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Poésie libre
Cyrill : Clair-obscur [concours]
 Publié le 26/03/23  -  9 commentaires  -  1425 caractères  -  216 lectures    Autres textes du même auteur

Lui ou moi.


Clair-obscur [concours]



Ce texte est une participation au concours n°33 : L'ombre et la lumière
(informations sur ce concours).





Depuis l’agonie des clartés j’écris l’ombre hantant son ombre et je suis la lumière
et je suis sa lumière.
Je suis son réverbère aux reflets démultipliés
qui ne projette en nombre que des pas dépassés de leur éternité,
que des piétinements d’éther,
que des noirs diffractés dans le néon solaire.
Je suis son vide spéculaire au tain d’ambiguïté,
son incertain crépusculaire.

Il promène au bout du mensonge une silhouette confuse
et je suis son halo qu’une buée prolonge au-delà de l’excuse.
Son fantôme falot croqué sur le vélin d’un contour orphelin se décompose en songe.
Anonyme surgi des flots d’un tunnel kaolin,
il n’est que l’illusion de mon aurore obtuse où les ténèbres plongent,
lésion dans la matière où comme des lueurs goutte l’imaginaire.

J’emprunte son itinéraire au mépris des boussoles.
Il est mon double camisole aux vaines évasions,
je suis son trouble quant-à-soi, son éternel licol et son carcan de poix.
Chacun sous un semblable joug qui de chacun se joue,
lui ou moi sommes un seul ou deux bêtes de somme, frères jusqu’au linceul.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Jemabi   
17/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce fort beau poème rend perceptible l'imbrication permanente entre ombres et lumières, suite sans fin des deux versants d'un même phénomène à la fois éphémère et appelé à durer aussi longtemps que la vie elle-même. Un jeu de cache-cache auquel participe chaque être humain puisque, sans l'avoir pourtant cherché, il traîne tout au long de son existence et jusqu'au bout de son itinéraire intérieur un côté ombrageux et un côté lumineux. Le poème rend bien cette impression de vertige inéluctable, comme une "camisole" qui nous colle à la peau du premier au dernier jour.

   Anonyme   
26/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
C'est un peu par perversité, j'en ai peur, que je commente votre poème, parce que s'en dégage pour moi une amorce d'intrigue qui ne doit pas du tout correspondre à vos intentions d'auteur ou d'autrice ; ainsi, ce que je vais vous dire, en dehors même du fait que je n'ai guère apprécié le texte, va-t-il sans doute vous agacer, mais enfin vous saurez qu'il s'agit d'une réaction possible à vos mots.
Car ce que je lis, et qui m'a paru pendant une bonne partie du poème verbiage gratuit, se résout à mes yeux à la fin (les trois derniers vers, le licol, le carcan, le joug surtout, puisque les conjoints, étymologiquement parlant, sont deux bœufs sous le même joug) en la complainte d'une épouse ou d'un époux engoncé(e) dans un mariage où chacun brime l'autre, où le partenaire « il », celui qui promène au bout du mensonge une silhouette confuse, reproche au narrateur ou à la narratrice de le cantonner dans une vie domestique sans panache et d'étouffer ses aspirations artistiques. Et le « je » narrateur reprend ces accusations à son compte, se définit comme « l'ombre » castratrice hantant « son ombre » (le rêve de « il ») ; d'une image à l'autre, le vide et l'incertain crépusculaires, le halo, le fantôme falot, il ou elle décline le thème, manifestant au passage un talent que son partenaire lui reproche d'étouffer chez lui, le partenaire, pardon ce n'est pas clair.

Alors, je vous dis que je n'ai pas beaucoup aimé le texte. C'est vrai, jusqu'à la « révélation » probablement factice des trois derniers vers je l'ai trouvé chargé d'afféterie, le champ lexical dans un registre « poétique du vague » qui a tendance à me hérisser. Mais en relisant sous cette impression d'avoir saisi une cohérence narrative à l'ensemble, j'apprécie la manière allusive de dire des choses que, me dis-je aussi, je dois fantasmer. Si bien que mon évaluation rend davantage hommage à ce que je m'imagine saisir, à ma perspicacité illusoire, qu'à votre poème en soi. Quand je vous parlais de perversité…

   Provencao   
26/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'aime cette libération de cet itinéraire des illusions de l'imaginaire, de la chimère . Mais loin de s’opposer à ce clair-obscur , l’attention au symbolisme des ténèbres permet de dépasser l’illusion.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Donaldo75   
26/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’ai trouvé du lyrisme dans ce poème, de l’emphase dans la manière d’exposer les images et même dans leur choix ; certes, des fois je trouve ces formulations un peu « too much » mais au final ça leur donne une tonalité. C’est un peu comme du Salvador Dali : à force ça saoule mais c’est justement cette ivresse jusqu’à l’écœurement sui rend cette peinture si remarquable. Ici, le thème tel qu’indiqué dans l’exergue – je dirais évoqué – est traité jusqu’au bout et même au-delà. L'écriture est stylisée et je trouve que c'est un premier point que je ne vois pas toujours quelque soit la catégorie poétique choisie.

   Vincente   
27/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Alors que les éléments de ce poème offrent l'évanescence d'une matière insaisissable, le verbe qui les aborde s'avère très "matiéré", goûteux à souhait porté par un phrasé très écrit, enrichi de juteuses assonances. L'ensemble est d'abord agréable à lire, si "emportant" même que l'on peine à s'arrêter pour en saisir les sens (l'essence). Mais l'on se rassure vite en se disant que l'on y reviendra, les 2è et 3è lectures attendront.

Avant de m'interroger et prendre du recul, j'ai remarqué quelques vers plus lumineux que d'autres :

"que des noirs diffractés dans le néon solaire."

"Son fantôme falot croqué sur le vélin d’un contour orphelin se décompose en songe."

"Chacun sous un semblable joug qui de chacun se joue,"

Quant au sens, il me semble tenir dans le "j'écris l'ombre hantant son ombre" et par conséquence, "et je suis la lumière / et je suis sa lumière". Après si le propos tourne un peu en rond, c'est pour mieux envelopper son sujet… Et ça marche car l'on voit alors combien il y a à dire sur la complexité qui se découvre sous les vers souplement tortueux ("Je suis son réverbère aux reflets démultipliés / qui ne projette en nombre que des pas dépassés de leur éternité," ou "Je suis son vide spéculaire au tain d’ambiguïté, son incertain crépusculaire. ", pour ne citer que ces deux-là).

Je regretterais peut-être que le pas de l'écriture ait quelque peu obscurci le propos, mais garder l'ombre un brin obscur participait semble-t-il au projet. C'est vrai que rien n'est bien clair dans l'ombre… :)

   Pouet   
28/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

j'ai bien aimé l'ensemble en y trouvant des images parlantes (pour moi) comme :

"J’emprunte son itinéraire au mépris des boussoles.
Il est mon double camisole aux vaines évasions,"

Mais ce n'est qu'un exemple, j'ai apprécié l'écriture mêlant surréalisme et ancrage dans le réel.

Alors s'agit-il d'un "couple" où l'un s'appuie sur l'autre comme sur une béquille humaine, une espèce de phare d'un côté et de chalutier égaré de l'autre ou alors est-on à l'intérieur d'un seul est même corps et de pensées contradictoires ou de "conscience" à la dérive... Peu importe, rien de tout cela peut-être.

Il semble en tout cas surgir du texte quelque chose relevant de l'inextricable, du lien, de veines partagées. Pourtant rien ici qui semble "unilatéral" et l'échange ( ou aller-retour existentiel) est bien présent. La dualité aussi, l'ambivalence. L'ombre et la lumière, thème de ce concours. Et cela m'est apparu bien fait, du moins à mon goût.

   Yavanna   
30/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Je suis très mitigée, car autant j'ai trouvé les trois quarts du texte assez lourds, alambiqués, avec une expression ampoulée qui ne parvenait pas à me toucher, autant j'ai aimé le dernier paragraphe, que j'ai trouvé nettement au-dessus du reste, tant sur le plan des images et du sens que de la musicalité.

Alors donc, j'aime un peu ou j'aime bien ? Vu que je ne peux couper mon appréciation en deux, et vu que c'est la dernière impression qui fut la meilleure, je préfère dire que j'aime bien :-)

   Errances   
2/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Jolie composition globalement, bien qu'aboutie pour certains passages, je ne la classe pas à me plaire. Mon avis est mitigé.
Trop d'images éthérées, "des pas dépassés de leur éternité", "des noirs diffractés dans le néon solaire", "vide spéculaire au thain d'ambiguïté", "mon aurore obtuse" sont aussi clair-obscur que le titre, et ne trouve pas écho en moi.
Cependant "mon double camisole en vaines évasions", "itinéraire au mépris des boussoles" sont de plaisantes images. Cela vient contrebalancer un propos obscur.
Dommage, il y a du potentiel, du savoir-dire.

   Cyrill   
24/4/2023


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