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Poésie libre
aldenor : Un beau matin
 Publié le 05/11/17  -  14 commentaires  -  1106 caractères  -  190 lectures    Autres textes du même auteur


Un beau matin



Un beau matin tu te réveilleras mort

N’ayant lu ni Spinoza ni Rabindranath Tagore ni compris l’ordre d’apparition des décimales dans π et dans le nombre d’or ni mis les pieds au Congo ou sur l’ile de Pâques ou à Oulan-Bator ni été amiral ni pianiste ni roi du cha-cha-cha ni marchand de tchador ni même vu le ciel dans un télescope ou dans un endoscope l’intérieur de ton corps

Un beau matin tu te réveilleras mort

Tu te lèveras de ton lit et verras ton autre qui dort
Tes pas se fondront dans le silence du corridor
La théière passera à travers ta main incolore
Et quand tu voudras sortir il n’y aura plus de dehors

Un beau matin
Tu auras disparu à l’envers du décor

Sans avoir su comment les oiseaux migrateurs distinguent le Sud du Nord ni pourquoi des gens mendient et d’autres roulent sur l’or ni où vont les calèches dans les rues de Louxor ni d’où vient ta peur cosmique du boa constrictor ni t’être jamais pris la tête entre les mains comme dans un dessin de Topor pour penser posément au sens de la vie et de la mort


 
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   Anonyme   
17/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un beau matin, si lumineux.
J'ai retenu " la théière passera à travers ta main incolore"
"Et quand tu voudras sortir il n’y aura plus de dehors".

Tout ceci semble si vrai, ces choses non faites, ces endroits non vus, cette vie à peine vécue mais avec peine... Tous ces loupés, ces loopings, ces non dits, ces non sens...
J'ai adoré cette façon de voir, qui est la mienne, ce désespoir lucide, doux, ce lâcher prise quand même, si, si, cela lui ressemble beaucoup.
A quoi bon se pendre dans ces vaines sensations, dans l'inutilité, la presque absurdité de nos existences.

Bravo pour ce moment de grande valeur.

A vous relire.

Eccar

   Anonyme   
21/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime l'idée générale qui est évoquée dans ce poème.
Je suis par contre gêné par l'antinomie du vers - Un beau matin tu te réveilleras mort -
Je pense qu'il aurait pu être tourné autrement afin de rendre le propos plus efficace.
Moins apprécié la seconde partie qui me rappelle le film - Ghost - (désolé pour la référence). Cette strophe affaiblit un peu l'ensemble du texte je trouve. On n'est pas loin du fantasme mystique de la survie de l'âme qui sort du corps pour son voyage astral dans un tunnel de lumière etc...
Autrement j'aime beaucoup les énumérations des actions non accomplies en ce bas monde avant de mourir. Elles sont à mon sens le point fort de ce texte.

   Anonyme   
24/10/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Votre poème, mes excuses, me fait penser au Refrain Punchline dans le film Popstar (l"américain, pas le français), le genre de choses qu'on peut scander ... ou slammer... à la limite.

Je comprends - je pense - la volonté de l'auteur de passer par toutes les situations qu'il puisse imaginer pour souligner le caractère éphémère de la vie... et sa finalité.

Mais cependant, si l'idée est vraiment bien trouvée, à mon goût ça manque de travail sur les images choisies. Je vois que la rime, l'écho, je ne suis pas du tout convaincue du côté "libre" de la poésie au sens où je l'entends.

Un florilège, à mon sens, des choses qui s'apparentent pour moi à de l'imposture pure et simple (pardon à l'auteur, je suis un peu tatillonne, je ne vous accuse de rien, je dénonce un procédé... bref) :
ni même vu le ciel dans un télescope ou dans un endoscope l’intérieur de ton corps la tournure est étrange, et ça manque cruellement de poésie, l'inversion me perturbe grandement et la suite télescope ou est laide à l'oreille.
La théière passera à travers ta main incolore
Et quand tu voudras sortir il n’y aura plus de dehors
la théière qui passe au travers la main incolore, je vois pas. Je veux dire, le rapport entre un objet qui traverse quelque chose d'incolore. Sans substance, ectoplasmique, oui mais incolore, je vois pas le rapport (oh la rime en or)... et puis le langage enfantin sur le dehors qui me heurte.
d’où vient ta peur cosmique du boa constrictor mérite la palme. Mais qu'est-ce qui vous a pris ? Pourquoi qualifier la peur de cosmique?
Enfin ce sont vos choix, mais c'est ce qui m'a fermé la porte de votre oeuvre.
Avec mes excuses.

Ah, ça et désolée mais la rime unique, en or en plus... ça me fait penser au Festival Roblès dans les années 90 qui chantaient cette magnifique parodie d'Edwin Collins- Never knew a girl like you before : J'habite une maison dans le Périgord.
Et ce qui justifie ma note, c'est que la version de Roblès me fait plus d'effet que votre poésie, ... je ne me suis pas du tout retrouvée dans votre oeuvre, je ne l'ai pas du tout appréciée, j'ai eu l'impression de me faire rouler dans la farine, et l'ananas n'aime pas...

Merci cependant et au plaisir !

   Donaldo75   
24/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Autant le dire tout de go, j'ai trouvé ce poème très gonflé.

Dès le début, avec ce qui va servir de refrain, comme dans une chanson de Nick Cave ou de Tom Waits:
"Un beau matin tu te réveilleras mort"
Parce que, mine de rien, c'est notre destin, à tous sans exception. Au moins, le lecteur sait à quoi s'attendre avec cette phrase. Du moins, il croit le savoir.

suivi de:
"N’ayant lu ni Spinoza..."
où l'auteur balance à la face du lecteur un paquet de conventions tant déclinées par des poètes qui se prennent inutilement la tête avec leurs références au carré, leurs sentiments au cube et leurs images sublimes forcément sublimes.

et accélérant avec une longue tirade presque surréaliste, à la limite du psychédélique, une sorte de rêve éveillé ou de séance d'hypnose où le lecteur est le patient et l'auteur le thérapeute:
"Tu te lèveras de ton lit et verras ton autre qui dort
Tes pas se fondront dans le silence du corridor
La théière passera à travers ta main incolore
Et quand tu voudras sortir il n’y aura plus de dehors""

C'est très intéressant.
En plus, la première partie sent la prétention, la supériorité de l'auteur sur le reste du monde, sur ses pairs poètes, même sur le pauvre lecteur pourtant venu innocemment (est-ce vrai, d'ailleurs, sommes nous juste innocents dans cet exercice de lecture ?); c'est ce que je trouve gonflé, rock'n roll, entre les précités Nick Cave et Tom Waits.

Bravo !
Tout le monde ne va peut-être pas aimer.
Moi, si. Et plus que ça, même.

   Absolue   
5/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte je l'ai entendu en slam dans ma tête... J'aime beaucoup les images qu'il véhicule et l'idée qu'il y a tellement de choses à découvrir dans le monde qu'une vie n'y suffit pas... Les rimes en or donnent une espèce de vertige et nous exhortent à être humbles.

   Anonyme   
5/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Chaque être suit sa route, fabrique sa vie. Elle est étincelante, s'ancre dans l'Histoire ou se termine dans l'éternel anonymat. Mais tous sommes destinés à la même échéance.
C'est ce que je perçois dans la première partie de votre texte, écrit de façon intéressante mais sans grande surprise concernant le fond.

"Tu te lèveras de ton lit et verras ton autre qui dort
Tes pas se fondront dans le silence du corridor
La théière passera à travers ta main incolore
Et quand tu voudras sortir il n’y aura plus de dehors ". Ceci est, pour ma part, laissé aux croyances profondes de chacun.

   papipoete   
5/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour aldenor,
Sans avoir jamais voyagé, un matin tu prendras la route sur le dos de ton âme .
NB un beau matin, tu te réveilleras mort et regarderas ta dépouille sur ce lit ... L'auteur ne dit pas si ce lit est un endroit de supplice, et qu'enfin la vie qui s'en est allée, est la délivrance tant attendue ?
J'aime bien la première partie et celle du " lever " en particulier, " quand tu voudras sortir il n'y aura plus de dehors " .
La strophe de fin pût connaître un autre dénouement ? j'aurais bien vu le héros, découvrir enfin toutes ces contrées qu'il ne vît point de son vivant .
Mais je ne veux point interférer dans la pensée de l'auteur .

   silver   
5/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Aldenor,

Vraiment intéressant ce poème, jouant à fond et de manière troublante sur les contradictions.
On ne sait si l'auteur se parle à lui-même ou s'il s'adresse au lecteur, mais ce qui est sûr c'est que l'emploi du tu implique le lecteur et le prend littéralement en otage.

Le ton est léger, presque anecdotique, "un beau matin"...mais tu n'en feras pas partie, la vie continuera sans toi.

Ce réveil tardif, trop tardif, dans la mort semble sceller une éternité pour le moins angoissante: "quand tu voudras sortir il n'y aura plus de dehors".

Bien qu'aucune question ne soit formulée, les énumérations de début et de fin semblent les poser toutes au lecteur démuni et si l'auteur ne fournit pas de réponse, je le soupçonne d'avoir pris un malin plaisir à induire et laisser flotter une sorte de malaise...

Au plaisir de vous relire

   marin   
5/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Pour ma part, j’ai bien aimé : " Un beau matin tu te réveilleras mort", "Tu te lèveras de ton lit et verras ton autre qui dort", Un beau matin Tu auras disparu à l’envers du décor".

J’ai un peu moins aimé les noms propres choisis comme Louxor, Spinoza, Topor, Tagore, Oulan-Bator, etc.

Je trouve l’idée bonne, la structure intéressante, mais dans un niveau de langage qui se rapporte plus a un slam, une chanson ou autre, avec l’impression qu’il ne manquait pas grand-chose pour faire un poème très bon, un peu plus de travail sur les formules, un peu moins de rimes en ‘’or’’.
Ce n’est que mon avis, bien sûr.

   Anonyme   
6/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Depuis le premier matin du monde l'homme a cherché à atténuer son angoisse devant la mort. Prophètes, écrivains, biologistes, métaphysiciens, astrologues s'y sont usé les dents... En vain. Le concept est fermé à clé.
Ici, en trois mots Aldénor nous livre une clé et sa théière en métal argenté.
C'est aussi simple ! (on peut essayer avec une cafetière aussi)

   hersen   
6/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une petite merveille du jour pour moi : lire ton texte après "barquerolle" de Louis; Tout me semble imbriqué étroitement.

savoir qu'on passe à côté de tant de choses, oui, c'est mortel, comme truc ! mais sais-tu que depuis tout à l'heure j'ai un bateau dans ma poche ?

Aldénor, un grand merci pour cette lecture

   Anonyme   
9/11/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'ai lu votre écrit, avec beaucoup d'attention.

Plusieurs jours de suite, je me suis attardé,
parce que j'ai été frappé par cette phrase :

"Tu te lèveras de ton lit et verras ton autre qui dort"

Mais quelle surprenant justesse dans vos propos, sans entrer dans le détail, le plus "marquant", est cette étrange impression d'être en dehors de son corps. L'apparence de l'autre est là, mais dépossédé de son essentiel, la vie.

Je suis très "marqué" par vos propos, il est extrêmement rare
de lire un tel texte en poésie, avec un rendu aussi criant de
réalité.

Vous parvenez, de manière presque désinvolte à parler d'un
sujet curieusement "tabou", et cette phrase répétée comme
un leitmotiv "un beau matin tu te réveilleras mort" donne le ton.

Le début d'un jour pour la fin d'une vie.

   Anonyme   
24/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai apprécié : "Et quand tu voudras sortir il n'y aura plus de dehors",
"tu auras disparu à l'envers du décor", "sans avoir su comment les oiseaux migrateurs distinguent le Sud du Nord".
J'adhère au message avec cette répétition "Un beau matin tu te réveilleras mort" pour faire prendre conscience du temps qui passe et exhorter à vivre le moment présent. Ne pas faire qu'exister mais vivre...
Et puis évoquer Tagore...
Merci pour ce moment.

Au plaisir de te relire

   Anonyme   
30/11/2017
J'aime beaucoup la manière dont ce poème est écrit. Le sujet est très intéressant.


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