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Poésie libre
Cyrill : Journal de bord
 Publié le 27/04/23  -  13 commentaires  -  1043 caractères  -  245 lectures    Autres textes du même auteur

Sans ancrage.


Journal de bord



Chuchotis suraigu
chahut de la bouilloire en cette aube banale

De la fenêtre
ouverte trempe mon espoir
dans le piètre canal qui coule jusqu’au soir

L’itinéraire hâtif que mon être
suivra n’est qu’allée de service

Et si j’existe encore en incertain fanal
c’est un sillage lisse
que laisse sur l’eau sale et froide mon esquif

Ce bout de bois rétif à toute exploration s’accroche à son escale

Puis lorsque d’ambition s’épuisent mes pensées
d’une mer indécise
qu’une voie de sirène amorce l’aventure
ma barque n’en a cure
me fait mordre la plage

Il n’y a de voyage
dans les clapotements toujours réitérés

Je rame de mon cœur
à l’artère coronaire où le liquide prend

Vassal inconsolé d’un vaisseau capillaire arraisonné céans
je vais de l’estuaire
au désastre liquide
évident désarroi d’une ultime dérive

J’exhausse le néant
d’un astre qui se noie dans la vague chétive


 
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   jeanphi   
13/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Les images sont très travaillées.
Dés le deuxième vers déjà "chahut de la bouilloire en cette aube banale" n'est pas sans évoquer lointainement la daube de poisson, et par là-même cette vision d'une mer écumeuse vu par un être dépressif.
Et le rythme de ces évocations en demi teinte ne disparaît pas.
Les marins préfèrent le désespoir à la folie, question de survie au grand large.
La portée syntaxique est réelle malgré l'une ou l'autre formule capilotractée dont la technicité m'eblouit néanmoins.

   Geigei   
18/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
"sillage lisse " Je n'ai pas l'image.
Un canal, la mer, le sang... la métaphore est liquide.
Une sirène, personnage incontournable dans une poésie où il y a la mer ?
Vassal d'un vaisseau. La paronomase est au bord du calembour.

Quelques alexandrins tenant debout étaient l'ensemble, même si le sens est absent. La fin est éthérée. Le liquide s’est évaporé.

   Donaldo75   
20/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Ce poème est très imagé ; je trouve qu’à force, ça saoule mais ce n’est que mon avis. Et puis, s’il n’y avait pas autant d’images, je suppose que le pitch prendrait l’eau – ahahah, je n’ai pas pu résister à la faire celle-là, désolé – alors je regarde ce poème sous un autre angle, je remballe mon esprit critique et je me dis qu’il est bien découpé, exposé comme il faut pour du libre et tout ça tout ça. Ce n’est pas trop surréaliste, ni psychédélique, ni bordélique mais pas mal symbolique, de la matière pour pleins de mots en « ique » faciles à placer dans un commentaire à longue mèche et à monture d’écaille.

   Anonyme   
27/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une ambiance fort bien dessinée je trouve, j'applaudis les deux premiers vers en contraste bien concret, bien réel, avec la rêverie morose du narrateur ou de la narratrice ; en fait, je demeure sous l'impression que c'est précisément ce bruit strident, inconfortable, qui déclenche le train de pensées grises, grises, brumeuses. Une corne de brume, voilà.

Mon moment préféré, outre ces deux premiers vers donc, c'est
L’itinéraire hâtif que mon être
suivra n’est qu’allée de service
à cause de son trébuchement rythmique, de l'enjambement déstabilisant. Si j'ai un reproche à faire au reste de votre poème, c'est que le rythme en est généralement trop pair, trop "sage" pour mon goût ; au vu du sujet, j'attendrais quelque chose de plus grinçant. Cela dit, on est plutôt dans le
calme plat
De mon désespoir !
(Baudelaire), alors esthétiquement votre choix se défend tout à fait. Affaire de goût, comme j'ai dit.

Un poème en tout cas à l'expression efficace et maîtrisée selon moi. Ah, un bémol sur les deux derniers vers en ce qui me concerne, le mot "exhausse", dans une moindre mesure "astre", me semblent en décalage dans l'ensemble, trop soutenus et distanciés. C'est vrai qu'il y a auparavant le vaisseau capillaire arraisonné qui pourrait me paraître artificiel, mais j'avais apprécié l'immédiateté charnelle de l'association verbale.

   Miguel   
27/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
L'écriture est fluide et musicale, et la métaphore filée de cette navigation ne s'essouffle pas. De belles images et une tonalité élégiaque sans pathos.

   Myndie   
27/4/2023
Bonjour Cyrill,

Belle atmosphère que celle qui baigne (c'est le cas de le dire^^) tout le texte. La mélancolie poétique est idéalement portée par la métaphore filée et les sonorités qui donnent vie aux images. En particulier l'allitération en ch des deux premiers vers qui évoque si bien ces échos du quotidien.

Je ne suis pas fan de l'inversion au vers 12 «  Puis lorsque d’ambition s’épuisent mes pensées » qui s'imposait d'autant moins que les vers sont libres de toute contrainte classique.
Mais j'ai beaucoup aimé ton poème sobre, tout en retenue et en images, qui porte en lui un ressenti intense mais adouci par le travail d'écriture qui ne se laisse aller ni au pathos, ni à la grandiloquence
J'ai aimé suivre au fil de l'eau ce sillage lisse.
Merci pour cette lecture matinale.

Myndie

   Marite   
27/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Superbe écriture empreinte de poésie pour ces vers libres. Aucun gémissement, aucune plainte mais un état des lieux quand même inquiétant présenté de telle façon que l'atmosphère est empreinte de paix et de sérénité. Depuis les premiers vers jusqu'aux derniers, les images se succèdent, sans précipitation et sans distiller de l'angoisse face à "l'ultime dérive".

   Jemabi   
27/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
L'homme a de grandes ambitions, il se rêve en explorateur des mers mais chaque jour qui se lève le ramène à la triste réalité d'un horizon morne. Même si elle est omniprésente, l'eau qui l'entoure n'a rien de grandiose et il faut s'en contenter de n'être que capitaine de pédalo. C'est ainsi que je lis ce poème, comme un constat d'échec toujours recommencé où les rêves d'ailleurs se heurtent à la lourdeur de nos carcasses.

   Pouet   
28/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

ça commence fort, on est tout de suite dans une écriture surprenante et soignée, évocatrice.

La mise en page aussi :

"De la fenêtre
ouverte trempe mon espoir"

qui laisse effectivement comme un trou d'air, une mal fermeture.

Se côtoient une fausse banalité qui en devient prépondérante et une vraie profondeur marquée par le sceau du dérisoire. Une gouttelette d'existence quoi. Enfin bref, je ne sais pas si je me comprends moi-même, mais vraiment le genre de textes que j'apprécie et en trouver à lire ici, est appréciable.
Images inventives, rythme , sonorités... Tout y est.

Si je devais retenir un passage ce serait peut-être


"Il n’y a de voyage
dans les clapotements toujours réitérés

Je rame de mon cœur
à l’artère coronaire où le liquide prend"

Mais à vrai dire je ne dois pas.

   Eskisse   
27/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

Je vais donner ici les images qu'ont fait naître en moi ce poème qui glisse du quotidien ou pas vers l'irréel d'un voyage immobile. C'est toute la force d'un poème que de faire naître des images intérieures.

On passe sans s'en apercevoir du canal à la mer, au corps, à la désillusion.
Les vers :
"Je rame de mon cœur
à l’artère coronaire où le liquide prend"
ont fait émerger devant mes yeux des images de dessin animé où un homme voyagerait à l'intérieur de ses artères, dans son sang !

Le poème offre toute latitude, voyage au fil des pensées, rêve d'évasion déçu, dérision mélancolique.

"vassal inconsolé", l'écriture, devant ce qui s'apparente à une défaite ne devient-elle pas consolation ?

Merci pour m'avoir transportée ailleurs.

   Cyrill   
30/4/2023

   papipoete   
30/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Cyrill
" c'en est ! " de notre auteur si particulier, que la notoriété fait s'attrouper sous ses vers !
J'arrive un peu en retard sur cette mer," trop que suis amer je ", de ne plus embarquer dans ces colonnes... mais je tangue avec le héros, surtout à partir de " je rame avec mon coeur... "
et cette phrase plus haut " puis lorsque d'ambition s'épuisent mes pensées... " on pourrait croire le premier alexandrin d'un surprenant récit maritime !
NB que des images, dont je ne perçois pas forcément le sens, ( j'aurais écrit : la bouilloire chahute en cette aube banale " du papipoète quoi ! )
Je viendrai non sans émoi, encore commenter vos lignes, elles m'étonnent alors que je ronchonne, mais trouve l'idée qu'elle est bonne...

   Eki   
20/8/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'ai bu la tasse mais de mon plein gré...

Un climat intérieur bien chahuté avec déferlantes et ressacs impétueux comme j'aime.

Oui, Cyrill, la mer inspire et elle vous inspire bien.
Auriez-vous donc le coeur "marine" ?

Entre errance et béance, pas porté disparu à l'amer, quoique...
On ressent d'emblée quel courant vous entraîne (si je puis dire).

Pour moi, le sillage lisse est très clair...trop calme ? sans belles turbulences par exemple...qui manque de mouvement, non, pas votre texte, juste le sillage.

L’itinéraire hâtif que mon être
suivra n’est qu’allée de service
J'aime bien ce rétrécissement de voie.

J'aime bien en poésie les métaphores, les sens cachés, les messages aussi trouvés sous les mots. C'est comme à la mer, sous les coquillages, on peut trouver des petits trésors.

Presque saigné à la veine, ce joli poème ! On est tout de même pas passé très loin de la catastrophe là.

Je ne me moque pas puisque j'ai vraiment aimé ma lecture.
Parfois, on est récompensé à fouiller dans la besace des mots d'Oniris car on y trouve de la belle poésie.


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