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Poésie libre
Eskisse : Effigies [concours]
 Publié le 01/04/23  -  10 commentaires  -  1449 caractères  -  206 lectures    Autres textes du même auteur

Dans la danse d'Ilka Schönbein.


Effigies [concours]



Ce texte est une participation au concours n°33 : L'ombre et la lumière
(informations sur ce concours).





Leurs yeux nous réveilleront

Dans le sourire de l’obscurité
nous attendons de vivre
nous nous tenons dans l’ombre
sous nos baguettes de silence
prêtes à leur dire leur histoire
en effigies encore muettes

Nous voilà traversées par les lueurs
nous qui ne connaissons pas le ciel
nous voilà plus-que-vives
sur le faisceau aimanté de leurs regards
dans l’ostinato de l’orchestre caché qui distille ses notes
tête inclinée, bras s’agitant, ellipses mécaniques
silhouettes découpées sur un air de clarté

Avec l’illumination d’une sentence
avec la brûlure d’un vocable
avec l’éclair d’un verset
nous jouons les légendes, les contes et les poèmes

Nous sommes une femme-papillon, un double, un prince, un vieillard
qui égrenons un mot, une phrase, un cri perdu
dans le berceau d’étincelles de nos gesticulations d’automates
nous nous parons de leurs vies mellifluentes de mélancolie
pour émouvoir le soir

Notre opacité rayonne
dans le théâtre d’ombres
mais nos cœurs noirs,
trous de papier mâché,
voudraient tant

tarabuster le vent


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Edgard   
23/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Mes chères créatures, ne soyez pas tristes, vous ne voyez pas le ciel, mais vous créez de la lumière dans les yeux et dans les coeurs, dans le "faisceau aimanté de leurs regards"...de notre regard.
Nous voilà plongés dans le théâtre de marionnettes d'Ilka Schönbein.
Surréaliste, étonnant, grinçant.
La preuve, quelqu'un écrit un poème avec vous comme personnage, comme narrateur. Vous voilà vivantes!
C'est un poème très simple, très bien écrit, où les personnages de papier mâché expriment leur désir de "tarabuster le vent."
"Nous sommes une femme-papillon, un double, un prince, un vieillard
qui égrenons un mot, une phrase, un cri perdu"
Ce n'est pas difficile, la poésie, quand elle nous emporte vers la magie des images sorties de l'ombre, avec la magie des mots.
Merci Pygmalion.

   Vincente   
23/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
"Dans le sourire de l'obscurité", ces "baguettes de silence"… "Nous voilà plus-que-vives". "Avec la brûlure d'un vocable" "nous sommes…" "dans le berceau d'étincelles de nos gesticulations d'automates" "…nos cœurs noirs…/ voudraient tant / tarabuster le vent".

Je me suis permis l'emprunt des vers qui m'ont le plus touché pour faire revivre l'histoire qui est racontée, peut-être un peu trop décrite dans le poème originel. En fait, il me semble que l'exergue invitant à faire connaissance de l'artiste et du monde particulier qu'elle anime, il serait possible d'alléger l'évocation, lui enlever ce qui l'explique. Ou alors ne pas mettre d'orientation préliminaire, et laisser le lecteur rêver le phrasé, je crois nécessaire de faire un choix plus assumé sur ce plan. Mais je préfère la première option, exergue + allégement, car la matière poétique est plus qu'intéressante, alors autant lui garder l'ascétique expression dans laquelle Ilka Schönbein a choisi de créer son univers.

   Anonyme   
1/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Votre poème a éveillé en moi des images, une scène sombre, des silhouettes de pantins parcellaires, un bras, une jambe émergent brièvement de l'obscurité pour y replonger aussitôt, les visages sont de papier mâché, les yeux réduits à des fentes, des larmes peintes sur le masque blafard.
J'ignore bien sûr si telles sont les associations que vous avez voulu induire, en tout cas j'ai trouvé vos mots évocateurs, habiles et expressifs. Une tristesse derrière le jeu de la vie auquel les marionnettes n'auront jamais accès en réalité ; de la scène, elles envient les spectateurs qui, eux, sortiront prochainement du théâtre. Toutefois, votre poème résonne trop triste en moi pour m'enthousiasmer. Bien fichu, ça oui.

   Cyrill   
1/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je suis allé voir ces marionnettes de Ilka Schönbein , c’est chouette ! Précision non nécessaire, peut-être même dommageable, pour apprécier votre poème.
La magie du spectacle est fort bien représentée. La force du poème commence surtout dans la volonté propre qu’il attribue aux effigies, dans leurs désir qui se fait jour dans l’ombre, après avoir diverti.
Une très bonne idée de leur avoir donné la parole plutôt que de parler d’elles. Le thème ici se voit mis en scène habillement avec en pointillés une allégorie qui questionne le libre arbitre.
« tarabuster le vent » : un bien beau final.

   fanny   
2/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Cela me rappelle un festival international de marionnettes sur lequel j'étais tombée par hasard en Espagne il y a environ 25 ans.
J'avais été littéralement scotchée par certaines pièces, et je n'imaginais pas l'étendue des capacités de cette discipline, qui est assez peu connue et mise en valeur, alors qu'elle demande aux praticiens, qui en général sont peu aidés, une très grande polyvalence artistique.

Je trouve votre poème un peu trop descriptif et j'ai du mal à entrer dans le spectacle, de même "dans le sourire de l'obscurité" ou "notre opacité rayonne" ne m'emballent pas plus que cela et me semblent surtout là pour approcher le thème, mais le final me séduit et j'aime beaucoup les 4 derniers vers.

Ilka Schönbein est absolument saisissante et je loue l'idée de la mettre ainsi en valeur dans l'ombre et la lumière de ses marionnettes et de sa personnalité profonde.

   Pouet   
1/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

un poème qui, je trouve, monte en puissance, même si le premier vers n'est pas mal vu du tout...

Un texte qui embarque bien, enfin moi qui m'a bien embarqué avec lui, avec son rythme et ses images.

Un passage particulièrement à mon goût :

"Avec l’illumination d’une sentence
avec la brûlure d’un vocable
avec l’éclair d’un verset
nous jouons les légendes, les contes et les poèmes"

et puis se "tarabuster le vent final" n'est pas piqué des vers non plus.

Un texte non-dénué de puissance et de force évocatrice, sur un sujet m'étant étranger.

   Errances   
2/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ah !

En voilà en envolée vers-balle !

J'ai pris grand plaisir à lire. Et je suis de suite parti dans l'ombre pour affronter la lumière.

Il y a de l'épique. Une montée en puisance qui perle, pulse et s'achève à "tarabusquer le vent".
J'aime ces mots dits, c'est presque crié de rage, il n'y a plus le temps de réfléchir, il faut se faire en entendre "fort et clair" !
C'est un vague qui monte, comme pour un assaut.
C'est un jaillissement, façon geysers de lave.
Je ne comprends pas simplement le fait que "tarabusquer le vent" se promène en solo. Il n'a pas besoin de cela pour être fort.
Bravo !

   Geigei   
2/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Il m'a semblé que "sourire de l'obscurité", "théâtre d’ombres", "coeurs noirs", "illumination", "lueurs", "air de clarté" ou encore "éclair d'un verset" n'ont été utilisés que pour faire entrer le texte dans le thème.
Le jeu, ici, a été d'utiliser le lexique de la contrainte pour parler de marionettes. Soit. C'est un jeu.
Mais, pour dire mon ressenti, les figures des marionettes d'Ilka Shönbein ne me font penser à rien de lumineux.

Peut-on placer "ostinato" et "air de clarté" dans la même strophe ?

Je salue l'érudition.

   pieralun   
2/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Un poème bien confus pour moi…
J’y apprends « ostinato » et « mellifluentes »
Je ne retrouve pas le thème du concours non plus.
Désolé, lu, relu, c’est toujours abscons.

   Donaldo75   
24/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Salut Eskisse,

Beaucoup d'images dans ce poème, voici ce que je me suis dit après ma seconde lecture, la première ayant plutôt été en mode découverte. Certaines strophes sont très puissantes en termes d'évocation, à l'instar de celle sur l'ostinato de l'orchestre. Plusieurs arts sont exprimés en illustration et cela confère au poème une réelle richesse lexicale. Une fois que j'ai dit ça, je n'ai pas pour autant tout compris loin de là mais ça doit être cyclique chez moi, certains poèmes en libre dépassent mon entendement du moment et cette apparente ignorance ou incompréhension m'empêche d'apprécier le texte à sa juste valeur. Néanmoins, la forme est tellement riche, et pas dans le sens foutraque que je lis dans d'autres poèmes du libre qui ressemblent à du Dali jusqu'à l'écœurement, que je lui trouve un charme. Comme je le disais dans un autre commentaire, c'est comme si je ne comprenais pas bien l'anglais et que j'entendais une chanson dans cette langue dont des passages combleraient mes lacunes en la matière juste parce que leur son me plairait bien.

Au final, après une troisième et une quatrième lecture, cette impression se confirme. Vivent les chansons surréalistes en anglais !


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