours.


Suzanne ne sait pas comment demander son nom à la petite, car maintenant qu’elle a décidé de ne pas la détromper, elle ne veut pas la décevoir.

Elles sont là à bavarder lorsqu’un appel fait réagir l’enfant.


– Nina ! Nina !


La petite s’accroupit dans le buisson.


– Cache-moi avec ton caddie !


Suzanne place son caddie devant la petite, se penche et fait mine de chercher quelque chose dedans en tournant le dos à la femme dont le ton s’affole de plus en plus.

Lorsque celle-ci s’est éloignée, Suzanne intervient.


– Allez Nina, maintenant il faut arrêter la blague !

– Pour une fois que je m’amuse. Fais voir ce que tu as dans ton caddie ?


Sans attendre de réponse, elle plonge dans le sac à roulettes et en ressort un petit sac en plastique vert fermé bien ficelé.


– C’est quoi ça ? dit-elle en le tournant dans tous les sens.

– C’est une crotte de chien.

– Beurk !


Et Nina lâche le sac qui retombe dans le caddie.


– Tiens ! viens avec moi, on va aller la mettre dans la poubelle spéciale à l’entrée du square.

– Pourquoi tu te balades avec des crottes de chien ?

– Pour faire parler les petites curieuses !


Suzanne se dirige avec Nina vers la sortie du parc, elle cherche des yeux nounou Nath qui s’agite dans tous les sens, et subrepticement dirige l’enfant vers elle.

Lorsqu’elle aperçoit l’enfant, la nounou se précipite, l’attrape par le bras, la ramène vers elle, se retient de lui donner une baffe.


– Où étais-tu passée ? Tu sais bien que tu ne dois pas t’éloigner !

– Mais, j’étais avec Babette, la dame de mon ancienne école !


La nounou lève les yeux vers Suzanne et la détaille des pieds à la tête. La méfiance se lit dans son regard peu aimable.

La femme s’éloigne avec Nina qu’elle tient fermement.

Suzanne l’entend qui grommelle « la dame de ton école, cette vieille folle ? ».

L’enfant se retourne pour lui faire un petit signe.

Babette ? Après tout pourquoi pas, ça lui va !


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Asrya   
24/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
"fond de sa poche droite
Dans le bocal, Elle prend " --> il semble y avoir des coquilles

"autre poche .
Là voilà dans la rue. " --> coquille à nouveau, un espace de trop entre "poche" et le "." ; et "La voilà"

"habitude" est répété en quelques lignes, cela aurait pu être évité à mon avis.

Il y a un certain nombre de coquilles concernant la ponctuation. Des espaces avant des points, avant des virgules ; quelques erreurs de majuscules également ; des détails évidemment qui seront corrigés si nécessaire.

J'ai trouvé que la nouvelle prenait un peu de fraîcheur avec l'apparition soudaine de Nina. Le début pose le décor, mais je pense que cette première partie est un peu longuette et que certains détails auraient pu être omis ; le début en fait. Peut-être que faire démarrer la nouvelle directement dans le parc donnerait un peu plus de pep's à celle-ci.

Bon, sur la finalité, oui, ok ; Babette/Suzanne, un esprit affaibli par la vieillesse, des pensées confuses qui se mélangent malgré ses habitudes.
Il aurait peut-être été judicieux d'amener au cours du récit quelques éléments judicieusement placés qui, une fois l'histoire terminée, sonnerait en écho et prendraient tous leur sens.
J'ai bien aimé la description des manies de Suzanne, cette marotte de ramasser les déjections canines avec ses sacs Sanichiens qu'elle emporte avant de partir ; s'il y avait eu davantage de ces moments, de ces esquisses de l'environnement, de ce banc, des enfants autour, des poussettes, des ballons, des écureuils sur les arbres (oui bon là j'invente...) ; peut-être que cela aurait approfondi l'ambiance du parc et que cela aurait permis de s'investir davantage dans le personnage et la surprise de la chute.

La forme reste sympathique, le fond également ; mais le potentiel me paraît insuffisamment exploité.

Merci pour le partage,
Au plaisir de vous lire à nouveau.

(Commenté/Lu en Espace lecture)

   Marite   
28/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Charmante cette anecdote d'un jour ordinaire, dans la vie d'une personne âgée, solitaire semble-t-il. Mais, elle a son programme de sortie, bien huilé et lorsqu'un imprévu surgit elle n'hésite pas à entrer le jeu de la personne rencontrée, fut-ce une petite fille. Sans résister, elle entre dans le monde de la jeune enfant puisque le monde des adultes, en l'occurence les nounous du jardin, lui est fermé. Ces instants grapillés ont enjolivé sa promenade et en plus, elle bénéficie maintenant d'un joli nom "Babette" qui pourra venir enrichir ses réflexions silencieuses ... et qui sait, peut-être rencontrera-t-elle à nouveau la fillette ?

   papipoete   
19/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour plumette
J'ai mes habitudes, faut pas me contrarier ! Top départ, j'y vais et comme les autres jours, je ferai du propre sur mon chemin, et au square je cueillerai quelques fleurs, pour lui et lui mes amis, c'est comme ça !
Mais c'est sans compter sur cette gamine, que sa nounou délaisse pour jaser avec ses copines ! " ah, mais je te reconnais ! c'est toi qui remplaçais la dame qui aidait la maîtresse... "et s'en suit tout un quiproquo pour Suzanne avec son caddie, son sac à crotte de chien, son sécateur...
NB une chronique touchante avec cette journée " type ", pour Suzanne qui s'en va, comptant ses pas, et ne dérogeant à aucune de ses habitudes, de mamie seule, qu'une fillette ( qui affabule sûrement ) vient perturber.
C'est tendre, et si attachant pour Suzanne qui pour une fois fera moins de pas, ce temps perdu pour Nina ( qu'elle s'appelle ) mais demain, elle se rattrapera pour atteindre ses 5000 pas...
J'aime particulièrement le passage " du banc " , SON banc qui n'est pas à elle comme avant les chaises à l'église, aux noms gravis sur une plaque, des paroissiens généreux...

   Donaldo75   
19/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour plumette,

J’ai trouvé qu’il y avait du charme dans cette histoire pas mal racontée, prenante parce que les personnages tiennent la route et donnent envie de poursuivre la lecture. Les dialogues rendent l’ensemble visuel, pas théâtral – ce qui est l’écueil de mettre beaucoup de dialogues – et j’ai eu l’impression de voir un court métrage à tendance « Nouvelle Vague » dans le bon sens du terme c’est-à-dire sans tout l’intellectualisme parfois forcé de ce style cinématographique.

Bravo !

Donaldo

   Cyrill   
19/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Salut Plumette,

Je lis ici un portrait brossé avec malice et tendresse, dont la routine quotidienne que Suzanne « pense » en vertu de principes simples et de bonne intelligence ( cf l’éducation par l’exemple ), en vertu également d’un souci artistique ( les couleurs ), est perturbée par un élément nouveau.
Elle s’y adapte avec facilité, apporte une réponse pleine d’originalité et de sensibilité, à la limite du convenable puisqu’elle cache un moment la petite à la vue de sa nounou.
Si, hormis ceux de la petite, les regards portés sur elle ne sont guère bienveillants, elle y répond par son attitude et ses agissements peu conformes.
Le personnage échappe aux poncifs de son âge : elle ne nourrit pas les pigeons, elle offre des fleurs à Freddy le SDF. Elle peuple son monde de personnages « minuscules », de peu d’importance.
J’ai trouvé vraiment réussi ce récit aéré, d’une lecture agréable. J’ai souri par moment : « certainement habitués à être nourris par ce genre de chaussures de petite vieille », « C’est une autre Suzanne qui se révèle alors, discrète et habile pour sortir son sécateur sans être vue et couic ! » : des formules réjouissantes qui font des bonbons acidulés de ces petites scénettes.
On ne saura pas qui de Suzanne ou de l’enfant s’égare dans ses souvenirs, mais quelle importance puisque le contact s’établit.

Merci pour le partage.

   Luz   
19/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonsoir plumette,

J’ai bien aimé ce portrait de Suzanne et sa rencontre avec la petite fille. Une histoire pleine de tendresse et de malice. C’est une bonne idée de cueillir des fleurs au parc (discrètement en les faisant tomber dans le caddie…) Je la retiens pour la prochaine Saint-Valentin au cas où la date évolue au calendrier.
J’ai appris un mot : jaboter, il me plait bien.
J’adore la fin, la dernière phrase, toute simple et qui résume bien le caractère de Suzanne.
Merci pour cette lecture.

Luz

   Corto   
20/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Cette nouvelle pose des personnages comme des jalons de la vie ordinaire. Une femme âgée seule rythmant ses journées de routines qui lui tiennent compagnie, avec un peu d'altruisme et de générosité. Le personnage un peu 'vintage' est ainsi rendu sympathique et surprenant. Un peu coquin aussi, en prélevant subrepticement des fleurs dans un jardin public, mais avec un souci d'harmonie des couleurs dans un soupçon de raffinement.

Nina et sa "jolie bouille ronde et dorée" vient bousculer la solitude organisée, ce qui est souvent le rôle reconnu aux enfants...
La rencontre des deux personnages est bien décrite, spontanée, vivante. La complicité est établie, tant pis pour la bienséance et la nounou rouspétante.

Belle ambiance, écriture soignée. Une nouvelle agréable, ce qui n'était pas gagné à partir d'éléments aussi simples.

Merci.

   Malitorne   
20/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Alors je pourrais faire preuve de civilités, d’autant que tu es une personne que j’estime, garder mes convictions pour moi et produire un commentaire édulcoré. Bref, un mensonge en bonne et due forme, pour être gentil, ne pas blesser. Mais voila je ne le peux pas, ce n’est pas moi, et puis un avis ce n’est qu’un avis parmi d’autres que je résumerai ainsi : un texte de vieux. La p’tite vieille un peu sénile, les crottes de toutous à sa mémère, la fillette comme la petite-fille d’une grand-mère, les roses propres aux jardins de vieux, le square où se promène les vieux…. au secours, je déprime ! Je ne retrouve plus l’audace de tes dernières nouvelles, ni même le style ici sans relief, fade. D’aucuns diront que c’est l’apologie du quotidien, peut-être, moi je ne vois qu’une histoire strictement sans intérêt.

   senglar   
20/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour plumette,


Cette petite vieille est attachante, très attachante, sans doute représentative de beaucoup de petites vieilles esseulées. Elle vit de ses rêves, son petit pompier, commet de petits larcins, quelques fleurs, est influençable, compte ses pas et joue le jeu d'une fillette. C'est charmant tout cela mais trop immatériel : On ne sait pas qui elle est, comment elle en est arrivée là, a-t-elle été mariée ? Quelle a été sa profession ? Sa personne reste nébuleuse parce que non ancrée.
Et puis tout cela reste très mince puisqu'il n'y a pas de fin, pas d'histoire, pas d'argument.
Cette nouvelle est prétexte et pour ma part je suis quelque peu resté dans le bac à sable d'un temps qui passe, d'un temps arrêté, d'un temps dérisoire où une petite vieille en voulant jouer le jeu perd un peu les pédales.
L'écriture se prête bien au personnage. La nounou est peut-être trop caricaturale.

   Pouet   
21/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

j'ai trouvé la nouvelle habile, semant de petits cailloux, moi j'ai eu un éboulis à "elle s’interdit de collecter deux jours de suite les mêmes couleurs et se refuse à certaines associations : pas de blanc avec le rouge, pas de jaune avec le mauve." j'ai pensé à un syndrome autistique, sans doute déformation professionnelle.

Bref, j'ai vraiment bien aimé le déroulé de cette histoire, suivre Suzanne dans ses "pérégrinations" extérieures et internes.

C'est émouvant par touches, sans trop d'appuis. Non-dénué d'une certaine espièglerie.

Sinon, mais c'est subjectif et personnel, j'aurais bien vu s'arrêter la nouvelle à :"Elles sont là à bavarder lorsqu’un appel fait réagir l’enfant." y voyant comme une forme de mélange ou de retrouvailles entre le passé et le présent, le "réel" et le "flottant", quelque chose comme ça...

Voilà, sinon j'ai fort apprécié les guillemets à "se socialiser" et j'ai passé un très bon moment de lecture.

Merci bien

   Catelena   
22/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La vie ordinaire de Suzanne, petite vieille attendrissante avec ses manies sympathiques.

Elle n'a pas l'air de tenir beaucoup de place dans ce monde où elle passe sans faire de bruit – c'est du moins l'effet produit par l'écriture sage et appliquée -

Tout pourrait continuer ainsi, d'ailleurs tout continuera ainsi jusqu'au bout de ses jours. Lorsque, pour une parenthèse saugrenue qui aurait pu se révéler enchantée, surgit l'espiègle Nina.

J'ai cru un moment que l'histoire allait prendre un virage merveilleux/fantastique, du genre, Nina est la réincarnation d'une élève du temps jadis... et puis, non, la vie sans grande surprise se poursuivra, me laissant en fond d'impression deux trois touches de douces couleurs qui émaillent une quiétude un peu trop lisse, trop sèche, où rien ne vient égayer longtemps la tranquille monotonie.

Le style colle parfaitement avec cette tranche de vie lisse,à peine frémissante et presque sans histoire.

Merci pour le partage, Plumette.

   Edgard   
23/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Plumette
Un peu en retard, mais je tenais à envoyer mon petit mot:
J'ai lu d'un trait, sans accroc, je suis entré dans votre histoire de tous les jours. Simple, directe, bien écrite, sans fioritures. Ce personnage génère de la sympathie.Cette histoire de complicité bienveillante avec la petite fille, la rencontre de deux incertitudes, ma foi, c'est bien joli.
Merci.

   plumette   
24/2/2023

   Atoutva   
27/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Une jolie histoire à propos de la complicité entre deux générations. Deux âges qui se juxtaposent et s'emmêlent.
On ne sait plus s'il faut s'attendrir sur les petites manies de Suzane ou sur la spontanéité de l'enfant.
Une écriture simple mais parlante, et donc, touchante.


Oniris Copyright © 2007-2023