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Poésie libre
Davide : Passerêves
 Publié le 11/12/20  -  15 commentaires  -  1248 caractères  -  305 lectures    Autres textes du même auteur

Sans mes rêves, je n’étais qu’une absence…


Passerêves




Un beau soir,
je déposai mes rêves
dans le lit d’un ruisseau…

mais le courant les emporta.

Longtemps,
je les cherchai
sur le front de novembre,
dans la blancheur ouatée
d’un vieux pull en mohair ;

à l’ombre de l’été,
sous les saules en pleurs
et les coquelicots ;

dans un nuage de lait.

Je courus
par les ruelles de ma vie,
au carrefour des rides brunes,

sans les revoir jamais.



Quelques attrape-rêves
me donnèrent espoir…

mais le courant les emporta.

Je cherchai leurs plumes de Pan
dans un meuble à tiroirs,
dans les replis de l’enfance ;

je décousis les matins et les soirs,

en vain.



L’eau bleue de mes prunelles,
alors,
se déversa
sur mon cœur soliterre…

pour enfanter la nuit.



Désormais,
vers la brune,
un éclair de mi-lune
ajoure mes yeux noirs :

les rêves se débrident,

gazouillent à mi-voix,

se lovent
        contre
moi.


 
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   Anonyme   
28/11/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

( Préambule, Il me semble avoir déjà croisé ce poème.)

Un titre qui me plait ; l'exergue, aussi, est attirant pour moi.
La forme centrée surprend, car elle est peu employée . Ici la mise en page passe bien, surtout avec les interlignes et leur petit signe.
Je me suis demandée si le décalage des trois derniers mots étaient volontaires ou pas.

Si je trouve l'entame un peu mièvre, un peu conte de fée; l'ensemble a du charme et présente de belles images :
"Longtemps,
je les cherchai
sur le front de novembre,
dans la blancheur ouatée
d’un vieux pull en mohair ;"

"Désormais,
vers la brune,
un éclair de mi-lune
ajoure mes yeux noirs :"

Un poème tout doux, avec du meilleur et moins bon.

Merci du partage,
Éclaircie

   Anonyme   
4/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Pour une fois, je trouve la disposition centrée adaptée au propos, elle ajoute selon moi à cette impression d'aérien, d'onirique, portée non seulement par les mots mais aussi par leur disposition : vers courts, beaucoup de lignes sautées, délicats séparateurs.

Le sujet, en principe, ne me passionne guère (j'ai tendance à le trouver nombriliste), ici la légèreté habile du poème parvient à vaincre mes préventions. Chaque mot est pesé, j'apprécie notamment la blancheur du pull en mohair et
les ruelles de ma vie,
au carrefour des rides brunes,
ainsi que toute la fin à partir de "Désormais" : le centrage ici apporte selon moi, par la rondeur rassurante qu'il dessine, un vrai plus.

Vous savez fort bien ce que vous faites, toutefois je me permets une suggestion qui allégerait peut-être encore un peu plus votre poème : ôter par-ci par-là quelques qualificatifs qui me semblent superflus. Je pense notamment au premier vers et, dans l'expression
la blancheur ouatée
d’un vieux pull en mohair
j'ai le sentiment que ne conserver que deux mots entre "ouatée", "vieux" et "mohair" pourrait se révéler intéressant.

   Donaldo75   
5/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien la disposition centrée de ce poème. Et puis, il est fluide, avec cet usage de la première personne du singulier qui le rend incarné. Certes, il y a quelque artifices mais ils ne dénaturent pas l'ensemble, ne le rendent pas surchargé et restent cohérents dans la durée. Oui, ce poème est long et étiré mais jamais délayé. C'est un bon moment de lecture, aérien.

   Queribus   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

La bonne surprise du matin. Un poème avec de très belles images poétiques (que d'aucuns trouveront peut-être un peu mièvres) disposées de façon très habile et harmonieuse avec un enchainement très original des "lignes", des mots et des strophes.

Le tout se lit facilement et se comprend aisément et sonne particulièrement bien à l'oreille quand on le lit à haute voix. De quoi charmer tous les sens. On ne trouve pas tous les jours de tels écrits. Bravo et merci.

Bien à vous.

   papipoete   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Davide
mais qu'ai-je fait de mes rêves ? je les cherche partout quand le soleil m'éclairant pourrait m'aider, me disant " regarde-là, sait-on jamais ? "
Quand la nuit sur moi étendit sa pèlerine, fermant les yeux, enfin je repris le bateau de mes songes, j'étais bien !
NB des passerêves, ça ne s'achète pas en magasin, ce pourrait être pourtant matière " essentielle " par les temps qui courent ?
Je crois qu'il vaut mieux laisser faire la nature ; rêver quand on ne commande pas notre cerveau, et avoir la chance de se retrouver au milieu d'un songe qui devient réalité, quand revient du jour la clarté.
Passerêves bonimenteurs ou diseuses de bonne aventure, rien ne vaut l'accomplissement du destin.
" sur mon coeur soliterre " est-il volontairement ainsi écrit ? cette strophe est d'ailleurs celle que je préfère !

   Vincente   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Sans mes rêves, je n'étais qu'une absence…". Cette phrase d'introduction lance bien le paradoxe dans lequel le poème va se déverser : par mes rêves j'existe, de fait je suis une présence/réalité grâce à celui, le rêve, qui est intrinsèquement une sublimation du réel, une absence d'effectivité formelle/physique.

Atmosphère, visualisation et conscientisation éthérée. Le pur et le sublime sont ici convoqués, certaines poésies trouvent la justesse de ton qui portent au saisissement de l'insaisissable ; celle-ci en est une à mon sens.

L'ingénu narrateur – ne faut-il pas être ingénu pour croire aux rêves ? – a naïvement "déposé [ses] rêves dans le lit d'un ruisseau" !? Un lit recueille, mais celui d'un ruisseau emporte aussi ; ici le lecteur doit se faire enfant, ceux qui savent rendre réels les rêves, ensuite toute la lecture coulera de source, se laisser emporter dans le lit de l'histoire…

La quête va se répandre dans toutes les directions, lieux insolites et questions improbables, et l'outil impensable, cet "attrape-rêves" bien trouvé, bien utile dans notre cas.

J'ai beaucoup aimé : "je décousus les matins et les soirs", l'intention y est incise déterminée et de belle ampleur.
J'ai trouvé très soucieuse, attendrissante, jolie, la strophe :

" L’eau bleue de mes prunelles,
alors,
se déversa
sur mon cœur soliterre…

pour enfanter la nuit.
"

Souriant au néologisme "soliterre", adroit clin d'œil à cette terre abreuvée par les larmes du cœur inquiet, j'ai été séduit par l'espérance "d'enfanter la nuit"…

Et puis ce final où l'on se réjouit des rêves qui, à force de conviction et d'attention, se débrident, gazouillent et se lovent. Voilà une aventure pour tout esprit porté à l'espérance, comment ne pas s'y laisser tenter ?

   Wencreeft   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Des images fortes, comme une aventure à la poursuite de ses rêves. La quête de tout un chacun, en somme. J'y vois la métaphore de notre sempiternelle poursuite du bonheur : on cherche, on cherche (cela m'évoque Paul Eluard dans "Liberté" avec cette litanie de lieux à explorer), on cède à des moyens plus ou moins artificiels pour y parvenir (ici des attrape-rêves, ces totems amérindiens), et toujours, toujours, ce courant trop fort, cette rivière, le flux et reflux de l'existence qui balaie nos certitudes comme un bulldozer, malgré nos envies, nos ambitions, nos exaltations....
Et un jour, on arrête de lutter. On abandonne la poursuite de ces rêves fugitifs. On se résigne. Et alors, les pleurs (l'eau bleue des prunelles), remplissent un cœur devenu de pierre (soliterre, belle trouvaille). On sombre dans les ténèbres. Mais... c'est alors, quand on nage dans les affres de l'existence... qu'entendons nous gazouiller ?

La métaphore filée est très belle, j'aime beaucoup cette ultime note d'espoir. Ce poème peut être comme le tain d'un miroir : chacun peut y voir le reflets de ses efforts vains et de ses espérances déçues à vouloir être heureux.

La mise en page de "se love contre moi" est une bonne idée. Beaucoup de pudeur, de jolis mots, de musique. J'ai aimé beaucoup de chose dans votre texte, et cette lecture me laisse mélancolique mais souriant.

Merci pour ce partage.

   Myo   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La vie, ses aléas, son brouhaha ont emporté vos rêves, prisonniers des eaux du ruisseau du temps.
Mais vous n'y avez pas renoncé pour autant... là est votre force.
Et vous avez bien fait.

Vos rêves sont beaux comme cette blancheur ouatée, ces saules en pleurs, les nuages de lait.

Beaucoup de très belles images et de jeux de mots tout en légèreté.

Bravo pour ce cœur soliterre, ces rêves qui se débrident, l'ambiance touchante que vous avez su créer, cette présentation originale et bien à propos.

Un grand moment de poésie, merci.

   Absolue   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est difficile de mettre un commentaire lorsqu'on est touché par les les images qui dépassent les mots. J'ai tendance à savourer, m'imprégner, sans forcément vouloir analyser avec mon esprit ce qui pénètre dans mon âme. Mais puisque, jusqu'à présent nous n'avons que les mots pour exprimer notre ressenti, je peux affirmer que votre poème m'a touchée. Ah, la blancheur ouatée d'un vieux pull en mohair et les tiroirs d'un meuble remplis de plumes...
Love love à cette poésie remplie de tendresse!

   Atom   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je suis assez mitigé après lecture de ce poème qui me donne avant tout l' impression de trop donner dans le "cocooning".
Les images, bien que jolies cherchent en ce sens trop souvent à rassurer, au point de parfois en devenir mièvres.
"la blancheur ouatée d'un vieux pull en mohair", "un nuage de lait", "les replis de l'enfance",
les rêves qui gazouillent, ...
Tout cela est évidemment bien écrit, bien composé... mais trop lisse à mon goût.

   Angieblue   
12/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Hello,

Je trouve que c'est un poème d'une douceur onirique qui berce mélancoliquement.

J'aime beaucoup le rythme avec la phrase-accroche "mais le courant les emporta".

J'aime beaucoup la première strophe et les passages suivants:

"à l’ombre de l’été,
sous les saules en pleurs
et les coquelicots ;"

"Je courus
par les ruelles de ma vie,"

"Quelques attrape-rêves
me donnèrent espoir…"

"je décousis les matins et les soirs"

"pour enfanter la nuit."

Par contre, j'aime moins la dernière strophe avec "brune" qui a déjà été utilisé plus haut et "lovent" qui est un peu too much et trop mielleux. Et je ne vois pas ce que ce mot anglais vient faire là.
"gazouillent" non plus je n'aime pas, c'est trop fleur bleue.

Sinon, tu as ton propre style avec les néologismes que tu aimes créer.
Je me rends compte que ta poésie n'est pas torturée, genre poètes maudits, mais plutôt suave.
Je préfère la poésie sombre, mais je trouve que dans ton style tu excelles. Alors bravo!

   Davide   
13/12/2020

   oiselle   
13/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Davide, Je n'ai pas encore lu votre retour après les premiers commentaires, c'est volontaire. Je réagis à ma première lecture, qui me laisse un sentiment de terrain connu. Les rêves que l'on recherche, dans "les replis de l'enfance" trop beau ! "au fond des tiroirs" (de la mémoire ?) "dans un nuage de lait", très nostalgique ! La quête est vaine, et s'achève en se confiant à la terre, en "enfantant la nuit" Les yeux bleus sont devenus noirs, mais "ajourés" cette dernière strophe est lumineuse et chante de tendresse et de gazouillis... Un parcours de vie dans lequel le rêve garde sa puissance et ses désillusions... j'aime beaucoup la délicatesse et la pudeur du ton. Merci !

   Lulu   
13/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Davide,

Très joli poème composé à la manière d'un jeu, semble-t-il. Ainsi l'ai-je ressenti avec ce vers refrain qui nous amène presque à chanter l'ensemble. La musicalité est là et toute imprégnée de belles images.

Un cours d'eau comme repère ou comme un ensemble porteur de rêves... Très beau.

La quête de soi dans l'écriture paraît donner lieu à une humanité où le rêve ne peut être exclu. Si évident et pas tant que ça. Très belle idée, donc de l'exprimer si bien ici. De ce point de vue, je trouve que le choix des vers libres est pertinent. Il est alors plus facile de recentrer le fil conducteur poétique sur l'essentiel.

Merci du partage et au plaisir de vous relire.

   Ombhre   
14/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Davide,

un beau texte, touchant et simple, presque sous forme de comptine enfantine, avec ce leitmotiv des rêves enfuis qui revient comme pour égrener le temps.
De belles images apparaissent ci et là, au détour d'un vers:

sur le front de novembre,
dans la blancheur ouatée
d’un vieux pull en mohair ;

à l’ombre de l’été,
sous les saules en pleurs

ou

Quelques attrape-rêves
me donnèrent espoir…

Et quelques jeux avec des mots comme :

sur mon cœur soliterre…

pour enfanter la nuit.

sont excellents (idem pour les saules en pleurs)

Un texte dont l'apparente longueur est trompeuse tant il se lit vite et facilement, et laisse comme une douce nostalgie dans le cœur du lecteur.

Et j'ai beaucoup aimé le final de ces rêves lovés tout au fond de nous qui gazouillent.

Une belle lecture merci.
Ombhre


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