Au commencement, Dieu créa le monde,
Un ciel, une terre, de l’eau, des bêtes,
Et il y installa l’homme et sa blonde,
En les différenciant de façon honnête.

A la femme : il mit des seins et de la douceur,
A l’homme : des muscles et des poils.
Alors moi, j’ai commis quel malheur…
… Pour être servi si mal ?

Mais bon sang, je suis un homme,
En bas j’ai tout qui pendouille,
Alors pourquoi c’est pour ma pomme
Cette pilosité de grenouille ?

Enfant, je rêvais de moustaches,
De bacchantes, de barbe et de bouc.
Mais Dieu ne s’est pas tué à la tâche,
Il s’y est pris comme un plouc.

Car enfin je suis poilu comme un œuf,
Imberbe des orteils au menton.
Je suis moquetté du torse
Comme le plus déplumé des pigeons.

Sur la plage, je mets des pulls,
Prétextant une frilosité de sudiste.
J’ai trop peur de passer pour un nul,
D’être encore plus nu qu’un nudiste.

Au lit, figurez-vous qu’un jour,
Une fille, alors chère à mon coeur
M’a dit tout de go avec Amour
Que j’étais doux comme sa sœur…

Longtemps tout ça m’a rendu triste
Puis je me suis fait une raison
En termes de poils, je suis un autiste
Mais je suis loin d’être un con,

Car si l’homme descend du singe
Perdant en passant quelques poils
Moi, je descends du beau linge,
Homo sapiens des étoiles…