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Poésie contemporaine
Edgard : On déshabille, on déshabille…
 Publié le 14/04/14  -  5 commentaires  -  1617 caractères  -  198 lectures    Autres textes du même auteur

Un p'tit poème endimanché, qu'il faudrait bien déshabiller…


On déshabille, on déshabille…



Exquise, voici en sa brume,
Tissée d’une fine échevette
De mousseline et soie légère,
Une aube de mai en nuisette !
Un espiègle brin de lumière
Lui vole en riant ce costume,
Elle en loue la délicatesse…
Ce jeu-ci vaut-il une messe ?

On déshabille, on déshabille…

Belle orchidée voici le temps !
La Grâce élit ce matin crème
Pour te déshabiller, rêvant :
Te voilà nue, volupté même,
Hors du cocon-pâte d’amande,
Toute remplie, soudainement,
De sève, de violet, de blanc,
Ton œil tatoué de guirlandes.

On déshabille, on déshabille…

La soif d’un vent pressé d’automne
Défeuille – vite ! – une ramure,
Cette passion déchire et tonne ;
Certains goûtent cette aventure,
La manière parfois étonne ;
On peut chérir le temps qui dure :
Libre est l’Art de déshabiller,
Tant qu’on jette au loin ses souliers !

On dézhabille, on dézhabille !

Ce petit «zz » d’abeille vrille
L’émoi frétillant des papilles,
Petit bouton comme une bille,
Ou « zip » glissant dans un éclair,
Dévoilant tout un univers…
Suçons le sens et ses ramilles.
Œil torve ou robe de bure ?
Déshabillez ! n’en ayez cure !

Je déshabille. Tu déshabilles… ?

Soie de pétale, satin de peau,
Clin d’œil tapi derrière le mot,
Sous l’habit de vent, le murmure…
Dévêtant ce faux virelai,
Accoutré de rime et césure,
Mascara, manière, petit pied…
Goûtons, tétons, lutine ou sage,
L’ivresse du déshabillage.


 
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   Robot   
29/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème m'a enchanté par ses aspects primesautiers, quelque chose de pétillant en émane, un optimisme bien agréable et réjouissant qui vient égayer la production du site avec un talent certain.
Un texte juste recouvert d'un voile transparent qu'il est aisé et piquant de soulever.

   Anonyme   
30/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Je me suis un peu perdu dans le propos, ne comprenant pas toujours les images évoquées, mais d'une façon globale j'ai apprécié cette poésie gentiment espiègle. Le vocabulaire est d'un bon niveau et les vers, sans avoir le même nombre de syllabes, gardent néanmoins de l'homogénéité. On sent également qu'il y a un travail de fait dans la disposition des rimes, embrassées ou croisées, qui confère une musique certaine à l'ensemble.
J'aime bien aussi l'énergie qui s'en dégage. En vérité il y a plein de vie dans votre poésie mais c'est un peu normal puisque l'on parle de déshabillage !

   Anonyme   
14/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Que de fraîcheur dans ce poème léger, rythmé par des octosyllabes qui induisent une vivacité parfaitement adaptée au propos, lequel léger dans son essence est décliné avec verve et poésie par l'ensensemble des notation sensorielles qu'il évoque. l'oeil, l'odorat, le goût, le toucher, se mettent en oeuvre pour procurer un sentiment joyeux auquel participe toute la création qui semble obéïr à une même règle : ce qui est le plus délicieux est ce qui est caché et qu'on découvre avec une sorte de volupté. Il en est de même pour les mots dont il faut dénuder le sens premier pour en goûter toute la saveur et toutes les résonnances. C'est ça la poésie.
Vraiment, bravo et merci, c'est une lecture qui met le coeur en joie.

   newman   
15/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour,
une poésie fraîche,voluptueuse et agréable à lire malgré quelques expressions et termes un peu complexes à décortiquer en ce qui me concerne.
un certain rythme dans ce déshabillage et dans ces rimes donnent un ensemble dynamique.
merci

   Anonyme   
19/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Plaisir du corps, de l'oeil, du doigté, du sucé, j'en passe absolument réjoui.

Merci de ce texte bonbon délicieux comme le corps que l'on désire, que l'on déshabille, prémice de voluptés et de plaisirs.

Coup de fraîcheur bienvenu dans cette pluie de mélancolies dont nous sommes tant, et si souvent, arrosés...


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