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Poésie contemporaine
dream : Prières dans la dune
 Publié le 21/07/20  -  10 commentaires  -  633 caractères  -  230 lectures    Autres textes du même auteur

Le désert rythmé par les prières.


Prières dans la dune



Un vieux Chiite en turban tout de soie écarlate,
À l’appel du muezzin sortant du minaret,
Vers la Mecque, à genoux, récite une sourate
Dans le spasme bleuté du levant sur l’adret.

Derrière la prison au hublot de dentelle,
Frêle tour de silence, en tchadri satin noir,
Glisse le regard triste et si doux d’une belle :
Deux grands yeux d’impala dont s’effeuille l’espoir.

Une chouette effraie en sa robe blafarde,
Aux longs pleurs du chacal, répond en hululant,
Mais sans troubler jamais la prière du barde,
Sous le ciel de cobalt, dans le jour chancelant.


 
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   Anonyme   
8/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une ambiance ! En quelques vers j'ai voyagé, et je trouve que ce n'est pas facile de faire "décoller" le lecteur aussi vite... Je salue la performance.

Si j'essaye d'analyser pourquoi j'ai été sensible à ce poème, je crois que c'est le spasme bleuté du troisième vers, associé à l'adret, qui me donne le déclic. La qualité se maintient également, à mon avis, sur l'ensemble des quatrains : une expression simple et évocatrice... Je ne sais trop ce qui m'emporte, cela s'appelle peut-être, tout simplement, le charme. Un léger bémol toutefois sur les yeux d'impala dont s'effeuille l'espoir, là pour moi la note est un poil forcée. Très beau dernier vers, je trouve, j'ai une faiblesse pour le mot "cobalt".

   Anonyme   
10/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Un beau tableau, avec en filigrane, exposé, le mode de vie dans "la dune".
Beaucoup d'harmonie et de musicalité dans ces trois quatrains.
Je trouve suffisamment de retenue et d'élégance à ce poème pour que le lecteur ressente l'atmosphère, s'en imprègne et suive ensuite le chemin de sa propre réflexion.

Merci du partage,
Éclaircie

   Donaldo75   
14/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’aime beaucoup le désert, même si je préfère celui du Nevada au Sahara ; de ce fait, ce poème m’a donné envie du voyage. Et j’ai bien eu raison tellement je le trouve réussi, riche d’images, de références, d’un champ lexical où rien n’est laissé au hasard. C’est ça le travail, dirait ma grand-mère, une institutrice dont le travail de sape sur les petits garnements rétifs à la poésie m’a toujours étonné. Et le résultat vaut le détour de la première lecture, le retour sur une seconde passe et le plaisir, la gourmandise d’un troisième passage. Le ciel de cobalt m’a parlé ; je trouve cette image de fin très picturale, digne des tableaux de Robert Indiana ou Mark Rothko.

Bravo !

Merci pour le voyage.

   papipoete   
21/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour dream
Prières ( au pluriel ) dans la dune ; l'une du muezzin qui appelle les fidèles, l'autre du vieux chiite qui récite et celle sans paroles d'une Belle enfermée au palais...
NB que peut donc demander l'un et l'autre à Mahomet, alors que tout près d'eux couve un océan de tristesse ?
Certes, rien ne peut troubler " la prière du barde ", puisque la femme ici a si peu d'importance...
Il n'en reste pas moins qu'en fort beaux vers, tout cela est bien décrit, et ces " deux grands yeux d'impala " en disent si long quand cette bouche n'a personne à qui parler...
techniquement, si on lit " chi/ite " le vers mesure 13 pieds
................................. " mu/ezzin " idem......................

   Angieblue   
21/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a vraiment une belle atmosphère dans ce poème avec la désert, la prison, la prière et la belle éplorée.
C'est vraiment troublant et bien décrit.

Mes passages préférés sont:

"Dans le spasme bleuté du levant sur l’adret."

"Deux grands yeux d’impala dont s’effeuille l’espoir."

"Mais sans troubler jamais la prière du barde,
Sous le ciel de cobalt, dans le jour chancelant."

Cependant, mes strophes préférées sont la 1 et la 3.

Dans la 2, je n'ai pas bien compris "hublot de dentelle" et "frêle tour de silence". Enfin, je trouve bizarre de comparer la belle à une tour de silence et d'utiliser "dentelle" pour décrire un hublot.

Mais excepté ce petit détail qui est un ressenti de ma part, l'ensemble est vraiment fluide, visuel et très poétique.

   poldutor   
21/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Dream
J'ai beaucoup apprécié ce poème par l'atmosphère de calme et de sérénité qui se dégage. Cela décrit assez bien le moment de la soirée où le musulman pieux se tourne vers la Mecque:
"Vers la Mecque, à genoux, récite une sourate"
"Une chouette effraie en sa robe blafarde,
Aux longs pleurs du chacal, répond en hululant,
Mais sans troubler jamais la prière du barde,
Sous le ciel de cobalt, dans le jour chancelant."

Deux petites incompréhensions :
"Dans le spasme bleuté du levant sur l’adret.", je ne comprends pas très bien ce que peuvent être ce "spasme" et ce "levant"; d'autre part les deux premiers vers contiennent 13 syllabes. Mais c'est broutille tant le poème est évocateur.
Bravo.
Cordialement.
poldutor

   Queribus   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une superbe ambiance pour un sujet très original; l'ensemble m'a rappelé certains poèmes de Leconte de l'Isle; la maitrise de la poésie classique est quasi parfaite (sauf les deux premiers vers qui contiennent treize syllabe (chi-ite, mu-ez-zin) mais ceci n'est pas très grave et n'enlève rien à la qualité de votre écrit.

Bien à vous.

   Hiraeth   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Un poème bien chouette si je puis dire, qui semble assumer en toute élégance et humilité son charme désuet (cette description de scènes orientales fantasmées par un regard occidental fait très 19e siècle romantique). Je n'ai rien contre les images d'Epinal quand c'est bien fait, ce qui est globalement le cas ici. Je reprocherais juste à l'auteur la synérèse à "muezzin" qui arrache un peu l'oreille et dont l'usage n'est pas cohérent avec la diérèse faite à "chouette" au v9, ainsi que le titre : "dans la dune" me paraît fort maladroit. "Sur la dune" irait à mon sens beaucoup mieux.

L'ensemble dénote cependant un vrai travail d'orfèvre, étonnamment riche en belles trouvailles malgré le thème éculé.

   Miguel   
22/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On aime le rythme lent de ce poème, véritable harmonie imitative du style de vie évoqué ici. On aime aussi les belles images, fortes (hublot de dentelle par exemple), mais je ne comprends pas bien l'emploi du mot "barde", car rien ne le justifie (me semble-t-il) dans ce qui précède, et il me paraît relever du vocabulaire occidental. Faut-il voir une volonté de dénonciation dans le sort réservé à la malheureuse ? La condition masculine et la condition féminine y apparaissent tellement différentes.

   Lulu   
26/7/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très joli poème, Dream.

Il y a comme le silence et le chant à la fois, le peuple et le désert, la présence et la douceur jusqu'à celle des couleurs des lieux et de cette chouette inattendue qui hulule "sans troubler jamais la prière du barde / Sous le ciel de cobalt, dans le jour chancelant".

Le jour a beau être "chancelant", la prière s'entend...

J'ai aussi beaucoup aimé les rimes dans ce chant crépusculaire et paisible. Le "spasme bleuté du levant sur l'adret" donne à voir la beauté de la vie ; celle de la terre aussi - et cela en si peu de mots.

Trois quatrains ont suffi à me toucher ici, dans le silence d'un chant subtil.

Bravo pour ce poème ! Et merci du partage.


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