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Poésie libre
Arielle : Sauvage [concours]
 Publié le 22/10/17  -  23 commentaires  -  1153 caractères  -  656 lectures    Autres textes du même auteur

Concours n° 23.


Sauvage [concours]



Ce texte est une participation au concours n°23 : Un monument
(informations sur ce concours).





Le paria qu’étouffait
la raideur des faux-cols
qui crachait sur les gris et les demi-mesures
cet ogre qui buvait à longs traits le soleil
sous un grossier duvet de tuf
on l’a fait taire

Son idole barbare
qui danse les pieds nus sur les crocs d’une louve
l’a-t-elle enfin vengé
de toutes ses misères
des sordides rumeurs
distillant le verjus des tyrans insulaires

Au flanc de la colline
brodée de griffes blanches
a-t-il trouvé la paix sous son frangipanier

Le soir
face à la baie que froisse l’alizé
écoute-t-il monter depuis la plage rose
le galop triomphant d’un cheval libre et nu

Lui qu’on a vu
vivant
accablé de mépris
cravaché par le feu des langues de vipères
sent-il penchée sur lui son Eve de lumière
qui pose sur la pierre une fleur de tiaré


 
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   Bidis   
12/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très joli, j'ai beaucoup aimé, adoré même, par exemple "le galop triomphant d'un cheval libre et nu", magnifique image.
Mais là, je ne vois absolument pas de quel monument il peut bien s'agir.

   troupi   
12/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Incontestablement un bon texte bien écrit, sans ponctuation, ce qui n'est pas pour me déplaire en libre. Je me perds en conjectures quant-à son sujet. En Océanie sûrement mais où ? La fleur de tiaré fait songer à Tahiti mais pas que.
J'attends de voir avec curiosité.

   wancyrs   
13/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
un énorme questionnement qui restera sans doute sans réponse jusqu'à la publication de votre texte. La fleur de tiaré me fait penser à Tahiti, mais mes recherches restent vaines à trouver le monument, si monument existe vraiment... le propos de votre texte, c'est lui qui m'importe ; je dirais qu'il m'emporte vers des horizons lointains, là où seule la vraie poésie sait nous mener.

Merci de m'avoir transporté un instant vers cette baie que froisse l’alizé, là où des chevaux libres et nus, triomphants, galopent.

   Damy   
22/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Quelle belle écriture ! Et combien musicale avec ses savantes césures dans le rythme classique de l'alexandrin. J'ai lu ce poème plusieurs fois à haute voix, pour le plaisir.
Je vois une statue quelque part sur une île d'Amérique (le frangipanier) où se mêlent un "Adam" triste, un martyr des insultes de tyrans et son "Eve" étrangère (une vahiné et son tiaré), un cheval, une louve... mais je ne connais pas ce "monument". Cependant, je prends le risque peut-être ridicule de dire que le poème me fait penser à la vie de Paul Gauguin dans les îles Marquises...

Un grand merci en tout cas.

   vb   
26/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je ne commente que rarement les poésies, car, d'habitude, je n'y comprends rien ; mais celle-ci permettez moi de dire que je l'aime bien. C'est toute une atmosphère: "grossier duvet de tuf", "plage rose", "distillant le verjus", etc...
Les horreurs des colonies côtoient, à chaque fois bien rendues, les beautés des tropiques sans jamais sombrer dans le kitsch facile où tombent souvent les récits de ce cru.
Et puis je l'aime tant, ce petit poème libre, que je lui attribue un passionnément, comme ça, à cause du plaisir que j'ai eu à le lire.

EDIT: Maintenant que l'énigme est résolue et que je comprend sans ambiguité de quel monument il s'agit, je me sens obligé d'émettre quelques critiques à ce poème grandiose par la forme. Pour moi quand je lis ogre je ne pense pas à un peintre mais à un monstre sanglant. Quand je lis paria, je pense à l'Inde. Par association d'idée, les faux-cols m'entraînent vers Gandhi et pas du tout vers un peintre. De même, les termes "griffes blanches" ou "danse sur crocs d'une louve" m'orientent vers une déesse indiennes ou un fakir et encore une fois bien loin d'un peintre entre le fauvisme et l'impressionnisme. J'ai trouvé fort lourd de comparer Gaugin à un "ogre qui buvait à longs traits le soleil" on aurait pu dire de Rabelais qu'il était un ogre affamé de mots mais même là géant aurait été plus approprié. Ce sont de toutes facons de belles images mais à mon avis elles ne servent pas l'objectif du poème.

   papipoete   
22/10/2017
bonjour,
Peut-être que l'auteur évoque Pégase le cheval ailé ?
NB je ne suis pas assez érudit pour suivre le chemin de votre poème, mais je vois des vers éclatants comme ceux de l'avant-dernière strophe . Je ne puis donc évaluer à sa juste mesure votre récit .

   Louison   
22/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte m'a tout de suite évoqué un tableau de Gauguin, les couleurs ocre, puis son Oviri, les écrits d'un sauvage. Je me suis peut-être fourvoyée.
En tout cas, j'ai beaucoup aimé votre poésie.

edit: Mais oui, il s'agit d'Oviri, la statue qui trône sur la louve morte et écrase les louveteaux.
Bravo pour votre représentation de cette oeuvre.

   Anonyme   
22/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne suis pas parvenu à percer le mystère de ce texte, mais peu importe.
Les images sont belles, la musicalité, pas toujours évidente dans le libre, est ici omniprésente comme : "Au flanc de la colline
brodée de griffes blanches
a-t-il trouvé la paix sous son frangipanier "

   Anonyme   
22/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne sais à vrai dire de quel monument vous parlez. J'en entrevois un dédié à un hypothétique oiseau mythique tel un Quetzal ou un Roc.
Mais peu importe, l'écriture se suffit à elle-même, est suffisamment poétique pour décoller un instant de cette terre.
Noyer les pistes, c'est aussi sauver le lecteur des flonflons, des chemins tracés par avance.
Merci, donc.

   Anonyme   
22/10/2017
Une fois reconnu le « minuscule monument » on circule facilement dans ces alexandrins déstructurés. Ce qui me gêne, c’est l’évocation trop ténue du monument, thème du concours, qui se contente de trois alexandrins et demi sur dix-sept ou de quatre vers sur vingt-cinq :

« Son idole barbare
qui danse les pieds nus sur les crocs d’une louve »
« Sent-il penchée sur lui son Eve de lumière
Qui pose sur la pierre une fleur de tiaré »


Cette Eve de lumière n’étant, pauvre artiste, qu’une copie de l’original.

Tout le reste traite exclusivement des rapports de l’artiste à son environnement et non pas de cette œuvre particulière ni même de sa conception. Autrement dit, hormis les quatre vers que j’ai cités, n’importe quelle autre œuvre de l’artiste pourrait convenir à ce poème.
Dès lors je suis mal à l’aise pour juger un texte qui ne me semble pas entrer suffisamment dans le cadre du concours.

Ludi

   Vincendix   
22/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Bien qu’écrit en vers libres, ce texte me plait par la consistance de chaque strophe.
Le décor est planté, il nous transporte vers un lieu enchanteur, on entend la musique et l’on voit les danseuses…
Je regrette tout de même que le thème du concours soit un peu tronqué, le monument est discret, son environnement prévaut.
Vincent

   jfmoods   
22/10/2017
"son Eve de lumière" -> son Ève de lumière

Un univers empreint d'une telle luminosité ("le soleil", "griffes blanches", "frangipanier", "la plage rose", "une fleur de tiaré") ne peut guère concerner qu'un peintre.

Il s'agit d'un peintre particulièrement exigeant (verbe à connotation méprisante : "qui crachait sur les gris et les demi-mesures"), à la faim dévorante, insatiable, obsédante (image de la voracité : "cet ogre", synesthésie : "buvait à longs traits le soleil", question fermée : "a-t-il trouvé la paix").

Ennemi des conventions, il est rejeté par les autorités artistiques, politiques et religieuses ("paria qu'étouffait / la raideur des faux-cols", "toutes ses misères", "des sordides rumeurs / distillant le verjus des tyrans insulaires", "accablé de mépris / cravaché par le feu des langues de vipères").

Fuyant une civilisation occidentale qui corrompt l'âme, Paul Gauguin recherche, dans un ailleurs exotique, dans le primitivisme, une virginité picturale ("vivant", "le galop triomphant d’un cheval libre et nu").

Le poème fait allusion à deux œuvres importantes de l'artiste : une sculpture, "Oviri" ("Son idole barbare / qui danse les pieds nus sur les crocs d'une louve"), et un tableau, "Ève exotique" ("son Ève de lumière").

"Oviri" renvoie au titre du texte, le mot signifiant "Sauvage" en tahitien.

Gauguin s'éteint aux îles Marquises en 1903. Il ne produira plus ("sous un grossier duvet de tuf / on l’a fait taire").

Dans le petit cimetière de Atuona, sa tombe le place au centre d'un paysage aimé ("Au flanc de la colline", "sous son frangipanier", "face à la baie que froisse l'alizé").

Les questions qui jalonnent le texte ("Son idole... / l'a-t-elle enfin vengé", "a-t-il trouvé la paix", "écoute-t-il monter... / le galop triomphant", "sent-il penchée sur lui... / qui pose sur la pierre") alimentent la densité de l'évocation. Si la tombe - le monument servant de point d'appui au concours - n'est qu'allusivement évoquée, elle bruisse de toute la charge émotionnelle d'une vie.

Petit clin d’œil de l'histoire : la sépulture de Jacques Brel se trouve à quelques pas de celle de Gauguin.

-> https://www.youtube.com/watch?v=qAV0Rno3qAg

On croit reconnaître, sous ce poème au tissage délicat, aux images fortes et attachantes, au rythme judicieusement travaillé, l'une des plus estimables plumes du forum.

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
23/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

J'ai vraiment apprécié découvrir votre vision de ce monument, reconnaissable pour peu qu'on ait quelques références.

C'est dommage que vous n'ayez pas réussi à m'emmener dans les îles... seuls les deux derniers vers y parviennent.

La particularité de l'artiste que vous évoquez est dans la couleur, dans les teintes... ça je ne l'ai pas ressenti.

A mon grand regret.
Je trouve vraiment que votre texte est bon au niveau poétique, ce petit manque me manque trop pour que je ne vous mette l'appréciation que vous méritez certainement.

Merci cependant, j'ai vraiment été surprise par votre choix, par votre traitement.

Bonne chance pour le concours (jusque là, je vote pour vous ;))

   luciole   
23/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Magnifiques cette musique du vers, ces couleurs. Quelle puissance d'évocation. Vous m'avez fait voyager.
Merci.

   Anonyme   
23/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
Je m'arrête sur
"cet ogre qui buvait à longs traits le soleil ",
"Son idole barbare
qui danse les pieds nus sur les crocs d’une louve",
"Au flanc de la colline
brodée de griffes blanches",
"Le soir
face à la baie que froisse l’alizé
écoute-t-il monter depuis la plage rose
le galop triomphant d’un cheval libre et nu"....

Tous ces passages sont magnifiques, les images qu'ils fabriquent en l'esprit sont magiques, comme sans doute les paysages de ces îles...
Je ne sais rien de ce monument mais bravo pour cette touche de douceur océane.

   Absolue   
23/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne m'y connais guère en monuments mais ce poème me donne envie de le découvrir... S'agit-il d'un édifice de Polynésie?
Je trouve que le titre résume bien l'essence du texte...J'aime le mélange de violence décrite dans les premiers vers contrastant avec la douceur qui commence sous le frangipanier... Je vois un "ogre" déchaîné, rejeté, incompris qui trouve enfin la paix...

   Lylah   
24/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je ne connais pas le monument évoqué et, je l'avoue, cela m'importe peu tant j'ai voyagé avec délices dans ces strophes !

Plusieurs lectures pour en goûter chaque mot, chaque image, ciselés.

J'ai particulièrement aimé la seconde strophe avec :
"son idole barbare qui danse les pieds nus sur les crocs d'une louve ".
Pour la puissance de l'évocation et sa superbe musicalité. (Mais cela vaudrait pour l'ensemble de ce poème...)

Et la dernière strophe où tout s'apaise grâce à "l'Eve de Lumière" et sa fleur de tiaré.

Un vrai coup de cœur.

   pieralun   
25/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Je suppose qu’il s’agit du bannissement artistique de Paul Gauguin aux Marquises je crois............
Un texte fort où la rigueur des senseurs de la société française s’oppose parfaitement à la douceur des alizés, des frangipaniers, de la plage .
Tout est poésie dans ces vers et je crois retrouver ce style apponctué que j’aime tant. Non pas pour son absence de ponctuation, mais pour sa vraie puissance poétique.
Bravo poétesse !!!!

   David   
25/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir,

Il y a un superbe rythme d'alexandrins dans les vers, mais les propos sont également enflammés, empreints de révolte, véhéments, c'est très plaisant à lire, bien que je ne devine que couic de l'identité du monument qui doit bien être là... ça doit être une statue, et quel statue pour la narrer ainsi, bravo !

   Anonyme   
25/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Quelle richesse dans le vocabulaire... Je suis vraiment subjugué par le talent incontestable de l'auteur(re) et la qualité de l'écriture. Un chef-d'oeuvre de littérature poétique, à n'en pas douter.

BRH

   Goelette   
26/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'intensité de ce superbe poème naît-elle du contraste entre des mots violents comme " étouffait" " crachait" "ogre" "barbare" " crocs" "sordides" "verjus" "tyrans" griffes" "accablé de mépris
cravaché par le feu des langues de vipères" et la douceur poétique de termes tels que "soleil" "paix" "frangipanier" "alizé" "Eve de lumière" ?

Ou de la beauté d'images fortes comme "buvait à longs traits le soleil" et ces deux vers somptueux "écoute-t-il monter depuis la plage rose
le galop triomphant d’un cheval libre et nu" ?

Le rythme et la musicalité sont également remarquables.

   Vilmon   
29/10/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour, je suis d'accord avec Ludi. D'accord Gauguin peut être qualifié de monument de la culture, mais sa pierre tombale, que je suis allé voir sur le net, n'est pas un monument architectural. Bien que les vers sont d'une belle plume, on est à côté du sujet du concours... On semble pardonner puisqu'il s'agit de 4 plumes...

   Arielle   
15/11/2017


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