Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
ALDO : Angèle
 Publié le 23/11/23  -  7 commentaires  -  818 caractères  -  197 lectures    Autres textes du même auteur

Scène primordiale de la Sérénade.


Angèle



L’ampoule nue, depuis le mur blanc, se reflète sur les chromes du
fauteuil.

Une immense douleur se lève et sombre, étale.

Assise, une vieille dame fume et s’évapore en volutes
dans l’infinie combustion de la vie qui est la mort.

Et de hautes romances vibrent aux lèvres de la nuit :


« Il est le rossignol noir des amours défuntes,

Le retour éternel de l’amant éconduit,

Il est l’été. »



Elle, elle est la pluie fine qui sourit sur la cendre.

Et sa tête, comme la branche sèche des soirs, s’arque sous les pas
légers du dernier oiseau.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   EtienneNorvins   
7/11/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je n'ai pas le bonheur de connaître la Sérénade à laquelle l'incipit fait allusion, mais qu'importe - le texte suffit ! On hésite même à ajouter des mots dessous - ils resteront 'en dessous' !

C'est d'une remarquable concision - à la fois simple et dense, source d'une intense émotion.

C'est triste et plein d'espoir - aérien : Angèle est donc plus que volutes de fumée - elle est Ange, si bien sûr elle est cette vieille dame qui "fume et s'évapore".

Merci infiniment.

[en EL]

   Robot   
7/11/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Un texte expressif en libre qui comporte cependant quelques aspects rédactionnels qui ont perturbé ma lecture.

"l’infinie combustion de la vie qui est la mort."
j'avoue que ça fait un peu poncif cet oxymore. La vie qui est la mort, et son inverse la mort qui est la vie... bof...

"Elle, elle est la pluie fine qui sourit sur la cendre."
L'entame du vers est peu élégante à prononcer: "elle elle est la" (ellélélat) Un elle de trop pour moi. Le pronom n'est pas utile.

Sinon, il y a de beaux passages que j'ai aimé dire comme le final.

   Corto   
23/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un tableau en petites touches audacieuses.
On devine plus qu'on ne comprend, mais tout cela est bien imagé.

J'ai eu l'impression de pénétrer dans une scène mystérieuse.
Bravo.

   Ornicar   
23/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Aldo,

Aujourd'hui, c'est "rentrée des classes" sur Oniris. Après "Spleen" de Nomad ce matin, voici "Angèle" d'Aldo, autre "petit nouveau". Toutes mes félicitations et bravo pour cette première publication.

J'avais déjà vu et lu ce poème qui m'avait séduit dans mon espace lecture, mais ne l'avais pas commenté. Faut dire que l'exergue m'avait paru bien obscur. Je ne sais à quoi fait référence cette "scène primordiale (ou primitive ?) de la Sérénade" avec un "S" majuscule s'il vous plaît. Peut-être aurons nous droit à quelques explications... J'ai donc passé mon tour.

Le premier vers pose le décor désolé d'une fin de vie, nu comme "l'ampoule"," blanc" et aseptisé comme peut l'être un hôpital, froid comme le sont les "chromes du fauteuil". Et le lecteur assiste au décès d'Angèle. A défaut d'éléments guidant ma perception, c'est ce que je crois comprendre de ce texte.

Il y a de belles formulations dans ce poème en vers libres, concis, presque lapidaire, toujours énigmatique. Par exemple :

- "Une immense douleur se lève et sombre, étale" : Je trouve que c'est une bonne idée de mettre d'abord l'accent sur la douleur et de la personnifier ainsi, comme si toute la personne de cette "vieille dame" n'était que douleur. Ensuite j'apprécie ce que je lis et crois deviner dans ce mot, "étale". Etale, comme une mer "étale", plate comme elle et comme un encéphalogramme et si proche enfin, à une lettre près, de "létale", qui porte la mort.
- "Dans l'infinie combustion de la vie qui est la mort" : Contrairement à Robot, je ne vois pas là un poncif ; toute vie porte la mort en elle, c'est un fait, mais on ne peut pas renverser la proposition comme il l'avance un peu légèrement. La mort n'est pas la vie. Elle est son aboutissement et par là même, sa négation.
De plus, si comme lui, je vois bien un oxymore, il n'est pas dans l'opposition entre la vie et la mort mais dans l'expression "infinie combustion". En effet, si l'on peut dire de toute vie qu'elle se "consume", cette combustion a forcément un terme et ne peut dès lors être "infinie". Pas mal non plus.
Toutefois, si je puis me permettre une remarque, j'aurais écrit : "Dans l'infinie combustion de la vie qu'est la mort", plutôt que "qui est", moins fluide à la lecture.
- "Et de hautes romances vibrent aux lèvres de la nuit". Très joli aussi que ces "lèvres de la nuit".

En revanche, les vers entre guillemets sur ce "rossignol noir" restent pour moi bien mystérieux et renvoient sans doute à l'incipit que je n'ai su déchiffrer.

Pas mal pour un début et comme depuis ce matin j'ai pu travailler ma formule d'accueil, je vous souhaite donc la bienvenue parmi nous, allumés du verbe, frappadingues de la rime, rigoristes de la forme et j'en passe.

   fanny   
23/11/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'imagine qu'il s'agit de l'Angel's Sérenade de Gaetano Braga (en tous cas je commente dans cette idée), dont le romantisme et la nostalgie qui émanent de l'œuvre vous inspirent peut-être cet hommage à une vieille femme disparue, une cantatrice, une grand-mère, une amante, ou juste le ressenti lors de l'écoute.

Les deux premiers vers me font penser à une fin de vie en maison de retraite ou à l'hopital, c'est glauque et parlant.

Puis le poème s'ouvre sur d'aériennes volutes qui allègent et adoucissent la douleur quand on lui donne des noms d'oiseaux.
Je ne sais si les guillemets encadrent une partie des paroles de la chanson, mais j'aime la résonnance enjendrée par l'alternance dans les deux strophes masculin/féminin dont je trouve le rendu des sentiments très réussi et assez théâtral.
Au delà de la pluie, de la cendre et la tête arquée sous les pas, la légèreté s'exprime encore dans le dernier passage.

Ce beau morceau de musique vous sert de support pour nous offrir un joli poème libre, fin, dans lequel vous avez su porter plus haut que les branches sèches des soirs, les romances qui vibrent aux lèvres de la nuit.

Benvenuto al usignolo.

   Polza   
26/12/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Bonjour Aldo,

C’est en découvrant que vous avez posté un nouveau poème que je commenterai peut-être plus tard, que je me suis souvenu de votre premier poème que je voulais commenter.

J’ai trouvé qu’il y avait matière à écrire quelque chose de somptueux, mais que l’ensemble était plombé par quelques points qui me dérangeaient.

« dans l’infinie combustion de la vie qui est la mort » dans ce passage, j’aurais préféré que la vie soit quelque chose de la mort, mais pas qu’elle soit la mort. Par exemple, « de la vie qui est le reflet trompeur de la mort » ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres…

Je vais me répéter, mais je trouve que dans une poésie courte, les répétitions sont voyantes et qu’elles nuisent la plupart du temps au récit, ou du moins elles me gênent.

Ici, c’est le cas pour l’auxiliaire être : « qui est la mort/Il est le rossignol/Il est l’été/elle est la pluie fine ».

Même s’il s’agit de poésie libre, je trouve qu’il faut faire attention à la façon dont s’enchaînent les mots. Dans les phrases contigües « Il est l’été/Elle, elle est la pluie » ça fait un plutôt disgracieux « Il est lé/ elle elle est ».

Je trouve la première et la dernière phrase très poétiques, le reste l’est aussi, mais l’ensemble est a retravailler à mon sens.

   Skender   
25/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonsoir,

Un poème duquel je suis manifestement passé à côté lors de sa publication sur le site mais j'y reviens pour en saluer l’incroyable qualité à mes yeux. Je pense être particulièrement sensible à ce genre de textes dont la force évocatrice sans commune mesure conjure dans l’esprit des images d’une grande vivacité, presque comme on crée des rêves. «Et de hautes romances vibrent aux lèvres de la nuit» oui, croyez-moi c’est également le lecteur que je suis qui vibre dans l’intensité de ces vers. Je n’ai pas besoin de connaître le sens véritable qui se cache derrière le texte, j’ai envie de dire que je préfère même l’ignorer et laisser mon imagination de lecteur, guidé par ces vers qui sont de véritables phares, flamboyant dans la nuit, en faire sa propre interprétation. Bref, désolé pour ce dithyrambe mais sachez qu’il est sincère. Et merci infiniment pour ce partage.


Oniris Copyright © 2007-2023