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Poésie libre
Pouet : Mausolée moleskine [concours]
 Publié le 07/05/22  -  21 commentaires  -  1025 caractères  -  524 lectures    Autres textes du même auteur

Le temps qui ne passe pas.


Mausolée moleskine [concours]



Ce texte est une participation au concours n°32 : Le temps dans tous ses états
(informations sur ce concours).





le factice s'agite près de la plante en pot
le lino sent la pisse et le pin parasol
l'éternité dérape sur des cœurs en plastique
ici le simili s'incarne dans le sourire

il regarde tout petit la tête de guingois
l'attente écarquillée il ronge le silence
de la cuiller il sait le froid et la texture
l'inox mécanique gavant l'humanité
sur sa joue s'agglutine un grumeau de mémoire
coule de son menton l'instant lyophilisé

il entend ce qui pend ce qui susurre encore
le fauteuil est placé devant la baie vitrée

« Voilà monsieur Habim profitez de la vue ! »

l'horizon se tortille en fatras de racines
dehors un arbre hurle

demain reste à portée…


 
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   Anonyme   
15/4/2022
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Bpnjour,

Il est de ces textes dont on ne sait pas trop par quels bouts les prendre surtout quand d’emblée on a « le lino qui sent la pisse » et des associations interlopes où « l’éternité dérape sur des cœurs en plastique ». Du maladroit « il regarde tout petit » jusqu’au saugrenu « l’horizon qui se tortille en fatras » en passant par « l’attente écarquillée » et « l’arbre qui hurle » que peut-on saisir ? C’est une cataracte d’associations et de substantifs collés à des adjectifs qui forment des non-images dans ma tentative de compréhension, le summum étant atteint par le très laid « grumeau de mémoire ». Il y a aussi un Monsieur Habim au « menton lyophilisé », tout ça se finit par un « demain reste à portée ».

Pas de la mienne…

Voilà, je n’ai su par quel bout prendre ce Mausolée de Moleskine

Anna en EL

   Cristale   
19/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup.
Je pourrais m'arrêter là tant je me sens maladroite à commenter la poésie libre, et même un peu "imposteuse" mais, oui mais, ce poème me touche et je pense que c'est là l'essentiel.
Le temps qui ne passe pas passe bien à travers les images que les mots déposent sur chaque ligne, le personnage principal est touchant, la façon de le regarder est émouvante: froide et tendre à la fois. Je dirais : réaliste.
Belle mise en page, légère pour un sujet si lourd.
Bonne chance pour le concours.
Cristale

   wancyrs   
21/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut,

Voilà le genre de texte qu'on comprend tout ou qu'on passe à côté de la signification. Je crois comprendre qu'il s'agit d'un asile de vieille personne raconté par quelqu'un qui en donne une vision vraiment mièvre. On a l'impression que c'est un mouroir qui est peint, comme la plupart de ces asiles de vieux le sont. Puis, ce monsieur Habim semble s'ennuyer à mourir ; et même le paysage qui lui est offert par cette baie vitrée est ennuyeuse.
Un bon texte selon moi, les descriptions sont efficaces, et crescendo on découvre ce décor à pleurer de misère...
le lino sent la pisse et le pin parasol
l'éternité dérape sur des cœurs en plastique
ici le simili s'incarne dans le sourire

Vraiment fort comme expression !

Merci pour le partage et bonne chance pour le concours

   Cyrill   
23/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Les mots sont cruels et ne s’embarrassent pas de trop de gants pour évoquer une société qui laisse mourir ses vieux dans des conditions indignes.
Dans ma lecture, ce monsieur Habim ( abîme ? ) semble déjà mort. Mais peut-on faire la différence entre une vie à ce point dégradée et la mort.
L’intérieur n’a rien à envier à la vue offerte de la baie vitrée, le factice, l’apparence l’emportent. Les mots de l’infirmière ( je suppose ) sont un modèle du genre fabriqué. C’est en ce sens que j’ai trouvé l’adéquation très forte avec le temps qui ne passe pas, car il ne peut pas passer sur l’artifice.

Voilà comment j’ai compris ce poème libre. L’émotion est là sans hurlements d’émotivité, grâce à un recul bien dosé. Joli titre, qui plus est.

   Donaldo75   
23/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Si ce n’était la dernière phrase, le thème du concours ne semblerait pas évident dans ce poème ; cependant, au diable les contraintes, je ne peux que saluer la force de ce texte qui dépeint sans relater une scène semblant tout droit sortie de l’univers de Salvador Dali. La non-ponctuation accentue cette impression d’enchevêtrement, de collage surréaliste et tout ce qui rend la perception différente tellement ce poème est agencé de manière à imbriquer les images et leur signification. C’est aussi ça la poésie, un peu comme la peinture, une manière d’exposer la réalité différemment ou d’apporter une vision à un sujet, un thème voire un concept. Et c’est bien mieux quand cette exposition ne reste pas au ras des pâquerettes.

   Vincent   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour

Je suis revenu plusieurs fois encore sur votre texte

et sur les commentaires pour comprendre si j'avais raison ou pas à ma première impression

Alors voilà je le trouve sublime si je ne me trompe pas

Et j'ajouterais un des meilleurs pour moi lus ici et pourquoi

Parce que ce temps dans un mouroir est compté et DERISOIR ET INFINI TANT IL DEVIENT PRECIEUX CAR IL VA S'ARRËTER

Ce qu'il y a de sublime dans votre texte est l'impression du dérisoire

Et de cet espoir du lendemain

BRAVO et merci

   Anonyme   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

Un premier quatrain qui frappe fort :
"le lino sent la pisse et le pin parasol" entre autre
Rebelote avec le premier vers de la seconde strophe:
"il regarde tout petit la tête des guignols"
J'aime beaucoup ces vers qui accrochent en décrivant ce que je pense être le quotidien d'un vieil homme placé dans un mouroir en attendant la fin.
Regarder les "guignols", la vue (toujours la même) derrière la baie vitrée, attendre, manger, attendre, dormir...
Les images, nombreuses sont on ne peut plus parlantes.

Un ensemble qui fait mal et c'est ce qui fait la force de ce poème.
J'aime beaucoup
Bravo et bonne chance pour le concours dont le thème est parfaitement respecté .

   Mintaka   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Le temps qui ne passe pas, qui ne passe plus, qui passe en faisant mal ou qui passe mal à chaque jour qui passe..on pourrait en dire sur ce qu'évoque ce texte sur le temps..
Il est dur mais tellement intact de ce qui se vit en fin de vie. Souvent par la détérioration interne que provoque le naufrage de la vieillesse, du trop vécu, que l'asile soit "beau" ou qui ne le soit pas. L'enfer c'est soi-même ce coup ci et l'extérieur n'est que le reflet des filtres déformés par l'âge et les années.
En peu de mot vous allez à l'essentiel, au coeur de la plaie.
Bravo aussi pour le détachement salutaire dont vous faîtes part sur un sujet que j'espère avoir compris comme tel. Dans le cas contraire j'aurais fait ma poésie à moi...
Merci

   Eskisse   
22/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Le choix des mots (lino,lyophilisé, de quingois, s'agglutine, grumeau...) crée d'emblée une dissonance pour rendre toute l'âpreté d'un réel plus que sordide.
Le contraste entre la phrase prononcée et le paysage qui s'offre à la vue de cette vieille personne révèle notre inconscience ou notre indifférence face aux fins de vie que nous ne voulons pas voir.
J'ai aimé:
" l'éternité dérape sur des cœurs en plastique"
Mais je ne comprends pas:
"il entend ce qui pend "

Et ce hurlement de l'arbre ne serait-il pas l'écho de celui, intériorisé, de Mr Habim?

Une poésie qui vous bouscule ...

edit: J'ai été rebutée au premier abord par le choix du sujet, mais je suis admirative de la force qui se dégage de la construction du
poème.

   papipoete   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour
" il va manger monsieur Habim ! hein, il va se régaler monsieur Habim ! là, devant la fenêtre, vous serez bien hein monsieur Habim ? Vous ne bougez pas, hein monsieur Habim... jusqu'à demain ? "
NB le temps qui dure, les heures mesurent une éternité pour notre résident bien sage, qui ne demande rien, attend ne fait qu'attendre que passe le temps...
D'actualité, ces " mort-vivant " dont on n'a pas le temps de s'occuper, qui regardent nulle part, à côté de la plante en plastique, la tête de guingois.
C'est la vie, on n'y peut rien... oh que si !
Pour ce texte où la tonalité est importante, j'aurais bien aimé un peu de ponctuation.

   chVlu   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Wouaaahh !
un vrai petit bonbon sucré et acidulé, mordant et caressant.
Dans ce texte le temps s'incarne dans une scène. Elle est comme physiquement là et en même temps ne bride pas l'imaginaire. Place est laissée aux sensations personnelles du lecteur tout en subodorant bien que la majorité d'entre elles viennent par intention de l'auteur.
Une écriture superbement maitrisée!

Capture d'un moment enfantin englué dans un temps suspendu qui dépose une brume poisseuse sur l'instant voilà qu'elle est ma perception de ce texte.

Je n'ai pas d'envie de faire la dissection de cet objet poétique donc j'arrête là mon commentaire :
Effectivement les feuilles reliées et leur couverture soignée au sein des quelles j'imagine ces mots calligraphiés s'étirant avec volupté et paresse méritent bien le grade de mausolée.

   Malitorne   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien vu, c'est fort et puissant, ça touche juste avec des associations subtiles de vocabulaire. Pour qui connaît les maisons de retraite l'atmosphère est bien retranscrite, sous des airs de compassion ne nous trompons pas ce n'est qu'hypocrisie et faux-semblants. Pas toujours mais souvent. Il faut aimer ces petits vieux qui chient dans leurs couches et pissent dans leurs lits, dégueulent la nourriture qu'on leur fourre dans la bouche. Votre poésie à la force de la réalité, avec ce dernier vers qui exprime le combat quotidien pour aller encore jusqu'à demain. Repousser la mort tant qu'on peut...

   Miguel   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Si j'ai bien compris, mais comment en être sûr avec un texte aussi déconcertant, c'est l'arrivée d'une personne âgée dans une sorte de mouroir, comme on appelle ces lieux. C'est moche et il va être malheureux, et il y donc de l'ironie à lui dire "profitez de la vue" ;c'est pour dénoncer ces conditions de vie. Mon interprétation est peut-être un peu basique, mais c'est tout ce que j'ai pu tirer de ma lecture.
Mais la problématique du temps peut-elle servir de fourre-tout ?

   pieralun   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le fond de ce poème est d’actualité.

Les trois premiers vers libres sont assez touchants, le décor est planté, et j’adore la juxtaposition vraie du lino qui sent la pisse et le pin parasol.
Le 4eme vers rompt l’harmonie rythmique, c’est dommage.
Après, on rentre dans le pathos et là je suis moins fan.
La dernière chose que je dirais c’est que, même dans un poème libre, la fluidité de la lecture est capitale.
Or, certains vers cassent la musique, et parfois le manque de ponctuation ne la sert pas.
Ce n’est que mon avis, mais j’ai aimé le début.

   BlaseSaintLuc   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Hyper travaillé, monsieur Habim , comme l'abîme du silence dans l'EPADH
avant dernière demeure de la fin d'une vie qui n'en fini plus.
Très fort côté sens , dans le thème absolument, si j'aime ?
Plus dur de le dire. C'est très bien fait.
La poétique c'est plus compliqué.
Évocation très forte,

   GiL   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Ah, la vache, ça arrache !
D’habitude les textes en libre me passent carrément à côté.. ou au-dessus ; c’est pourquoi je ne les commente pas. Mais celui-là me percute de flein fouet : chaque vers est une fulgurance, un choc qui suscite une bouffée d’empathie horrifiée.

La construction du poème, très pensée, m’a évoqué celle d’un court métrage :
- plan d’ensemble fixe cadré sur la pièce ; le récitant annonce l’exergue et le titre du poème puis lit la première strophe ;
- plan séquence pendant la deuxième strophe : plan rapproché en plongée sur le sujet de profil puis travelling vertical et zoom jusqu’au très gros plan sur la joue et le menton ;
- pour la troisième strophe, plan général de dos avec vue sur l’extérieur ; pause ; voix off ;
- quatrième strophe, prise de vue subjective de la même vue sur l’extérieur avec effets spéciaux (style ‘‘Le cri’’ d’E. Munch). Puis l’image se fige, pause, le dernier vers est dit par le récitant.

L’absence de ponctuation et de majuscule ne m’a pas gêné dès lors que j’ai compris qu’il n’y avait pas d’enjambement (un vers = une phrase). À part les deux hexasyllabes finaux, tous les vers sont des alexandrins néoclassiques (on trouve même un trimètre au v7 !) ; cette proximité avec le genre de poésie que j’aime a contribué également à mon coup de cœur pour ce poème.

Ce texte est épouvantable et magnifique, merci.
Bonne chance pour le concours.

   dom1   
7/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Lecture foncièrement happée par la teneur des mots. On se régale des relations de ces mots avant de leur donner place dans la compréhension, en deuxième ou troisième lecture. Attirer le poisson avec une mouche, lui donner envie et ferrer ! J'ai mordu !

   Luz   
8/5/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Grande inspiration pour ce poème sur la vieillesse en maison de retraite.
Tous de même force, chaque vers frappe à notre cœur.
Je ne sais que dire..., génial peut-être.
Bravo !

Luz

   Vilmon   
9/5/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,
Je ne sais pas. J’hésite entre « je n’ai pas aimé ce qui est décrit » et « je n’ai pas aimé la manière que c’est écrit ». J’irais dans le même sens qu’AnnaPanizzi. Il y a des assemblages de mots que je trouve complexe pour exprimer quelque chose. Désolé, mon regard n’était pas charmé par ce qu’il lisait.
Vilmon

   Anonyme   
20/5/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
"le lino sent la pisse et le pin parasol"
Merci. Merci. Merci.
Ce n'est que le début. Tous nos sens seront sollicités.

C'est une poésie libre, persillée d'alexandrins.
La forme me semble beaucoup mieux adaptée qu'un aimable sonnet, gentiment troussé.
Car ce qu'offre la vie à Mr Habim n'est ni aimable, ni gentil.
Il s'agit de nous émouvoir sans pathos apparent.
Et cela fonctionne.

On ne sait pas qui tient la caméra. Le fils, la fille de Mr Habim ?

L'objectif s'attarde sur le titre, choisi pour nous happer par le sens et la musique.
Mausolée pour "mouroir".
Moleskine pour le standing de l'établissement, le faux, le décor minimal d'une pompe à fric.
Mausolée de Lénine pour la musique ♪ ♫
Du grand art.

Gros plan sur la cuiller. [l'inox] pour le froid de l'âge.
La joue. [grumeau] et [lyophilisé] pour la sècheresse parcheminée de ce même âge. C'est le thème.

Le "simili sourire".
C'est l'empathie des soignants, pas l'Amour de la descendance.

L'auteur.e dézoome.
Le fauteuil, la baie vitrée et c'est une toile d'Edward Hopper.

Le poème zoome sur un arbre. L'horizon.
[demain reste à portée…] Cette fin est déchirante.
Le film est fini.
Je ne bouge pas.
Je sortirai le dernier.

La virtuosité de la construction est admirable.
Et la grammaire visuelle !
Ce poème est un monument !
Bouleversant !

Merci. Merci. Merci.

   inconnu1   
30/5/2022
Bonjour,

j'aime l'ambiance fataliste de votre poème et certaines images "l'éternité dérape sur des coeurs en plastique". Je regrette parfois le vocabulaire excessif (pisse alors qu'urine pourrait fort bien marcher), l'utilisation "à la carte" des e muets qui peuvent ou non être élidés pour que le vers colle avec les dodécasyllabes. Même si le poème est un peu trop libre pour moi, je dois avouer que l'absence de rime n'altère pas l'ensemble du poème

Bien à vous


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