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Poésie contemporaine
Hiraeth : Neige
 Publié le 04/02/21  -  17 commentaires  -  768 caractères  -  318 lectures    Autres textes du même auteur


Neige



J’ai mis mes idées dans un coffre. Et mes désirs,
et mes regrets. Jeté la clé par la fenêtre.
Il commence à neiger, je la vois disparaître :
le risque est presque nul de la voir ressurgir.

On m’a dit que la vie me paraîtrait plus claire,
que pour saisir le Tout il faut n’être plus rien.
Mais moi je pense au coffre, au monde qu’il contient.
Je l’observe de biais quand j’écris mes prières.

Le ciel semble parler mais je ne comprends pas.
Les flocons dans les airs, syllabes de silence,
chutent : c’est un poème à la lente cadence.

Il ne me reste plus qu’un fief blanc sans appâts,
pour éteindre les bruits, pour défaire les pièges,
pour pouvoir chuchoter un jour comme la neige.


 
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   Anonyme   
19/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Le sujet, a priori, est simple, pourtant je ressens une étrangeté foncière dans ce poème, un décalage pas flamboyant en mode total délire, pourtant bien présent. Cela me plaît de ne trop savoir que faire de cette clef disparaissant doucement sous la neige ni du coffre contenant un monde, que l'on regarde à la dérobée en écrivant ses prières...
De ce point de vue, les tercets me font plutôt retomber alors que je planais gentiment ; dommage pour moi, mais je trouve le dernier vers vraiment beau ! Une bonne idée, à mon avis, d'avoir renoncé à la majuscule initiale à chaque vers, cela s'accorde bien selon moi avec le décalage dont j'ai parlé plus haut, avec ce narrateur ou cette narratrice que je ressens pas vraiment là mais en entre-deux, en train de se détacher du monde sans avoir encore coupé tous ses liens.

   Ioledane   
25/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un coup de cœur pour ce poème, tout en douceur, où les émotions se disent à demi-mot, dans le murmure des flocons.
Mon seul regret porte sur le premier vers, au rythme malaisé ; la césure décalée entrave beaucoup la fluidité de lecture.
Le premier tercet est tout simplement magnifique, avec le ciel et ses syllabes de silence.
La neige représente ici une belle inspiration. Reste à voir ce qui sera fait de la clé, et du coffre, lorsqu'elle aura disparu ...
Merci pour cette belle lecture douce-amère.

   Miguel   
26/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Mais moi je pense au coffre, au monde qu'il contient" ... Comme il est malaisé de s'en tenir à ses résolutions ! Que d'humanité dans ce poème, entre ce à quoi on prétend et ce dont est capable ... Que de belle images aussi, le coffre donc, ce qu'il contient, les syllabes de silence ... De fort beaux vers : 6, 9, 14.

   arigo   
27/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis clairement conquis dans l'ensemble.
Un peu surpris aussi, par cette forme de sonnet, bousculé par endroits. J'ose imaginer le lien entre la neige qui ne cesse d'affluer et qui vient également bousculer le tout.
J'adore l'image de "chuchoter un jour comme la neige" : je vois tout à fait l'image, j'entends exactement le bruit que fait cette neige en tombant par flocons.
Merci pour ce partage.

   Cristale   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Hiraeth,

Joli ! Voici un poème contemporain en forme de sonnet, qui a parfaitement sa place dans la catégorie. J'aime beaucoup l'absence de majuscules des vers qui se poursuivent à la marge; on oublie la typo du classique et cette modernité me plaît quand elle est franchement assumée...et oui ^-^
Des rimes sonores sur lesquelles je dois me retenir de chercher une correspondance visuelle (mais je suis trop conditionnée), un ensemble d'où émane une certaine douceur, pour ne pas dire torpeur, comme ce silence ouaté d'un matin où la neige recouvre tout.
Idées, désirs, regrets enfermés dans un coffre, la clé jetée recouverte de neige...comme une envie de tout laisser pour repartir à zéro mais sans bagages l'avenir est incertain et dans le coffre tant de choses de soi si difficiles à abandonner...je lis une certaine ambivalence : rester dans son propre quotidien ou tenter l'aventure du renouveau. Si la neige fond, la clé va ressurgir, la ramasser ou l'oublier ?

"J’ai mis mes idées dans un coffre. Et mes désirs,
et mes regrets. Jeté la clé par la fenêtre."
Bravo pour le rythme !

Un joli poème, fluide, bien écrit, des rejets comme j'aime :
"Les flocons dans les airs, syllabes de silence,
chutent : c’est un poème à la lente cadence."

Seul le sixième vers me semble moins musical.

Je termine avec ces mots du dernier vers : "...pouvoir chuchoter un jour comme la neige"
C'est beau ! ...et poétique.

Cristale

   Robot   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un sujet original, un peu intérieur et secret dont j'ai aimé la rédaction sortie du pur classicisme. C'est grâce au liberté prise justement avec la rédaction classique formelle que ce poème trouve son rythme. Par exemple ce renvoi du vers à la ligne suivante donne un effet ressenti de la chute:
Les flocons dans les airs, syllabes de silence,
chutent : ...
Le fait aussi de ne pas avoir mis de majuscules systématiques en début de vers permet au lecteur de suivre le cadencement de l'écriture (et donc de la pensée) de l'auteur.

Un poème que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire et à dire.

   papipoete   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour Hiraeth
J'ai mis mon MOI dans un coffre, jeté la clé dehors que la neige qui tombe, bientôt recouvre à jamais...et je songe en voyant mon dernier " fief blanc ".
NB le héros ne fera pas marche-arrière, est résolu à n'avoir plus rien, pour retrouver la valeur des choses... Je me retrouve dans un erg sans repère, et même le Ciel semble me tendre un message, que je n'ouvrirai pas ; je deviens neige silencieuse qui bientôt disparaitra...
Un coffre que l'auteur ne referme pas sur un trésor d'Ali Baba, mais sur ses désirs, ses rêves, ses si...
Un texte à la délicatesse de ouate, écrit avec des mots-flocons, qu'on lit à voix basse pour ne pas effrayer le neige, ne pas la faire fondre à peine tombée !
le second quatrain m'évoque un ermite, dont " l'avant " était confortable, qui décide de vivre tout nu...
Le premier tercet où le ciel parle au héros, qui ne veut l'écouter ; mais pour l'être humain en général, beaucoup font de même ! ( mais pas à l'idée de peser les choses )
vos vers mesurent tous 12 pieds
il n'y a que les enjambements qui me font tiquer ( je n'aime pas les enjambements... )

   Davide   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Hiraeth,

L'intention est belle, vraiment belle, mais la "démonstration poétique" ne me convaincs qu'à moitié (ou plutôt, aux deux tiers).

La neige est toute de blancheur immaculée, elle est silencieuse comme une conscience purifiée de ses bavardages mentaux, vidée de futur et de passé. Elle nous rappelle au paradis blanc de l'enfance, à sa poésie, à son émerveillement, à ce temps hors du temps...

Dans cette démarche d'élévation spirituelle, le narrateur est en quête d'une conscience et d'une connaissance universelles, et chaque strophe marque un pas supplémentaire de reconnaissance de cet "absolu", le paysage à l'extérieur s'enneige à mesure que son paysage intérieur s'épure...

La maxime philosophique du vers 6, j'aurais préféré la lire en exergue plutôt qu'au cœur du poème ; et puis, à mon avis, le verbe "saisir" ("saisir le Tout") n'est pas approprié pour cet usage ; on ne peut, en effet, ni "prendre" ni "comprendre" ce qui dépasse notre entendement ! J'aurais sans doute préféré quelque chose comme : "que pour être le Tout il faut n'être plus rien".

Sinon, j'aime - vraiment - beaucoup la magie louangeant les deux tercets, ils parlent poésie tout en étant chargés de sens. On suit le narrateur au cœur du dénuement consenti, jusqu'à l'espérance - partagée avec le lecteur - de "pouvoir chuchoter un jour comme la neige". Un final ô combien émouvant ! Je reste donc sur une belle impression générale, malgré les quelques anicroches relevées...

EDIT : Après relecture, je pense que l'image du premier quatrain a tout son sens : j'ai voulu y voir un surplus de réalisme alors que la vision y est tout de même très poétisée. Il faut entrer dans l'imaginaire de l'auteur et ne pas s'étonner que son narrateur, suite à son agissement, se laisse toucher, émouvoir, émerveiller par ce paysage de neige qui reflète désormais l'infini de sa conscience, un peu comme dans un rêve éveillé... Cependant, je reste sur ma note et sur ma première impression : la poésie des quatrains me plaît moins que celle des tercets !

   Myndie   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Hiraeth,

J’ai envie de me débarrasser tout de suite de ce qui fâche.
Dommage : il y a par endroits des sonorités qui se heurtent ( v12) ou un rythme cassé qui rend la lecture moins fluide car le souffle a du mal à se poser (v1).
Mais à part ça, je trouve l’idée du poème magnifique. C’est comme une espèce de panhumanisme qui en fin de compte, ramené à soi-même, rend celui qui prie, s’interroge et revendique son propre épanouissement, tout simplement humain.
Pour le reste, malgré ce qu’il semble implicitement exprimer, ce poème est serein, paisible comme la neige qui tombe.
Comme vous le dites si bien «  « c’est un poème à la lente cadence ».
Il y a de la magie dans vos vers, du silence aussi.
Vous usez de mots simples, d’un style sans fioriture et tout cela fait une poésie lumineuse qui m’enchante.
J’ai particulièrement apprécie le 1er tercet et ce dernier vers
« pour pouvoir chuchoter un jour comme la neige ».

merci Hiraeth

myndie, touchée, coulée^^

   Anje   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les deux premiers vers scandés en trois octosyllabes, çà donne un rythme inhabituel. Et ces flocons qui crient "chut" en début de vers, c'est vraiment parlant. Et pour finir en beauté, "chuchoter... comme la neige".

Un excellent poème à mon sens tant sur la forme que sur le fond auquel il n'est rien à changer.

   Myo   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les rêveries d'un poète qui tombent doucement comme des flocons de neige. Une introspection toute en légèreté avec un zeste de fatalisme.

Certains passages me touchent tout particulièrement.
"... que pour saisir le Tout il faut n'être plus rien."
"..syllabes de silence."
"...c'est un poème à la lente cadence."

Un joli moment de lecture.
Merci du partage

   Castelmore   
5/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonsoir Hiraeth,

Comme la neige peut être reposante !
(Voilà ... même un point d’exclamation semble incongru dans son univers...)

Les sons perdent leur violence, les couleurs agressives se voilent plus rapidement que les autres, les contours des objets deviennent plus imprécis, moins tranchants... et les idées , les désirs moins pressants ...
Alors oui. Pourquoi ne pas écouter le ... chut qui nous entoure et le suivre...

Pour ma part accompagner vos vers dans votre quête - question a été un réel plaisir, certes motivé par ce qui précède, mais aussi par la très belle simplicité de vos images et l’harmonie de leur construction.

Grand bravo.

Castelmore

PS: n’y a-t-il pas tout près un écho apaisant... shanti ...shanti ?

   inconnu1   
6/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une belle idée, une ambiance sereine mais lourde. Sur le style, je regrette le moi je qui semble faire cheville, et effectivement un ou deux vers difficiles à prononcer et qui donc cassent une certaine monotonie qui renforçait l'ambiance mélancolique

bien à vous

   Lulu   
7/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Hiraeth,

Les idées ont été mises dans un coffre, dit le narrateur de ces mots, mais j'aime beaucoup celle qui met en valeur cette neige qui échappe et se voit au travers - ou par - les mots.

Je trouve ce poème très beau, même s'il m'a semblé que la ponctuation n'était pas toujours évidente, notamment pour la deuxième phrase. J'ai effectivement trouvé cette dernière comme trop courte. Le point est une ponctuation forte, et marque ainsi une longue pause. Sans doute aurais-je mis autre chose ou ai-je lu différemment ce passage à la seconde lecture, imaginant un autre signe de ponctuation à cet endroit, juste après "regrets".

J'ai bien aimé cette image posée sur le coffre et ce parallèle effectué avec la neige qui ne peut, là, s'enfermer, parce que aérienne... "Les flocons dans les airs, syllabes de silence / chutent".

J'ai bien aimé aussi l'idée de "la lente cadence" pour le poème qui semble prendre son temps ou vouloir prendre son temps, comme si la poésie était quelque part juste là, dans la tranquillité des choses.

J'ai trouvé le mot "fief" bizarre ici, du fait de sa sonorité, plus que de son sens qui peut s'entendre ou se comprendre. Le mot est court et les sonorités [f] sonnent ici étrangement. Mais c'est là subjectif...

"chuchoter [...] comme la neige" : très belle image ou idée, encore une fois...

Au plaisir de vous relire.

   hersen   
7/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une fois qu'on a jeté la clé, la neige amortissante de toute considération inutile nous montre un monde, un fief sans appâts, sans piège.

Une très belle évocation, et un message de dénuement pour arriver à l'essentiel.

C'est un poème qui est très agréable à lire, un poème qui porte un certain apaisement.

   Lariviere   
8/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Il ne me reste plus qu’un fief blanc sans appâts,
pour éteindre les bruits, pour défaire les pièges,
pour pouvoir chuchoter un jour comme la neige."

Bonjour,

En plus de la tenue d'ensemble, j'ai beaucoup aimé ce dernier tercet...

Un texte métaphorique assez riche sans en avoir l'air.

J'ai bien aimé l'audace de ces enjambements de la première strophe, moins convaincu par ceux du premier tercet qui restent trop appuyé à mes yeux et oreilles.

Merci pour la lecture.

   Anonyme   
11/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'aurais aimé une chute dans le genre :
-Pour avoir au plus tôt le destin de la neige-
Le poème est très beau, il m'inspire l'oubli salvateur, l'amnésie effaçant le remords, par des mots simples qui pourtant touchent l'âme (la mienne).


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