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Poésie classique
Damy : Le portefaix
 Publié le 25/04/10  -  14 commentaires  -  1049 caractères  -  358 lectures    Autres textes du même auteur

Hommage à Émile Nelligan, poète fou québécois (1879-1941) et à Gaëlie, écrivaine québécoise, dont je ne supporte pas le silence.


Le portefaix



Je veux oublier ceux que mon image impure
Effraye et fait trembler comme tremblent mes mains,
Par la peur de souffrir de nouveaux lendemains
Sans caresser l’amour qui n’est que froid parjure.

Je m’enferme et je bois cet étrange breuvage
Essoré de la treille et jailli de leurs cœurs
Qui n’ont jamais osé noyer leurs âmes sœurs.
Je souffre au soir mortel et la soif me ravage.

Si les mots s’échappaient de mes deuils emmurés
Et s’ils m’éclaboussaient de leur franche lumière
J’entrouvrirais le seuil et, de belle manière,
J’inviterais leurs cris à peine murmurés.

Mais les voix d’outre-mer que je voudrais maudire
Saccagent en rafale un silence de paix
Et courbent en hurlant le dos du portefaix
Qui, face à son tombeau, s’immole sans mot dire.

La musique jamais ne remplacera celles
Qui m’ont donné leurs mains sans épouser mon corps.
De funèbres tocsins retentiront des cors ;
Leurs astres s’éteindront, ultimes étincelles.


 
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   LeopoldPartisan   
2/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup ce jeu de miroir à l'auteur revêt complètement la peau du personnage auquel il rend hommage, sans faire de concession ni de lèche. Il prend et fait sienne la souffrance et l'errance mais sans s'essayer à de vains justificatifs, c'est ce qui fait vraiment la force du propos. En plus cela donne vraiment envie de découvrir ce poète fou québécois.

   Anonyme   
5/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Le classique n'étant pas trop ma partie, je me cantonne à ce qui me parle.
Je trouve dommage la rime maudire / mot dire. En fait, j'ai l'impression d'avoir commenté une version antérieure de ce poème à la dédicace que j'ai reconnue et l'auteur que j'avais découvert alors... donc je suppose qu'il y a un retravail.

Malheureusement ma mémoire ne me permet pas de reconnaitre ce qui a changé. Mais le poème me semble travaillé. Certaines expressions pourraient gagner encore en puissance, on y retrouve encore des choses plus banales comme épouser mon corps, deuils emmurés, étrange breuvage, la soif me ravage... noyer les âmes... mais des ensembles harmonieux, une musique agréable au-delà des maladresses de ci-de-là ou de choses plus communes.

Je pense que la force du poème est une certaine constance dans la qualité.

Le premier quatrain mélange déjà-lu et émotions universelles.
Le second me semble évoquer la folie amoureuse. Le manque. L'addiction au sentiment qui pourrait rendre fou.
Le troisième me semble plus sombre, rappelant la solitude, appelant le quatrain suivant qui selon moi sont les deux plus évocateurs en terme de force évocatrice. Les images claquent agréablement aux yeux.
Le dernier quatrain est triste...

Voilà, je ne sais pas si je sers à grand chose, en l'occurrence, mais j'ai trouvé une belle poésie dans ce texte.
Merci à l'auteur et bonne continuation.

   Anonyme   
11/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème énigmatique, torturé, mais délicieusement bien écrit en alexandrins aussi fluides qu'irréprochables.

De jolis passages :
"Je souffre au soir mortel et la soif me ravage" (belles assonances !)
"Si les mots s'échappaient de mes deuils emmurés"
"J'inviterais leurs cris à peine murmurés"
Le 3ème quatrain, de fait, est à mon goût le plus réussi.

Seul "face à son tombeau" est légèrement moins mélodieux.
Pour le reste, bravo.

   Anonyme   
15/4/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Je ne sais ce qu'est un "poretaix" ni un "portefaix" d'ailleurs et n'ai pas envie de chercher. (j'aurais apprécié en ce sens un petit lexique de l'auteur)
J'avais lu ce poème déjà sans le commenter car il ne me parle pas du tout.
L'ensemble m'est apparu fort plat mais ce n'est que mon goût bien sûr.
Beaucoup de banalités, d'images ressassées à mon sens.

Une prochaine fois.

   David   
16/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Un portefaix c'est un genre de Docker d'après ce j'ai pu trouver, c'est une "image marine" assez originale, sortie de l'oubli pour être promise au tombeau, dans le poème qui commence, encore une contradiction, par "Je veux oubliais... " mais ces effets de croisement, je ne sais pas comment dire : écrire le contraire de ce qui est fait concrétement à l'écrit. Même si c'est un peu exagéré dit comme ça, c'est plutôt : ressusciter un mot ancien pour le jeter aussitôt (enfin, après douze lignes... ) face à son tombeau, invoquer l'oubli dans les vers sur un poème qui célèbre justement le souvenir d'un disparu : Nelligan, "les voix d'outremer", où doit se nicher la muse citée en préambule.

Les vers sont pleins d'énergie en tout cas, je regrette un peu ce vers là :

"De funèbres tocsins retentiront des cors"

Comment des sons de cloches peuvent sortir d'instruments à vent ?

   Anonyme   
25/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Tangage et mes plus sincères félicitations pour ces magnifiques alexandrins ! Il n'y a pas la moindre faute de prosodie et j'ai vraiment apprécié cette lecture classique...
Le fond est un peu plus difficile à appréhender si l'on ne connait pas le "poète fou" dont il est ici question mais Google se fait un plaisir de pallier cette lacune pour ceux qui veulent bien s'en donner la peine... Merci pour ces superbes quatrains !
Amicalement ! Alex

   shanne   
25/4/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,
Le portefaix...ou un fardeau à porter
Texte qui me parle vraiment, je sens la souffrance causée par le silence. J'entends bien cette attente d'un signe:j'entrouvrirais le seuil, mais la réalité est écrasante. J'ai adoré la dernière strophe et particulièrement les deux derniers vers: de funèbres tocsins retentiront des cors; les astres s'éteindront, ultimes étincelles, oui, le temps fera les choses, pour le moment, gardons la tête en dehors de l'eau pour ne pas basculer dans la folie...
J'ai adoré et un grand merci à vous

   Anonyme   
24/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Trop obscur et personnel pour moi, mais l'ensemble est harmonieux et bien tourné.
On relève tout de même la distraction de l'auteur au troisième quatrain, au sujet du sexe des rimes.

   nanna   
26/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Ami Tangage,

Un portefaix est une personne dont le métier est de porter les fardeaux, dixit le dictionnaire.

Je ressens de mornes images en lisant ce poème aux alexandrins appuyés et aux quatrains accordés. J'aurais aimé ressentir la lourdeur du fardeau plus crûment.

Le second quatrain est pour moi d'un sens sibyllin, alors que les strophes suivantes s'enchainent à mon sens sans accroc.

   tibullicarmina   
30/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte qui est loin d'être mal écrit. Les vers sont fluides, mélodieux et sont bien adaptés à cette mélancolie qui perce derrière ce "Je veux oublier...", derrière l'emploi du conditionnel dans les quatrains 3 et 4. Un bon point pour une prosodie rigoureuse et qui ne semble pas souffrir une seule licence.
L'on sent toutefois quelques traces d'effort dans la composition.
Le vers 3 me semble manquer de cohérence avec le reste. Le vers 7 est un peu lourd: il me parait tomber comme un cheveu sur le breuvage en question. Enfin je reste obtus devant l'avant dernier vers. Que peut bien signifier ce "de" initial? A partir de? Mais ça n'a pas de sens puisque, comme cela a été souligné, les cloches et le cor n'ont rien à voir. Quel peut donc être la fonction du mot "tocsin" dans la phrase?

Les strophes 3 et 4 sont, elles, très bonnes.

C'est en tout cas un poème fin et de bonne facture dans l'ensemble.

   bulle   
29/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ces rimes embrassées semblent chuchoter la douleur sur toute la longueur.

Le troisième quatrain, central, se lève en sursaut par les masculines d'entame, qui lui donnent plus de puissance.. et puis tout retombe à nouveau par la reprise des féminines, en musique lancinante, traînante..

Un bel effet pour moi à l'écoute. La musique porte les mots, et les mots (maux) sont mis en valeur par la musique

   Chene   
29/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonsoir Tangage

Un bon rythme, une métrique classique maîtrisée, des rimes bien trouvées et plutôt riches. Côté forme, ça me semble fort bien travaillé.

Cependant, pour transcender cette forme, il eût fallu un phrasé beaucoup moins ordinaire (trop de formulations commençant à la première personne du singulier). Seuls les deux derniers quatrains échappent au même schéma d'écriture. De ce fait, le ressenti du portefaix s'en trouve presque banalisé, ou du moins pas assez mise en valeur : je pense que le ton descriptif choisi amoindrit la portée de ce ressenti.

Au plaisir d'une prochaine lecture certainement

Chene

   Hortense   
4/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Le Portefaix" m'a enchantée et je l'ai beaucoup aimé (je crains ne pas avoir compris certaines tournures, mais cela n'a en rien gêné ma lecture). J'ai trouvé ce poème très fluide, et il m'a évoqué beaucoup d'émotions -à ce moment-là de l'écriture de ce message, j'ai voulu citer un passage qui m'avait particulièrement plu, et puis, je me suis rendue compte, que tous m'avaient plu(e?), et donc, je n'en citerai qu'un parmi tous les autres : "La musique ne remplacera jamais celles/Qui m'ont donné leurs mains sans épouser mon corps", là encore, mon superbe sens de l'explication est incapable de dire en quoi ces deux vers m'ont plus touchée que les autres (peut-être la musique, qui me touche beaucoup, mais aussi peut-être le terme "épouser"). J'ai beaucoup aimé aussi le passage "Mais les voix d'outre-mer que je voudrais maudire/Saccagent en rafale un silence de paix" J'aime surtout ces trois derniers mots, et le "saccagent". "Outre-mer" aussi est un terme qui m'a interpellée, je le trouve très beau.

Bravo !
Hortense

   Anonyme   
10/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime cette envolée au-delà de l'horizon. Ne suis-je pas une soeur outre-Atlantique?


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