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Poésie libre
Annedesr : Présence invisible
 Publié le 31/03/15  -  16 commentaires  -  1223 caractères  -  284 lectures    Autres textes du même auteur

"Le souvenir, c'est la présence invisible." Victor Hugo


Présence invisible



Je t'ai cherchée
à l'heure pâle
dans le grain de poussière
déposé sur la vitre,
éclairée par un petit matin
aux couleurs d'une nuit
qui s'attarde un peu trop.

Je t'ai cherchée
à l'heure grise
dans une larme
oubliée par la pluie,
sur le pétale d'une fleur
arrachée par le vent
au seringa qui pleure.

Je t'ai cherchée
à l'heure sépia
sur l'aile noire d'un papillon
perché sur une tige d'angélique,
étourdi de nectar,
heureux de ne pas croire
aux heures et aux pendules.

Je t'ai cherchée
dans la brume légère
d'une fin de journée,
une fumée d'encens
s'exhalant de la terre,
la prière muette des blés juste dorés
vers des cieux et des dieux
à jamais impassibles.

Je t'ai cherchée
dans le rond de lumière
qui lézarde au plafond,
au-dessus de la lampe
allumée pour brouiller
quelques vieux souvenirs
distillant leurs poisons.

Je t'ai trouvée, sais-tu,
un beau matin d'été,
dans la plume tombée
sous le saule assoupi,
déposée à mes pieds
comme un dernier présent
que tu m'aurais donné.


 
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   Lulu   
14/3/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime beaucoup ce poème, bien que je sois plus septique sur la dernière strophe, dont le rythme me semble brisé par rapport à l'ensemble du texte. Cela tient à "sais-tu", fort inattendu, puis à l'inversion que je trouve maladroite dans "dans la plume tombée / sous le saule assoupi, déposée à mes pieds".
Pourquoi pas, plutôt, "dans la plume tombée / déposée à mes pieds / sous le saule assoupi" ?

Indépendamment de cela, j'ai beaucoup aimé ce poème dont l'anaphore "Je t'ai cherchée" peut jouer de connivence avec le lecteur. J'ai notamment apprécié les trois premières strophes.

   Anonyme   
18/3/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,
Et bien moi, je n’ai pas cherché longtemps pour savoir si ce poème était digne de ce nom, digne de Maître Hugo cité en incipit. Et bien moi, je l’ai trouvé réussi et magnifique, ce texte, plein d’une émotion rare et douce née de ces petits détails que la vie nous distille chaque instant et que nous ne savons plus bien voir.
Petite poussière sur le verre, dans les rouages de nos habitudes, goutte d’eau, larme ou arme de pluie, aile de papillon ignorant du temps, une fumée d’encens vers des cieux et des dieux impassibles, un rond de lumière qui brouille les souvenirs et leur poison, une plume tombée, la vie nous enveloppe de tous ses objets trouvés, de ses restes d’elle qui sont elle encore, la vie nous enrobe de sa magnificence.
Bravo à ce poème de nous le rappeler. Est-ce le souvenir qui est invisible, ou une présence à jamais près de nous, en nous, qui nous donne non pas un dernier présent mais une multitude chaque jour ?
Quand l’amour crée une présence, demeure-t-elle à jamais partout en ce qui nous entoure, en nos regards, en notre esprit et notre cœur ?
Joli présent que vous nous avez fait là, cher auteur.

   Anonyme   
31/3/2015
Bonjour Annedesr

Je n'ai lu l'incipit qu'après coup
Mais il semble confirmer ce que j'avais ressenti
"à l'heure pâle, à l'heure grise, dans une larme, à l'heure sépia, sur l'aile noire d'un papillon... "
autant d'indices qui laissent à penser que la personne qu'on cherche est récemment décédée
Pour Hugo, on imagine qu'il s'agit de Léopoldine
En tout cas, c'est vachement bien écrit et tout à fait dans le ton.
Pas une once de pathos, rien que de la poésie.

Merci Annedesr et respect

   papipoete   
31/3/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Annedesr; un grain de poussière, une larme de pluie, l'aile noire d'un papillon, l'odeur de fumée d'encens; autant de choses que vous explorez, interrogez, cherchant à la retrouver bien qu'elle ne soit plus...
Ce rond de lumière que fait la lampe au-dessus du lit, pourrait-il vous éclairer, mais au contraire, dans son halo se brouillent de vieux souvenirs.
Pourtant, une plume tombée du ciel, là à vos pieds est le signe que vous attendiez. Vous lui parlez, elle vous entend, vous l'avez retrouvée, bien que jamais elle ne réapparaîtra...
J'ai parcouru ce chemin jadis, où je " parlais" à celle qui s'était envolée; et nous parlions des heures durant...
C'est joliment écrit pour des vers tristes, et les images sautent aux yeux, au coeur!
Une mention particulière pour la ponctuation, que je suis heureux de voir sur un poème " libre ", et qui démontre que cela ne défigure pas le tableau!

   Anonyme   
31/3/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Annedesr. C'est vrai qu'on trouve quelques accents hugoliens dans votre poème. Je comprends parfaitement votre démarche, cette recherche d'un être cher et invisible, absent trop souvent suite au dernier voyage, celui d'où l'on ne revient pas.
Mais, malgré tout, on a parfois l'impression de le retrouver de manière furtive comme nous le propose votre dernière strophe...
C'est ainsi et il faut faire avec cette absence ou plutôt sans cette présence qui nous manque chaque jour.
Beaucoup aimé pour des raisons personnelles... Merci

   Damy   
1/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Et que cache la plume ? Probablement la muse ayant inspiré ce magnifique poème qui offre avec finesse tous les détails de l'environnement familier observés au prisme d'une profonde et délicate mélancolie.
L'essentiel dans une simple plume, légère, insignifiante.

Merci, Annedesr, pour les images et la musique.

   Francis   
1/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai ressenti une réelle émotion en lisant ces vers. La quête d'un signe, d'une présence nous entraîne dans de belles images : " larme sur un pétale de fleur, l'aile noire d'un papillon, fumée d'encens s'exhalant de la terre, prière des blés juste dorés..." Beaucoup de pudeur pour exprimer cette souffrance ! Et puis" la plume", l'écriture est là pour aller à la rencontre de l'être aimé.

   Michel64   
1/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Annedesr,
et merci pour ce très beau poème qui dénote une grande sensibilité.

J'ai tout aimé à part, peut-être le rond de lumière qui lézarde…

Le quatrième paragraphe est, pour moi, le meilleur.

Au dernier j'aurais préféré garder l'incertitude avec :
"J'ai cru te voir, sais-tu,
un beau matin d'été,…"

Au plaisir de vous relire

   Condremon   
1/4/2015
Bonjour
Je passe par là pour dire que je trouve que ce texte est très joli.
Et pour dire aussi que peut-être les mots ne sont pas là par hasard. Alors le sépia (encre), le seringa (jasmin des poètes) et la plume et la lampe (je pense à René Char) sont là pour nous dire que c'est dans l'écriture que vous avez trouvé ce que vous cherchez. Cela au fil des jours (je note aussi la progression du jour dans le texte) où tout est immobile et tout change à la fois.

   Myndie   
1/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Annedesr

Je crois que c’est Kierkegaard qui disait que le souvenir a pour rôle de maintenir la continuité éternelle de la vie d’un homme.
Vous écrivez le souvenir dans ce qu’il a de plus obsessionnel (ainsi ce vers scandé « je t’ai cherchée ») et de plus mortifère, mais aussi dans ce qu’il a de plus vital. Vous écrivez sur ces riens, souffle de vent, brume, halo de lumière, sur ces choses infimes de la réalité qui vous ramènent à l’être perdu. Comme si son image se superposait aux objets, aux odeurs, aux couleurs, sans enchaînement précis mais avec la fugacité d’un fondu enchainé.
Ainsi, votre poésie fait ressortir avec acuité la nostalgie, la douleur de la séparation, de la perte, et l’envoûtement lié à l’évocation de celle qui ne reviendra plus.
Chaque strophe renferme en son cœur une jolie trouvaille :
« aux couleurs d’une nuit
qui s’attarde un peu trop »
« dans une larme
oubliée par la pluie »
« heureux de ne pas croire
aux heures et aux pendules »
une fumée d’encens
s’exhalant de la terre »
« la prière muette des blés dorés »
dans le rond de lumière
qui lézarde au plafond »
« dans la plume tombée
sous le saule assoupi »
Je rejoins Alexandre sur ce point : vous avez réussi à nous faire partager votre émotion, tout en nous laissant voir au-delà de vos mots, en nous laissant y apporter nos matériaux propres, faits de nos réminiscences, puisés au plus profond de nous.
Merci pour le partage

   Anonyme   
2/4/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un très beau poème, vraiment. Très émouvant. Les émotions sont fortes et ne laissent pas indifférent.

"Je t'ai cherchée", tout au long des quatre saisons et à toute heure, pourrait-on dire, jusqu'à te trouver "un beau matin d'été".

Sans doute en hommage à Léopoldine, pour une deuxième évocation en quinze jours.

Absolument sublime...

   Vincent   
3/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
ce qui est attirant dans votre texte

est d'abord le tempo, on le resssnt descendre l'escalier

et puis la petite musique bien agréable

et toutes ces belles images

j'ai beaucoup aimé

   Curwwod   
3/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On ne saurait guère mieux esprimer la puissance d'un sentiment qui envahit tout l'espace et ce qu'il contient. Cette obsession qui fait symboliquemet reconnaître l'être aimé dans toutes les douceurs de la nature est très bien exprimée par la répétition systématique du premier vers. Les supports choisis sont porteurs de poésie, de douceur, bucoliques et constituent un soutien très adapté à la ferveur des sentiments comme le jeu subtil sur les couleurs.
Un très joli texte.

   Robot   
7/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve ici ce que j'attends d'une poésie libre. Un fond qui s'appuie sur des images et suscite des sensations et des sentiments.
Ce texte m'a plu presque tout au long de la lecture, et quand on le dit les mots ressortent encore mieux.
Un regret sur la dernière strophe: "jetétrouvésétu" disgracieux à l'oral. Je trouve que "sais-tu" est de trop et n'ajoute pas à la compréhension.

   Anonyme   
30/4/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quelle grâce déposée en ces vers tristes.....belle générosité du coeur.
J'ai adoré l'opacité voulue dans cette histoire poignante.

   Anonyme   
10/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Poème magnifique, j'ai pris plaisir à le lire plusieurs fois, voulant m'imprégner sans fin de l'émotion de tous ces mots.

La plume élégante, talentueuse distille avec aisance des sentiments profonds, bouleversants, dans tous ces petits détails anodins de la vie. Rien ne manque, pour nous faire ressentir intensément cette "Présence invisible", étrangement les images la rendent palpable, c'est énorme, singulier ...

Que de grandes sensations j'ai eu à vous lire, je suis arrivé au bout de notre "chemin de partage", mais je reviendrais, il est bien difficile de s'éloigner de vos mots trop longtemps ...


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