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Poésie en prose
Charivari : Histoire pour appeler un chat un chat
 Publié le 12/05/14  -  10 commentaires  -  2704 caractères  -  213 lectures    Autres textes du même auteur

D'après un conte chinois. Prose en rime, ou compte - comptine, comme on veut.


Histoire pour appeler un chat un chat



Il était une fois, dans le delta du Nil, un pharaon débile qui adulait son chat. Ce souverain fou avait pris son matou pour un dieu vivant, et l’appelait “Soleil”, car rien n’est plus puissant que le soleil de feu qui trône dans le ciel…

Mais… Comment dit-on “Soleil”, en Égyptien ? Vous ne le savez pas ? Alors écoutez-bien… Le minou sacré s’appelait… “R” ! Râ, avouez que ce n’est pas un nom qui convient à un chat !

À la cour, personne n’osait contredire Pharaon. Et pourtant, un beau jour, on lui mena un garçon coupable, suprême insulte, de blasphémer le culte.

Le roi lui demanda :

– Quel crime as-tu commis ?

Et l’enfant tout simplement répondit :

– Pharaon, j’ai juste dit que rien n’est plus puissant dans le ciel que les nuages, qui couvrent le soleil… Et que votre chat serait mieux nommé ainsi…

À ces mots le pharaon demeura stupéfait, car bien sûr, en effet, l'enfant avait raison ! Rien n’est plus puissant que les nuages, qui voilent le soleil et déversent au passage la pluie fertile dans la vallée du Nil. Sans réfléchir davantage, il déclara solennellement que son chat à présent s’appellerait “Nuage”.

Le jeune garçon était tiré d’affaire, mais au lieu de se taire, il persévéra :

– Mille pardons, Pharaon, mais je ne crois pas qu’il serait sage d’appeler votre chat “Nuage”. Car quand, plein de rage et de colère, souffle le vent fou du désert, il balaie d’un seul coup les nuages…

Pharaon ne trouva pas d’argument contre ce raisonnement, et déclara – un peu moins solennellement – que dorénavant son chat s’appellerait “Vent”.

– L’appeler “Vent”, en êtes-vous sûr ? répliqua le garçon. Ce serait navrant quand on sait qu’un simple mur, un mur, que dis-je, un muret, juste une porte fermée suffit à arrêter le vent.

Le pharaon, exaspéré, fronça le sourcil :

– Des murs il y en a mille, dit-il, dans le delta du Nil, je ne peux pas affubler ce divin animal d’un nom de chose aussi banale.
– Et vous avez raison, rétorqua le garçon, je vous rassure, car si vous songez que la moindre souris peut percer son trou dans un mur, je vous suggère alors le nom de “Musaraigne”. À moins que dans le règne animal, il y ait plus fort encore que le rongeur... Pharaon, vous ne trouvez pas ? Donneriez-vous votre langue au chat ? Eh bien, oui, justement, c'est bien lui, c'est le chat ! “Chat”, c’est le nom idéal qui sied le mieux aux chats, beaucoup mieux que nuage, vent, mur ou “Amon Râ”.

C’était une chanson
Pour ceux qui, comme Pharaon
N’ont pas toute leur raison
Quand ils n’appellent pas un chat un chat.


 
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   Anonyme   
12/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien ce joli conte. Vous avez su donner du relief à ce jeune garçon, on visualise bien ses traits de caractères. Je le trouve à la fois inconscient et intelligent, ses propos ont du bon sens et font sourire. Il est surtout celui qui rapporte au lecteur la mégalomanie du Pharaon. Le trait de caractère du pharaon est surtout décrit par le narrateur:
"Pharaon débile", "stupéfait"," exaspéré".

Il y a trop de guillemets, surtout au niveau des surnoms donnés au chat ainsi que des irrégularités des majuscules. Exemple:

"il déclara solennellement que son chat à présent s’appellerait “Nuage”.

Je pense qu'il n'est pas utile de placer les guillemets car c'est un nom propre même quand il est attribué à un animal, ça n'a rien de familier. pareil pour "Soleil", "Ra", "Nuage" etc.

Juste en dessous vous avez enlevez la majuscule de "nuage" que je relève:
"mais je ne crois pas qu’il serait sage d’appeler votre chat “nuage”
pourquoi? et il y a la même erreur sur "vent" alors que "Musaraigne" comporte une majuscule alors qu'ils ont en commun d'être le nom du chat.

Il y a aussi un souci d'irrégularité sur la concordance verbale, exemple:

"Il était une fois, dans le delta du Nil, un pharaon débile qui adulait son chat. Ce souverain fou avait pris son matou pour un Dieu vivant, et l’appelait “Soleil”,

J'aurais plutôt mis à la fin le verbe "appeler" au passé simple: "et l'APPELA Soleil"

autre exemple:

"À la cour, personne n’osait contredire Pharaon. Et pourtant, un beau jour, on lui mena un garçon coupable, suprême insulte, de blasphémer le culte."
j'aurais mis le verbe "oser" aussi au passé simple:

"À la cour, personne N’OSA contredire Pharaon?
c'est plus cohérent sur le suivi de la phrase.

Votre poème se lit facilement, il y a un bon rythme et des nuances grâce aux différentes ponctuations. Elles accentuent et donnent de la couleur aux paroles du conteur.

Édit: bonjour Charivari. Mes remarques sur l'irrégularité des majuscules ne valent plus. Je vois que la correction a été faite.

   Anonyme   
12/5/2014
Salut Charivari

J'ai bien aimé cette fable du chat qu'on voulait appeler Râ
Tu revisites un thème familier dans les contes et qui rappelle un jeu dont je ne me rappelle plus le non, où il est question de feuille, de ciseaux et de caillou.

Sur la forme, j'imagine que tu as fait un premier jet en vers rimés et que tu t'es aperçu que ça passait mieux en prose. Ce qui n'est pas faux. Ainsi toute l'attention se concentre sur l'histoire.

J'aime bien qu'elle ait été acceptée en "poèmes en prose". Ça ouvre des perspectives :o)

Merci Charivari, pour ce bon moment.

   Robot   
12/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce texte m'a rappelé une réplique d'Ustinov dans l'âge de cristal.
De mémoire :
Le chat à trois noms: Son 1er nom on l'appelle le chat, le second nom c'est celui qu'on lui a donné et le troisième nom celui que seul le chat connaît et que personne ne connaîtra jamais.
C’est plus le fond de l’histoire que son écriture qui m’a plu.

   Myndie   
12/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Charivari,

Encore et toujours les chats ! :D
Je ne sais plus qui a écrit "si vous voulez être écrivain, ayez des chats", il y a en tout cas une vérité dans ces mots-là ( et ce n'est pas Colette qui l'aurait démenti^^)
J'aime beaucoup ce poème en forme de conte qui rappelle que la sagesse n'a ni âge ni pays. Un patrimoine humain en quelque sorte.
Ici, le récit désacralise ce personnage quasi divin qu'était Pharaon en le mettant face à sa naïveté et en le confrontant à la pertinence d'un enfant. (je préfère penser qu'il n'est pas qu'un imbécile, juste un "amoureux" de son chat comme il y en a tant)
Les rôles sont inversés; j'y vois là une manière très fine de montrer que le chemin initiatique n'est pas toujours celui qu'on croit.
Je trouve intéressant de prendre des histoires anciennes pour leur donner une nouvelle résonnance.
C'est bien écrit; je n'ai décelé pour ma part aucune erreur dans la concordance des temps.
Merci donc pour cette jolie lecture qui fait débuter la journée avec sérénité.

   Anonyme   
12/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai bien apprécié ce conte qui me rappelle de bons de souvenirs de lecture avec mes enfants.
En lecture à voix haute, le rythme donné par les rimes est intéressant, on peut ainsi bien ponctuer le propos à certains passages.

Par contre, les derniers vers qui se veulent la morale de la comptine me semblent étrange.
J'avais plutôt retenu de ce dialogue entre le Pharaon et ce gamin, que tout être ou toute chose a ses points positifs et négatifs et que on ne peut être plus ou moins que son voisin, juste autre.

"Appeler un chat, un chat" veut plutôt dire parler franc, il me semble.

   chVlu   
12/5/2014
Surpris pour la classification en poésie en prose j'ai néanmoins apprécié ce conte. Surement que la classification en nouvelle fabuleuse eut été dithyrambique et exagérée. De toute façon peu importe le tiroir pourvu qu'on est le loisir de l'ouvrir.

Je regrette que l'effet du lecteur interpellé par le narrateur ne vive pas plus longtemps dans le texte .

Les deux personnages du dictateur lourdaud et de l’impertinent courageux se lisent et transpirent naturellement.

Le fil de ce conte est presque démagogique: l'homme de pouvoir totalitaire est mené par le bout du nez par un sans grade fin impertinent pour un retour à la case départ.....
Mais l'écriture fluide comme une petite mélodie a fait que cela ne m'a pas dérangé.

   ikran   
12/5/2014
Salutations,

ce que j'apprécie beaucoup dans ce genre de comptine qui est aussi la vôtre, c'est la perspective offerte de résoudre un problème par l'intelligence, comme le fait ce garçon, là où la réalité, plus abrupte, dresserait une muraille autoritaire répressive qui empêcherait toute issue bienheureuse.

On trouve de la poésie dans la forme (le début même pourrait être disposé en vers) mais on trouve aussi et surtout l'humour et ça, ça s'apprécie sans commentaires.

   Christine   
18/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Charivari,
Un très joli conte où vous démontrez que la sagesse qui consiste à ne pas déguiser la vérité n’est ni une question d’âge ou de rang social. Une belle histoire que celle de ce pharaon qui se cache la vérité face à ce jeune garçon qui lui ouvre les yeux. Cette expression « il faut appeler un chat un chat », qui dépouille le chat des natures de dieu ou de démon qui lui ont été attribuées durant des millénaires, est fréquemment utilisée pour illustrer ce sujet souvent traité : l’incitation à la franchise (exemple, que j'aime tout particulièrement, de Nicolas Boileau, première satire « Damon, ce grand auteur » : Je ne sais ni tromper, ni feindre, ni mentir ……..je ne puis rien nommer, si ce n’est par son nom, j’appelle un chat un chat, et rolet un fripon). Merci pour ce plaisant moment de lecture.

   Anonyme   
18/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Charivari,
Dès le début et je ne saurais vous dire le pourquoi, mais le "débile" m'a laissé porter à croire que j'allais passer un agréable moment en lisant cette fable (le "Il était une fois" me plonge de suite dans un monde parralèle). Et ce fut le cas !
On se sent facilement porté par cette courte histoire quasi enfantine mais qui au final, nous dévoile une morale somme toute, assez portée vers le monde des adultes et que je trouve personnellement, plutôt réussie.
Le rythme ainsi que la poésie qui s'en dégagent sont plaisants à souhait à la lecture.
Bref ! Je suis sous le chat..rme !
Merci pour le partage !
Olivier

   Charivari   
19/5/2014


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