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Chansons et Slams
doudebaolescu : Poupée brisée
 Publié le 12/01/12  -  6 commentaires  -  2078 caractères  -  85 lectures    Autres textes du même auteur

Chanson "réaliste".


Poupée brisée



Hé viens donc, petite fleur sans histoire et sans âme
Petite poupée brisée que Dieu a oubliée
Reléguée à la place que bien longtemps les femmes
N’ont jamais, jamais eue dans notre société
Des lunettes noires baissées sur des yeux anonymes
Veux-tu donc nous cacher jusqu’à ton patronyme
Ou bien ne sont-elles là que pour cacher les bleus
Et les larmes que retient ton cœur amoureux


En échange de tes vœux d’être belle et soumise
Les caresses que tu as eues n’étaient pas celles promises
Ce beau jour où tu crus les mots pieux du curé
Et le serment rendu par l’homme à tes côtés
Qui grava dans le marbre de l’autorité
Divine l’hypocrisie et ta crédulité
Une nuit d’noces de joie, de feu et d’amour fou
Quelques baisers rapides, une troussée et c’est tout


Le lend’main de la noce, guère moins émoustillée
Tu ne t’attendais pas à prendre une dérouillée
Pour avoir, encore toute à ton immense bonheur
Paressé dans les draps imprégnés de sa sueur
Suffoquée de surprise, tu ne pleuras même pas
Pas plus que ne songeas à l’abandonner là
Et ce fut le début d’une lignée d’horreurs
T’étais-tu habituée à la douleur ?


De ce que tu reçus d’la vocation d’épouse
Nul droit n’autorise à ce que tu découses
Ce que le Dieu des hommes devant témoins cousit
Mêm’si en crin se changèrent les draps du lit
Même si la chaleur du charbon du foyer
Brûla ton cœur en se changeant en brasier
Et quand bien même t’en vint cette idée amère
D’épouse, pour te garder, il te fit mère


Pire que tout, la question cruciale et fatidique
Tournait en boucle dans ton tube catholique
« Quelle faute ai-je commise, quel péché mortel
Me vaut tous ces tourments, ce châtiment cruel ? »
Mais qu’avais-tu pour te croire toujours coupable
Chaque fois qu’il détachait son maudit ceinturon
Et je te crois en plus encore capable
De t’en aller l’attendre à sa sortie de prison


 
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   Meleagre   
12/1/2012
Voilà une chanson engagée, sur un thème fort. Une chanson réaliste, comme le dit la présentation, et qui en a bien l'air. Elle sonne juste, elle raconte avec justesse et émotion l'histoire de cette femme battue, qui voit s'envoler un à un ses rêves, qui s'attache malgré elle à cet homme violent.

L'expression est juste, mais pas toujours très adroite. Déjà, on est dans une chanson, donc le rythme des vers est très important si on veut que ce soit facile à chanter. La plupart des vers sont des alexandrins scandés 6/6, mais on relève quand même un certain nombre de vers qui n'en sont pas ; cette irrégularité nuit à la fluidité de la chanson.
Et les larm(es) que retient / ton cœur amoureux 6/5 ou 7/5
Les caresses que tu as eues / n’étaient pas celles promises 7/6
Paressé dans les draps / imprégnés de sa sueur 6/7
T’étais-tu habituée / à la douleur ? 7/4
Nul droit n’autorise à ce que tu découses 6/5
Et quand bien même t’en vint cette idée amère 6/5
D’épouse, pour te garder, il te fit mère 6/4
Et je te crois en plus / encore capable 6/5

De plus, si chaque strophe sonne juste, je ne vois pas de vers qui sortent du lot. Tout est mis un peu sur le même plan, dans un langage courant ; et il me manque des expressions riches, qui retiennent l'attention.

Je me garderai bien d'évaluer, puisqu'on touche là à quelque chose qui dépasse le cadre d'une chanson.

(Et puis, pour répondre à "Nul droit n’autorise à ce que tu découses / Ce que le Dieu des hommes devant témoins cousit" : si, il existe dans la religion catholique des motifs d'annulation du mariage, notamment si un époux s'aperçoit qu'il n'était pas libre au moment de faire son choix, que ce choix n'a pas été fait en connaissance de cause.)

   funambule   
12/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Oui, une chanson réaliste, une chanson décrivant par le menu ce processus récurant, annihilant volonté et liberté propre. Je l'ai au départ lue plutôt comme une poésie accessible, ensuite, la petite annotation m'aura redirigé. Le parti-pris d'un presque détachement "observateur" aide à faire passer le réalisme et évite le piège de "trop d'émotion" qu'une éventuelle mise en musique aurait amplifié et fait sombrer dans le pathos. Difficile cependant d'adhérer complètement à ce texte dépouillé de tout style réel... mais au vu du sujet, particulièrement "chargé", la marge de manœuvre était quasiment inexistante et le choix "descriptif/évolutif"... un "panoramique de société" s'imposait sans doute. A noter que, malgré le passage par le détail des faits, rien ne fait glisser le lecteur vers le "cas particulier" qui aide souvent à l'appropriation nécessaire en chanson (paradoxalement).

OK pour le fond, le journalisme "mis en forme", les hésitations entre les mots qui hèlent et d'autres (à commencer par le titre) qui scellent les lieux communs me font reculer un peu. Le challenge était ardu!

   Charivari   
12/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un thème fort pour une chanson réaliste dans la plus pure tradition (je pense notamment à Fréhel)
L'expression est bonne, peut-être un peu plate parfois, mais cela démarre très fort, et la fin est à couper le souffle

Par contre, j'avoue ne pas avoir compris :
"Reléguée à la place que bien longtemps les femmes
N’ont jamais, jamais eue dans notre société"
-> n'est-ce pas le contraire.

Enfin, je trouve la prosodie assez intéressante, mais un peu monotone et répétitive.

   David   
14/1/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour Doudebaolescu,

L'impression est moyenne, mais la fin est pas mal du tout, ça claque bien dans le contexte cette mise en scène du "syndrome de Stockholm", du pacte de l'otage avec le ravisseur. Je ne comprend pas au début ce passage :

"Reléguée à la place que bien longtemps les femmes
N’ont jamais, jamais eue dans notre société"

Comment peut-on être reléguée à une place que l'on n'a jamais eu ?

C'est au tout début d'une chanson narrative, sans jeu symbolique ou sur l'absurde, ça marque tout le reste de la lecture je trouve, et laisse comme un manque à la fin, une impression de maladresse.

   Anonyme   
7/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ce texte m'a surpris, assez défavorablement je dois dire, non par son contenu, ou par les mots, les images utilisés, mais par cette ponctuation totalement étrange.

Pour le fond, les mots donc, je l'ai trouvé assez simple, assez évident, une ritournelle facile, sur un sujet dur.
Une ou deux fautes de style selon moi:
"Reléguée à la place que bien longtemps les femmes
N’ont jamais, jamais eue dans notre société"

Comment peut elle être reléguée à cette place, puisqu'elle ne l’eut jamais ? Nous sommes relégués, donc renvoyés, à une place que l'on connait me semble t-il ?

"Des lunettes noires baissées sur des yeux anonymes"

Baissées me gêne, j'entends lunettes baissées quand elles sont sur le bout du nez, justement pour dévoiler un peu les yeux, là cette femme cherche à faire l'inverse je crois; je pense que "cachant" eut été mieux.

"Tournait en boucle dans ton tube catholique"

jeux de mots avec le tube cathodique du téléviseur j'imagine, en relation avec l'acte de mariage devant un prêtre? Ce n'est pas très clair, dommage.

Sur la forme.

Pourquoi avoir choisis cette ponctuation hiératique ? C'est le gros défaut de ce texte, qui me l'a rendu difficile à lire. Parce que c'est une chanson, et une chanson c'est un air, des respirations, des souffles, des temps, un tempo; or la ponctuation ne donne aucun indice pour ça !

Si on prend les trois premier vers:

"Hé viens donc, petite fleur sans histoire et sans âme
Petite poupée brisée que Dieu a oubliée
Reléguée à la place que bien longtemps les femmes"

L’interprète respire donc au début, puis très rapidement ensuite, mais pour poursuivre il doit avoir du coffre, car il ne respirera plus avant le quatrième vers !
Et ainsi de suite. Il faut ponctuer vos fins de vers, marquer plus le rythme, parce que là c'est catastrophique, gênant, désagréable, et ça gâche vraiment ma lecture d'un texte somme toute sympathique.

   Anonyme   
10/11/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le titre m'a interpellé "Poupée brisée", je comprends mieux après lecture, de voir ici la notion de cet objet, substance sans appartenance, sans âme, avec qui on s'autorise le meilleur et surtout le pire, pour assouvir un instinct perfide.

Il y aurait beaucoup à dire sur ce fond, c'est un sujet dès plus délicat, il n'est pas toujours simple de sortir de ce piège infernal qu'est la violence conjugale, malgré certaines solutions mises en place, le chemin est encore long, pour une totale disparition de ce fléau qui touche toutes les couches sociales.

Pour en revenir au texte, il a les mots pour bien présenter le cheminement et la souffrance qui s'installe insidieusement, par moment il m'a paru un peu long, j'aurais aimé un effet plus marquant, des phrases plus courtes, percutantes qui passeraient mieux dans une chanson, un slam.
Je n'ai pas trop perçu de rythme au fil de ma lecture, j'ai lu un récit retranscrivant un fait, pas vraiment de sonorité, pas vraiment de mélodie qui accroche comme le ferait un texte de chanson.


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