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Poésie classique
Fattorius : Les lyobas sont partis
 Publié le 19/07/12  -  9 commentaires  -  784 caractères  -  176 lectures    Autres textes du même auteur

Au sujet de ces chorales qui se meurent dans nos campagnes…


Les lyobas sont partis



La chorale se meurt, les chanteurs sont en deuil ;
Trop peu sont au chevet. Clairsemés, teint de cire,
Les aînés, ces amers, ont perdu leur sourire :
L’effectif, de longtemps, n’a point connu d’accueil.

Les lyobas sont partis, qui faisaient son orgueil.
Les rimeurs d’aujourd’hui n’ont plus rien qu’on admire.
Au passé conjuguant, ils ne font que redire
En des vers empesés le pays du cercueil.

Tu ne sais, chant du cœur, où trouver ta relève.
La jeunesse gobant des musiques sans sève
Veut du rock et du toc, et maudit tes accents.

Une funèbre paix tout soudain vient te ceindre.
Sans hymne et sans terroir tes concerts sont lassants
Et sans souffle, les chœurs se taisent pour s’éteindre.


 
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   Anonyme   
22/6/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Ayant lu la première version de ce texte, je suis surpris du changement d'orthographe du titre. Celle-ci n'est peut être pas absolument fixée ? Pour le fond, cette seconde version me parait plus pénétrable que la précédente. Il se dégage de ce texte une profonde nostalgie liée évidemment au réseau sémantique utilisé :
"se meurt... deuil...au chevet....teint de cire...amers...perdu leur sourire... partis... n'ont plus rien...au passé conjuguant...cercueil..."
Les deux quatrains sont baignés de ce regret et constituent le constat déplorable que dresse l'auteur (Le premier quant au sort des chorales, le second constituant une explication : la désaffection pour le répertoire traditionnel). Les tercets s'ouvrent sur une apostrophe qui prend pour objet ce répertoire lui-même (personnification) et porte un jugement (sévère, que d'aucuns pourraient trouver "ringard") sur les goût de l'époque contemporaine. Dans le dernier tercet est évoqué à nouveau le sentiment de profonde nostalgie (funèbre, répétition de "sans", lassants, se taisent, s'éteindre...) teinté d'une notion d'irrémédiable.
Le thème n'est pas nouveau, depuis des siècles les contemporains ont toujours affirmé que "c'était mieux avant". On peut bien sûr regretter à bon droit la disparition, liée au phénomène de modes, d'un certain nombre de traditions. Toutefois, la tonalité générale de ce texte me paraît dramatiser exagérément un sort commun à toute manifestation culturelle, forcément datée. La forme classique et son lyrisme inhérent y est sans doute pour quelque chose : j'aurais aimé plus d'émotion sensible, plus de vraie mélancolie qui montre que l'auteur est touché affectivement et personnellement, pas seulement ce constat, raisonné et résigné, trop froid comme un mausolée de marbre.
Une forme plus légère, plus musicale (c'était approprié) eût sans doute mieux convenu à faire partager les regrets sincères du poète qu'on ne rencontre pas assez.

   Anonyme   
24/6/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour ! J'avais commenté ce texte lors de sa première présentation et, si je me souviens bien, relevé quelques imperfections. Cette nouvelle mouture me semble parfaite pour ce qui est de la prosodie même si on y trouve peu de rimes riches.
Lyobas et l'expression "tout soudain" ne trompent pas sur l'origine de l'auteur que l'on peut cataloguer helvétique.
J'aime bien le thème, genre requiem concernant une musique du passé qui s'éteint peu à peu victime du modernisme... et du départ de toute une génération. C'est à mon goût un très bon sonnet... exempt de toute critique.

   Anonyme   
5/7/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Au-delà de sa nature "régionaliste" (issu d'un patois - du Conté de Gruyère ?), c'est la question de la prononciation que je me pose pour ce mot "lyoba", en sachant que le tableau de Saint René le donne en synérèse pour son orthographe en "yo", alors que, personnellement, je le rangerais dans la catégorie exception (comme myosotis), pour le prononcer en diérèse. (je me demande même si dans le chant des armaillis il n'est pas chanté li-o)
Il me semble que l’impératif donné à la prosodie pour rentrer dans la catégorie a fait perdre beaucoup de spontanéité, et donc de charme, en rapport à la version précédente.
Cependant, la référence sur le Ranz des vaches donne un relief tout autre au genre de chœur(s) dont le poème pleure la disparition. Ma lecture s’en est trouvée modifiée.

L’emploi de virgules doubles (vers 3 : ces amers, 4 : de longtemps, et à moindre niveau vers 9 : chant du cœur) donne à penser à des chevilles. Je regrette que la phrase la plus longue ne fasse que deux vers et que la ponctuation, un peu maladroite, hache encore plus la lecture. Le premier quatrain en lecture à voix haute est assez saisissant sur ce point. Le second quatrain n’est exprimé que par des verbes faibles « avoir » et « faire » (2 fois), ce qui le rend assez fade. L’inversion « funèbre paix » apparaît clairement comme une obligation de prosodie. Je me demande enfin si l’allitération en « s de l’avant-dernier (et même dernier ?) vers exprime une sorte de dégout qui viendrait s’ajouter aux regrets du thème.
J’ai bien aimé l’emploi du verbe « gober » (vers 10 ) qui exprime bien l’animosité envers la jeunesse actuelle, coupable aux yeux de l’auteur, du déclin de la tradition. L’expression « du rock et du toc » enfonce le clou sur les goûts musicaux pervers de la bande. Au dernier vers, le "Et sans souffle" qui se rattache à mon sens aussi bien aux chœurs qu’aux cors des armaillis, résonne (si je peux me permettre) parfaitement bien.
En somme, le cruel processus d’érosion de la modernité est en œuvre et vient s’abattre sur les formes les plus ‘empesées’ de la tradition.
Alors oui, la place à la nostalgie est grande, et même vaste, sur bien des points, et celle des lyobas sonne peut-être comme un meuglement au fond d’un vallon.

   brabant   
19/7/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Fattorius,


Oh ! Que c'est triste ! Qu'il est amer ce constat ! Mais tellement bien dit !

Bon ! Malgré tout ! D'accord pour le toc ! Mais pas pour le rock !

C'est peut-être qu'elles n'ont pas trop varié, qu'elles se sont montrées un peu trop figées, que la jeunesse qui chante, qui danse et bondit dans les alpages les a abandonnées, ces chorales !

Elles auraient se mettre au rock, sur le coup de minuit. Il y aurait encore un avenir au fond des vallées encaissées dans le roc !


La faute au Lyoba, ça chante mais ça ne se danse pas ! Tout ça c'est cornes et cloches et trilles ! Normal que la fée Clochette soit cocue !

"... twelve o'clock, rock,
We're gone rock around the clock tonight..."


Lol :D

   Miguel   
19/7/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'avais vu ce poème en EL, je ne savais trop qu'en dire. Une tonalité nostalgique et crépusculaire qui devrait me plaire, des affirmations (rock-toc) auxquelles j'adhère pleinement, le regret d'une culture qui se perd... Autant de choses qui d'ordinaire me parlent, et cependant, le charme n'opère pas ; je ne sais pas, les vers me semblent faibles, les choses dites d'un façon qui passe un peu à côté ... Il n'y a que le vers 9 qui me touche. Ce n'est là qu'un sentiment personnel et subjectif.

   leni   
19/7/2012
 a aimé ce texte 
Bien
C'est un triste constat:la chorale se meurt Où trouver sa relève?La jeunesse gobant des musiques sans sève veut du rock et du toc C'est un jugement un peu dur Je comprends le ressenti de l'auteur
car j'ai écouté des chorales suisses L'écriture est superbe Merci pour ce moment leni

   placebo   
23/7/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Le mot "lyobas" m'a attiré, j'avoue que je ne le connaissais pas.

Je trouve que le dernier vers résume bien l'ensemble ; c'est cette mélancolie qui me plait, pas la construction parfois étrange de certains vers (surtout au début).

"la jeunesse… veut du rock et du toc, et maudit tes accents" Plus que le "rock et toc", c'est le "maudit" qui me fait tiquer : pour moi la chorale sombre dans l'indifférence et la méconnaissance de certains, pas dans le conflit.

Il y a le gospel. Il y a encore des chœurs. Il y a toujours des personnes aimant chanter. J'avoue ne pas soutenir cette rancœur qui point. La thématique du temps qui passe, ce n'est pas que pour les autres, c'est aussi pour les traditions.

Un texte sans doute sincère mais à la construction fragile pour moi et au propos un peu égaré.

Bonne continuation,
placebo

   stellamaris   
28/9/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un magnifique sonnet sur la nostalgie du temps qui passe, sujet éternel s'il en est, vu ici sous l'angle de l'extinction progressibe d'une certaine culture ... A ce propos, ma curiosité apprécie de découvrir un nouveau mot, "Lyobas" !

Cette nostalgie s'accompagne souvent, et c'est le cas ici, d'un dédain de ce qui la remplace, que je ne partage pas ; et ces termes sont souvent outranciers, comme si le fait de tourner une page était la fin d'un monde, voire du monde ; je le regrette, mais c'est une constante du genre, qui n'enlève guère à la beauté du texte.

Celle-ci, par contre, est relevée par la fluidité de la langue, qui se coule avec une facilité apparemment innée dans les contraintes de la prosodie ... Magnifique !

Avec toute mon amitié.

   Anonyme   
19/5/2016
 a aimé ce texte 
Pas
J'ai voulu à nouveau lire un de vos écrits, pour mieux aller à la rencontre de votre plume, je suis un peu déçue, il y a quelque chose, c'est sûr, mais vous semblez trop la forcer dans la forme classique, elle manque de légèreté, vous l'alourdissez par la préciosité du vocabulaire employé, négligeant le ressenti, par des mots plus près de la réalité, plus vrais.

Le sujet que vous avez choisi, méritait mieux, c'est un constat sans appel, peu à peu les chorales se font rarissime dans les campagnes, mais dans votre écrit je n'ai pas trouvé cette mise en évidence et c'est dommage, car il y avait à dire.

Votre écrit m'a laissé indifférente parce que il ne véhicule aucune émotion.


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