Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Sentimental/Romanesque
trent : La vie d'un livre au féminin
 Publié le 29/07/07  -  8 commentaires  -  3681 caractères  -  10 lectures    Autres textes du même auteur

L'épopée d'un livre


La vie d'un livre au féminin


Sur une banquette de train, je fus abandonnée par un collégien insouciant ou distrait.


Triste je l'ai été, moi "Le premier siècle après Béatrice" car en tant que livre être délaissée, c'est un déshonneur.


Pour moi, abandonner un livre c'est comme abandonner un enfant, c'est cruel, c'est le déshériter de son nom, c'est créer un vide dans sa vie.


J'ai subi cet abandon jusqu'à l'arrivée d'autres passagers. J'étais toute excitée à l'idée que l'on me reprenne en main et que l'on m'adopte. Un homme d'âge mûr manqua de s'asseoir sur moi, mais il me vit et me ramassa. Il ne me jeta pas, il me lança un regard et fut intrigué par mon titre.


Il m'a retournée et a lu mon résumé. Je ne lui dévoilais pas toute mon histoire, je voulais le charmer, le pousser à me lire, le mettre en appétit comme un amuse-bouche vous donne envie d'aller plus loin dans le repas. Mon nouveau lecteur ne pouvait plus tenir, il avait succombé à mon charme, son appétit de lire était si grand qu'il voulait me dévorer. Il regarda sa montre pour s'assurer qu'il pouvait me lire, mais son voyage était tel qu'il avait tout le temps de se plonger dans sa lecture. Il ne s'arrêta pas une minute, nous fîmes le voyage de mon histoire d'une traite ; et même à l'arrivée du contrôleur il ne réagit pas. Notre voyage se finit alors que le sien était loin de l'arrivée.


Mon lecteur se sentait bien, il avait rencontré de nouvelles personnes qu'on aimerait tant connaître, il avait vu l'Inde, l'Égypte, il avait vu Béatrice. Il a ressenti de nouvelles émotions, des émotions qu'il avait oubliées.


Puis ce lecteur s'assoupit, je le regardais dormir et rêver de l'histoire qu'il venait de lire. J'étais heureuse car son visage était illuminé d'une grande joie, du bonheur et de la découverte. Avec lui j'avais rempli davantage qu'un contrat entre le livre et le lecteur : j'avais noué des liens.


Il y eut un grand fracas, je crois et quand j'y réfléchis ce fut un grand fracas dans ma vie. Le train s'arrêta dans une gare, la personne à ses côtés le réveilla ; à cet instant tout s'accéléra, il bondit, prit sa veste, fit marche arrière pour prendre sa mallette et pour m'emporter dans sa vie. C'est ce que je croyais mais il ne prit que la mallette et m'oublia sur la tablette.


À nouveau on m'avait abandonnée. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ne pouvais-je pas me trouver dans une belle bibliothèque, sentir la caresse d'une main sur ma couverture, sentir l'émotion du lecteur, la chaleur d'un foyer ?


Non, j'étais ballottée entre la banquette et la planchette. Mon sort était-il lié à ce train, devais-je passer de main en main ? Nous repartîmes, moi et les nouveaux voyageurs. Je restai un certain temps sans lecteur, je retrouvai ma tristesse, abandonnée à moi-même avec comme seuls amis, les poussières qui se couchaient sur ma couverture.


Puis un jour on me reprit, on me relut et on m'abandonna. À chaque fois que cela m'arrivait, je me faisais belle et charmante mais cela ne changea pas mon sort.


Maintenant que je suis à la fin de ma vie, j'ai réfléchi et je me suis aperçue que j'avais eu la plus belle vie qu'un livre puisse désirer, évidement mes pages sont sales, cornées, ma couverture est à moitié déchirée, mais j'ai eu la joie d'être lue par des centaines et des centaines de personnes qui ne furent pas obligées de me lire mais qui le voulaient. Je ne regrette plus mes désirs égoïstes de jeunesse, de me retrouver dans une bibliothèque personnelle, où à la fin j'aurais été bien seule, mon lecteur m'aurait un jour oubliée, ne m'aurait plus regardée, n'aurait plus eu cet appétit de me lire et m'aurait abandonnée.


Je le pense et je le sais, j'ai bien vécu.



 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Cyberalx   
31/7/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est émoussé par les confessions d'accessoires d'Oxoyoz, charmé par les galets de Sharyann que j'e découvre à nouveau une nouvelle contée par un objet.

Je dois dire que ça ne m'a pas emballé, mais ce n'est pas ta faute, il y a eu récemment pas mal de nouvelles de ce type sur le site.

Puis...

J'ai lu, et même si l'histoire n'est pas (c'est mon avis) transcendante, j'ai apprécié ta façon de conter et le message ô combien important :
Les livres doivent être lus.

On ne le rappellera jamais assez.

[edit :J'ai passé un trés bon moment, j'aurais en effet du le préciser.]

   trent   
31/7/2007
Merci pour ta critique j'espère que tu auras quand meme passé un bon moment en lisant

   Fattorius   
2/8/2007
 a aimé ce texte 
Bien
Une réflexion sympathique sur les livres qu'il faut lire et relire. Pour bien, on aurait apprécié plusieurs contacts avec les lecteurs, divers et riches en péripéties. Mais ça reste un bon moment de lecture.

Orthographe: un participe passé mal accordé (je me suis aperçu que), un "toute" sans E au début.

   Athanor   
2/8/2007
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime beaucoup cette nouvelle.
L'histoire d'un livre racontée par ses pages est un vieux rêve que je nourris.
Je crois là qu'il y aurait matière à faire une suite.

Cependant, je regrette un peu que l'auteur ne se soit pas assez impliquée dans le récit des émotions et des sensations de ce livre, qu'il a ressenti en passant de main en main.

C'est pour cela que j'insiste en disant qu'il faut une suite !

   trent   
2/8/2007
Tout d'abord merci pour vos com,
petite question est il mieux de faire une suite ou de reprendre le texte de le paufiner en expliquant mieux ce que chaque lecteur à fait

   nanardbe   
4/8/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
eh bien ,-)

par expérience ne fait pas de suite..; car plus personne ne te lis...

regarde, chez moi, le victory et cain n'ont ruçu aucune critique, et très peu de visites...

Pour le reste, il faut effectivement mieux lire les livres... tout...belle histoire bravo encore

   xuanvincent   
20/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai apprécié l'idée du livre qui prend la parole.

   monlokiana   
29/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ouais, elle est pas mal l’idée du livre qui voyage de main en main, se lit de passager à passager, qui vieillit, qu’on abandonne à tour de rôle…Oui, c’est original, on ne lit pas une histoire comme cela tous les jours…
La plume est légère, les mots simples…
J’ai senti une histoire écrit par un enfant…
Pour ma part, je ne trouve malheureusement pas beaucoup de choses à dire quand un texte me plait. La chute, elle dit bien les choses : « je suis dans la rue, tous ceux qui passent me ramassent, me lit et me jette. Je préfère cette vie là, au moins, avec elle, j’ai vécu. »
Bref, un bon moment de lecture…


Oniris Copyright © 2007-2023