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Poésie classique
Anje : Le foehn
 Publié le 10/01/21  -  18 commentaires  -  840 caractères  -  430 lectures    Autres textes du même auteur

On dit aussi qu'il rend fou.


Le foehn



Comme un félin qui feule et gonfle sa vigueur,
Le foehn souffle en rafale
Les feuilles qu'il affale,
Dépouillant la ramée, invisible élagueur.

Il balance, il saccade
Et finit d'effeuiller les cimes d'ors et feux
Avant que donne enfin son tourbillon verveux
Une ultime estocade.

Dévalés les sommets, l'avalanche de vent
Chauffe de son haleine
Les dehors de la plaine
Glissant jusqu'au-dessous du plus petit auvent.

Au bourg, chaque fenêtre
Accueille à bras ouverts le chaleureux passant
Qui fait croire aux beaux jours, rêver sous le croissant
Que l'été va renaître.

Pourtant la terre fleure une odeur de labours.
C'est le temps des charrues
Et l'on entend les grues
Que l'hiver accompagne en suivant leurs tambours.


 
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   Gemini   
27/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Poème qui décoiffe.

La forme est très originale qui évoque des rafales, par ses quatrains 12M/6F, 6F/12M.
Le foehn est un vent rare en France. Son effet est plus connu qui participe à la naissance du mistral.
Ici, on le sent s'étaler sur la plaine (admirable "avalanche de vent") et, par sa chaleur relative, donner à croire au retour des beaux jours (bien qu'il souffle aussi l'été).

Il m'a semblé dans l'écrit (plutôt dans la recherche de rimes riches) que certains mots étaient un peu forcés : "verveux" qui donne la parole à un tourbillon (la métaphore ne vient pas instantanément), "auvent" au singulier (!), toit sans rapport avec le vent, rêver sous le "croissant" que j'ai traduit par lune, qui fait un peu cheville, et "tambours" des grues (oiseaux ? machines ?) que je n'ai pas visualisé.

Enfin, pour le sens général, j'ai eu du mal à croire que les locaux puissent confondre l'hiver et l'été (à moins, comme dit en exergue, qu'ils soient devenus fous !).

Mais cela est à peine perceptible et n'enlève que peu à l'agréable sentiment procuré par la lecture de ce poème sur un vent si peu connu.

   Anonyme   
28/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ah ouais, ça arrache ! J'entends claquer le linge tendu dehors sur les fils. Une belle allure je trouve pour ce poème auquel l'hétérométrie apporte du mouvement, de l'énergie. De l'attention aux rimes, j'aime beaucoup vigueur/élagueur et charrues/grues, ancrées dans le concret et qui conviennent selon moi fort bien au sujet, mais pas feux/verveux que je trouve artificielle. Vent/auvent me semble trop facile par association d'idées, voire de mots de même racine. Le félin qui feule donne une allitération un peu facile à mes yeux.

En tout cas un poème réfléchi à mon avis, où la forme appuie le sujet pour renforcer l'expression.

   Mokhtar   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De mauvais plaisantins diraient de ce poème qu’il a du souffle. Mais je ne mange pas de ce pain-là.

« Le vent qui court à travers la montagne m’a rendu fou ». Hugo et Brassens. Il y a de l’illustre sur le thème.

Nous sommes ici devant des quatrains hétérométriques, alternant des alexandrins et des hexasyllabes. La Fontaine le faisait souvent dans ses fables. Le lac de Lamartine est un autre bel exemple. Sans que l’un et l’autre n’utilisent, le plus souvent, le procédé autrement que par fantaisie, au gré des besoins, de façon irrégulière.

Ici, l’auteur(e) s’est évertué(e) à se contraindre dans une forme rigide et symétrique. Les 6 et 12 pieds sont alternativement « embrassants » ou « embrassés ». Il faut donc souligner ici une habileté certaine.

Le premier quatrain est superbe, tout en allitération comme si l’auteur(e) en mal de multimédia voulait sonoriser son texte.
Le strip-tease imposé s’achève avec la deuxième strophe qui exprime la force de ce vent chaud. Nota : je ressens un manque ponctuation après verveux.

Les deux quatrains suivants expriment bien à propos le particularisme de ce vent, qui, à l’automne, supplante la bise glaciale pour souffler un air d’une chaleur anachronique.
C’est alors que la dernière strophe balaye les illusions. Le temps des labours annonce l’hiver. De même que la migration des grues.
Mais j’ai là un problème de compréhension. Qu’entend-on par « tambour » ?

Je serais tenté de penser au leader du vol, celui qui est à la pointe du V, comme le tambour-major qui précède le défilé. Mais en quoi l’hiver « accompagne »-t-il les grues, alors que c’est précisément lui que l’on fuit ? J’attends les explications avec intérêt.

La troisième strophe est un peu faible par rapport au reste. « plus petit des » fait un peu cheville. « Dévalé les sommets » (oxymore ?) : j’aurais bien vu un « s » à « dévalé ». Ou à la rigueur :« dévalant des sommets ».

Malgré ces quelques réserves, je trouve ce poème excellent, d’une superbe écriture s’appuyant sur une technique éprouvée.

Edit : Commentaire rédigé en EL, mais le poème avait disparu avant qu'il soit posté. Ne pas tenir compte de la remarque concernant "dévalé" qui a été corrigé.

   Anonyme   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Anje,

J'aime bien l'alternance hexasyllabes/ alexandrins employée pour appuyer l'effet de la puissance de ce vent, le foehn, et les rafales l'accompagnant.
Les nombreux sons en "f" dans le premier quatrain (félin, feule, foehn, souffle, rafale, feuilles, affale) ne sont pas gênants puisqu'ils renforcent cette impression de vent très fort soufflant en rafales.
Je suppose que c'est un choix de l'auteur? C'est en tout cas comme ceci que je l'explique.
C'est bien trouvé, et cette forme classique originale est parfaitement adaptée.

Je ne sais pas si ce vent rend fou, mais je suppose.
Un vent fort, même chaud, n'est jamais agréable, du moins pour moi.

Une lecture agréable et intéressante .

   Anonyme   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Un bon texte d'ensemble que ce poème sur ce vent qui rend fou.
Mais, si l'ensemble se laisse lire facilement malgré cette alternance
de vers courts et longs qui rompt la lecture, je lui trouve un coté
forcé, fabrication, manque de naturel, surtout du coté des rimes :
rafale/affale, feux/verveux, vent/auvent,labours/tambours entre autres.
Le recherche systématique de rimes riches ou ultra riches nuisant,
finalement, à l'intégrité de ce poème et c'est dommage.

Ce texte n'avait nul besoin de cela car il possède quelques belles
trouvailles : comme ce félin qui feule, l'avalanche de vent,
rêver sous le croissant.

J'invite l'auteur qui ne manque pas de qualité poétique
à revenir à plus de simplicité, tant pis si la rime n'est que suffisante,
finalement.

   papipoete   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Anje
L'on pourrait remplir un livre des vents qui soufflent en France ( 32 rien qu'en haut du Ventoux )
Le foehn ne glace pas le sang comme peut le faire ce cousin de Mistral, mais il se fait remarquer par cet élan qu'il prend, tel un félin tapi avant de fondre sur sa proie. Et ça secoue, ça décoiffe les feuilles mal attachées, mais dans les foyers il est gage de chaleur alors que l'hiver s'apprête à faire ses valises.
NB un vent bienfaisant, un souffle espéré qui nettoie les ramées, et prépare les âtres à se reposer.
Il n'est point ouragan à faire dégâts et perdre la tête, mais méfiez-vous quand un arbre il secoue !
Les images illustrant ce poème semblent si vivantes, ( le félin, le donneur d'estocade, l'avalanche dévalant de la montagne... )
Il faut être de là-bas, pour s'accommoder de ces grands vents ; personnellement si l'orage ne me fait pas peur, je redoute le vent qui se lève du mauvais pied et risque d'affaler épicéas, et détuiler le toit !
J'aime bien cette alternance d'hexasyllabes et d'alexandrins ( cela porte sûrement un nom ? )

   Lebarde   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Anje

Le foehn, ce vent qui rend fou mais qui à la fin de l'hiver de son souffle chaud ramollit aussi la neige, au grande dame des montagnards et des skieurs du début de printemps.

Bien joli poème classique au rythme dodéca-hexasyllabe sans faute qui ne peut que plaire.

j'aime bien.

Merci et bravo

Lebarde

   Anonyme   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Anje,
Je n'aime pas 'le tambour des grues' que je perçois autrement, vu ou entendu d'où je vis ainsi que le terme 'verveux'. Sinon, j'aime bien dans sa simplicité le témoin que vous tentez de faire passer et qui ne tient qu'à du vent.
Merci.

   Angieblue   
10/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Hello,

J'ai beaucoup aimé la musicalité du poème avec l'allitération en "f" qui nous emporte comme un souffle et nous réchauffe tout au long du poème.
Vous avez une bonne oreille poétique.

Le vocabulaire est recherché et la description subtile. J'ai bien aimé "les cimes d'ors et feux", c'est très visuel, et aussi "la terre fleure une odeur de labours".
Tous les sens sont bien représentés.

Je n'ai juste pas compris "dévalés les sommet". Avec quoi s'accorde "dévalés"? J'aurais mieux compris si c'était "dévalant" car ça aurait renvoyé à "l'avalanche de vent".

Un très beau poème! j'ai senti le souffle chaud de ce vent tout au long du texte. Niveau sonorités et sensations, c'est vraiment très réussi.

   Cristale   
15/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Anje,

J'aime bien l'alternance des rythmes 12-6-6-12 6-12-12-6 des quatrains à rimes embrassées majoritairement riches et/ou suffisantes ainsi que le travail minutieux sur les allitérations S et F, des consonnes sifflantes qui laissent entendre le fffff, du vent, le ssss de son passage et les sonorités chantantes au fort volume du Foehn : les in-eu-on-eur du premier quatrain entre-autres...le bruit sec et saccadé (C) des bourrasques s'impose dans le second quatrain et les lèvres se gonflent sur le V de "Dévalés les sommets, l'avalanche du vent" du troisième quatrain laissant croire un instant que lecteur est lui-même le Vent.
...une fois les sommets dévalés...c'est cela ? Forcément comment tout faire tenir en seulement 6 syllabes sur cet hémistiche, moi aussi j'aimerais des alexandrins un tout petit peu plus longs pour tout caser, mais 12 n'est pas 14, ni 16, tant pis, il faut se contenter de 12 syllabes, même pas 13 à la douzaine :))

Toutes les sonorités se marient au quatrain final qui laisse un sentiment de chaude plénitude et d'éternel renouveau.

Détrompez-moi si j'ai tout faux, il me semble que le "bourg" du cinquième quatrain situe la scène dans un milieu rural en vallée montagnarde ou semi montagnarde et que les tambours de grues sont les éléments rotatifs de machines à élaguer et couper, ou broyer le bois, ; travaux assez bruyants principalement effectués en hiver à l'époque des labours, ce qui s'intègre parfaitement à la scène buccolique du poème.
Ce serait dommage de laisser planer un malentendu comme un vol de grues silencieux sur les pleins et déliés ce joli poème.

Bravo et merci Ange pour cet agréable moment de lecture.

Cristale
décoiffée mais enchantée

Edit :ben oui, j'ai tout faux ! et dire que j'ai fait des recherches poussées sur les tambours des grues...pffff...mais ça aurait pu être vraisemblable, non ?
Bon, je m'en retourne torturer quelques vers...

   Queribus   
11/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Tout d’abord, un grand bravo pour la parfaite maitrise de la prosodie classique et l'alternance des vers 12/6 6/12 avec son coté La Fontaine. Cette alternance rend bien ce côté souffle avec ses élans et ses ralentissements. J'ai beaucoup apprécié certaines images très poétiques: "un félin qui feule et gonfle sa vigueur", "Et finit d'effeuiller les cimes d'ors et feux","accueille à bras ouverts le chaleureux passant", "Pourtant la terre fleure une odeur de labour",..La ponctuation me semble aussi particulièrement à sa place.
Par contre l'utilisation de rimes riches (vigueur-élagueur, rafale-affale, saccade-estocade, vent-auvent(rime un peu facile)...ne me semble pas indispensable; ces rimes auraient peut-être pu être remplacées par des rimes plus simples.
Quoi qu'il en soit, votre poème, par ailleurs assez court ce qui rend sa lecture plus facile, se lit facilement et avec beaucoup de plaisir. Don bravo et merci.

Bien à vous.

   Myo   
11/1/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'aime beaucoup le souffle de vent qui danse sur les mots de votre écrit.

Une présentation très originale pour un rendu tout particulier et à propos.

Le premier vers nous embarque aussitôt sur les ailes de ce courant chaud et les quatrains sont plus riches les uns que les autres.

Personnellement, je suis sous le charme du "chaleureux passant".

Merci
Myo

   Wencreeft   
12/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Evidemment, la première chose que l'on voit, c'est la forme : j'avais lu ce poème en EL, j'admets avoir été décontenancé. Cette forme 12/6/6/12 qui s'inverse, en rimes embrassées, est très insolite, une belle prise de risque qui s'avère selon moi payante. Cela donne une réelle tonalité au texte, et au sein même d'un quatrain, on peut y sentir ce flux et reflux du foehn, comme des bourrasques sporadiques. Cette forme admet-elle un nom ?

Chaque strophe recueille une jolie image, une belle trouvaille. Le style est très appréciable. J'ai toutefois moins goûté le 'invisible élagueur' coincé entre une virgule et un point. Le rythme en pâtit je trouve. Pour le reste, c'est du très bel ouvrage.

   Quidonc   
13/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Anje,
Je me suis laissé réchauffer à la douceur de votre foehn. J'ai eu beaucoup de plaisir à visiter les Alpes par cet intermède. A la lecture de vos vers il m'a pris une furieuse envie de m'y rendre et de faire connaissance avec votre foehn. On sent à travers vos mots tout l'amour que vous leurs portez.
Merci pour ce partage
Quidonc

   Anje   
15/1/2021

   Lariviere   
18/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai aimé lire ce poème sonore, aux belles évocations.

"Pourtant la terre fleure une odeur de labours.
C'est le temps des charrues
Et l'on entend les grues
Que l'hiver accompagne en suivant leurs tambours."

Merci pour cette lecture et bonne continuation

   perthro   
25/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Au début du poème, toutes ces allitérations nous amènent à ressentir le souffle du vent et la forme du poème nous rappelle les montagnes dans lesquelles le foehn agit.
Mais ces allitérations disparaissent, comme emporter par le vent, ces montagnes ressentent l'effet de foehn avec leurs cimes qui se recouvrent d'un sentiment d'invisibilité.
Mais j'avoue moins apprécier les deux derniers quatrains qui nous éloignent du vent.

   inconnu1   
31/1/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Encore dans mes pensées de milieu de mois, j'étais passé à côté de poème. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi la poésie classique n'aimait pas la reprise de la rime à l'hémistiche du vers suivant. Comme dans votre poème avec ces hexasyllabes alternées avec des alexandrins, cela donne de la vigueur, de la fraicheur à la versification. Le foehn souffle en rafale les feuilles qu'il affale. Chauffe de son haleine les dehors de la plaine... Cela donne du rythme et une ambiance de langueur comme les sanglots longs des violons... qui ajoutent à l'ambiance de langueur du sujet traité.
La forme ne souffre d'aucun défaut comme toujours.
Sur le fond, une description, un instant. On prend le temps de décrire longuement ce qui passe si vite. J'aime beaucoup

Bien à vous


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