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Poésie classique
Cristale : Les tissus froissés
 Publié le 13/02/24  -  12 commentaires  -  756 caractères  -  385 lectures    Autres textes du même auteur



Les tissus froissés



La sève au cœur du fruit, loin du seuil du déclin,
Ta voix douce murmure : « À tes oui, je me prête. »
Et sous les draps le lit n’a plus ni pied ni tête,
Ivre des vibratos d’un concert cristallin.

Sur tes lèvres j’apprends l’appétit masculin ;
Le souffle retenu, comme avant la tempête,
Je me rends à genoux, chevelure défaite,
Où le torrent d’échos verse un flux opalin.

Quand l'ondée endormie imite le silence,
Tes longs doigts sur la nymphe ignorant l’indolence
Explorent sans pudeur la source du tourment.

Sous le tissu froissé de ma robe déclose,
Tes mains guident ta bouche… et j’entends faiblement :
« Je veux boire et mourir aux seins blancs d’une rose. »


 
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   Eki   
29/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quelle sensuelle fête charnelle...
La plume butine avec délicatesse l'essaim de mots et nous offre le miel délectable de la poésie.

Tout le raffinement et la volupté qu'on peut attendre sur ce thème sans débordement trivial.

Juste le goût raffiné de la langue...

Le titre est joli, il n'est pas qu'une promesse et
la dernière strophe de plein accord avec celui-ci.

   Lebarde   
29/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Dès le premier vers (« La sève au cœur du fruit, loin du seuil du déclin »), Je m’incline avec admiration devant la sensualité élégante, subtile et savamment dosée de ce superbe poème auquel Pierre Perret aurait trouvé sans peine, une place de choix dans son « Anthologie de la poésie érotique ».

Je reste bouche bée devant « cette torride et tendre collision entre l’asperge et l’abricot fendu, le doigt sans ongle avec la fissure ou le borgne à roulettes pénétrant l’atelier de Vénus ».
J’aurais bien pris à mon compte cette fougueuse évocation qui se prête bien au sujet… mais elle est de Pierre Perret dans la présentation de son recueil.

En revanche, ce qui est bien de vous, ce sont ces vers chauds, chauds et un peu osés quand même, mais toujours de bon ton ( c’est bien là la difficulté et la prouesse) dont l’audace subtilement maitrisée des « dévotions » sublime la poésie :
« Je me rends à genoux, chevelure défaite,
Où le torrent d’échos verse un flux opalin. » (Brassens n’aurait pas fait mieux)

...et tous les autres qui illustrent sans retenue ni pudeur, ce gouteux et magnifique sonnet.
« Et sous les draps le lit n’a plus ni pied ni tête,
Ivre des vibratos d’un concert cristallin. »

Comment voulez-vous que « le tissu (ne soit pas) froissé » et les lecteurs troublés ?
Mais alors quelle sensualité débridée, quel « érotisme pudique », quelle poésie.
Je suis subjugué par le plaisir partagé des amants si savamment évoqué et suggéré dans l'écriture!

C’est un sonnet peut être à faire rougir certaines âmes prudes, mais qui à coup sûr, réjouira et fera saliver tous les autres dont je fais parti.

Sur la forme classique, faudrait-il regarder ?
Allons donc, je sais à qui j'ai affaire ?

Merci pour cet audacieux sonnet.
En EL
Lebarde tout émoustillé d’admiration.

   Geigei   
3/2/2024
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"sève", "souffle", "lèvres", "ondée", source" titillent la sensualité du lecteur, surtout le gardien de phare.

La forme est douce. Le classique assure cette volupté musicale.
Doucement musicale car sa "voix douce murmure", et elle lui dit "j'entends faiblement".
Nous sommes dans l'intimité d'un couple très occupé.

Ce texte nous effleure en évoquant le vertige de la narratrice.

Un bel exercice. La gymnastique est réussie. Je parle du texte.
Une belle chorégraphie.

   Cornelius   
13/2/2024
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Bonjour,

Voici un nouveau poème conçu pour vous mettre en forme dès le matin. Le lire c'est le pied et je n'ai plus toute ma tête !

L'érotisme y atteint son apogée et s'exprime dans une sensualité torride et cependant contenue afin de ne pas froisser le lecteur.

Pour ma part j'attends déjà avec impatience le prochain opus. Poétiquement parlant jusqu'où la narratrice ira-t-elle dans l'exploration intime et dans la quête exacerbée de l'érotisme absolu ?

Merci pour cette savoureuse poésie.

   Provencao   
13/2/2024
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Bonjour Cristale,

"Sur tes lèvres j’apprends l’appétit masculin ;
Le souffle retenu, comme avant la tempête,
Je me rends à genoux, chevelure défaite,
Où le torrent d’échos verse un flux opalin. "

Le souffle ,les lèvres, chevelure défaite tel est le chemin saisissant, troublant de l’intime.

Le corps se dessine dès les premiers vers dans son unité créatrice ,"La sève au cœur du fruit, loin du seul du déclin, Ta voix douce murmure" ces mots scandent toute la poésie.


"L'ondée endormie... tes longs doigts..." cèlent et offrent le tissu froissé : ce qui ne peut se taire – mais non plus se dire, on nomme cela la poésie....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
13/2/2024
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bonjour Cristale
Il est des textes, qui ont une " patte " comme le PENSEUR au parc, dont l'on sait que c'est un Rodin !
Il est des textes, que l'on n'identifie pas, et en LA nous saute au coeur, et vite le commentons... favorablement tant il éblouit, et pourrait passer à la trappe !
" les tissus froissés " ne pouvaient être que de notre Maîtresse, et n'avaient pas besoin d'appui, pour que dans ces colonnes à nouveau ne viennent étoffer le palmarès cristalien.
Et bien sûr, nous voici transportés sous ces draps froissés, où l'appel de la chair répond à la chair, nous emplit de ces souvenirs, où nuit blanche n'était pas signe de mauvaise nuit, bien au contraire !
on se demande aujourd'hui, quelle force nous habitait pour, vivre des lendemains " frais comme gardon "?
NB tout en retenue, la grivoiserie n'étant pas le fort de l'auteure, on rosit face à ces aventures où l'Amour est Roi, où même Dieu doit songer " comme c'est beau un homme et une femme croquant ce fruit !
le second quatrain aux dialogues lus sur les lèvres, m'emplit de bonheur et l'ultime tercet a ce sublime parfum pour les yeux, qui subjugue, fait se pâmer...
c'est impensable... mais chère poétesse, ne pourriez-vous pas un jour laisser traîner...
- un hiatus
- un p'tit rien du tout, une fôtinette... ?
pour voir

   Zeste   
13/2/2024
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Un imaginaire linguistique où l'attirance pour le plaisir des sens emprunte donc une certaine esthétique des mots propre à la puissance d'une dame nature effrayante et attirante faite chair et dont les qualificatifs d'éléments se déchainant prennent le masque d'un appétit masculin aiguisé par l'apparente vulnérabilité d'une fleur dont l'érotisme d'une beauté fragile est promesse!
Les tissus froissés ou ce à quoi rêve une rose.

   Yannblev   
13/2/2024
Bonjour Cristale,

Il y a bien des manières d’évoquer l’acte érotique, ses émotions et ses confusions. Les artistes et les poètes particulièrement l’ont toujours traduit de tout temps et de toute manière. De la plus crue comme Georges Bataille à la plus cuite comme Pierre de Ronsard, et surtout entre les deux et en trompe l’œil qui ne trompe personne… l’essentiel justement c’est que le lecteur de passage ne s’y trompe pas et qu’arrivé au dernier ver il retrouve intrinsèquement les émotions et les confusions qui sont les siennes quand il pense à l’acte, ou qui ont été les siennes quand il y passa, toute licence admise par ailleurs le cas échéant.

Ici, évocateur subtil et sans démonstration, il n’y a pas de doute que l’exercice très écrit et très intentionné, avec vocabulaire de circonstance, ne rate pas son objectif. Tous les commentaires en témoignent partageant émotions et confusions dans des tissus qu’on froisse.

Merci pour cette bouffée d’endorphines.

   EtienneNorvins   
13/2/2024
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Un titre qui n’est pas sans évoquer Bataille et les « guenilles » de Madame Edwarda ; mais comparaison n’est pas raison : la suite est beaucoup moins violente.

En plus des compliments justement adressés au texte, j’ajouterai qu’il a ceci de fascinant pour moi, lecteur masculin, d’essayer de « dire » ce que je ne pourrai jamais ressentir – le désir / plaisir féminin ; lequel, loin du « continent » noir de Freud, s’apparente ici à une sensation de « liquéfaction » océanique (pardon pour le terme très laid – mais c’est bien un ‘changement d'état par l'effet de la température’ qui est évoqué ici…) si j’en crois le champ lexical du ‘liquide’ qui irrigue le poème du début à la fin : sève, torrent, flux, ondée, source, boire… auxquels on pourrait ajouter murmure (qui évoque la mer), tempête, nymphe (des eaux)…

Seul minuscule bémol : j’aurais préféré un « Mes » à la place du « Tes » au début de l’avant dernier vers, pour donner à la femme un rôle plus actif, et à la scène, une dimension plus accentuée encore, de partage.

Merci justement pour le partage du texte !

   Myndie   
16/2/2024
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Bonjour Cristale,
Je vais te briser le cœur sans doute mais je passe outre l'étape consacrée à la forme ;-D donc n'attends pas de moi que je la commente ou la corrige : elle est parfaite me semble t-il.
Le plus important, ce qui m’emporte dans ce poème, c’est son esthétique, la musique des vers, la fluidité des images sans équivoque et ce « torrent d'échos » et de sons suspendus qui viennent jusqu'à nous, le souffle du désir, les soupirs et murmures étouffés dans le friselis de ces tissus froissés, le tout distillé avec une sensualité maîtrisée.
L'érotisme en poésie est un challenge : le texte doit être suffisamment suggestif pour émoustiller avec tout ce qu'il convient d'élégance pour lui éviter le scabreux et le vulgaire. En cela, ton poème est une réussite.
Mon appréciation se teintera cependant d'une légère nuance, rejoignant sur ce point le ressenti d'EtienneNorvins. Je regrette un peu en effet que la part belle soit donnée au désir masculin, ne laissant qu'un rôle passif à celle qui succombe :
«  Le souffle retenu », « Je me rends à genoux, » «  Tes mains guident ta bouche ».
Dommage que la mise en scène des amants ne montre que l'action masculine, cela donne un côté suranné au film... N'y a t-il pas une amazone en chaque femme ? La laisser s'exprimer ou prendre quelque initiative ajouterait un peu de mordant à l'épicé.

C'est mon avis et je le partage ^^. Mais c'est aussi ton côté romantique qu'on reconnaît là et j'ai envie de dire : ne change rien Cristale, c'est toi. En même temps, je suis sûre que ta plume est capable de toutes les licences...

   VinSpat   
18/2/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Lorsque "sous les draps le lit n'a plus ni pied ni tête" c'est qu'un petit vent de folie bouscule nos sens, et c'est si bon...Quel délice aussi de laisser "les longs doigts... explorer sans pudeur la source du tourment"
Qu'ils sont beaux ces tissus froissés qui s'ouvrent aux délices des sens.
Bravo!

   Cristale   
18/2/2024


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