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Poésie classique
Antoninus : Le retour de Tristan et Iseult
 Publié le 27/02/23  -  7 commentaires  -  532 caractères  -  306 lectures    Autres textes du même auteur

Une version du célèbre mythe dans laquelle le roi Marc n’attend pas la pousse de la ronce pour réunir les amants.


Le retour de Tristan et Iseult



Quand Marc revint en Cornouailles
Avec les deux précieux corps,
Il oublia les anciens torts
Et leur offrit des funérailles.

Ses vassaux, telles deux murailles,
Encadrèrent les jeunes morts ;
Et le soleil cacha ses ors,
Ternissant les cottes de mailles.

Le brave avait son rouge écu ;
La reine était en robe verte.
Pour eux, la terre fut ouverte.

Puis Marc dit : « Ce qu’ils ont vécu
Justifiera bien, il me semble,
Qu’ils dorment à jamais ensemble. »


 
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   Anonyme   
15/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
En dehors de la cheville « il me semble » qui à mes yeux casse complètement l'ambiance, j'ai trouvé votre poème réussi : simple, net, digne. Un ton qui m'a évoqué la chanson :
Le roi Renaud de guerre revient…

Sans conteste, mon moment préféré est le deuxième quatrain, très visuel, empreint de douceur et de grandeur. Le premier tercet coloré prolonge élégamment l'impression, à cet instant j'y suis, les pieds dans l'herbe où scintille la rosée, les yeux baissés sur la terre ouverte. Une mention pour les rimes en « ailles » qui viennent naturellement, me semble-t-il, alors qu'elles ne sont pas si évidentes.
Mais la fin… Dommage, pour moi. L'intervention de Marc fait trébucher ma lecture ; sa magnanimité avait été suffisamment signalée en ouverture du poème, je crois, selon moi le remettre en scène donne une note finale presque mondaine qui ne convient pas à l'évocation d'un amour tragique.

   Ornicar   
19/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Assurément classique si j'en juge vos rimes sans faille. Visuellement c'est très beau. D'une simplicité désarmante, dans les mots et les tournures employés. Très court aussi, d'une élégance sobre. A l'image d'un vitrail contant un épisode de la vie des saints, cette miniature en forme de sonnet, m'évoque les enluminures des manuscrits. Sans doute à cause des éclats de couleurs que vous y avez déposés, ce rouge et ce vert qui, se répondant, unissent à jamais les amants maudits.

Le félon que je suis aimerait tant trouver motif à querelle pourtant. J'ai beau chercher, je n'en vois guère, preux chevalier d'Oniris. Le premier tercet à l'extrème rigueur ? L'inversion "rouge écu" ? Les verbes "être" et "avoir" à suivre à chacun de vos vers ? J'ai beau réfléchir, je ne vois guère d'autre façon de procéder. Difficile de coller des verbes d'action à ces nobles dépouilles : "La reine portait sa robe verte" ? Non !
J'imagine que l'auteur s'est aussi posé la question avant de se résoudre à ce choix, que j'approuve au fond de moi.
La seconde strophe me plait beaucoup avec ce ciel qui se met au diapason de l'évènement, changeant ses ors en plomb et l'on sent alors peser sur soi tout le poids des cottes de maille et de ces deux destins tragiques.

D'une simplicité désarmante, disais-je. Oui ! Qui désarme toute critique.

   Edgard   
27/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un petit tableau peint en quelques mots, en toute simplicité, qui est très évocateur. Bien sûr, la seconde strophe remporte la palme. Elle est très belle. Le côté magique du ciel qui participe à l'émotion est bien trouvé et offre un "hors cadre" intéressant, dans l'esprit de l'époque.
La dernière strophe a sans doute été plus difficile à construire. Le futur employé n'est, me semble-t-il, nécessaire que pour le nombre de pieds.
L'ensemble est très plaisant, fluide, ciselé.
Bravo.

   papipoete   
27/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Antoninus
Marc qui put condamner Tristan et Iseult au bûcher, leur pardonne quand la mort à jamais les unit, leur offrira le repos côte à côte éternel ; fallait-il qu'il aimât Iseult...
NB deux jours de suite, des textes fort beaux malgré leur simplicité de langage ! On vit la scène fébrilement, quand le soleil cache ses ors, et qu'en terre on met ces deux amants éperdus.
Un roi Marc, dont les monarques contemporains, pourraient prendre de la graine, en ayant dans la poitrine un coeur, à la place d'une pierre !
Le premier tercet très " visuel ", a ma préférence.
De la poésie comme je l'aime... et en octosyllabes !

   Miguel   
27/2/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une petite perle de poésie, tout en retenue, dans le lyrisme de l'octosyllabe, d'autant plus exacerbé qu'il est contenu dans la brève mesure du vers. Le faste de la Cour est présent ; la nature, prenant part au deuil par le retrait du soleil, lui donne une dimension universelle. Les morts sont honorés par les termes "brave" et "reine".
L'expression "il me semble" me semble, si je puis dire, avoir toute sa place dans ce contexte. Elle m'apparaît comme un euphémisme, une manière modeste de dire quelque chose de fort : comme quand de Gaulle écrit "une certaine idée de la France", pour dire "une très haute idée", ici, ce "il me semble" exprime à mon sens une évidence perçue par tous, une nécessité. Comme pour la jeune Camille et son Horace, l'union des amoureux se poursuit dans la mort, c'est-à-dire dans l'éternité. Ce roi Marc a plus de grandeur d'âme encore que celui du roman.
Cette écriture est pleine de subtilités : ainsi l'article "les" qui détermine les torts est plus approprié que "leurs": les torts, il les éloigne précisément de Tristan et Iseut, ils se diluent dans une espèce de torts globaux, de part en d'autre ; c'est comme une amnistie générale, une réconciliation. Dans la description des morts, les verbes "avoir" et "être" leur donnent encore une sorte de statut de vivants. L'inversion "rouge écu" apporte sa note de"vieil françois". C'est un travail très achevé et très esthétique, dans une prosodie parfaite.

   Antoninus   
2/3/2023
Bonjour,
J'adresse quelques remerciements et explications ici : http://www.oniris.be/forum/remerciements-pour-le-retour-de-tristan-et-iseult-t31009s0.html#forumpost446838
Bonne journée !

   Famineur   
29/7/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'aime beaucoup.
En par dessus tout : "Pour eux, la terre fut ouverte."
(Mais j'aurais laissé tomber le dernier tercet.)

En outre, pour répondre au souhait de l'équipe de modération :

La sobriété du premier quatrain fait qu'il dresse efficacement le cadre. Les rimes "ailles" et "or...s" contribuent à instaurer une belle ambiance sonore.
Les images crépitent dans le deuxième quatrain, mais avec une grande économie de moyens (jamais tarabiscotées) : les "murailles" des vassaux et les "ors" dont l'éclipse affecte la brillance des cottes de mailles.
Le premier tercet consacre un vers à chacun des deux amants - j'apprécie que la couleur de l'un (rouge) soit la complémentaire de celle de l'autre (vert) [était-ce intentionnel de la part de l'auteur ?]. Quant au dernier vers de ce tercet, je le trouve parfaitement culminant.
Après un tel sommet, je trouve "à côté" le dernier tercet et préfère ne plus le lire : sonnet tronqué certes, mais quel morceau de choix !
P.-S. : je me suis permis de "refaire" le dernier tercet, ce qui donne :
"Le fol amour qu'ils ont vécu
Fait qu'ils partagent un suaire."
Dit le roi veuf et solitaire.


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