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Poésie contemporaine
Hiraeth : À l’ombre de ta grâce
 Publié le 06/07/22  -  9 commentaires  -  1489 caractères  -  228 lectures    Autres textes du même auteur

Pour Rabia.


À l’ombre de ta grâce



C’est une chose étrange à chaque fois de voir
Ton sourire briller dans le tain du miroir
Et mon âme pourtant amère cénobite
N’a plus Dieu que pour toi ma douceur interdite

Ô fille du désert femme libre au front pieux
Les anges dans le vent caressent tes cheveux
Et j’ai vu s’envoler vers mes hauts de mémoire
Du bosquet de tes yeux une colombe noire

Quand je t’entends chanter c’est mon cœur qui s’éprend
Quand je t’entends pleurer c’est mon cœur qui se pend
Mais je sens ces transports à l’ombre de ta grâce
Et malgré mes efforts jamais rien ne s'efface

Combien de souvenirs tissés de petits riens
Dont tu es l’héroïne et moi le seul gardien
Que puis-je donc aimer si ce n’est un fantasme
Et que puis-je espérer si ce n’est un vain spasme

Ce cœur gonflé de joie et crevé tour à tour
Seigneur je t’en supplie sauve-moi de l’amour
Sauve-moi de sa serre ô terreur innocente
Sauve-moi de ma serre aux fleurs incandescentes

Car je veux tout quitter pour le pays lointain
De son corps où s’étend mon rêve clandestin
Rêve de lait et miel qui tourmente mes lèvres
Et descend toujours plus vers le nid de mes fièvres

Quand je l’entends chanter c’est mon cœur qui s’éprend
Quand je l’entends pleurer c’est mon cœur qui se pend
Et je sens ces transports à l’ombre de sa grâce
Et malgré mes efforts jamais rien ne s’efface


 
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   Anonyme   
18/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Moi qui apprécie rarement les jeux de mots, je dois dire que
N’a plus Dieu que pour toi
ouah ! La classe. Et j'aime vraiment toute cette ambiance de dévotion sensuelle autour de la bien-aimée, je trouve que le "mix" assez délicat à réaliser "prend" bien, qu'il y a un bon équilibre entre désir assez clairement évoqué et chaste émerveillement.
Les vers me semblent bien rythmés, fluides, ils coulent tout seuls sous mes yeux qui ne sont pas Dieu. Le sujet ne me passionne pas à la base, il a été beaucoup traité au cours des siècles, ici de manière affirmée ; je me dis que vos vers ont de la personnalité et que ce n'est pas si courant.

Un bémol sur le dernier quatrain, je ne vois pas l'utilité de cette reprise en fin de poème. Bien sûr c'est vous qui voyez.

Une mention pour "femme libre", l'essentiel est dit. Et chapeau pour la colombe noire qui s'envole du bosquet des yeux de la belle ! Magnifique image à mon avis.

   GiL   
28/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le mot qui me vient à l’esprit en lisant ce poème, c’est : psaume. Le ton est incantatoire, c’est une invocation, une prière : le narrateur s’adresse d’abord à la femme qu’il aime d’un amour absolu, puis à Dieu qu’il supplie de le sauver de cet envoûtement… Le troisième quatrain, qui constitue une respiration dans cette incantation, est repris en conclusion comme une forme de refrain.

Les vers néoclassiques sont fluides, bien rythmés et s’enchaînent harmonieusement. J’ai apprécié la présence de majuscules en début de vers mais j’ai un peu regretté l’absence de ponctuation. Les rimes plates concourent à l’effet recherché.

Certaines images ou métaphores m’ont ébloui, comme : « Et j’ai vu s’envoler … Du bosquet de tes yeux une colombe noire ».

D’autres m’ont laissé perplexe ou sceptique : je n’ai pas compris la construction du vers 4 « N’a plus Dieu que pour toi ma douceur interdite », à moins qu’il n’y ait un double sens avec : « N’a plus d’yeux que pour toi... ». Je m’interroge sur la signification de « mes hauts de mémoire ». J’ai été interpellé par le mot « spasme », que je trouve par trop organique dans le contexte. Enfin j’ai buté au vers 23 sur : « Rêve de lait et miel », on attend en effet : « et de miel » (...peut-être quelque chose comme : « Corps de miel et de lait » permettrait rendre cette expression plus ‘‘onctueuse’’ – c’est le moins qu’on en attende !).

Mais ce ne sont que peccadilles à mes yeux ; j’arrête là mon mince réquisitoire uniquement dû, sachez-le, à ma conscience professionnelle de commentateur ^^ : ce poème m’a beaucoup plu, je ne doute pas qu’il soit publié et je me réjouis par avance d’en connaître l’auteur.

GiL en EL

   Vilmon   
29/6/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Épris, en adoration et esclave de cet amour ? Est-il reçu en retour ?
J’ai l’impression qu’il est à sens unique.
Les rimes sont bien, quelques riches, mise à part grâce et efface dont l’accent sur le A est différent.
Vers en alexandrin et je crois que la césure à 6 pas est respectée.
J’ai ressenti la joie mélangé au désarroi que cette personne vit pour l’amour qu’elle porte à cette femme où tout converge, qui devient l’épicentre de son existence, de sa raison d’être et de vivre.

   poldutor   
6/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hiareth
Que voilà un beau poème plein de substance avec un mélange de sensualité et d'innocence, cela ressemble à une prière...
De très beaux vers :
"Ô fille du désert femme libre au front pieux" liberté et piété.
Le distique :
"Quand je t’entends chanter c’est mon cœur qui s’éprend
Quand je t’entends pleurer c’est mon cœur qui se pend"
qui revient au premier et dernier quatrain montre l'amour absolu du récitant.
Belle déclaration d'amour.
Merci pour ce moment de grâce.
Cordialement.
poldutor

   papipoete   
6/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Hiraeth
Si ce n'est pas du rêve, j'espère que Rabia sait tous ces sentiments, que votre plume étale dans ce poème ?
Par moments, je vois un amour impossible comme défendu ( une femme sacrée ) et d'autre part un corps disparu dont l'âme vit toujours dans l'au-delà !
Vous jouez avec les mots, tel un Devos amoureux ( le 4e vers ) le 8e vraiment splendide, et dans la 5 strophe ( serre )
NB dans cette déclaration d'amour éclatante, j'aime bien ces deux vers répétés ( quand je t'entends chanter...//quand je t'entends pleurer... )
des vers brûlants comme l'est le coeur du héros pour cette créature de rêve ( une princesse des mille et une nuits )
le second quatrain fort mystérieux est mon passage préféré !
il me semble voir des dodécasyllabes " néo-classiques "

   Polza   
6/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai vraiment apprécié ce poème dans son ensemble avec toutefois quelques petits bémols. Le rythme m’est apparu des plus agréables et le sens général y est également.

« N’a plus Dieu que pour toi ma douceur interdite » J’ai trouvé ça malin, fallait y penser. Cependant, jeu de mots mis à part, je me suis demandé pourquoi l’amour devrait faire renier un dieu, à moins que le narrateur soit déjà un homme marié et que cette passion lui soit interdite ?

« Et j’ai vu s’envoler… une colombe noire » non seulement j’ai trouvé cela fluide, mais très poétique somme toute.

« Et que puis-je espérer si ce n’est un vain spasme » Je n’ai pas compris l’utilisation du mot spasme à cet endroit, je n’ai pas saisi l’image. Avec une autre construction, j’aurais compris « ectoplasme » qui ne m’aurait pas dérangé le moins du monde au même endroit.

« Seigneur je t’’en supplie sauve-moi de l’amour » J’ai aimé cette idée qu’après avoir abandonné son dieu pour l’amour, le narrateur revienne vers ce dieu pour le sauver de ce même amour, cela répond un peu à mon questionnement de départ sur la passion interdite, peut-être s’interdit-il l’amour pour des raisons qui lui appartiennent, parce qu’il est déjà marié avec son dieu ?

« Sauve-moi de sa serre… Sauve-moi de ma serre… » Très joli passage, me suis-je dit.

« Rêve de lait et de miel qui tourmente mes lèvres » Certes c’est poétique, mais j’ai eu un peu plus de mal avec le sens. Le miel pourquoi pas considéré comme un nectar divin que représenterait cette femme, mais avec le lait je ne suis pas bien sûr d’avoir compris ce qu’il venait faire avec le miel.


J’ai été surpris par la fin. Je me suis dit, soit il aurait fallu remplacer le dernier quatrain par une autre conclusion et pousser un peu plus loin l’amour que s’interdit le narrateur, soit s’arrêter à « nid de mes fièvres ». J’ai trouvé la répétition superflue.

   Miguel   
6/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On est presque dans le Cantique des cantiques, avec cette tonalité du sacré, cette célébration quasi religieuse, cette aspiration à l'inaccessible. Les vers, mélodieux et tendres, ont quelque chose d'incantatoire et de solennel. L'élégance de l'ensemble est tout à fait classique, donc intemporelle. Une célébration de la beauté qui mériterait elle-même d'être célébrée.

   Donaldo75   
9/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a dans ce poème de l’emphase – dans le bon sens du terme, celui qui rendait par exemple les chansons de Jacques Brel si vivantes même quand il en faisait des tonnes – et cette tonalité va bien avec le thème, je veux dire ce que j’en comprends ou en perçois ou quoi d’autre encore. A priori, comme ça en regardant la page, ce poème pourrait paraitre long voire trop long mais en réalité il se lit d’une traite tellement son lyrisme emporte la lecture au point même de parfois déborder ; tant mieux, à chaque fois que je l’ai lu, la crue de ces quatrains m’a semblé un fleuve émotionnel dont la poésie à vogué le long de ma lecture.

Bravo, Hiraeth !

   EtienneNorvins   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Qu'ajouter aux éloges des commentaires précédents, que je partage, sinon une question : pour vous avoir un peu lu (mais peut être pas assez) je suis surpris par le ton d'élégie amoureuse qui dessine comme une inhabituelle ligne d'espoir sur l'horizon...
Je m'interroge donc sur la dédicataire, et la possible Rage qu'elle fait briller en tête, et qui donnerait à l'élégie quelque chose d'une Muse infernale...

PS : pardon, commentaire hors sujet puisque vous avez déjà répondu en forum... Il faut donc substituer l'arabe au latin ! Merci.


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