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Poésie néo-classique
Arielle : Le lièvre bleu
 Publié le 17/02/11  -  9 commentaires  -  731 caractères  -  210 lectures    Autres textes du même auteur

La panique me prend au seul nom de la gueuse.


Le lièvre bleu



Pas plus un cerf forcé qu'un taureau dans l'arène
Je ne me sens de ceux que la mort ennoblit.
Je n'envie pas du fier héros l'ultime scène
Ni du loup de Vigny la sublime agonie.

Je suis le lièvre bleu que sa peur époumone
Qui s'enfuit en lâchant billettes en rafales
Ou ce canard privé d'une tête bouffonne
Qui, le col vermillon, loin du billot détale.

La panique me prend au seul nom de la gueuse.
Tapie dans un hallier farouche où je m'embrouille,
Dès que j'entends siffler le fil de la faucheuse

Je sens pleurer sous moi les fougères que mouille
Une louche rosée s'épandant goutte à goutte
En une flaque immonde… Ah que vieillir me coûte !


 
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   colibam   
31/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Sans affectionner particulièrement le genre, je salue la maîtrise de la plume dans cet exercice autour de la fable.
L’écriture est travaillée, documentée et le style désuet s’accommode bien de cette histoire.

   Anonyme   
31/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour ! Pourquoi le Lièvre bleu ? Je n'ai pas trouvé de réponse...
Contrairement à la grande majorité des hommes qui disent ne pas craindre la mort, ici l'auteur avoue humblement la terreur qu'elle lui inspire au point d'épandre une louche rosée, expression très imagée que j'aime beaucoup...
Pour ce qui est de la forme en sonnet néo-classique, je trouve que c'est plutôt bien écrit. Bémol, au premier vers j'aurais bien vu :
Pas plus en cerf forcé qu'en taureau dans l'arêne...
mais c'est un détail !
Un bon texte à mon goût !

   Anonyme   
8/2/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
À première vue, je trouve dommage de réveiller le sonnet pour un conte animalier. Il me semble aussi que le choix d’auteur d’incarner le sujet n’est pas approprié . Mais ces deux remarques n’engagent que moi. Il se peut que le texte sorte d’un recueil.
En prosodie, les vers 2/4 ne riment pas du tout. (même en néo-classique) Le vers 4 comporte 5 fois le son « i ».
Le sonnet exige une majuscule en début de vers.
Pour le sens, je trouve que c’est s’engager bien loin que de prétendre connaître le degré de noblesse que s’accorde le taureau lors de sa mise à mort dans l’arène. De même pour le cerf lors de l’hallali.
Alors que le reste est excellent, de très bonne facture et finement décrit. (J’aime les longues phrases pour leur fluidité)
Je n’ai pas trouvé de références directes sur la gueuse. Qu’est-ce ?(signé un lecteur curieux)
Le premier tercet est assez déroutant. J’ai du mal à cerner à qui s’adresse le féminin de « Tapie » ? La gueuse ? L’auteur ? Le lièvre (avec une faute) ? De plus, si vous mentionnez « la faucheuse » en métaphore de la mort, pourquoi ne pas lui donner de la majuscule, comme il doit se faire en ce cas ?
Je doute qu’un hallier puisse être farouche.. Toutefois, s’il s’agit de la gueuse, l’affaire est seulement mal ponctuée.
Dans l’ensemble, la composition est bonne, sans hiatus. Il faudra peut-être revoir la construction du sonnet (présentation, développement, chute). On trouve ici 5 vers pour la présentation du lapin variable (lepus timidus) et le reste pour la description de sa peur. Pas celle qui donne des ailes, celle qui fait qu’on peut se pisser dessus. Pourquoi pas ? Le sujet est agréable puisqu’il s’agit de la peur d’un autre, mais il n’apporte ni enseignement ni renseignement. Il sonne comme un constat..
Enfin, on ne sait pas si c’est le dernier tercet qui fait chute ou le dernier demi alexandrin. Je m’explique : « Ah que vieillir me coûte ! » semble se moquer des problèmes d’incontinence des personnes âgées (au passage, merci pour elles). En cela, il recadre presque le sujet qui semblait être l’incontinence due à la peur. Je ne sais pas si avoir voulu mêler les deux est judicieux. On ne sait plus où donner de la chute.
Dommage, car le choix du lièvre bleu est intéressant. (Le bleu est si poétique…)
En somme, à mon avis, il faudrait reformuler sous une forme plus longue, avec une pensée générale plus précise, tout en prenant bien soin de sa documentation. (qui détermine en général l’angle d’attaque du texte.)
Il suffira ensuite d’ajouter une morale pour faire une fable.

   Pascal31   
17/2/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un avis mitigé sur ce sonnet...
Déjà je ne partage pas l'avis selon lequel le cerf ou le taureau soient ennoblis par leur mise à mort, mais bon, ce n'est qu'un avis personnel.
Quelques vers sont très beaux ("le lièvre bleu que sa peur époumone", "j'entends siffler le fil de la faucheuse"), d'autres donnent le sourire mais appauvrissent (à mon sens) la poésie ("lâchant billettes en rafales", "privé d'une tête bouffonne").
Un autre détail me trouble : le terme "gueuse" est utilisé ici comme synonyme de "mort". Je connaissais ce mot pour tout un tas d'autres significations (prostituée, clocharde...) mais pas celui-là.

   Lunar-K   
17/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime beaucoup ce sonnet aux allures de fables. De biens belles images pour un thème aussi universel.
J'apprécie tout particulièrement le premier tercet, et la "gueuse" en guise de mort. Les différentes connotations péjoratives habituellement associées à ce terme (prostituée, mendiante,...) renforcent d'autant plus l'aversion que ressent le narrateur par rapport à la faucheuse ("le fil de la faucheuse", très belle image également).
Et que de regrets et de peur dans cette ultime exclamation : "Ah que vieillir me coûte !".
Une lecture plaisante donc, et un poème qui, malgré le thème peu guilleret, ne se laisse pas pour autant abattre par le désespoir.
Par contre, le vers "Qui s'enfuit en lâchant billettes en rafales" me semble trop court. Pourquoi ne pas rajouter un "des" devant billettes ?

   bulle   
17/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le titre, d'abord, qui renvoie au surréalisme, et que j'apprécie, introduit bien, à mon sens, le fond.

L'auto-dérision prend le pas sur le "tragique", et je trouve l'ensemble rondement mené.

Bon, je regrette un peu les mots gueuse/faucheuse, que je trouve trop rapprochés, pour ce qui semble avoir la même signification.

Un agréable moment, quoi qu'il en soit, grâce à cette pointe d'humour.

   Arielle   
17/2/2011

   wancyrs   
18/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salut Arielle !

Pour moi, ce n'est pas le texte qui a un problème, c'est le titre qui ne colle pas avec le contenu. Pourquoi l'intituler "Le lièvre bleu" alors que le texte tergiverse entre lièvre et canard ?

Ce que je constate c'est que le sujet évoqué c'est la peur de la camarde, de la faucheuse, pourquoi n'avoir pas intitulé le texte "Peur bleue" ? je sais, je sais cela aurait fait cliché, mais au moins le thème aurait collé.

Dommage, une autre fois.

Wan

(commenté sans avoir lu le forum, de peur d'être sous influence)

   jfmoods   
12/8/2017
Ce sonnet en alexandrins est à rimes croisées et suivies, suffisantes et pauvres, presque exclusivement féminines.

J'aurais mis une virgule en fin de vers 5.

Pour expliquer son attitude face à l'approche postulée de la mort, la poétesse (repérable par l'accord du participe passé : "Tapie") passe par la métaphore animale ("Je suis le lièvre bleu", "ce canard privé d'une tête bouffonne").

Le sonnet est structuré autour d'un jeu antithétique très disproportionné. D'un côté, un comportement stoïque de digne acceptation du sort (thématique de la grandeur : "la mort ennoblit", "du fier héros l'ultime scène", "la sublime agonie") ; de l'autre, un violent, instinctif et douloureux raidissement contre l'échéance fatale (négations avalisant le refus : "Pas plus un... qu'un...", "ne... que", "n'... pas... / ... Ni", allégorie : "sa peur s'époumone", verbes : "s'enfuit", "détale", "m'embrouille", gérondif : "en lâchant billettes en rafales", adjectif qualificatif mettant en exergue l'intensité : "La panique me prend au seul nom de la gueuse", personnification : "un hallier farouche", subordonnée de temps marquant la promptitude de la réaction : "Dès que", allitération en f soulignant la menace effrayante : "j'entends siffler le fil de la faucheuse", périphrase matérialisant les larmes, la douleur de partir : "Une louche rosée s'épandant goutte à goutte", groupe nominal condamnant cette lâcheté : "une flaque immonde", forme exclamative soulignant la difficulté à accepter un terme à venir : "Ah que vieillir me coûte !").

Ainsi se développe la problématique de l'existence humaine comme passage. On pense forcément à Montaigne pour qui "philosopher, c'est apprendre à mourir."

Merci pour ce partage !


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