A quelques rimes près ( cou/coup, rémiges/fige) ce poème respecte les règles classiques mais je ne suis pourtant guère enthousiasmé par ce portrait d'un si bel oiseau qui méritait certainement mieux.

Les descriptions et images sont empruntées et d'une trop grande simplicité; elles manquent souvent d'intérêt et le résultat poétique est décevant.

"A pas lents, le héron, dans le marais avance "??
"Sa tête au S parfait dessiné par le cou
Baisse son regard haut, mais avec élégance "

Désolé, mais je reste sur ma faim.

En EL

Lebarde

Bonjour
Belle poésie naturaliste et finement observée.
L'affût , la chasse et la détente du cou sont ici parfaitement décrits dans un environnement de roseaux et de prêles. Le déplacement du héron dans le marais a quelque chose de hiératique:
"L’échassier en col blanc, de son allure altière,"
"A pas lents, le héron, dans le marais avance"
de bien beaux vers.
Cordialement.
poldutor en E.L

Un poème que je trouve plutôt bien réalisé dans le genre "naturaliste" ; il est précis, visuel, ne se roule pas dans le lyrisme. J'apprécie. Mon vers préféré :
À pas lents, le héron dans le marais avance

J'ai un bémol sur le dernier quatrain : à mon avis, l'omission du pronom pour les trois derniers vers du poème (fige, avale, repart) passe mal. Bien sûr on sait de qui il est question, mais ne pas repréciser "il" fige le gardon me paraît peu naturel, d'autant que vous avez passé aussi à la trappe l'article qu'on attendrait pour "le" gardon. J'ai bien vu que c'était pour caser l'expression adverbiale "sans peine"... Trois syllabes, c'est un gros morceau dans un hémistiche !

Ah, et je salue la rime diffus/affûts. Joli, à mon avis.

J'aime assez l'idée de cette scène, hommage au gracieux échassier.
"Baisse son regard haut, mais avec élégance" : je ne trouve pas ce vers très élégant, pour le coup. Le deuxième quatrain me paraît le moins réussi.
"Gardon sans peine fige" : là je n'aime pas du tout, la formulation me paraît vraiment trop forcée par la rime et la métrique.
Malgré quelques maladresses, la scène est plutôt bien dépeinte.

Un poème évocateur, plutôt bien écrit...
On visualise sans peine ce grand échassier, avec son profil caractéristique et son élégance.
Beau choix de vocabulaire : roselière, prêles, rémiges, gardon...
On peut trouver un peu "faciles" des images comme "la dague de son bec", "Comme une ombrelle"...

J'aime bien les vers :
"Entre le tertre et l’eau, sur une roselière,
Parmi les aulnes gris et les prêles dressés,"
ou
"Sa tête au S parfait dessiné par le cou"

J'aime un peu moins l'avant-dernier vers avec l'inversion du verbe fige.

Bonjour

La description est bonne et j'aime bien le S du cou, c'est bien observé,
mais je regrette souvent dans ce genre de poème qu'il reste
justement et seulement au niveau descriptif.
On aurait pu s'accompagner d'une pensée pour La Fontaine
afin de clore ce texte, il l'aurait mérité, lui qui donna, également,
un très bon rôle au héron.

Voilà l’art qui réjouit les sens. A la source, l’observation et la description méticuleuse d’une nature ravissante de réalisme, les mots sont si justes et sont autant d’images se déroulant à un rythme où le mouvement est dans l’ordre imprimé par les talents du narrateur insufflant par delà une vie au texte. Mouvements lents ou saccadés , jeu d’ombres et de lumière, défilé d’actions, description des lieux et de l’élément central , mise en scène qui ferait le bonheur du plus grand des puristes.
Le héron cendré ; un peu comme dans un film, un spectacle avec peu d’effets sonores tant les images sont époustouflantes ! Un grand moment de lecture.

Belle description de ce superbe oiseau que l'on peut rencontrer au bord des cours d'eaux de ma région.

Mon quatrain préféré est le second qui nous montre le prédateur en action. S'y ajoute les deux premiers vers du quatrain final qui nous montre la technique de ce pêcheur habile, mangeur de poissons et de grenouilles aussi bien que limaçons.

Un sympathique tableau animalier.

bonjour dream
S'il est un oiseau que l'on peut observer, c'est bien le héron ( on voit des aigrettes, mais guère de patapons ! )
Il est si peu farouche, qu'il semble nous dire " alors, vous visez bien et en plein dans le mille plongez votre dague ! "
Scène de la vie dans la flore, d'un modèle de la faune qui viendrait presque piquer sous les roues des voitures !
NB c'est bien observé, bien vu ( il faut dire qu'avec sa façon de rester immobile, avant l'estocade, l'échassier prend la pose sans qu'on le lui demande, et l'auteur n'a plus qu'à appuyer sur le déclencheur de sa plume... c'est dans la boîte !
On peut observer cet oiseau un peu partout ; il ne fait pas le difficile, entre des vers dans un champ, des sauterelles au pré quand vient l'été et le ruisseau où il guette l'ablette l'épée en garde !
J'aime particulièrement la seconde strophe, dont j'ai très souvent l'occasion d'admirer son héros !
des dodécasyllabes néo-classiques, avec un infime bémol au 11e vers, où l'absence d'article devant " gardon " put trouver la parade...

En lisant vos mots, on voit marcher ce bel échassier à l'œil perçant.
Le décor est bien planté et la scène agréable.
Du joli travail qui manque un peu d'originalité.

L'inversion du 11e vers perturbe la fluidité de l'ensemble.

Merci du partage.
Myo

Bonjour Dream,

Outre une belle description du héron, j'ai beaucoup aimé le second quatrain très réussi, où j'ai l'impression que le narrateur, tout en filmant la scène, l'explique en chuchotant.
C'est en tout cas l'impression que j'ai eu en lisant ce passage.

À pas lents, le héron, dans le marais, avance ;
Sa tête au S parfait dessiné par le cou
Baisse son regard haut, mais avec élégance :
La dague de son bec s’enfonce tout à coup.

Un bel ensemble, une belle lecture.

Bonjour dream,

Excellent poème sur la pêche du héron dans le marais.
Oiseau lent dans son approche et vif comme l'éclair pour fondre sur sa proie : "la dague de son bec".
Très joli tableau !
Merci.

Luz

Bonjour Dream,

une très belle description animalière et naturelle. L'écriture est précise et ciselée, l'ensemble est très visuel, donnant presque l'impression de regarder un court métrage (poétique cependant lol) de la vie dans les marais salants près de chez moi. Le rythme très fluide permet une lecture chantante que j'ai appréciée.

J'ai beaucoup aimé l'image de "la dague de son bec" qui rappelle que, si l'animal est beau, il est aussi assassin, et le contraste avec la douceur de la description du paysage est d'autant plus frappante. La précision de la description permet vraiment de "voir" ce héron, dans un cadre naturel brossé avec délicatesse.

Je ne suis d'ordinaire pas fan de ce type de poésie, que je trouve trop figée à mon goût (et que je suis de plus incapable d'écrire), mais la qualité de cette peinture m'a séduit.

Merci pour le partage.

Ombhre.

Oui c'est tout à fait ça. J'en ai justement observé un l'autre jour et forcément je repense à lui en lisant ce poème.
Une description assez fidèle de ce magnifique échassier plutôt solitaire qui méritait bien un poème.

Merci pour ce texte. J'habite à côté d'une rivière et je vois souvent des hérons, surtout en vol en réalité. J'aime beaucoup cet oiseau dont votre poème rend ma majesté. Son cou en S, j'ai adoré. Quelques vers cependant me font un peu tiquer, celui du gardon, mais la première strophe est très fluide. J'aime beaucoup l'humanisation du héron qui m'a fait sourire. Les poèmes sur la nature sont rares mais précieux.

Bonjour Dream,

Je trouve ce poème très intéressant, et les images qu'ils donnent à voir très belles.

J'aime particulièrement la première strophe. On en oublierait presque les rimes, tant l'ensemble est fort imagé. C'est effectivement la prégnance de "L'échassier en col blanc" qui prédomine et que l'on imagine...

Je ne connais pas tous les termes. Ainsi, je ne sais ce que sont les "rémiges" et je n'ai fait qu'imaginer "La dague" en lecture. Je dois chercher le sens dans le dictionnaire.

J'adore la comparaison avec l'ombrelle... Très joli.

J'ai été plus sensible aux rimes en relecture, comme si elles étaient passées quasi-inaperçues la première fois, soit au moment de ma découverte de ce texte.

J'aime aussi que ce poème ne montre qu'un instant pris sur le vif de ce héron. Le dernier vers montre, en effet, ce dernier qui "repart vers de nouveaux affûts", comme si, aussi le regard du poète narrateur allait aussi vers d'autres horizons.

Enfin, ce poème me semble dynamique, de par ce qui y est conté. Comme quoi, un texte court, de quelques vers peut donner à voir beaucoup à partir d'un regard posé, tranquille, ouvert sur la nature.

Merci du partage, et bonne continuation.

Bonjour Dream,

J'aime bien la vidéo mentale qui défile sous mes yeux tant parlent vos images. Ce héron, ces grandes ailes ouvertes en ombelle pour attirer sa proie dans leur ombre...

Juste un peu gênée par "Baisse son regard haut" pour le sens, ainsi que "gardon sans peine fige" pour l'inversion, alors que les inversions ne me dérangent pas généralement, mais je trouve celle-ci un peu bizarre.

Le poème dans son ensemble n'est pas très puissant mais je le redis, les images sont belles et vivantes avec un vocabulaire descriptif tel que: "le tertre et l'eau" les aulnes gris" "les prêles dressés" "L'échassier en col blanc" "sourcils noirs hérissés", j'aurais pu recopier le premier quatrain intégralement. Puis, "la dague de son bec" "il ouvre et ferme ses rémiges" "de nouveaux affûts".

En néo, je ne sais pas apprécier la technique alors je ne dis rien ^-^
mais le fond m'a séduite.

Bon dimanche,
Cristale

Très bel instantané ! J’aime particulièrement les images du décor planté dans les 2 premiers vers, dans un vocabulaire riche. La suite est un court-métrage animalier et l’on se sent derrière l’objectif, immobile et silencieux, saisissant la brièveté de la scène.

S’il fallait que je fasse quelques remarques, je dirais que je n’aime pas trop le 2° vers du 2° quatrain pour plusieurs raisons : à cause du « S » qui me paraît simpliste , à cause du fait que c’est le cou et non la tête qui en a la forme et à cause du fait qu’à sa prononciation le vers est en 13 syllabes.
La construction de l’avant-dernier vers ne me plaît pas trop non plus.

Mais j’ai bien aimé ma lecture. Merci, DREAM.

En ce qui me concerne, j'aime assez les textes aux ambiances bucoliques. C'est un vent de fraîcheur qui vient vous caresser les oreilles.
Un texte élégant à l'image de son protagoniste.

Merci pour ce partage