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Sentimental/Romanesque
Silence : Le diable
 Publié le 04/11/07  -  11 commentaires  -  3834 caractères  -  25 lectures    Autres textes du même auteur

Parfois, on croit connaître parfaitement quelqu'un, on pense que cette personne est merveilleuse. Mais finalement, on s'aperçoit qu'elle porte un masque. Elle est, en fait, méchante, maléfique et cruelle. La femme, dans cette nouvelle, découvre la face cachée de l'homme qu'elle aime, elle découvre que la cruauté de cet homme est digne du diable lui-même.


Le diable


Je l’ai rencontré à cause d’un ami qu’on avait en commun. J’ai alors cru qu’il était parfait. Je me trompais. Bien sûr, au début, il était beau, charmant, gentil, doux, bref, merveilleux, mais l’amour n’est-il pas toujours merveilleux au départ ? Au fil des semaines, son vrai visage m’est apparu clairement.


Il était jaloux, possessif, manipulateur et violent. Avec lui, je me sentais observée, humiliée, j’avais honte et j’étais toujours fautive. Il ne me faisait pas confiance, me disait sans cesse que j’allais le tromper, il m’insultait, me suivait, m’interdisait de sortir de chez moi, bref, je n’avais plus aucune liberté. Je croyais quand même l’aimer, être bien avec lui, parce qu’à chaque fois qu’il dépassait les bornes, il se confondait en excuses et je le pardonnais. Il m’aimait, qu’il disait, il ne voulait pas me perdre. En vérité, je sais maintenant que la jalousie et la violence sont à ne pas confondre avec l’amour. Je supportai son manège jusqu’au jour où il leva la main sur moi. Ce jour-là, son poing frappa violemment ma mâchoire, mais heurta également mon cœur, ma confiance en lui. Sa violence avait été, jusque-là, uniquement psychologique, ce qui n’était pas moins grave, mais le fait de voir des marques de ses coups sur mon corps me permit de me dire que j’en avais assez. Je fis donc mes valises, tout en ignorant ses paroles suppliantes, qui me demandaient de le pardonner, de rester, me disant qu’il n’allait jamais recommencer et me déclarant son amour de manière dramatique. Je me dirigeai d’un air décidé vers la porte, lorsque je reçus un coup violent derrière la tête. Assommée, je tombai par terre, inconsciente.


À mon réveil, j’étais dans notre chambre à coucher, complètement nue, ligoté solidement aux parois du lit, grâce à des cordes, qui m’écorchaient douloureusement les poignets. Je criai de toutes mes forces lorsqu’il arriva dans la chambre. Il sauta précipitamment sur le lit et me donna une gifle en plein visage, assez forte pour que je devine que sa main resterait imprimée sur ma joue pendant quelques jours. Il m’ordonna de me taire, ce que je fis, les larmes me coulant sur les joues. Lui aussi était nu. Alors, il pénétra en moi. J’avais fait l’amour avec lui plusieurs fois, mais ce qu’il faisait n’avait rien à voir avec ça. Il ne me faisait pas l’amour, il m’agressait sauvagement. Son corps allait et venait sur moi et chaque mouvement de son bassin me faisait souffrir horriblement tellement il appuyait fort. Son souffle contre mon visage me dégoûtait. Il savait que je voulais qu’il arrête et il aimait le savoir, il en était excité. Je me sentais sale, souillée et je ne pouvais que fermer les yeux, espérer qu’il finisse le plus rapidement possible. Le moment où je sentis son sperme chaud couler entre mes cuisses fut le pire. Ce moment qui était habituellement synonyme de complicité entre nous deux me donna des vertiges, un immense mal de cœur me submergea, j’aurais voulu vomir tout ce que mon corps contenait, comme si cette extraction aurait pu me faire oublier ce moment. Il gémit et ce seul son suffit à hanter nombreuses de mes nuits, par la suite.


Il se leva et entreprit de libérer les liens qui retenaient ma jambe et ma main droite, afin que je puisse me coucher plus confortablement, il savait que je n’avais pas la force de me délier, même de bouger, il m’avait détruite. Il savait également que personne ne saurait, j’étais si humiliée que de le dénoncer me dénoncerait moi, de la souillure qu’il avait fait à mon corps, de ce sentiment de dégoût qui m’habitait, de la honte que je ressentais. Je fermai les yeux, espérant m’endormir pour ne plus penser, espérant que ce serait la dernière fois, mais ce que j’ignorais, c’est que ce n’était que la première. Je venais de pénétrer en enfer. En même temps, le diable avait pénétré en moi.



 
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   Anonyme   
4/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Cela se lit d'une traite, c'est bien écrit et l'on est partagé entre continuer dans la lecture ou abandonner...

L'indicible sauvagerie de l'être humain relié au rapport violent de l'amour, de la haine et de la destruction comme apothéose apocalyptique.

Sur la forme, rien d'extraordinaire, mais la fluidité et la description dans le texte sont réellement bien menées.

Ce n'est pas courant de ma part d'émettre un avis émotionel sur un texte : mais oui je crois que le diable a cette forme (entre autre...) il existe au travers de l'horreur de certains rapports, acte, des humains, la folie des hommes de haut en bas.

   Anonyme   
4/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Curieux texte au ton presque détaché, sans révolte.

Et pourtant, cette distance marque, impressionne.
Comme une lente descente que le style concis, corrobore.

Ni haine ni colère. Juste la brèche dans l'être...
J'aurais aimé y voir le feu du verbe brûler le diable.

   gollum29   
4/11/2007
Sur un plan formel, je trouve le texte trop saccadé. Les phrases sont assez longues et ponctuées de nombreuses virgules qui viennent en casser le rythme. Après, c'est peut-être un choix de l'auteur pour accentuer la violence. On a la désagréable impression de haleter en le lisant.
Sur un plan moral (c'est un avis très personnel) il est trop manichéen. Bien sûr, cette histoire est atroce. Toutefois, peut-on qualifier avec certitude quelqu'un de diable ? Il faudrait approfondir son histoire à lui, pourquoi est-il devenu comme ça ? Il n'est en aucun cas question de l'excuser, mais seulement de comprendre les mécanismes qui l'ont amené à commettre de tels actes.

   nico84   
4/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Tellement triste, tellement sombre, tellement tragique et parfois, tellement réaliste.

J'éspére qu'un jour, les femmes dans son cas retrouveront leur liberté, leur fierté, et surtout se retrouveront elle-même avant qu'il ne soit trop tard.

Merci à toi !

   Anonyme   
4/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce texte est terrible, le ton est narratif malgré ce qui arrive à l'auteur. Le déroulé de l'histoire est bien fait ce qui rend le texte facile à lire

   bernalot   
5/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Gollum, il n'y a aucun manichéisme là dedans. Il est bien précisé dans le texte qu'avant la violence physique il y a eu la violence morale. Un être qui ne peut pas s'empêcher de nuire et qui refuse de se remettre en question pour éviter cette tragique escalade peut-être qualifié de diable. Etre humain, c'est savoir faire son méa culpa, quelques soient les circonstances atténuantes et se faire soigner quand il est encore temps ou du moins avoir le courage de s'éloigner de la femme qu'on ne peut s'empêcher de briser.
Je trouve cet écrit très réaliste, un constat presque froid, comme si cette femme pour se préserver, s'extrayait de son drame pour en devenir la spectatrice.

   Twinkle   
5/11/2007
Sujet difficile mais le traitement ne m'a pas convaincue. Les descriptions sont trop factuelles, les conclusions trop simples, et finalement c'est la femme qui m'apparaît la moins sympathique car complétement inhumaine....

   Lariviere   
5/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien
En fait, moi j'ai bien aimé l'écriture de ce récit.

C'est bien écrit, les situations sont maleureusement très claires. Les phrases sonnent bien. C'est classique mais vivant. Les émotions passent.

Ce qui m'a géné en fait, c'est la briéveté du texte. C'est trop court.... Et je pense que c'est ça, qui fait "manichéen"...
Parce que tu ne décris qu'une scène, de façon très émouvante et "palpable", d'ailleurs, mais il n'y a rien d'autres que ce constat horrible sur la scène décrite, dans ton récit...

Attention, pour moi ce texte, est tout sauf "manichéen"... Je trouve même que le sentiment de détachement, qui est en fait celui d'une personne brisée me semble t'il (et qui est donc plus de l'abattement, que du détachement), donne quelque chose qui, même si ça sonne stylistiquement froid, est incroyablement chaud et passionné...

D'ailleurs, ce qu'il faudrait peut être souligné en premier sur la qualité du récit, c'est l'audace de mettre en scène cette situation et la force des descriptions dans "l'acte"... C'est, il me semble, très courageux...


Par contre, c'est vrai que j'ai eu l'impression de lire une description d'un fait, d'un chapitre, qui aurait peut être mérité a être amené avec la même maitrise et le même ton, vers autre chose... un peu plus loin...

Merci déjà, pour ce témoignage, émouvant, bien écrit, que j'ose esperer fictif.

   clementine   
11/11/2007
Aie! dur, très dur.
A la limite du supportable et pourtant ce n'est qu'une lecture.
L'emploi du" je" contribue à faire que le récit nous atteigne viscéralement.
Le style brut, dépouillé, froid, est à mon sens indispensable à la rédaction de ce texte qui ressemble à une dénonciation.
Impossible d'en parler en se positionnant plus près.
Oui ,moi aussi j'ose espérer qu'il s'agit d'une fiction ,mais il ne faut pas se leurrer,ce type de comportement n'est pas exceptionnel.
Bravo pour avoir le courage de parler de cette brûlure qui déchire l'âme de beaucoup de femmes et pardon mais je n'ai pas d'état d'âme pour le "bourreau."

   Anonyme   
23/12/2009
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Je n'ai vraiment pas apprécié ce récit que j'ai trouvé pour ma part mal écrit (en frappant mon visage, il a aussi frappé mon coeur, je résume, c'est d'une niaiserie confondante).
J'ai eu l'impression d'être devant cette série télé où des malheureux viennent raconter sans pudeur le vide sidéral de leur existence.
Il n'y a à mon sens pas plus de littérature dans ce récit que dans le témoignage de ces gens.
Non, vraiment, j'ai pas aimé.

   jaimme   
23/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas
J'ai trouvé cette nouvelle très artificielle. On ne sait rien, réellement, des personnages, trop caricaturaux. Tout est dit en quatre lignes au début du second paragraphe...
Je trouve qu'on est à la limite du voyeurisme sans réel intérêt.
"Le diable avait pénétré en moi": est-ce à double sens? Y perçoit-on l'annonce d'une terrible vengeance?
Pas convaincu.

jaimme


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