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Poésie classique
Anje : Contrevent
 Publié le 18/01/20  -  18 commentaires  -  744 caractères  -  436 lectures    Autres textes du même auteur


Contrevent



Sur la façade grise un volet bat de l'aile.
Il grince, vire et claque, amuse le zéphir
Ou sert de podium pour une tourterelle.
Il ressemble au rameau qui ne veut pas mourir,
Cramponné follement à sa frêle paumelle.

Au contrevent, bientôt ne viendront plus férir
Le soleil ni la pluie et dans son embrasure,
Les fanes couvriront l'ombre du souvenir.
Fatalement, l'hiver défeuille la masure.

Jadis à son abri, crût un fruit défendu
Embaumé de pudeur et de fraîche lasure.
Sur le tapis rouilleux le voilà pourfendu.

Ballotté par le vent au pré de l'asphodèle
Comme un papillon fauve à la pierre appendu,

Sur la façade grise un volet bat de l'aile.


 
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   Anonyme   
3/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Très belle découverte, pour moi.
Le mot "Contrevent" servant de titre ne me semble plus guère utilisé, il a pourtant une belle sonorité, son sens évident est un plus.

Je laisserai aux spécialistes le soin de confirmer ce sonnet quinzain (il me semble) dans sa conformité au genre.
Tout le poème me charme (sauf peut-être un peu moins le vers : "Ou sert de podium pour une tourterelle.", le mot "podium" ne me semblant pas vraiment judicieux, puisqu'il représente une partie de façade en lui-même et le mot "pour" ne fait pas hiatus, mais "à" serait plus approprié)
Un riche vocabulaire, de même les rimes, une atmosphère bien rendue, un souvenir ému, ornent très bien cette façade 'grise" pour exprimer la mélancolie.

Bravo et merci du partage.
Éclaircie

   Anonyme   
3/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifique poésie des objets.

Le volet prend mille et une formes, est successivement métamorphosé en jeu pour le vent, podium ( je trouve la diérèse fort bienvenue" ), en rameau et enfin en papillon ce qui remotive très judicieusement l'expression " battre de l'aile" .

Vous parvenez à susciter notre compassion pour ce volet en fin de vie. Bravo!

   poldutor   
3/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour
Belle poésie prenant pour thème un humble volet.
j'ai bien aimé les deux premières "strophes", mais n'ai pas bien compris le sens de la troisième...
Forme originale ;cinq, quatre, trois, deux, un vers par "strophe"
Cordialement.
poldutor en E.L

   papipoete   
3/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
classique
De la masure où tout habitant n'est plus, ne survit ( pour combien de temps ? ) qu'un volet qui bat sous le souffle du vent ; un jour, quand tempête se lèvera, ce battant lâchera et ici tout se figera ! " Passant, sache qu'en ce lieu brûla le feu d'amour... oui maintenant comme le reste, tout a disparu, même l'écho des murmures défendus... "
NB tout d'abord, je remarque la structure du poème, une gérardine dont je fus ( sans prétention ) l'un des premiers à la présenter ( je marche comme ça ) et je trouve qu'elle convient si bien à décliner l'alexandrin !
un texte écrit par quelqu'un qui sait regarder, même s'il n'y a plus rien à voir ; entendre des paroles alors qu'en ce lieu on ne parle plus depuis longtemps ; qui poétise avec quelques mots savants sans asphyxier le lecteur ; qui redonne vie là où rodent ces fantômes en crinoline...
le tercet a ma préférence !
la structure technique est parfaite, ainsi que son bataillon d'alexandrins au cordeau.
infime bémol : au 3e vers, " podium " se dit bien en diérèse, mais cette sonorité me semble désagréable.
le " sonnet " pourrait-il trembler face à cette cousine fort poétique ?
papipoète

   Lebarde   
3/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très joli poème classique à priori sans reproche, de forme Géraldine (je crois ne pas me tromper) devenue très à la mode sur le site depuis quelque temps.
Bravo, j’aime bien ce texte superbement écrit incontestablement par un(e) auteur(e) ayant une parfaite maîtrise du classique.( belles rimes, beaux alexandrins bien rythmés, vocabulaire simple et bien choisi).
Le sujet tout ordinaire est original et bien traité.
Le titre: « Contrevent » mot vieillot et de nos joues inusité me rappelle ma grand mère qui l’employait volontiers quand il s’agissait d’aller fermer les volets le soir. Ils sont vraiment vieux ces volets (contrevents) .

« Cramponné follement à sa frêle paumelle «  ( joli vers!).

J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce poème qui fleure bon « l’ancien temps ».
Très bien.

Lebarde

   Corto   
4/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce contrevent est bien nostalgique, il ne tient plus vraiment à sa place "Cramponné follement à sa frêle paumelle".

Pire, c'est toute la maison qui vieillit mal "l'hiver défeuille la masure" alors qu'elle a su abriter du bonheur "Jadis à son abri, crût un fruit défendu".

Il y a de la tendresse dans ce poème, du ressenti qui fait un peu mal car le temps est inexorable.

Tout cela est fort joliment mis en scène.

Merci à l'auteur.

   Anonyme   
4/1/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour

Pour qu'un poème soit une réussite, il faut 2 ingrédients :
une belle écriture, un message compréhensible à diffuser.

Dommage que ce texte n'est que la première partie de ces 2 éléments.

Après une belle entame, le message du texte déraille à partir
de ses 2 vers :
Jadis à son abri, crût un fruit défendu
Embaumé de pudeur et de fraîche lasure.

Quel est donc ce fruit défendu qui se retrouve pourfendu sur le tapis
rouilleux ?

Et les 3 vers de fin se raccordent à l'entame.

Dommage, encore une fois, que le tercet vienne complètement
noyé le texte dans l'incompréhension.
Une forme aussi belle soit elle ne suffit pas à faire un beau poème.

   embellie   
5/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème est présenté sous une forme préétablie, des strophes au nombre de vers décroissant (5,4,3,2,1) ce qui lui donne une petite originalité, et j'aime bien la répétition du premier vers à la fin, mais je préfère m'intéresser au fond qu'à la forme.
La première strophe nous décrit simplement le comportement d'un volet malmené par le vent, dans un langage très simple.
A la strophe suivante, le mot férir, un peu savant, surprend dans ce contexte, et les fanes, feuilles de légumes cultivés, me semblent ici bien mal placées car il s'agit, je pense, d'herbes sauvages.
Je relève un zeugme bienvenu "Embaumé de pudeur et de fraîche lasure" et une trouvaille, l'adjectif "rouilleux" qui me plaît beaucoup.

   Alfin   
6/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très joli poème que cette Gérardine parfaitement exécutée.
Un grand travail au vocabulaire choisit et aucun commentaire ne peut ternir ça. Bravo à l'auteur.trice

Un grand travail, mais il me manque une d'âme dans ce poème… pour accrocher

Merci tout de même pour le partage apprécié

Alfin en EL

   Anonyme   
24/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Ange,

J'ai bien compris votre géraldine , mais en partie seulement.
Le tercet me pose problème avec ce "fruit défendu".
Je ne pense pas que l'amour soit un pêché sauf peut être s'il est malsain, ou s'il sagit d'un ancien presbytère où le curé aurait manqué à son engagement envers Dieu...ou...une ancienne maison close à l'abandon depuis des lustres !
Bref, je ne comprends pas et attends vos explications pour évaluer.
Pour la forme, elle est parfaitement maîtrisée.
Bravo pour ça.
ÉDIT : beaucoup + après explications.

   Donaldo75   
18/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Anje,

Que voici de la poésie classique dans la série très bien travaillée, un modèle du genre dont je reconnais les vers taillés au cordeau, la tonalité en clé de sol et le champ lexical enrichi. Quand je lis un tel poème, je comprends mieux le chemin qu’il me reste à parcourir pour composer de la vraie poésie classique – j’ai eu droit à une leçon complète sur le sujet dans un commentaire d’une maîtresse du genre il y a quelques années et je la médite encore – qui reste accessible au commun des mortels lecteurs. Et – je tiens à le préciser pour ne pas vexer les défendeurs du classique – ce n’est pas de l’ironie mais vraiment de l’admiration, un peu comme quand j’écoute du Beethoven alors que ma préférence musicale va vers Schönberg.

Je n’aurais donc qu’un mot : Bravo !

Donaldo

   leni   
18/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je l'entend grincer mélancolie mais ce volet bat de l'aileCe poème sonore est joliment écrit

Il grince, vire et claque, amuse le zéphir

Il ressemble au rameau qui ne veut pas mourir,

Les fanes couvriront l'ombre du souvenir.

Sur la façade grise un volet bat de l'aile.




Voici des petites perles simples comme un bonjour


Merci et salut cordial LENI

   emju   
18/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une maison abandonnée, un volet qui bat de l'aile cramponné à sa frêle paumelle pour ne pas mourir. C'est comme un appel au secours, une main tendue vers celui qui passerait par-là... On imagine ce volet protecteur de vies ayant défilé dans cette maison puis, mal fermé, ouvert à tous vents. J'aime beaucoup cette évocation de l'abandon qui en dit beaucoup. Ce fût un plaisir de vous lire, merci.

   Cristale   
18/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Sous la forme moderne qu’est la « Gérardine » ou « quinzain décroissant » (de Gérard Laglenne) l’auteur applique, comme il se doit, les règles de prosodie inhérentes à la versification régulière.
Ici, la trame se fait quasi invisible pour laisser toute l’ampleur nécessaire à la musique et à la poésie.

Le langage nivelle vers le haut, des mots bien assis dans nos dictionnaires qui ne demandent qu’à danser sur nos écrans un peu plus souvent.
Assonances et allitérations utilisées avec parcimonie soulignent la délicatesse de l’écriture. Entres-autres sur ce joli vers :

« Fatalement, l'hiver défeuille la masure. »

La redondance du « f » consonne sifflante, accentue l’effet de  souffle, « zéphyr - follement - défeuille », de douceur « frêle – fruit - fraîche », le « r » consonne vibrante donne du mouvement aux éléments du décor. Les deux associées expriment frissons, frôlements, fragilité.

L’image de ce vieux contrevent, le fantôme du pommier adossé à la masure dénudée par l’hiver, le volet ballotté comparé au papillon appendu à la pierre (joli « appendu »!)...évanescence est le mot qui me vient, comme un hologramme témoignant d’un passé insaisissable et pourtant vivant.

Plaisir de lecture où la partition bien ordonnée se fait oublier pour laisser exploser son concert de poésie.

La suite est assurée au salon des classiques.
Bravo et merci !

Cristale
qui pense à sa reconversion :)

   Michel64   
19/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Anje...et bravo

J'ai beaucoup aimé votre gérardine d'une grande poésie comme je les aime.

Comme d'autres avant moi le "fruit défendu" m'interpelle un peu. Il y aurait eu un point à la fin du vers, pourquoi pas, bien qu'un peu hors sujet finalement, mais sans le point le voici embaumé de fraîche lazure, ce fruit défendu ?

Vous nous éclairerez sûrement sur ce point.


De même "au pré de l'asphodèle" il est où ce volet ?
Désolé ce matin je dois avoir le cerveau un peu lent.

Mais le rythme, les sonorités, la fluidité m'ont emporté.

Merci pour mon agréable lecture

Edit :
A la relecture le mot podium me parait moins poétique, j'aurais préféré reposoir.
Pas de quoi changer ma notation pour autant.

   jfmoods   
19/1/2020
"Ou sert de podium pour une tourterelle" -> Ou sert de podium à une tourterelle

Cette gérardine en alexandrins est à rimes croisées, suffisantes et riches, tour à tour féminines et masculines, majoritairement consonantiques.

Le retour du premier vers à la chute signale le caractère bâché de la perspective. Le contrevent, image de l'ouverture sur le monde, s'affichant sur un fond triste ("la façade grise"), est porteur d'une blessure (animalisation : "le volet bat de l'aile"). On pense, machinalement, à la chanson éponyme, douce, addictive, mystérieuse, de Nicolas Peyrac (https://m.youtube.com/watch?v=ER82bCj0m9s). La gradation ("Il grince, vire et claque") appuie douloureusement sur le désarroi à l'oeuvre. Le volet bat... comme un coeur, un coeur blessé, harcelé, tourmenté par l'extérieur (personnification : "amuse le zéphir"), hanté par le souvenir d'une femme qui occupe toute la place (second pan de l'alternative : "Ou sert de podium pour une tourterelle"). Ce coeur, marqué par la fragilité, résiste à la bourrasque du temps qui menace à présent de le détruire (comparaison : "Il ressemble au rameau", personnification : "qui ne veut pas mourir / Cramponné follement à sa frêle paumelle").

Car les années ont fait leur oeuvre : sur ce corps-maison, le vieillissement s'est appesanti (allégorie assortie d'un vocable péjoratif : "l'hiver défeuille la masure") qui, déjà, annonce l'oubli de toutes choses ("dans son embrasure, / Les fanes couvriront l'ombre du souvenir") et la mort prochaine (futur : "Au contrevent, bientôt ne viendront plus férir / Le soleil ni la pluie", adverbe : "fatalement").

Le lecteur entre alors dans l'espace de la confidence avec ce retour sur un passé éloigné ("Jadis", "Sur le tapis rouilleux"). L'image du "fruit défendu" et surtout le zeugma ("Embaumé de pudeur et de fraîche lasure") laissent entrevoir l'éclat inentamé d'un amour interdit, qui nous fut brusquement arraché (présentatif : "le voilà pourfendu") avant d'avoir pu dispenser sa capiteuse richesse.

Pris dans une forme de passivité ("Ballotté par le vent "), le coeur, en proie aux tourments du temps (titre : "Contrevent"), focalisé sur le souvenir impérissable de la femme-fleur ("au pré de l'asphodèle"), incapable de lâcher prise (comparaison : "Comme un papillon fauve à la pierre appendu"), se trouve désespérément accroché à la promesse non tenue du bonheur.

Merci pour ce partage !

   BernardG   
20/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Une poésie à la fois délicate et originale avec ce contrevent qui s'accroche à la vie et subira bientôt (à l'instar de toute chose matérielle) l'inéluctable....

'Jadis à son abri, crût un fruit défendu'
'Embaumé de pudeur et de fraîche lasure.'
'Sur le tapis rouilleux le voilà pourfendu.'
Ce tercet reste un peu obscur....volontairement peut-être. On s'interroge sur ce fruit défendu, sur la pudeur et sur la lasure.

"Ballotté par le vent au pré de l'asphodèle"
L'agencement de ce vers ne m'a pas enthousiasmé !

Bien agréable lecture.

Bernard G.

   Miguel   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aurais choisi un autre adverbe que le prosaïque "fatalement". A part cela, ce genre de poème parle à mon coeur. Les trouvailles de la première strophe invitent à découvrir la suite qui, pour comporter moins d'images, n'en présente pas moins un caractère poétique affirmé par la fluidité et l'harmonie des vers.


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