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Cyrill
2/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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L’effet du houblon sur un boomer, théâtre de l’absurde où se côtoient d’improbables comédiens. L’oiseau de nuit a le vin triste ou la bière jaunâtre. En manque de « toi », c’est un delirium tremens qui se joue en Nocturne. Au miroir déformant de la thérianthropie en marche, la civilisation se regarde finir, elle ne vaut pas un verre d’eau.
Bravo pour ce tableau. |
Ornicar
2/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Le narrateur-observateur en tient une sacrée, de biture ! Au point de voir un corbeau dans l'image que lui renvoie le miroir situé en face de lui. Et partant de là, de transformer - poétiquement - le décor ordinaire et animé d'un bar ou d'une brasserie que j'imagine volontiers parisiens. Avec en prime un p'tit tour dans la machine à remonter le temps. Et quels temps ! Je sais pas ce qu'il a pris, mais il remonte sacrément loin en arrière, le bougre : "théropode charnu" et autres "plantigrades" sont au menu du soir.
Le tout compose un tableau fantasque et baroque dans lequel le lecteur prend plaisir à se perdre. Avis aux amateurs. Prière d'amener son masque et son déguisement. PS : Je crois deviner, derrière ces visions décalées et d'un autre âge, l'influence de la thématique d'un certain concours... |
Laurent-Paul
4/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
à vous lire, j'ai l'impression de regarder un tableau de Jérôme Bosch, plein de bêtes improbables occupées à suivre d'improbables rituels tristes. En plus l'évocation des bières m'emmène encore plus dans les pays flamands... Très beau texte, réussissant son but d'organiser le chaos et de rendre belle la solitude et la séparation. Bravo ! |
Provencao
4/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Donaldo75,
Sublime écrit dans son originalité. "Que la soirée s’affiche embrumée sans toi. Je ne te vois pas, tu ne me sens pas. Nous passons l’un devant l’autre. Les fantômes d’une pièce de théâtre pour aveugles." Le départ du poème avec ce titre Nocturne et le réinvestissement de ce commencement avec ce " Que la soirée s'affiche embrumée sans toi"; avec ce quatrain qui se déploie dans des traverses presque impossibles à tracer sur une même ligne, tant la pulpe même de la poésie consiste en dispersions, lacérations, rencontres, incohérences, branle-bas, abandon et souffrance.... J'ai beaucoup aimé. Au plaisir de vous lire , Cordialement |
papipoete
4/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Donaldo
Ca ne va pas fort pour ce picoleur, que les bocs et les bocs de bière n'arrivent pas à consoler... elle n'est pas là, plus là malgré tous ce fantômes d'Elle, qui gravitent dans ce saloon. Et ça rigole ( pas lui ) autour du zinc, et ça zieute les nymphes serveuses, et ça blague gras ; lui, ça ne le fait même pas sourire, et dans la glace en face de lui, ce corbeau mal rasé, qui n'arrête pas de le mater ! - ah, c'est toi ; y faudrait songer à rentrer, t'as assez picolé ! NB un film noir, malgré les ors du comptoir, le sourire des serveuses zigzaguant entre les tables, les bras levés vers le ciel ; et ce pauvre hère tout seul, ( elle est partie, ne reviendra sûrement plus ) qui l'attend, et noie sa patience en " cylindres de mousse jaunâtre " Les figurants " choucas bavards " font penser à un Tarantino, sans hémoglobine mais tellement déjantés ! j'aime bien les " entremets " encadrant les strophes, et la voix rauque de Tom Waits retentit |
Roxanne
4/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bravo,
Quelle poésie hallucinée dans cette chorégraphie de troquet ! C’est rassurant de voir que dans l’esprit de certains piliers de bars embaumés d’alcool (je ne parle pas de vous) ici certainement agrémenté de quelques psilocybes, ne remontent pas que les relents fétides des liquides ulcérants. Je n’ai jamais compris ces heures perdues à rester accoudées, ressassant d’anciennes blessures sous l’emprise d’un toxique. Mais cette nocturne, car le texte est très musical, m’ouvre des perspectives tout en prenant garde de ne pas se retrouver piégée dans ce que je reconnaitrais de moi dans le miroir. C’es très réussi tant dans la forme originale que dans le travail d’écriture délicieusement soigné. Roxanne |
Myndie
4/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Don,
Au début j'ai pensé entrer dans une poésie poivrote et pétillante qui m'aurait distillé autant de fantaisie que de mousse blonde. J'aime bien la bière. Et puis très vite, j'ai compris qu'il n'en serait rien ; ce « nocturne » est de plomb et c'est un magnifique soliloque introspectif, un délirium plein de souffrance et de créatures fantasmagoriques. L'ivresse, jusqu'à la démence pour oublier le dedans et le dehors, pour échapper à l'horrible fardeau de l'abandon. L'alcool, pour pouvoir faire l'aveu du manque et tenter de meubler le néant. C'est le mariage impur de la désespérance et de la jouissance (« Il reviendra demain et le jour suivant comme tous les improbables de la ville. ») La voix est peut-être divagante ^^ mais l'écriture ne l'est pas. Quelle poésie dans ce bar «pavé d’argent, de verre et de nectar » ! Quelle tristesse contenue, quelle émotion dans le dernier paragraphe ! En redemander une tournée ne serait pas raisonnable car ce serait faire replonger ce pauvre corbeau noir dans son abîme mais quel dommage ! J'ai adoré cette petite incursion dans l'univers de Tom Waits et de Bukowski. |
Eskisse
4/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Don
C'est triste et fantasmagorique à souhait, décor baroque aussi avec les nombreux pluriels créant une dimension foisonnante, les miroirs etc. Je me demande dans lequel de tes neurones se cachait cet univers détonnant. J'aime beaucoup cette mise en scène de la perte. |
jfmoods
5/6/2025
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L'ambiance et le thème du poème ont tout de suite fait remonter le "Snakepit" de Cure et la "Venus in furs" du Velvet. Parce qu'au fond, même avec des personnages différents, c'est toujours la même histoire - lancinante, spectrale, salement humaine - qui se raconte : la perte de l'Autre.
Parmi les éléments les plus prégnants du texte... - le chiasme qui fixe le désaccord tragique : "Je ne te vois pas, tu ne me sens pas." - l'oxymore et la métaphore qui dressent le constat froid de l'inaccessibilité réciproque : "Des ondes silencieuses dans un lac de pétrole." Le texte est construit sur un balancement obsédant de l'extérieur vers l'intérieur, de l'arrière-plan traversé par l'ivresse à ce coeur dévasté qui prend plaisir à gratter ses croûtes. Avec, au final, cette saloperie de monde qui n'en a rien à battre et court lui-même à sa perte. Là, c'est le "Négatif" de Biolay j'ai entendu en fond sonore... "... puisque tout fout le camp." Merci pour ce partage ! |